« Cause we were just kids when we fell in love.

Not knowing what it was, I will not give you up this time.

Darling just kiss me slow, your heart is all I own.

And in your eyes you're holding mine. »

La première semaine de vacances est passée très vite. Je bosse depuis cinq jours (je ne travaille pas le week-end, ce qui est assez cool) dans un supermarché de Sainte Aglaé et le monde du travail n'est pas aussi facile que ce que je croyais avant de commencer.

Je pensais supporter trente-cinq heures de boulot par semaine sans être fatigué mais je me suis tellement trompé. Je suis un paresseux de base donc je ne sais pas pour quelle raison je me suis pris pour je ne sais quel super héros.

Je me suis planté et mes frères et sœurs se moquent de moi, j'aime pas ça.

Nous, les enfants de la famille Olympe sommes au nombre de quatre. Il y a Callisto, ma grande sœur et ma meilleure amie. Moi, le paresseux qui fait tout à la dernière minute. Vénus, ma petite sœur de seize ans qui passe son temps à écrire. Et le petit dernier, Hercule, quatorze ans et futur informaticien qui sait faire de succulentes tartes aux pommes.

J'aime énormément ma fratrie mais pas quand ils se foutent de ma gueule. Je ne sais pas vous, mais je déteste me faire narguer. Entendre « Alors Zeus, bonne journée ? T'es pas trop fatigué ? » Avec une once de moquerie dans la voix, ça me fait chier, clairement.

Le pire ce n'est pas mes frères et sœurs, c'est mes parents. Ma mère bosse dans la communication et mon père dans le commerce, c'est d'ailleurs grâce à eux que j'ai découvert le DUT « Techniques de commercialisation ». Cependant, j'ignore la raison pour laquelle ils se paient ma tête. Leur façon de se moquer est très gênante. Ils ne se moquent pas avec les mots mais avec les actes.

Depuis que j'ai commencé, ils se sont rendus au supermarché dans lequel je travaille au moins trois fois. Ils ont tout fait pour se retrouver à ma caisse, et Néo et Jocaste (mes parents) ont réussi leur mission, pour mon plus grand plaisir (je suis ironique, cela va de soi).

Lors des trois fois où je les ai vus à ma caisse, ils m'ont mis dans l'embarras. Je voulais presque pleurer tellement c'était gênant. Mais j'ai tenu bon malgré que tous les clients se moquaient de moi.

Je ne m'étends pas plus sur ce sujet car je ne veux plus y penser, je souhaite oublier mes débuts gênants au supermarché « Good nutrition » (je me demande toujours qui a eu l'idée de nommer un supermarché comme ça...)

À part ça, j'ai rencontré quelques collègues avec qui j'ai très vite sympathisé. Poséidon, ce gars-là est toujours en retard mais il a un bon fond, c'est déjà ça. Romanus, je l'avais déjà croisé dans les rues de Sainte Aglaé mais j'ai été surpris de savoir qu'il bosse chaque été à « Good nutrition ». Et Maya, une camarade de classe qui a choisi – tout comme moi – de travailler pendant le dernier été avant d'entrer dans les études supérieures.

J'aime beaucoup bosser avec ces trois là, grâce à eux les journées passent plus vite et sont plus drôles. Faut se l'avouer, avoir affaire à des clients mécontents et grincheux ne rend personne enthousiaste, enfin c'est ce que je pense.

Aujourd'hui on est samedi, je suis en repos et j'ai rendez-vous avec Héra.

C'est la première fois qu'on se voit depuis l'annonce des résultats du bac et je vous avoue que je suis pressée de la prendre dans mes bras.

Héra est une fille très jolie, de beaux yeux émeraudes et une chevelure couleur de blé. Mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je suis tombé amoureux d'elle.

Mais ça, c'est une longue histoire.

Héra je la connais depuis très longtemps, nos parents sont d'anciens amis qui se sont rencontrées au lycée et leur amitié a pris fin pendant qu'ils étaient encore étudiants.

Quelques années et des enfants plus tard, ils se retrouvent et c'est lors d'une de leurs soirées que j'ai rencontrée ma dulcinée.

J'ai rendez-vous avec elle devant un parc que nous aimons beaucoup. C'est le « Palace of luxury nature », l'un des plus beaux parcs de la ville. C'est également le plus petit parc de la cité, ce qui fait qu'il n'y a pas beaucoup de visiteurs, ce qui nous arrange.

Comme d'habitude, je suis le dernier à arriver. Oui, en plus d'être paresseux, j'arrive toujours en retard (moi qui blâme Poséidon, je ne suis guère mieux que lui). J'entre dans le parc en pressant le pas, je déteste faire attendre Héra même si, je cite : « ça ne la dérange pas du tout ».

Le parc est rempli de végétations en tout genres : des chênes, des arbres fruitiers, des érables, des arbustes, des buissons, des fougères et une tonne de fleurs. Il s'en dégage de nombreuses odeurs qui me caressent les narines. C'est un parc que j'aime beaucoup en raison que l'ambiance y est calme et apaisante.

J'arrive derrière notre banc habituel et je la vois, sa chevelure blonde est rassemblée en une queue de cheval et ses épaules sont affaissées, elle semble avoir le regard tourné vers le sol. Plus je m'approche et plus je sens une odeur de caramel, l'éternel parfum de ma douce.

C'est une eau de toilette que je lui ai offert lors de son treizième anniversaire. Elle l'a tellement aimée que lorsqu'il s'est terminé, elle s'est empressée de s'acheter un nouveau flacon. Ça fait cinq ans qu'elle porte la même fragrance, pour mon plus grand plaisir.

À présent, je suis derrière elle et je peux voir ce qu'elle fait. Ma douce est en pleine recherche d'informations sur sa future formation qui est le DUT « Information-Communication ». C'est grâce à un stage dans l'entreprise de ma chère et tendre génitrice que ma bien-aimée a découvert sa passion pour l'évènementiel au grand dam de ses parents qui voulaient qu'elle fasse carrière dans la politique.

Je ne veux pas manquer de respect mais sérieusement ? Héra en politique ? Ça ne lui correspond pas du tout ! D'ailleurs, je trouve que l'évènementiel lui correspond beaucoup plus que le monde des députés, des lois et des ministres qui l'aurait ennuyé si elle aurait suivi la volonté de ses géniteurs.

Je tapote légèrement son épaule pour lui faire remarquer ma présence. Elle se retourne promptement et m'offre son plus beau sourire, celui pour lequel elle causera ma perte.

Je lui souris en retour et je m'installe à ses côtés.

C'est elle qui ouvre le dialogue.

— Salut, comment se passe tes vacances ?

— Salut. Elles se passent plutôt bien et les tiennes ?

— Pareil, tu sais j'aime beaucoup travailler à la bibliothèque avec les livres et tout.

J'ai toujours su qu'Héra aimait les livres. À vrai dire, elle en dévore depuis qu'elle sait lire et je l'ai suivi jusqu'au collège, la période où j'ai troqué mes livres de science-fiction pour mes jeux vidéos. Cependant, j'ai très vite recommencer à lire, ma mère me disait que je ne devais pas abandonner la lecture pour les jeux vidéos car il était possible d'avoir plusieurs passions, chose que j'ignorais lorsque j'étais plus jeune.

— Oui, je sais.

Après ma phrase, nous nous contentons de sourire et d'admirer la végétation se mouver en fonction de la douce brise qui nous rafraîchit en ce jour d'été.

— Je t'aime Zeus.

Hein ? Pardon ? C'est bien Héra qui vient de parler ? Ma conscience pense que oui, alors je la crois. Ma dulcinée est assez réservée et l'entendre me dire qu'elle m'aime me fait un choc et les papillons qui peuplent mon estomac s'agitent vivement dans celui-ci.

Ça me fait chaud au cœur qu'elle me dise ça car elle ne le dit pas souvent. Quand elle le dit, je sais que c'est sincère et vrai, j'en mettrais ma main à couper.

— Je t'aime aussi Héra.

Elle se tourne son regard et son corps vers moi. Mon amoureuse me sourit et ses iris couleur jade brillent d'une lueur qui semble exprimer tout l'amour qu'elle ressent pour moi.

— Mais chéri, moi je t'aime pour le meilleur et pour le pire. me dit-elle, tendrement.

— Moi aussi ma douce. Je t'aime pour le meilleur et pour le pire.

Je sais que ce moment-là nous ne l'oublierons pas car nous nous promettons de nous aimer peut importe ce qui se passe dans nos vies, nous seront toujours là l'un pour l'autre.

Nous nous battrons envers et contre tout.

Avec la certitude, qu'à la fin, notre amour triomphera.