Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE XIII

*le sachet plein et les bouteilles vides*

Il passait devant la porte de sa chambre, et parfois il restait à ses côtés, mais il était tout le temps alcoolisé. Ode reposait dans un lit, branchée à des machines qui faisaient un bruit insupportable. Mais elle, elle n'en faisait pas.

Il avait réussi à l'emmener chez lui à temps. Avec sa technologie, il avait réussi à guérir sa blessure sans laisser une trace, et à la maintenir en vie. Des machines qui la faisaient respirer, qui la nourrissaient, mais qui ne la réveillaient pas de son coma. C'était insupportable de ne pas savoir si elle allait se réveiller ou si elle allait dormir encore. À mesure que les jours passaient, les bouteilles vides s'empilaient.

Jusqu'à ce que ses yeux s'ouvrent, que ses doigts bougent, que la douleur revienne. Tony avait été alerté par le bruit qu'elle fit, elle s'étouffait. C'est quelque chose de se reveiller sans pouvoir respirer avec sa bouche parce qu'un tube passant par un trou dans votre gorges vous fournit l'oxygène.

Tony se précipita à son chevet, paniqué.

- Ça va aller, calme-toi, tout va bien, la rassura t-il.

Il retira le tube et avec la micro technologie reboucha le trou dans sa gorges, comme si elle n' avait rien eu. Dans un grand effort, elle essaya de respirer, elle prit des grandes inspirations tout en toussant.

Tony s'affairait autour des machines pour les recalibrer. Elle reprit conscience de son corps, de la pièce, de Tony. Elle se calma petit à petit, Tony assit sur le côté de son lit, la regardant comme on regarde un revenant.

Elle lui rendit son regard et essaya de parler mais aucun son ne sortit, ce qui l'affola.

- Tout va bien, ta gorges est juste déshydratée, tu as besoin d'un peu de temps pour reprendre possession de toi-même, tu dois te reposer.

Elle le regarda, muette, déboussolée. Tony serra sa main dans la sienne, ému de voir enfin ses yeux.

- Dieu merci tu es vivante...

Elle sentit la main de Tony serrer la sienne, mais elle n'avait pas encore la force de la serrer en retour.

Elle sentit l'odeur de whiskey qui se dégageait de Tony. Elle vit ses cernes, ses cheveux en bataille, ses vêtements sales. Mais elle fit comme si de rien n'était.

À mesure qu'elle reprenait ses esprits, ses souvenirs revenaient. Les images s'imposaient. Tous ce sang. Le bruit des coups de feu, l'arme dans sa main. Le corps allongé sur le sol. Elle s'en souvenu.

Elle jeta un regard interrogateur à Tony, un regard désespéré. Il comprit tout de suite la question qu'elle lui posait. Il baissa la tête un instant avant de répondre :

- Je suis désolée, je n'ai rien pu faire, il est mort.

Ce fut comme un coup de poignard pour Ode. Elle avait tué un homme. Elle avait tué cet homme qui l'avait poussée en enfer, mais qu'elle appréciait, qui la comprenait, qui lui ressemblait tellement.

Son visage se déforma sous la peine. Elle n'avait pas la salive pour parler, mais elle avait les larmes pour pleurer. Elle avait tellement envie de crier, elle ne pouvait pas. Elle se sentait si coupable. Elle s'en voulait, elle en voulait au monde entier parce qu'il n'avait pas donner de place aux gens comme lui.

-Tu n'as pas à te sentir coupable, c'était un accident.

Tony passa ses mains sur ses joues. Il resta silencieux, il n'avait rien à dire. Il la laissa s'épuiser jusqu'à ce qu'elle dorme. Jusqu'à ce qu'il s'endorme à son tour, la tête sur le bas ventre d'Ode.

Lorsqu'il rouvrit à nouveau les yeux, ceux d'Ode étaient déjà ouvert. Elle regardait fixement le plafond comme si elle voyait autre chose, une projection de souvenirs. Elle se rendit compte que Tony était réveillé et qu'il la fixait, inquiet.

Maintenant qu'elle avait retrouvé la salive pour parler, elle dit dans un souffle, les yeux dans le vide :

-Il s'appelait Blaise.

Tony garda sa tête poser sur elle. Il sentait qu'il n'avait pas à répondre, juste à écouter. Il ne le connaissait pas. Il n'avait partagé que d'affreuses minutes avec lui, mais Ode avait partagé des semaines.

- Ce n'était pas quelqu'un de mauvais. Il était parfois profondément gentil. Il m'a fait sentir que je n'étais pas seule, qu'il me comprenait. Et je...j'aurais tellement voulu lui montrer qu'il y avait une place pour lui.

Tony aurait pu lui répondre que c'était quelqu'un de machiavélique qui n'avait pas hésité à manipuler Ode, à lui faire traverser l'enfer, pour parvenir à ses fins et le tuer. Il aurait pu lui dire que c'était une de ses balles qui lui avait traversé l'estomac. Mais elle savait déjà tout ça. Ça ne changeait rien.

Après un moment, Tony sortit de sa poche le sachet de pilules qu'avait gagné Ode pour le lui montrer.

- Il y avait ça dans ta poche. J'ai pensé que je te devais te laisser le choix de le prendre ou de le jeter.

Elle fixa le sachet, surprise. La surprise laissa place à un fort sentiment de remord. Ce sachet, c'était la raison de tout. Elle se rendit soudenainement compte que Tony savait tout. La pire partie d'elle. Et pourtant, elle était là, vivante, il était là, à son chevet. Elle se sentie mise à nue, la lumière sur ses défauts. Elle se recroquevilla un peu sur elle et son visage se déforma sous la culpabilité.

- Tony...

- Je ne te juge pas, Ode. Ce que tu as fait pour survivre, ça ne te définit pas. Ce n'est pas parce que tu as perdu ton chemin, que tu l'as perdu pour toujours. Je suis bien placée pour le savoir. Tout ce que tu as besoin, c'est d'une Ode.

Elle fut surprise par cette tendresse. Ça la blessa presque. Il savait, maintenant. Elle l'avait amené à la mort. Elle aurait voulu qu'il l'engueule, qu'il la rejette de dédain. Parce qu'elle ne comprenait pas, et elle détestait ça.

- Pourquoi tu m'as sauvé ? J'ai trahi ta confiance, j'ai...

- Rien de tout ça ne peut changer l'affection que j'ai pour toi.

Une défense en elle rejetait ce pardon, cette tendresse, parce que sinon, elle serait complètement vulnérable, nue.

- Mais ce que j'ai dit là-bas, je ne peux pas dire que je le regrette, je pensais tous mes mots, rajouta t-elle.

-Je le sais bien. J'aurais dû voir ce que tu traversais au lieu d'être centré sur moi. Je sais que je me suis comporté comme une merde avec toi, et tu as tous les droits de m'en vouloir. Mais tu es restée quand même. Je sais que ce n'était pas uniquement pour ton plan. Parce que tu es Ode, ma Ode.

Et devant cette indulgence elle se mit complètement à nue. Celle qui pardonnait tout était pardonnée. Devant cet homme, elle se mit à pleurer.

- Si tu savais à quel point je me sens misérable... Je n'ai pas de mots... Je suis si désolée...

Il attrapa sa main et la serra.

- Tout ce que tu t'apprêtes à dire, je le sais déjà.

- Mais...

- Tu ne m'as pas tiré dessus, Ode, c'est tout ce qui m'importe. Parce que je sais ce qui était en jeu pour toi. Et tu n'as pas tiré.

Les yeux larmoyants, elle le regardait, désarmée, impuissante. Comme une condamnée à mort grâciée. Comme un soldat à genoux qui dépose ses armes. Comme un nouveau-né pleurant à sa naissance, parce qu'il peut respirer, et que c'est douloureux. Et c'était aussi parce que, comme le condamné, elle n'avait pas demandé à être graciée, comme le nouveau-né, elle n'avait pas demandé à naître.

Ça aurait été plus facile pour elle de mourir là-bas. Elle l'aurait voulu. Mais Tony en a décidé autrement. Maintenant elle affrontait la honte, les regrets, la culpabilité, le deuil, tout ce qui la submergeait.

- Ça va aller maintenant, la consola Tony, c'est derrière nous.

II avait une étincelle dans son regard, Ode avait envie de le croire. Elle mourrait de le croire.
Elle savait qu'il disait vrai. Mais elle savait aussi que ça ne voulait rien dire. Il n'y a pas d'avant et d'arrière. Ce ne sont que des jolis mensonges. Pourtant, la réalité est bien plus jolie, plus chaotique, cruelle, complexe.

Ode avait insisté pour récupéré le corps de Blaise et le faire incinérer. Elle disait qu'il ne méritait pas de pourrir dans une cave, et que c'est à la façon avec laquelle on traite les mort qu'on sait le cœur des hommes. Alors Ode et Tony ont regardé la fumée du feu disparaître dans le ciel nuageux. Alors ils sont aller disperser ses cendres sur les ruines de la Sokivie, l'endroit qu'il n'avait jamais vraiment quitter.

Les cendres s'envolaient dans le crépuscule. Tony tenait la main d'Ode, assise dans son fauteuil roulant. Elle respirait. Elle semblait apaisée. Et quand il n'y eut plus de cendres, Ode dit simplement :

- C'est terminé.

Elle ne bougea pas d'un pouce. Tony aussi sentait un sentiment de paix l'envahir. Le soleil couchait rougissait leur visage. Ils étaient devant des ruines, ils se sentaient apaiser. Ils étaient hors du temps et du monde. Parce que les ruines restent des ruines pour toujours et qu'elles ne sont plus du monde présent. Elles appartiennent à un autre monde, un autre temps. Et eux, ils étaient venu y apporté des ruines, les cendres de Blaise.

-Oui, répondit Tony, mais on peut encore rester un peu.

Il ne voulait pas que ce sentiment de paix parte. Il était comme hypnotisé. C'était un de ses rares moments où on comprend qu'on est rien, rien, que la beauté du monde est presque trop pour nous, mais en maintenant, on se sent tellement en vie on ne cherche plus à savoir quoi que ce soit, tout est clair.

La nuit tomba, le soleil disparut. Ils rentrèrent.

Ode resta quelques jours en rémission, elle ne pouvait pas encore marcher trop longtemps, ça lui demandait trop d'efforts. Tout ce qu'elle avait à faire, c'était guérir.

Et c'était tout. Il n'y avait plus qu'eux maintenant. II n'y avait plus rien à faire. Ça prenait du temps, de se remettre de tout. Pour Ode comme pour Tony.

Puis, il y eut tout à faire. Tony avait hâte de partager tellement de choses avec Ode, une fois remise. Ode avait soif, elle aussi, du monde, de la couture, des  autres. Ils étaient prêts. Ils ne commençaient pas encore. Ils attendaient. Ils ne savaient pas quoi, mais ils attendaient avant de faire tout ensemble. Avant de vivre, de profiter ce qui les attendait. Comme s'ils regardaient l'horizon d'une belle vie ensemble, de celle qu'ils attendaient, sans marcher vers lui. C'était étrange, indescriptible.

Ode le sentit, elle le comprit. Elle comprit que même si elle courait vers Tony, il resterait, quoi qu'il en dise, immobile. Elle l'aimait. Sincèrement et profondément. Elle avait retrouvé sa joie, son enthousiasme, sa curiosité. C'était grâce à lui, elle le savait. Elle savait aussi qu'il la voulait à ses côtés, qu'il pensait l'avoir toujours à ses côtés. Elle voulait rester à ses côtés. Mais elle savait qu'il y avait déjà quelqu'un d'autre, et que contrairement à ce que Tony disait, son amour n'était pas réciproque. Ou plutôt, il n'était pas complet, insuffisant. Et que tout ça ne mènera à rien.

Parce qu'Ode avait gardé son sachet de pilules.

Parce qu'elle avait vu les bouteilles vides cachées dans le placard.

Parce qu'une fois de plus, Tony avait décidé à sa place, en la sauvant.

Parce ce que, malgré les mots, ni l'un ni l'un ne se pardonnait.

Parce que rien ne se termine jamais vraiment, il n'y a pas de nouveau vrai départ.

Pas ensemble, en tout cas. Il fallait tout terminer pour laisser chacun renaître.

_

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro