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24. Les yeux plus gros que le ventre

[Narration : Lucie]

« Dis-moi !

— Amandine, il n'y a rien.

Elle poussa un soupir au téléphone.

— En immigrant au Pays-du-Sushi, tu n'as pas sauté dans le grand bain mais dans l'océan ! Il n'y a vraiment rien que je puisse faire avant que tu te fasses hacher comme un saumon ?

— Arrête un peu les stéréotypes. Dans une vie, les rêves servent à tenir le coup.

— Franchement ! Tu parles comme si tu avais six ans !

Ma grande-sœur se calma aussitôt :

— Toi, tu les réalises tes rêves, pas vrai ?

— J'essaie, répondis-je en masquant ma nervosité.

— Fais comme tu le sens. Mais si tu as un souci, tu sais que je suis là.

— Merci.

J'avais la gorge serrée. Comme si elle l'avait deviné, Amandine enchaîna :

— Tu as besoin de moi en ce moment. Je le sens. Tout va bien ?

— Je gère.

— Tu gères toujours tout, Lucie ! s'emporta-t-elle. Laisse-toi un peu aider par les autres. Je te rappelle quand même que j'ai failli te faire rapatrier de force deux fois : la première en août dernier quand j'ai compris que tu n'avais pas été victime d'un accident de voiture, la seconde en novembre, après cette rupture, quand j'ai cru que tu allais... Bref. Il n'y aura pas de troisième fois, tu entends ?

— Ne t'inquiète pas.

— Très bien. Quand tu n'auras plus aucune force, tu sauras qui appeler. »

Je le sentis tant énervée, au bord de l'explosion, que je le lui fis remarquer. Elle trouva un prétexte pour raccrocher.

*

[Narration : Minoru]

C'était la sortie des cours du vendredi. Comme d'habitude, nous quittâmes l'établissement en bande, Takeo en tête. Il avait ses épaules en arrière pour faire ressortir ses pectoraux. Au lieu de l'effet escompté, il ressemblait à un gorille. Un gorille tatoué. En queue de cortège, je traînai mes pattes d'Opossum transgénique. Lucie avait été occupée toute la journée et elle était repartie plus tôt que d'habitude. Elle avait un gros devoir à rendre pour lundi. Même Kensei tirait la tronche. Il marchait juste devant moi en direction du portail, en conversant sans entrain avec Jotaro et Tennoji. Lucie disait souvent de nous que nous avions une manière de marcher ample et arrogante. Elle n'avait pas tort : nous le faisions exprès.

Tout le monde était en t-shirt et avait laissé sa veste chez soi. Je ne savais pas quelle température il faisait mais au soleil, nous cuisions. Du dos de la main, j'essuyai mon front et remis ma casquette de baseball sur la tête.

À l'approche du portail, nous ressentîmes qu'il y avait une vague d'agitation. Des dizaines d'étudiants toutes années confondues étaient massés devant les grilles. Ryôta, Nino et Jun étaient déjà sur place, les mains sorties des poches. Qu'est-ce que ça pouvait bien être encore ?

J'ajustai ma visière. Un type de grande taille qui ne ressemblait pas tout à fait à un Japonais se tenait devant les grilles, campé sur des jambes raides et les bras croisés sur son torse bombé.

A vrai dire, c'était un beau mec. À sa vue, Kensei eut un mouvement de surprise.

« Où est Takeo ? » s'égosilla le suicidaire.

Interloqués, nous continuâmes à nous rapprocher en meute. Le type avait dû nous sous-estimer, nous les caïds de Nintaï. Il s'était ramené avec de vrais vêtements de marque : un jean Levis et un polo Ralph Lauren. Des fringues que nous n'avions pas les moyens de nous offrir. Il se foutait de nous.

L'expression hargneuse de Kensei laissa place à la réjouissance. Un grand sourire barra sa figure. Je ne savais pas de quoi mais il exultait d'une joie que je devinais malsaine.

Soudain, je fis le rapprochement avec Lucie. C'était un de ses amis de l'université, j'en étais certain. Elle m'en parlait souvent et c'était à cent pour cent sa description physique.

À l'instant où je me souvins que le type s'appelait Sven, Takeo me doubla d'une démarche de pachyderme. D'abord le bras et la jambe gauches, puis les membres droits. Daiki le défendait en disant qu'il avait un style militaire. Ça me faisait rire.

Sous la chaleur, Takeo transpirait à grosse goutte avec sa chemise hawaïenne en acrylique. La prochaine fois, il disait qu'il achèterait du coton. Il avala les mètres en écartant les bras, se fichant qu'on remarque les auréoles sous ses aisselles.

« Hé, trouffion ! brailla Takeo de son habituel tact. C'est moi que tu cherches ?

— Si tu es le nain qui s'appelle Takeo, alors oui, c'est toi que je cherche, rétorqua le grand type avec aplomb.

Derrière nous, il y eut quelques rires nerveux. Je devais admettre que ce Sven était courageux : venir seul à Nintaï et en plus pour provoquer un monstre... C'était un pari risqué. En temps normal, une altercation avec Takeo n'était jamais agréable. Mais s'il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'était qu'on le critique devant tout le monde.

Sven allait le regretter. Le gars se croyait fort parce qu'il était grand mais il ne semblait pas avoir un gramme de muscle de Takeo. Il était fin et même comparé à mes bras, les siens ressemblaient à des nouilles.

Un grondement s'échappa la gorge de Takeo. Il se planta à quelques pas de Sven, les mains dans les poches.

— Il est où, ton visa ?

— Je suis Japonais ! s'écria Sven, offusqué.

— Mon œil ! »

Un nombre croissant de spectateurs se rassembla autour de nous. C'était exactement l'occasion que Takeo attendait pour montrer aux premières années de quoi il était capable. Sven avait vraiment mal choisi son moment de l'année : Takeo ne s'était pas battu depuis longtemps et il était en pleine forme, frais comme une rose cueillie au petit matin.

Ils se toisèrent et lentement, Sven déporta son regard sur Kensei. Ils se fusillèrent du regard. Autour d'eux, les premières années commencèrent à bouger. Vexé que Kensei lui vole la vedette, Takeo se tourna vers lui.

« Tu connais ce taré, Kensei ? demanda-t-il en grinçant des dents, la situation commençant à lui porter sur les nerfs.

— Pas vraiment. Mais s'il t'en reste, j'en veux bien un bout, ironisa Kensei avec un drôle de sourire.

— Tu devras attendre une prochaine fois, lui rétorqua-t-il en revenant vers Sven. Tu viens pour quoi, l'étranger ?

La bouche de l'intéressé se tordit. Takeo avait dû toucher un point sensible.

— Je suis Japonais, le nain ! répéta le type. Je viens te faire payer d'avoir foutu Lucie dans la merde.

— Clé-à-molette ? Qu'est-ce que... ? Ah, ouais... J'vois qui t'es, répondit Takeo en fronçant les sourcils. Elle est au courant que t'es là ? Elle va m'en vouloir de t'avoir abîmé.

— T'es moins con que tu en as l'air, le nabot.

Takeo grimaça, se tourna vers nous, puis se mit carrément à rire.

— Dommage que j'te refasse ta belle gueule. Il est encore temps de rentrer chez toi, mec.

— Avant de te prendre au sérieux, va chercher une échelle ! »

Sven aurait dû saisir la chance que lui offrait Takeo mais il paraissait aussi égocentrique que lui. Il devait penser qu'étant donné sa carrure, il le battrait facilement.

Bien évidemment, ce fut tout le contraire qui se produisit.

Avant que Sven ait compris ce qui lui arrivait, Takeo lui envoya un coup de pied dans le visage. Le grand métis vacilla et heurta de plein fouet son front à la grille du portail. Étourdi, il se releva lentement avec les mains, le visage ensanglanté. Takeo ne l'avait pas raté. Le type était déjà tant arrangé qu'il aurait pu s'enfuir en courant. Pourtant il tenta de frapper Takeo, qui esquiva l'attaque sans difficulté.

À côté de moi, Nino soupira : il s'ennuyait. Sven ne savait pas se battre et le combat peu exaltant offrait une issue trop prévisible. Une nouvelle fois, il se redressa et tenta de frapper Takeo. Celui-ci se déporta, l'attrapa par le col et lui asséna une série d'uppercuts dans la figure.

Ce n'était plus une bagarre mais un moment de défoulement pour Takeo. Il était facile de deviner que Sven ne s'était jamais vraiment battu. Ses coups manquaient de puissance, de rapidité et de précision... Rien qui fasse le poids face à Takeo. Le spectacle était vraiment décevant.

Sven se ressaisit. Il se dressa devant Takeo et écrasa son poing sur sa joue. Napoléon l'encaissa comme s'il l'attendait. Bien qu'il n'ait pas bougé, sa figure s'était un peu enfoncée. L'autre le dévisagea, désorienté par sa placidité. Takeo sourit légèrement et lui asséna en réponse une droite juste en-dessous de la mâchoire. Sven s'écroula sous le coup. Takeo lui laissa un peu de temps, le saisit par les cheveux, lui décocha un crochet du gauche suivit d'un uppercut dans le nez. Le grand métis s'affala et s'immobilisa. Takeo éclata d'un rire triomphal et l'enjamba, les bras levés au ciel, sous les applaudissements des premières années. Un an plus tôt, il avait mis Juro dans le même état.

À son tour, Kensei passa près de Sven et dans un élan de pitié, lui jeta dessus un paquet de mouchoirs, histoire qu'il s'essuie un peu le visage avant de déguerpir.

Lucie allait être furieuse.


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Merci de votre lecture !

※\(^o^)/※ Je sens qu'il y a des personnes enthousiasmées de ce chapitre, non ? 

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