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10. L'avertissement

[Narration : Kensei]

La silhouette dégingandée de Minoru apparut. Sa veste portée sur une épaule, il semblait errer au gré du hasard mais c'était bien lui qui m'avait donné rendez-vous sur le toit avant que les autres arrivent. La couche nuageuse qui s'étendait à l'horizon était chargée de pluie.

« Qu'est-ce que tu me veux ? Tu ne pouvais pas venir me voir au club de mécanique ?

— Y'aurait eu des curieux. À commencer par ton chouchou, Mukai.

Il réussit à me tirer une ébauche de sourire. Minoru était le dernier des abrutis et savait toujours comment et où mener une discussion.

— Tu ne réponds rien ? demanda-t-il l'air déjà désintéressé de sa question.

— C'est mon chouchou, c'est vrai, approuvai-je. Tu m'as demandé pour quoi exactement ? T'as des vues sur Mukai ?

— Te fous pas de moi.

— Bon, si t'as rien à me dire...

Je lui tournai le dos et calculai déjà mon trajet vers la porte de sortie de la terrasse.

— Hé, Kensei ! m'interpella-t-il. À propos de Reizo...

Mentionner ce chien ! C'était comme si j'avais reçu un électrochoc. Une sensation de brûlure me pénétra violemment. De part en part, je me sentis m'écrouler comme une vieille bâtisse et mon champ visuel se réduire à l'air diabolique de Reizo, de son petit sourire satisfait dans les vestiaires.

— Quoi ? réagis-je en une volte-face.

— T'as du culot d'être aussi dur avec Clé-à-molette ! Tu voudrais qu'elle passe sa vie à flatter ton égo. C'est minable.

Je jetai un regard noir à Minoru mais les veines ressortaient aussi sur ses tempes. À quelques pas, il brailla :

— C'est pas comme si toi, t'avais jamais trompé personne ! À part la dernière hyper bandante, t'as trompé toutes tes ex les unes après les autres pour la suivante !

Je sentis le sang affluer à mes joues.

— Je n'ai pas d'excuses pour ça, c'est vrai. J'ai été un salop.

Minoru redressa les épaules et le menton.

— Elle le sait, ça, Clé-à-molette ? Si ça avait été toi qui avais couché avec une autre nana, ça aurait été pardonnable. Mais alors du moment que c'est elle qui a fait la bêtise, ça y'est, vous l'avez tous jugée !

Je m'avançai vers lui, la tête haute et les poings me démangeant. Arrivé à sa hauteur, je le fixai longtemps pour essayer de deviner ses intentions.

— Tu vis dans quel monde, Minoru ? T'as décidé de défendre la cause féminine ?

— Arrête de faire le macho ! T'as l'air con.

— On n'y peut rien !

— Bien sûr que si ! Toi tu pourrais la tromper mais elle n'aurait pas le droit, alors ?

— Je ne la tromperai pas. Jamais ! J'y pense même pas, le rongeur ! Et ne t'avise pas de lui en parler ou je te...

— Me quoi ? T'as pas le monopole du mauvais caractère ! Moi aussi je peux être couillon !

— Fais pas le malin !

Nullement alarmé, Minoru remarqua mes poings tremblants. Bien qu'il se fiche de ma menace, il fit quand même marche arrière.

— Ça va, ça va, j'ai compris. Ça aurait pu me faire des points, pourtant. Clé-à-molette apprécierait que tu lui en touches un mot avant de le découvrir. Tu sais comment elle est...

— J'étais plus jeune et je ne l'avais pas encore rencontrée, okay ? Les choses sont différentes maintenant.

Minoru me fixa avec une lueur de surprise et de désespoir. D'une voix contenue, il articula :

— Pour que tu dises ça, je suis vraiment dans la m...

— Cherche pas à avoir Lucie, l'Opossum. Elle ne m'est pas acquise mais même si tu lui révélais tout ça, elle me pardonnerait.

— Elle est vraiment effrayante.

— Hé ! Les nanas dominantes ne m'intimident pas mais toi non plus, on dirait.

— J'aime pas ce ton condescendant, Kensei. Elle n'est pas agressive. Elle est juste incroyable.

— Je pense la même chose.

Ça m'énervait de me l'avouer mais Lucie lui correspondait bien à lui aussi : elle prenait soin de lui et arrivait à lui faire prendre des initiatives en lui faisant croire que c'était les siennes.

— Dans le cas contraire, un mec tradi' comme toi ne l'aurait pas aimée, hein ? soupira-t-il. La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents...*

— C'est de quel trouffion, ça encore ? Encore une citation que t'as apprise pour l'impressionner ?

Minoru fit la moue. Je repris :

— Lucie est combattive, forte et bienveillante. Rien qui ne m'inquiète.

— Toi alors... Pfff ! T'as cherché une nana brillante mais qui ne te volerait pas la vedette. Tu voulais la lumière pour toi tout seul, hein ? Ben tu le vois bien, c'est raté. Avoue, au départ t'es juste sortie avec elle pour ne pas que Takeo choppe en premier la nouvelle attraction de Nintaï ! Ça t'aurait rendu vénère, hein ?

— Faux.

— Genre ! Vous être rivaux sur tout ! Tu mens !

— Faux. Elle m'a tapé dans l'œil. Tu parles pour toi, en fait. Alors on arrête là, l'Opossum. Et sur ce que t'as dit avant, t'es personne pour me faire la morale et m'empêcher d'avoir été en colère pour ce qu'il s'est passé entre elle et Reizo. L'affaire est close.

Il inspira si fort qu'il me donna l'impression de vouloir capturer tout l'air environnant.

— Il faut vraiment être prête à tout pour suivre un mec comme toi.

— Ça veut aussi dire qu'elle n'est prête à rien avec un Opossum. Ne t'avise pas de lui refaire une déclaration ou de la remettre en danger parce que là, il n'y aura plus personne pour me retenir de te démolir. »

Minoru plissa les lèvres et disparut du toit.


*Confucius, (philosophe chinois, v. 551-479 av.J.-C).

*

[Narration : Lucie]

Sven passa pour la énième fois à l'office du tourisme. Après m'avoir rapidement saluée, il me demanda où se trouvait Momoka, laquelle accourut à toutes jambes à mon guichet, le port altier et la démarche pleine d'assurance. Ils se dévorèrent des yeux. Momoka rougit, sourit, fit des mimiques et repartit chercher une enveloppe dans un tiroir de son poste de travail. Elle revint vers nous et tendit à Sven ses places réservées pour une pièce de théâtre. Sa gorge blanche comme de la porcelaine était tendue sous un chemisier échancré. Momoka ressemblait autant que Sven à un mannequin sur papier glacé.

À aucun déjeuner à la cafétéria de l'université Sven n'avait fait mention d'une quelconque pièce de théâtre à laquelle il tenait à assister. Il passa la main dans ses cheveux, redressa les épaules et tendit l'un des deux billets à Momoka en lui demandant si elle acceptait de l'accompagner voir la pièce. Momoka sourit joliment, hocha la tête et partit chercher un stylo à son guichet. Elle se précipita une nouvelle fois à mon poste, là où attendait toujours sagement Sven. Incrédule, je regardai leur étonnant manège, avant de m'effacer encore devant la belle Momoka. Celle-ci passa sa main sous sa nuque pour remettre sa pince en place et rougit en tendant à Sven un plan sur lequel elle avait noté son numéro.

Plus tard dans la soirée, j'enfilai mon sukajan et rejoignis Sven. Il m'attendait assis immobile, les jambes croisées sur un banc de rue en lisant une revue juridique. Son front tendu vers le ciel profitait des derniers rayons du soleil. Il rangea sa lecture dans son sac et me proposa de marcher en direction du métro.

Après avoir répondu à son foisonnement de questions concernant les informations que j'avais pu glaner sur Momoka – dont ses préférences en matière culinaire, il m'interrogea sur le déroulement de la dernière réunion au Black Stone avec les nintaïens.

Bien entendu, Sven connaissait tout de ce que j'avais vécu ces dernières semaines et notamment les évènements angoissants tout récents. L'affaire prenait des proportions trop importantes mais je voulais continuer à croire qu'elle pouvait bien se terminer.

Sven se leva et s'arrêta devant un distributeur acculé à un mur de la rue. Je crus qu'il allait mettre un coup de poing dedans mais il acheta un Coca qu'il vida en quelques gorgées.

Il n'y avait rien de pire que de faire face à une colère polaire. Elle était bien plus dangereuse qu'un emportement volcanique. Sven se contenait à grand peine, ses yeux bleu électrique étaient aussi refroidissants que ceux de Nino.

« Tu t'es mise dans une situation vraiment pénible, soupira-t-il avant d'entamer son monologue. C'est grave, tu sais. Qu'est-ce que tu vas faire, hein ? Mais ce n'est pas vrai... ! Pourquoi tu es comme ça, Lucie ? Pourquoi tout ça t'arrive ?

— Je ne te demande pas de veiller sur moi, soulignai-je.

— Comme si j'avais le choix...

Je me dévissai le cou pour le regarder dans les yeux. Il leva le menton pour paraître encore plus grand.

Mon dos se relâcha. Pour me calmer, je lissai ma chaîne en argent. Depuis que Kensei m'avait attaché le collier autour du cou, il ne l'avait plus jamais quitté.

— Je suis désolée, Sven. Je te parle de tout ça parce que c'est toi qui me demande de te fournir tous les détails. Si ça ne tenait qu'à moi, je ne t'aurais rien dit du tout.

— Tu veux me culpabiliser, maintenant ? fit-il sans élever la voix.

— Pas du tout. Je me suis mal exprimée.  »

Il se détourna et reprit notre marche dans la foule de travailleurs en costume et talonnettes qui rentraient chez eux. Sven était partagé entre la colère et la tristesse. Son visage, inexpressif la plupart du temps, était ravagé par l'inquiétude.


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Merci de votre lecture ! Qu'en avez-vous pensé ?

ᕕ( ᐛ )ᕗ Suite de la conversation entre Sven et Lucie au prochain chapitre !

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