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9. Dégradations

[J'étais toute à mes pensées lorsque les bottes de Buntaro, le président du club de boxe apparut dans mon champ de vision.]

On pouvait décrire le quatrième année métissé comme une montagne de muscles à la peau mate, à l'air rude et une dent de devant cassée.

Sans préalable, il s'accroupit de moi :

« Ça bosse pas, les étrangers !

Je me remis debout aussitôt. Il m'imita.

— Les présidents de club non plus, apparemment.

— T'attends que Kensei réapparaisse, hein ? Laisse-tomber. Tu n'es rien pour lui. Plus rien. Absolument rien.

Le souffle coupé, je ne sus que répondre.

— Une andouille qui donne des leçons aux autres, on aura tout vu ! ».

Je confondis le timbre rauque d'Okito pour celui de Yuito. Il avait dû sécher les cours de la matinée car il arrivait seulement à Nintaï.

Tout se passa très vite. Okito lança sa paume dans les yeux de Buntaro et lui envoya un coup de pied dans les parties génitales. Immédiatement, il fit pivoter son coude et le lui enfonça dans le nez. Profitant que Buntaro soit voûté sous l'impact, Okito enchaîna par un kick à l'arrière de sa jambe.

Ensuite, ce fut la moitié de la classe de deuxièmes années de Naoki qui rappliqua, celui-ci en tête. Une fois Buntaro chassé à coup de pieds et de poings, je les remerciai, hagarde. Certains hochèrent la tête et le leader de la 2-A souligna qu'ils s'étaient déplacés pour Okito, uniquement. Derrière lui, Shôji m'adressa un clin d'œil. D'un geste, Naoki remonta le col de sa veste avant d'effleurer son grain de beauté sur le menton. Sans demander son reste, il tourna les talons. La quinzaine de gaillards qui l'accompagnaient, le suivirent mécaniquement.

Brusquement, Naoki se retourna et revint sur ses pas, comme Minoru l'avait fait quelques minutes plus tôt :

« Clé-à-molette, on va au Black Stone avec les troisièmes années ce soir. Ils n'ont sûrement pas encore eu le temps de t'inviter. Tu veux venir ? ».

En dépit de l'intervention musclée des deuxièmes années, les mots de Buntaro m'avaient imprégnée. Le soir-même, pour oublier, je me rendis au Black Stone, comme désormais trois fois par semaine. Évidemment, à ne plus dépenser en nourriture, l'argent ne me manquait pas pour zoner au Black Stone – Reizo n'y avait pas remis les pieds. Boire afin de retrouver des états de bonheur et d'insouciance, c'était ce qui maintenait ma sociabilité.

À la table des grandes figures de deuxièmes et de troisièmes années, Minoru et Shôji s'entendaient comme deux larrons en foire. Ils avaient pour dénominateur commun un rire très communicatif qui n'en finissait pas d'enjouer la table. J'appris que durant son transfert au lycée Kawasaki, Juro y avait été incontrôlable et s'était finalement fait expulser.

Shôji avait enquêté sur lui et il racontait à qui voulait l'entendre ce qu'il savait.

Le petit-frère de Mika avait guetté les agissements de Juro en observant le comportement de Kô, l'énorme leader de la classe 1-C à la crête violette qui m'avaient agressée sous le pas de l'escalier. En ce temps, il avait tenté de m'extirper des renseignements sur Satomu, le leader de la 5-B à la tête de lézard.

Les étudiants reparlèrent également de Buntaro. Ils m'apprirent qu'en vérité, la cible de ce harcèlement était Takeo, l'indétrônable Napoléon. Ichiro, le leader de la 4-A, n'avait pas digéré sa défaite d'octobre sur le terrain vague en dépit de son alliance avec Juro. En conséquence, tous ceux qui étaient à sa botte devaient avoir reçu pour ordre d'affaiblir Takeo par tous les moyens... Buntaro n'était qu'un soldat parmi d'autres à obéir à son leader.

C'était l'occasion rêvée : Kensei, le plus puissant appui de Takeo, avait disparu. Après lui, j'étais le membre le plus excentré de la bande des troisièmes années et donc facile à atteindre.

Finalement, l'intérêt soudain que les deuxièmes années avaient porté à me défendre contre un ennemi de la taille de Buntaro avait renforcé les liens avec la faction de Takeo. Une fois de plus, j'en étais réduite au rôle d'appât transformé en cause de ralliement.

Sous la musique hurlante et les spots clignotants, je me frayai une place parmi les clients agglutinés au bar qui s'agitaient en rythme, le front en sueur. Le regard trouble, j'observai un peu Shôji butiner d'une table à l'autre en quête de ragots.

La serveuse aux piercings passa près de moi avec un plateau chargé. Son visage était autant plombé de titane que le ciel troué d'étoiles. Je profitai de sa proximité pour recommander un rhum blanc et cinq minutes plus tard, la boisson était posée devant moi.

Je saisis le verre entre mes doigts, contemplai la couleur de l'alcool et y trempai les lèvres. Ce n'était pas si mauvais. D'habitude pourtant, je n'aimais pas le rhum.

La fin de la soirée se profilait : je rentrerai seule chez moi, avec les mêmes ennuis que la veille, en rampant jusqu'à mon lit et me réveillant le lendemain pour vomir ma bile. Le temps passait et n'était d'aucune aide. L'alcool n'était qu'une fuite éphémère mais sans lui, j'aurais dû m'en apercevoir avant. J'aurai pu me déchiqueter les bras, mordre mes mains, hurler et me frapper la tête contre les murs, tant je me haïssais, tant j'exécrai cette situation.

Je fermai les paupières et sentant une vague de nausée m'envahir, les rouvris aussitôt. Shizue avait encore récemment essayé de me consoler mais répondre à ses questions revenait à écouter en boucle la mélodie du malheur. J'avais déjà vidé mon cœur. Cela s'était fait d'une voix convulsive, jusqu'à ce que les larmes jaillissent de mes yeux. J'avais tenté de les dissimuler entre mes mains. Shizue me les avait retirées, s'était accroupie à côté de moi et m'avait tendu des mouchoirs, longuement, longtemps, un par un.

Le barman attira mon attention en se courbant sur le comptoir. Son nez en forme de bec d'oiseau de proie me parut soudain énorme.

« Je voudrais avoir ton âge et ruiner ma vie différemment. J'ai de nouvelles idées. Mais toi, t'as l'air d'avoir la tête sur les épaules... Tu devrais arrêter de boire, jeune fille. C'est ta dernière commande de ce soir, dans mon bar.

— Oh, non ! m'entendis-je gémir en penchant la tête de côté.

— Au fait, il vient plus ici, le grand métis aux yeux bleus...

Je croulai de rire, devant l'air ébahi du barman.

— Doucement, grimaça-t-il. Je ne t'ai jamais vue dans cet état. Rentrer avant qu'il ne t'arrive des noises. »

Suivant son conseil, je saluai les nintaïens et titubai en direction de mon studio. Je tombai plusieurs fois et trouai mes collants. Je me souvins que les arbres et les réverbères étaient couverts de frimas mais plus par quel moyen je rentrai, ni combien de temps cela prit.

Mes chaussures calées contre le placard de l'entrée, j'avais maintenant le tournis et le ventre contracté. Il se détendait un instant pour repartir en violent spasmes. Mes yeux étaient pleins de mouches, mes oreilles remplies de bourdons et mon esprit, habité par des cafards. Au-delà des contorsions, je ressentais un profond mal-être.

Le problème, ce n'était pas la douleur. La douleur vous faisait souffrir mais ne vous détruisait pas. Le problème, c'était la solitude engendrée par la douleur. C'était elle qui vous tuait à petit feu, qui vous coupait des autres et du monde et qui réveillait ce qu'il y avait de plus pitoyable en vous.

Mon sommeil était troublé, j'étais passive, apathique ou je m'énervais pour des choses insignifiantes. Par égard pour Kensei, j'avais pris pour habitude de toujours disposer d'un pack de bières au bas du réfrigérateur et complété cet usage avec ma touche personnelle : une bouteille de shochu.*

Rester saine devenait ardu. Tous les soirs en rentrant, je remplissais un verre de shochu. Parfois, j'allai si mal que je prenais la bouteille. Ensuite, je descendais pour aller m'asseoir sur les marches de la résidence. Là, en attendant les deux soûlards et les chats, j'hallucinais. Tantôt je rêvais que l'agression se reproduisait et que Kensei volait à ma rescousse, tantôt j'imaginais que mes parents m'attrapaient chacun par une main et m'emmenaient au bord de l'océan. Ils me souriaient, me disaient de mettre les pieds dans l'eau la première. J'obéissais et ils me lâchaient. Lorsque je me retournais, il était trop tard. Ils étaient repartis dans leur BMW stationnée sur le parking de la plage. Ils démarraient le contact et je restais seule, les bras battant dans l'eau froide de l'Atlantique. La marée montait. C'était Amandine qui revenait en hurlant. Cet épisode s'était-il réellement produit ou était-ce le fruit de mon imagination ? Je n'avais osé en parler.

En pensant à cela, des vagues sournoises me soulevaient la poitrine. Pourtant, je continuais de boire comme si cela avait pu m'aider. La vraie complication avec l'alcool est que c'est une drogue. Il serait fabuleux qu'il s'agisse d'un simple plaisir dont on ne percevrait pas le manque. Mais connait-on beaucoup de plaisirs qui ne créent pas une dépendance ? Boire sa petite bière le soir est une chose, se dire qu'on a encore soif en est une autre. Une deuxième, une troisième bière puis le shochu et ainsi de suite. Chaque soir, tous les soirs, soir après soir.

Et moi qui parlais de futur à Minoru... Le futur, on s'en moque quand on ne comprend déjà pas le présent.

Je pris appui contre mon canapé.

Tout tanguait, j'avais la sensation d'un vertige, comme si j'étais prisonnière d'une spirale infernale. Où étaient passés mes pieds et le sang dans mes jambes ?

Je m'écroulai à même le sol, sans rien ressentir.

Aux alentours de quatorze heures, j'ouvris les yeux : ils pleuraient. Ma langue était pâteuse, ma gorge aride et mon corps lourd comme une enclume. Mon crâne et mon ventre étaient douloureux. Des pigments de maquillage étaient collés sur mes cernes et mes bras étaient parcourus de rougeurs.

Je ne me reconnaissais plus. Par quoi avais-je commencé ? Ah oui, la bière. Puis le mauvais saké. C'était un alcool traître : de coup de fouet en coup de fouet, on finissait en coup de barre. Ensuite, il y avait eu le rhum blanc.

Si j'avais mal au ventre, ce devait être aussi parce que j'avais faim. Je sortis du réfrigérateur des nouilles de la veille et en mangeai la moitié. Après cela, je me sentis encore plus en difficulté. Je fus prise d'une remontée acide et de violents hoquets qui me soulevèrent l'estomac.


*Liqueur japonaise.

(@'ー')ノ゙ Merci de votre lecture !

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