Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

52. Le rire au renfort de l'injustice

Minoru soupira.

« Ce monde n'est pas ce à quoi mon cœur s'attendait...

— Il ne peut pas correspondre à toutes les attentes.

— Une chose, Clé-à-molette, m'interrompit-il. Tu es libre parce que tu es humaine, pas parce qu'on te dit que tu l'es.

— Qu'est-ce que tu proposes comme solution ?

— J'aimerais que Godzilla ou King Kong existent et mettent en pièce des quartiers entiers d'Osaka. On verrait alors, s'il y a encore des conventions... Les gens ne réagissent et ne se révoltent que quand ils se sentent en danger.

— C'est qu'ils veulent vivre en p...

Minoru secoua doucement la tête et lorgna sur les nuages qui faisaient de courtes apparitions entre les arbres.

— Souvent, c'est l'idée de la mort qui nous fait nous accrocher à la vie. Ce n'est qu'un réflexe humain : l'instinct de survie. C'est dans ces moments qu'on voit qui sont vraiment les gens. Toi, je t'ai vue, lors de notre passage à tabac dans la ruelle, quand tu t'es allongée sur moi pour me protéger des coups.

— Je comprends où tu veux en venir.

Il nous entraîna vers la sortie du parc.

— Qu'est-ce que tu fais des normes sociales ? demanda-t-il. Dans ce pays, elles sont... Extrêmes. Vraiment trop exigeantes, pour moi.

— Le Japon est singulier mais chaque système a ses propres normes sociales.

— J'pense que les normes devraient réguler seulement, pas étouffer. Parfois, c'est si naturel de se courber pour dire bonjour que j'ai l'impression d'être un robot qu'on a programmé.

— Personne ne t'oblige à obéir à une norme que tu désapprouves fortement. La contrainte sociale n'est qu'un petit obstacle pour un esprit comme le tien.

— P't'êt. Mais les gens ne font pas la différence entre désaccord et rébellion.

— Tu devrais peut-être éviter les situations avec lesquelles tu sais que tu seras en désaccord.

Il stoppa net, la bouche grimaçante :

— Tu me dis de choisir la fuite, c'est ça ? C'est pas possible ! Ce sont des situations qui me paraissent anormales. Et ça ne s'arrête jamais. Chaque jour qui passe, je vis un truc qui me pèse. Moi j'dis que pour vivre, tu n'as pas besoin de normes sociales. Tu n'as donc pas à les respecter pour être libre.

Je démêlai rapidement mes cheveux pour en faire tomber les pétales de fleurs qui s'y étaient fixés.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ? l'interrogeai-je intriguée par son raisonnement.

Minoru tapota son paquet de cigarettes dans sa poche pour s'assurer qu'il y était toujours. Il leva un peu la tête en l'air et se remit en marche le long de l'allée.

— T'es libre quand t'es bien dans tes baskets. C'est comme ça que tu peux aider les autres et être quelqu'un de bien... Pas le contraire, Clé-à-molette ! Ce n'est pas, comme tu le penses, le fait d'être ligoté à la loi qui fait de toi quelqu'un qu'on apprécie.

Minoru voulait mettre en branle mes principes et il avait raison.

— Attends, pour toi, ce n'est que dès lors que tu es libre que tu peux être vertueux ? Je ne suis pas tout à fait d'accord. Tu peux faire le bien en étant prisonnier de ta dépendance à...

— A ? m'encouragea Minoru d'un ton plein d'allant.

— A tout et n'importe quoi. Là n'est pas le problème.

— Ne me parle pas de vertu, il ne t'en reste plus grand-chose, dit-il d'un sourire taquin.

— Chacun son avis, glissai-je sans prendre en compte sa dernière remarque. Tout dépend de ce que tu cherches. Pour ma part, je suis heureuse en étant dépendante de la société civile.

— Alors, je préfèrerais rester un homme des cavernes et être indépendant ! L'ennui, c'est que je ne peux pas échapper à la réalité...

Sa voix s'était cassée. Je tentai d'attraper son regard en me tordant le cou mais puisque nous marchions à grandes enjambées, il ne s'aperçut pas de mon effort. Je lançai un coup d'œil à ses ongles, écaillés à force de gratter sa table de cours.

— Tu seras libre quand tu sauras mieux maîtriser tes émotions. Le moindre affront te mets hors de toi.

— Je sais... J'essaie de faire gaffe ».

Peut-être la liberté au final n'est que celle d'être satisfait de son sort. Les perpétuels insatisfaits doivent donc être des condamnés à perpétuité. La pire prison qui soit est peut-être celle qui vient de l'intérieur, celle que l'on s'imagine. Quitte à choisir, je préférais être écrouée par des geôliers extérieurs : au moins, j'avais quelqu'un contre qui râler.

Généralement, les individus les plus insatiables sont également ceux qui sont le plus imbus de leur personne. Ils ne supportent pas de se mettre en colère contre leur propre bêtise, ce serait infamant. Takeo faisait partie de ces gens-là mais il arrivait à faire le bien autour de lui, pour ses gars. Ce paradoxe ébranlait ma vision du monde.

Nous venions de quitter le parc. Je m'éclaircis la voix :

« Au lieu d'avoir soif d'une liberté qui n'existe peut-être plus ou par laquelle tu serais finalement malheureux, pourquoi ne pas se contenter des droits que tu possèdes déjà ? suggérai-je. Il y en a beaucoup et ce sont des droits fondamentaux qui te permettent de vivre librement.

— Tu parles ! Y'a la peine de mort dans ce pays !

Okay, admis-je. Mais à part ça, pense-y.

Le menton abaissé, Minoru garda les yeux fermés. Il contenait la fureur qui l'habitait.

— Je ne suis pas stupide ! s'exclama-t-il. A la base, ceux qui ont le pouvoir politique, ce sont ceux qui ont aussi la puissance économique. La société d'aujourd'hui n'est qu'une tromperie maintenue par des ordures aux dépens des autres.

Je soufflai en m'arrêtant au passage piéton. Il poursuivit :

— Ne me dis pas que c'est justifié au motif que ces pourritures ont travaillé plus dur.

— Effectivement, il y a une injustice. Le monde est injuste. On ne naît pas tous avec le même physique, la même intelligence ou le même fond.

— Heureusement que ne nous ne sommes pas tous pareils ! approuva Minoru en souriant légèrement. Un monde uniquement peuplé de Daiki et de Takeo serait voué à l'apocalypse au bout d'une demi-journée ! 

Nous pouffâmes.

— Dis Minoru, demandai-je, tu as mal à la poitrine ? Tu te sens oppressé ?

Il me jeta un drôle de regard de ses prunelles qui brillaient comme des étoiles. Après coup, il acquiesça vivement.

— Alors, crie comme si c'était la dernière fois que tu devais le faire, cours comme si tu étais poursuivi par un T-Rex, danse comme si tu étais seul, chante comme si personne ne pouvait t'écouter. Lâche-toi.

— Lâche-toi avec moi.

— D'accord, faisons-le. Allons dans un endroit plus calme... La ruelle, là-bas ! ».

À la fin de nos exercices, nos dos appuyés contre le mur en béton d'une entreprise de BTP, nous étions en sueur d'avoir crié à nous en décoller les poumons.

« Il y a toi et moi, Clé-à-molette : deux débiles profonds heureux de vivre.

— Parle pour toi ! »

Minoru me tapa sur la tête.

J'allai le sermonner lorsque je remarquai qu'il riait d'une bouche immense, comme si elle avait été décousue jusqu'aux coins de ses pommettes. Pour la première fois depuis très longtemps, il était rayonnant.


(o_ _) ノ彡☆ Merci de votre lecture !

Si j'ai bien compté, ce tome devrait être terminé le 19 juillet. Je pense commencer à publier le 5ème tome en décembre ou en début de l'année prochaine. Je vous tiendrai au courant ;) En attendant, Fendôr se poursuivra. Bonne semaine à vous ! :)

→ ★

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro