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23. Attaque surprise

« Y'a rien de nouveau, sinon que le trafic des petits dealers se développe à Osaka. Kensei se redressa en expirant de la fumée : Ça ne va pas plaire aux mafieux... Et lorsque ceux-là décident de mettre de l'ordre, ce n'est pas en t'infligeant des heures de retenue mais à coups de pied-de-biche dans la gueule.

Dire que les yakuzas remontaient au début du XVIIe siècle ! Ils avaient connu un âge d'or après la Seconde Guerre mondiale et n'avaient cessé d'être tout à fait tolérés dans la société japonaise qu'à partir des années quatre-vingt-dix, période à laquelle ils s'étaient lancés dans la finance. Dans ce domaine, leurs affaires s'étaient d'abord ciblées sur les entreprises à risque, l'achat de stocks et la création de marchés avec des centaines de sociétés cotées.

— Que font les yakuzas après s'être occupés de quelqu'un ?

— Ils ont leurs propres nettoyeurs.

— Un peu comme pour ton coiffeur ?

Kensei se raidit. Il me considéra, choqué :

— Ouais, il se pourrait que ce soient eux qui l'aient tué. Mais comment tu sais que... ?

— J'ai deviné cette possibilité quand tu m'as dit que tu ne croyais pas à la cause de son décès, une crise cardiaque. En d'autres termes, des yakuzas pourraient avoir supprimé ton coiffeur ? Pourquoi ?

Kensei fronça les sourcils :

— Reste tranquille, Lucie. Ce n'est qu'une supposition. Il est plus probable que ç'ait été réellement un infarctus.

— On parle de criminalité, quand même. Tu avais émis des doutes à ce sujet, le défiai-je.

Il déglutit :

— Osaka est gigantesque ! Il est impossible de s'informer comme on pourrait le faire à Nintaï...

— Je ne te sens pas honnête, tout à coup.

— Sur le moment, c'est Nintaï et l'affaire Fumito qui me sont montés à la tête. À toi aussi d'ailleurs. N'y pense plus, s'angoisser ne servirait à rien.

— Qu'en ont dit la police et le médecin légiste ?

— Arrête ! J'en sais que dalle, moi ! Tout ce que j'ai pu voir, c'était sa femme et ses gamins en pleurs ! 

J'étais allée trop loin et m'excusai. Kensei plissa les yeux et se tourna vers la fenêtre pour regarder tomber les flocons qui s'épaississaient au fil des minutes.

Ses larges épaules se tendirent.

— Ça ne pourra jamais être pire que pour l'Opossum transgénique.

— Quoi ? sursautai-je. Qu'est-ce qu'il y a sur Minoru ?

Les yeux de Kensei s'affolèrent. Il était si rare que cela arrive que je sentis que quelque chose n'allait pas.

— Je ne peux pas te raconter ça. Pas le jour de Noël.

— Attends, il s'agit de Minoru ! gémis-je. Tu ne peux pas t'en tirer comme ça ! 

Je plaçai mes mains en prière : 

— Dis-moi, s'il te plaît.

Son expression me désarma : pénétrante avec quelque chose d'inqualifiable dans ses pupilles obscures et inflexibles, comparables à de la laque. Il répliqua en fronçant plus durement les sourcils :

— Une autre fois. C'est promis ».

Je voulus insister mais d'une œillade, Kensei me réduisit au silence. Ma frustration laissa place à l'inquiétude face à la toux qui le prit soudainement. Peut-être était-ce lié à la nicotine qui obstruait sa gorge. Il but le fond de la bouteille de vin blanc pour faire passer son étouffement.

Près de son oreiller, des pilules blanches attirèrent mon attention. Dans le désordre de sa chambre, quelle était la probabilité que je les remarque entre les tournevis, les croquis, les clous, les briquets et les vêtements ?

Kensei fit volte-face, hésita et m'expliqua qu'il avait acheté ces pilules pour mieux dormir. Je lui demandai ce qu'il y a avait dedans, il me répondit qu'il ne le savait pas.

« Jette-les, alors.

Il afficha une mine désolée qui me fit froid dans le dos :

— J'en ai besoin, pour l'instant, se justifia-t-il.

— Ça peut être autant un placebo qu'une saleté !

— Non, je ne pense pas.

Je balbutiai :

— Je croyais que les cernes, c'était à cause de notre séparation.

— En partie, oui. Mais ça fait déjà un moment que je supporte mes troubles du sommeil.

— Avant de prendre des médicaments, il existe des astuces pour arriver à dormir.

— Je sais, riposta-t-il. Rien n'a marché.

— Même songer au passé plutôt qu'à l'avenir avant de s'endormir ? C'est la cause première de...

— J'y réfléchirai, me coupa-t-il.

Je hochai la tête, pleine d'espoir.

— Les pensées parasites, je connais aussi...

— Pas à ce point ».

Je n'insistai pas.

Les sujets de conversation dévièrent pendant une heure et chaque fois, Kensei me détourna du passé de Minoru. Puis il changea la musique et me toisa par en-dessous avec un air de défi, un sourire malicieux rivé sur les lèvres. Je tressaillis à l'intensité physique émanant de lui. De ses doigts libres, il lança son mégot dans le cendrier, passa une main derrière ma nuque et de l'autre, me rapprocha de lui. Mon cœur partit en capilotades.

Aimer est un rapport de puissance et d'équilibre. On ne donne pas trop pour ne pas souffrir et garder le contrôle de soi, ce contrôle qui nous rassure. Pourtant, rien n'est plus porteur de bonheur que d'attirer l'attention de l'autre. Comment y parvint-on ? En donnant toujours plus de soi-même. J'en concluais que les gens égoïstes ne pouvaient pas être amoureux.

Kensei dû sentir mon corps s'alanguir contre le sien. Une lueur inonda son regard. Il était amusé.

« Toi, tu veux encore dire quelque chose.

Je m'empourprai mais les mots vinrent naturellement :

— C'est-à-dire que... Je n'aime pas ces somnifères.

— Lucie...

— Parfois, il faut juste être capable d'accepter que certaines personnes ne sont que de passage et ne seront pas présents pour toute la vie. Il faut admettre que les gens changent, se désintéressent, ne donnent plus de signe de vie, nous efface de la leur. Admettre le fait que les messages et les appels qui restent sans réponses signifie qu'il faille tourner la page. Tu n'es pas la plupart des gens. Alors, s'il te plaît, fais attention à toi.

Kensei recula d'un pas. Son expression chargée d'émotion me fit l'impression de faire face à un inconnu. Son regard droit absorba le mien, sa bouche trembla : 

— Merci ».

Il me souleva et m'embrassa. Sa main descendit le long de mon pull et le souffle court, il déboutonna mon jean. Sentant que la déflagration ne tarderait pas à se manifester, je le poussai sur le futon.

*

Dans mon rêve, la pieuvre géante me tourna autour en se propulsant sur ses tentacules, telle une ronde funèbre. Elle évolua à une vitesse folle dans la faille plongée dans l'obscurité. Durant un bref moment, elle se trouva devant moi, l'instant d'après elle apparut sur le côté, resserrant l'angoisse de la prochaine attaque. Mes poumons se gorgèrent d'eau. Ils me brûlèrent.

Progressivement, ma vision se déforma et mes doigts se détachèrent de la paroi grise. Je me noyai dans la faille sous-marine. Venant de l'abîme en contrebas, je discernai soudain une ascension de nuages de points blancs remonter vers la surface. A mesure que je tombai dans le noir, je les distinguai mieux.

Ce n'était pas des flocons de neige mais des milliers de poissons morts s'élevant de la fosse ; ils étaient en pleine décomposition. Le sang s'échappait de la chair violacée. Ça puait, l'eau était visqueuse, des écailles et des arrêtes détachées des carcasses se faisaient happer par des courants. Je sentis la bile franchir mon œsophage, son acidité irriter ma gorge.

La pieuvre se gonfla comme un gros ballon rouge. Elle prit un nouvel élan pour fondre sur moi, m'achever et me trancher de ses mandibules acérées. 


Merci de votre lecture ! ヾ(・ω・*)

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