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35. Une grosse gaffe

Mon appartement était fonctionnel et esthétique, très lumineux et teinté de quelques touches de couleurs chaleureuses : chocolat, vert anis et beige sable. Comme dans la plupart des logements japonais aux espaces réduits, les meubles étaient rares et au ras du sol, à l'instar de mon ventilateur.

J'attendais avec impatience une livraison. Quand la sonnette retentit, je me battis avec la serrure de la porte. Le colis expédié de France par mes parents devait contenir ma précieuse commande de produits tant attendus. Hélas, ils en avaient oublié la moitié !

Dépitée, je m'étendis sur mon lit en rêvassant au souvenir de ma soirée sur la berge. Cette occasion festive avait fait sauter le verrou des préjugés des étudiants ainsi que des miens envers eux. Je leur demanderai des intérêts sur les paris faits sur moi et la probabilité que je reste ou non à Nintaï jusqu'à la fatidique date d'avril prochain. Parce que c'était décidé : je tiendrai. Je tiendrai jusqu'à la prochaine rentrée annuelle.

Je prenais en charge ce défi avec une grande vigueur car ma dignité était en jeu et mon honneur aussi, peut-être, aurait un Japonais. Si les caïds m'impressionnaient encore, je ne les redoutais plus. D'ailleurs, je n'avais plus entendu aucune mauvaise allusion à mon sujet, pas plus d'insultes ou d'obscénités de leur part.

J'avais fini par informer mes amis de l'université de mon travail dans un tel établissement et de l'ambiance électrique qui y régnait. Ils en étaient restés pantois, à l'exception de Sven à qui je l'avais déjà révélé et qui avait su garder le secret. Je les avais rassurés sur l'accueil prodigué avec les meilleures intentions par les nintaïens. Puis, leur avais raconté mon récit sur les berges façon télé-réalité, la bouche en cœur. Sven, Leandro et Yoshi m'avaient écoutés abasourdis mais l'air soulagé de grands-frères protégeant leur candide petite-sœur. Shizue, elle, avait viré de toutes les couleurs.

***

Après avoir suivi mon cours de japonais, je me hâtais vers le métro. Je traversai le centre-ville en voltigeant entre les touristes éblouis par l'animation perpétuelle d'Osaka. En repassant devant les arcades, j'aperçus certains visages reconnaissables à travers la vitrine.

Irrécupérables ceux-là ! Combien de fois par semaine venaient-ils gaspiller leur temps et leur argent aussi futilement ?

J'entrai et avisai les uniformes gris de Tennoji et Jotaro. Quand on en trouvait un, l'autre n'était pas loin !

Discrètement, je tapotai par derrière l'épaule de Tennoji. Pris par surprise, il m'immobilisa d'une clé au bras avant de me reconnaître. Le bougre me relâcha aussitôt.

« Désolé, Clé-à-molette ! s'excusa-t-il de sa voix rauque. Je croyais que c'était une petite raclure... ».

À la manière japonaise, il montra la tranche de sa main droite dressée à la verticale.

— Est-ce que ça va ? s'enquit Jotaro en réajustant son serre-tête.

— Abruti ! T'es vraiment un crétin, Tennoji ! brailla Minoru en accourant vers nous.

J'accordai à Minoru toute ma confiance et détendis l'atmosphère en même temps que je relaxai mon bras endoloris.

— Vous n'êtes pas encore rentrés chez vous ?

— Hé, t'es pas notre mère que je sache ! rétorqua Tennoji en me jaugeant.

— Et toi, tu fais quoi ici ? intervint Jotaro du tac-au-tac.

— La même chose que la dernière fois. Je vous ai reconnus à travers la vitrine.

— Tu peux plus te passer de nous, pas vrai ?

Je reconnus cette voix. Survenu derrière moi, Kensei me toisa dans l'attente d'une réaction. Je me dégageai in extremis de son magnétisme en bafouillant quelques mots au sujet de mes bons amis de l'université.

— J'ai d'autres potes ! leur rétorquai-je.

À cet instant, Minoru flanqua son bras sur mes épaules de manière très embarrassante. Je m'en dégageai avec sourire et habilité en identifiant du même coup cette odeur sucrée et collante qui transpirait sous son t-shirt : du cannabis.

— Tu l'avoues, qu'on est potes ! Pas dans le sens des gonzesses d'Hinata, hein !

Minoru tourna vivement la tête vers Ryôta, comme s'il venait de se rappeler quelque chose.

— Au fait Ryôta, tu t'es réconcilié avec Naomi ?

— Nan, elle fait la tronche, lui répondit l'intéressé en secouant dans tous les sens ses cheveux décolorés cuivrés.

Il poursuivit et à mesure qu'il parlait, le potentiel idol* se renfrognait.

De nouveaux paris circulaient à Nintaï : Ryôta deviendrait-il finalement host ou idol ? Certains pariaient pour éboueur.

Les beaux traits de Ryôta trahirent son exaspération.

— Sérieusement, Naomi est pesante ! Si je ne lui répète pas ô combien elle est mignonne par message six fois dans la journée, elle pète un plomb !

— Ça fait déjà un moment que ça dure. J'pensais que tu l'aurais larguée au bout d'un mois, exposa nonchalamment Takeo. 

Il se désintéressa aussitôt de la question et se retourna pour entamer une partie de babyfoot.

Mika le rejoignit après avoir désinfecté toutes les commandes au gel antibactérien. Le crâne tondu ne m'aimait pas et je le voyais dans ses yeux : il ne daignait pas m'adresser un seul mot, à moins que ce ne soit pour me lancer une pique.

— C'est bien ce que j'vais finir par faire, affirma Ryôta. Naomi est devenue hystérique sous prétexte que j'avais défendu Clé-à-molette après leur sortie shopping.

— Quoi ? m'exclamai-je, ahurie. Je ne t'ai pas parlé de cette histoire !

Je fronçai les sourcils en tenant tête :

— Quand Aya est venue s'excuser au nom des lycéennes de leur groupe, j'étais seule avec Minoru, Jotaro et Tennoji. Comment tu aurais pu être au courant de ce qu'il s'est passé ?

Je me souvins de notre fou-rire et de nos médisances sur Naomi. Mais Ryôta, qui en avait été nécessairement informé, ne m'avait fait aucune réflexion à ce sujet.

Jotaro tritura nerveusement son pansement collé sur le nez.

— C'est nous qui l'avons dit à Ryôta. Alors quand cette pimbêche a recommencé à le faire tourner en bourrique y'a pas longtemps, il a fait allusion à votre sortie et a pris ta défense. D'ailleurs, tu sais comment ça s'est pass...?

— Oh, non ! lâchai-je en me laissant aller contre un flipper complètement déconfite. Maintenant, elle va me prendre pour cible de... Je ne sais pas... De ses racontars. Je n'avais pas besoin de ça.

— La cible de quoi ? T'as peur des ragots ? Allez, t'inquiète pas ! Elle ne t'enquiquinera pas.

— Tu comptes vraiment la quitter ? m'enquis-je.

Ryôta acquiesça d'un signe de tête :

— T'as rien à voir là-dedans, Clé-à-molette. J'y pensais déjà quand on s'est mesurés au lycée Kawasaki lors du match de baseball. Y'avait une nana dans les gradins qui...

— Tu ne t'arrêtes jamais ? se moqua Takeo.

— Ben quoi ? Je ne suis qu'une lesbienne dans un corps d'homme ! ironisa Ryôta.

— Faut te calmer un peu mon vieux. Je vois déjà cette pauvre fille s'aplatir sur tes godasses ! » le coupa Takeo en mimant la scène d'une horrible voix de fausset, les bras levés hauts en l'air dans un appel de détresse.

Les gaillards s'esclaffèrent de concert. Nino qui s'était retourné, m'apostropha : « Tu devrais rire. » En voyant sa tête, j'hésitai à lui répondre.

« Bon si vous le prenez comme ça... Naomi est loin d'être irréprochable, bredouillai-je, le regard planté sur mes pieds.

Je regrettai aussitôt ces mots. Ryôta m'enjoignit de poursuivre, les yeux plissés par l'intérêt. Sous la pression de son aura, je m'exécutai : si je les avais abandonnées au cours de la sortie, ce n'était pas seulement parce que j'en avais eu assez d'être bringuebalée comme un sac Vuitton.

Ryôta insista de son timbre calme et posé :

— Dis toujours, j'ai déjà pris ma décision.

Les étudiants se rapprochèrent pour ne pas perdre une miette de ce que j'allai annoncer, histoire de se moquer de l'Idol ou le soutenir. Je m'expliquai :

— Naomi et ses amies aguichaient des types dans une rue réputée pour le nampa.** Devant leur succès, je les ai lâchées.

Le visage de Ryôta fut traversé d'une multitude de tics et se congestionna.

— Saloperie ! cracha Ryôta.

— Bah... ! Tu savais déjà qu'elle te trompait, ânonna Minoru. Tu l'as compris le jour où elle t'a dit qu'elle était en ville avec sa copine alors que sa copine se trouvait au karaoké, collée à ta bouche.

Malgré le commentaire de Minoru, Ryôta eut le regard fou de jalousie.

— Elle a recommencé ! J'vais la tuer !

— Arrête Ryôta, ça sert à rien, le retint Kensei.

Ryôta s'agita tant et si bien que Kensei le ceintura fermement devant les regards plein de reproches des clients de la salle d'arcade.

— Arrête ! rugit Kensei. On va attirer les ya...

— P'tain ! Je rentre !

Kensei le relâcha et le furibond détala en claquant la porte des lieux. Un long silence pesa sur son départ. J'inclinai la nuque, bourrée de remords pour en avoir trop dit.

— J'aurais dû garder ça pour moi.

— Sûrement pas, me contredit Tennoji, les yeux encore fixés sur la porte. Ryôta rage pour le moment mais il sera bien content de pouvoir balancer ça à Naomi si elle joue la carte du chantage. De toute façon, ces deux-là passent leur temps à se tromper. »

J'avais bon me convaincre de n'avoir trahi personne, il me restait un goût amer en bouche. Un peu comme la lie au fond d'une bouteille de vin.

« Culpabilise pas, viens plutôt voir comment Nino gagne son fric pour acheter ses clopes » lança Minoru pour me sortir de mes pensées.

Nino s'acharnait sur un pachinko représentant des personnages de manga. C'était une sorte de billard électrique, calqué sur le système des machines à sous. Dans ce jeu, extrêmement populaire au Japon, les joueurs achetaient des petites billes en métal à insérer dans la machine.

Celles-ci parcouraient un circuit sur une surface verticale plantée de clous qui, si tout se passait bien, pénétraient dans des trous à valeurs diverses. Un panneau possédant trois roues se déclenchait alors, comme au casino. Si trois symboles identiques s'alignaient, l'engin délivrait de nouvelles billes pour que le joueur puisse continuer à jouer. Sinon, il avait la possibilité de se rendre au comptoir pour choisir son lot et l'échanger contre de l'argent. Afin de contourner la législation japonaise prohibant les jeux d'argent, les joueurs revendaient tout simplement les cadeaux gagnés dans l'établissement.

Le jeu n'était pas onéreux mais très addictif. De nombreux travailleurs y perdaient une partie de leur salaire à courir le hasard plusieurs heures par jour dans le bruit infernal de ces machines.


*Un idol est une star médiatique et adulée, exerçant souvent une activité dans le cinéma ou sur les plateaux télévisés.

**Dans la culture japonaise, type de drague insistante, a forte connotation négative, chez les adolescents et les personnes dans la vingtaine et la trentaine. On l'appelle également « chasse aux filles ».

~Merci de votre lecture ! <3

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