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25. Hinata

La nouvelle de l'arrestation de Fumito avait rompu le charme de mes souvenirs au host club. Secouée et décontenancée, je m'enfermais dans le secrétariat. J'étais maintenant convaincue que Nintaï appartenait aux étudiants. J'hésitais même à aller me promener aux alentours de l'établissement, à Umemashi, près des docks. 

Umemashi représentait si bien le lycée, avec son bitume, ses hangars, ses conteneurs, ses docks grouillant de mauvaises surprises, ses effluves chimiques, ses bâches recouvertes de fientes d'oiseaux et ses flaques d'huile reflétant la grisaille du ciel.

La zone industrielle s'étendait de Nintaï jusqu'aux frontières d'Universal Studios Japan et drainait chaque jour des milliers de visiteurs. Les habitants supportaient à longueur de journée les rejets de cheminées et le va et vient incessant des convois de camions, de bétonneuses et de remorqueuses polluantes.

D'un point de vue esthétique, la reconstruction du Japon et notamment d'Osaka à la fin de la Seconde Guerre mondiale avait été catastrophique. La politique urbaine et paysagère n'avait laissé place qu'au critère du fonctionnalisme. Il fallait économiser et optimiser l'espace : les rivières avaient été asséchées, remblayées, remplacées par des autoroutes suspendues et les industries s'étaient concentrées sur le littoral portuaire.

Non. Finalement, je préférais rentrer par le centre-ville plutôt que de passer par les docks ou n'importe quel chemin qui ne soit pas direct.

Suite à l'épisode cataclysmique de la rixe dans les couloirs, aucune intervention ou mesure n'avait été prise par la direction. Les dégâts matériels étaient lourds. Encore une fois, aucun professeur ne s'était permis une seule remarque. La devise de Nintaï n'était pas adressée aux étudiants mais bien aux corps administratif et enseignant : « Foutez-nous la paix et nul mal ne vous sera fait ». De mon côté, je fermais les yeux et croisais les doigts.

Je passai le portail de Nintaï lorsque Minoru me héla. Il eut tôt fait de me rattraper.

« Viens ! J'ai du monde à te présenter.

— Qui ?

— Les lycéennes d'Hinata. Elles sont plus jeunes que toi mais ça te fera de la compagnie ! Suis-moi. Elles sont là avec Ryôta ».

Dans une rue adjacente à celle du portail, Ryôta discutait au milieu de jeunes filles en uniforme d'été bleu foncé.

Malgré leur obligation de se conformer à un strict code vestimentaire, les lycéennes arboraient une certaine vulgarité. S'étant probablement renversé la palette de maquillage sur le visage, elles ressemblaient à des masques. Elles avaient dû s'empresser de se pomponner à la sortie des cours pour accourir aux grilles de Nintaï. De façon instinctive, la réticence s'insinua en moi.

Leurs jupes étaient monstrueusement raccourcies, elles avaient troqué leurs socquettes pour des chaussettes montantes et leurs ongles vernis ressemblaient à des griffes multicolores. L'une des lycéennes, archi-décolorée et maigre comme une quille, minaudait à côté de Ryôta d'une voix suraigüe.

« Minoru ! s'exclama une fille en nous voyant arriver.

Elle se libéra d'un bond du groupe pour sauter sur Minoru. Je devinai qu'elle en pinçait pour lui et ne faisait aucun effort pour le cacher.

— Salut, Sumiho ! » répondit gaiement Minoru, comme à son habitude.

Elle poussa un petit cri, resserra ses genoux et se cacha le visage derrière les mains. Il sembla qu'elle expérimentait une sorte de pause mignonne. Minoru tourna la tête et salua les autres adolescentes en ignorant l'attitude de cette dernière qui se pâmait.

Tout en s'ébouriffant les cheveux, Ryôta fit les présentations d'un air frimeur.

« Une étudiante ? Ici ?

— Nan ! Elle est secrétaire à temps partiel.

— Sérieux ?

En un éclair, Ryôta se chargea de répondre à toutes leurs questions.

— On a le même âge. Mais le système scolaire en France est différent. En plus, elle a un an d'avance. En bossant à Nintaï, elle se fait un peu de fric.

— Elle est Française ! répéta une petite brune aux lèvres outrageusement glossy et aux mirettes écarquillées.

— Oui, intercédai-je déjà fatiguée de cette rencontre.

— Je suis Aya ! Enchantée, reprit la brune à la frange sur un ton haut perché.

— Moi c'est Naomi » émit la poupée blonde d'une voix pincharde.

Elle se colla contre Ryôta comme si elle en était propriétaire. Dans son regard, je vis s'allumer l'éclat piquant du mauvais œil. Les nippones me dévisagèrent avec curiosité, ignorant les nintaïens soudain relégués au rang de décor.

Je me méfiai de leur jugement à mon égard. Minoru était plein de bonnes intentions mais il s'était complètement trompé.

« Les filles, je crois qu'en fait Lucie est pressée de rentrer chez elle, soupira-t-il dans une tentative pour m'extirper du calvaire.

— Ah bon ? Oh, non attends un peu, on vient à peine de se rencontrer, chouina Naomi de sa voix désagréable.

Elle resserra son bras autour de celui de Ryôta qui donna l'impression d'être pris au piège. Il tira en vain sur sa chemise canadienne pour retrouver une circulation sanguine normale.

— Excusez-moi, dis-je en m'inclinant légèrement. Minoru a vu juste, je dois aller faire des courses.

— Ah ? Tu habites seule ?

Non, bien sûr, je suis venue avec toute ma famille, les casseroles, la grand-tante et les chats !

— Oui. Je vous laisse. A une autre fois peut-être.

— Donnes-nous ton LINE* alors, pour qu'on puisse t'inviter ».

A contrecœur, je donnai mon numéro et Minoru en profita pour le récupérer. Naomi pianota à toute vitesse sur son portable, surchargé de porte-clés et me décocha un sourire qui me glaça.

*LINE : Réseau social japonais.

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