15
Océan-e a sauté toute habillée, et elle nage.
Mais les vagues sont fortes, plus fortes qu'un concurrent de compétition, plus fortes qu'Océan-e.
Océan-e nage et se débat.
L'eau imbibe ses vêtements et l'attire vers le fond.
Océan-e sait nager en piscine. Mais sait-elle nager dans l'océan ?
Océan-e essaie de remonter à la surface. Les vagues continuent leur route, et l'eau salée appuie dans chaque repli des vêtements d'Océan-e. Ses poches se remplissent, ses vêtement flottent, puis se collent à sa peau, et la poussent vers le bas.
Océan-e essaie de les enlever. Océan-e s'en débarrasse à moitié pour être plus légère. Mais elle coule.
Elle essaie de nager.
Rappelle-toi, Océan-e, rappelle-toi. Le crawl, la brasse, le dos-crawlé ! La nage-papillon, la brasse-coulée. Nage, Océan-e.
Rappelle-toi.
Mais la panique est plus forte que la mémoire. Océan-e connaît les mouvements, mais elle est incapable de les reproduire.
Les vagues, toujours elles, passent au-dessus de sa tête, et Océan-e n'entend plus que le bruit de l'eau, les oreilles recouvertes.
Elle ressort, replonge. Ses yeux voient à tour de rôle le ciel et le fond, ses oreilles entendent le roulis puis le silence marin, pourtant si bruyant.
Océan-e lutte, essaie de lutter. Mais elle manque d'air. Elle n'a pas le temps de reprendre sa respiration.
Océan-e boit la tasse, dix, vingt fois.
Océan-e est en apnée. Elle n'arrive plus à respirer.
Océan-e se laisse couler.
Sa vision rougeoie, pourtant au milieu de l'eau aux reflets bleu-verts.
Elle ne respire plus, ne respire pas.
Comment on fait ? Comment on fait, pour respirer ?
Océan-e coule, et sa conscience avec.
Elle suffoque, supplie pour que ça s'arrête.
Dans un sursaut, le rouge devient noir.
Et puis plus rien.
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