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9. Andreia

Point de vue d'Andreia

Je sens toujours le regard ahuri de Jack dans mon dos, même si ça faisait déjà une bonne vingtaine de minute que nous étions de retour dans le monde d'En-Bas. Je sais que ma magie est particulière, et encore plus lorsqu'on découvre que je suis capable de me déplacer comme bon me semble dans l'ensemble des chemins existants, physiques ou intangibles.

Ce n'est pas pour rien qu'on m'a attribué le surnom de Skotia, mais personne n'ose le dire face à moi ; le dernier individu qui l'a fait s'est fait envoyer valser sans avoir le temps de le comprendre.

— Eh, pourquoi t'accélères ? s'exclame Jack derrière moi qui doit se mettre à trottiner plus vite.

Parce que je suis fâchée, et que les gens fâchés marchent toujours plus vite pour avoir le droit de taper plus fort du pied.

Mais je ne lui dis rien de tel et je me contente de ralentir, tant pis pour moi. Je jette un regard par-dessus mon épaule alors que deux Chtoniennes passent près de nous. J'assiste à son jeu : il les salue aimablement, les complimente et je les fusille du regard. Pourquoi elles et pas moi ? Même ce fameux soir, des siècles plus tôt, il n'avait été aussi agréable que là sous mes yeux.

— Eh, Don Juan, tu veux que je tire sur ta laisse ?

Les Chtoniennes me lancent un regard, mais elles virent immédiatement mon tatouage ; elles ont dégagé si vite que je n'ai même pas pu voir leur intention. Étaient-elles hautaines, envieuses ou simplement curieuses ? Aucune idée. La plupart des gens évitent de se confronter à nous, les Concubines, de peur de ne serait-ce froisser M. Inferno.

Pour le cas de Jack, tout est limpide : il ne serait pas contre qu'une tuile me tombe sur la tête. Il avance vers moi, et son attitude tantôt lumineuse et chaleureuse s'assombrit violemment ; même les alentours semblent perdre en luminosité. Un frisson me dévale la colonne, mais je ne montre rien. Je lève les yeux sur lui malgré la peur sourde qui m'envahit, mais je connais la peur. J'ai eu affaire à d'autres comme lui ; des œillades hautaines, le mépris et même la lubricité des hommes.

La peur est toujours présente, mais je ne suis plus en guerre contre elle ; elle est une alliée, celle qui jauge la situation, exception faite de sa lanterne terrifiante.

— Quoi, Jack ?

Je penche lentement la tête, dans un semblant de contrôle qui est très loin du maelstrom que je peux sentir en moi, mais je garde tout. Lui, il ne me cache rien à cet instant, mais subitement, ça change. Quelque chose derrière moi l'a troublé. Je jette un œil dans la même direction, mais je ne vois rien.
C'est à ce moment-là que tout est parti en sucette. Jack m'a pris d'autorité le poignet et il me traîne derrière lui dans le dédale de la ville chtonienne de la Purge. Mes pieds peinent à suivre son rythme, mais jamais sa main ne se desserre. Mon souffle se raréfie, mon cœur s'affole à cette course et j'ignore où nous allons.

— Allez Andreia, plus vite !

— J'essaie, abruti !

Ma réplique le fait rire et je sens mon cœur rater un battement ; ce n'est clairement pas le moment d'avoir une faiblesse ! Je repousse toutes les distractions possibles, dont le fait que sa main ne me broie pas les os — et pourtant je serais incapable de me libérer de sa poigne. Je parviens finalement à calquer mon rythme sur le sien. On tourne dans les ruelles, deux fois à gauche, une à droite, une autre à gauche et puis on traverse une rue passante où les gens nous hurlent des injures et ça ne fait que marrer mon prisonnier que plus fort. Je ne comprends pas cet homme, pourquoi trouve-t-il toute cette scène drôle ? On court comme des chiens après un papillon, on se fait jeter des objets, mais ça lui semble au-dessus de tout ça. Je regarde sa nuque, là où ses cheveux ont été visiblement coupés ; les affiches de lui montrent une chevelure bien plus longue, mais personne ne paraît le reconnaître. On s'enfuit rapidement des contrôleurs de la Cité, nous dirigeant vers les limites de la ville.

— Mais où va-t-on ?

— Pas le temps, petite Sorcière !

— Petite mon cul ! Je suis presque aussi grande que toi ! m'insurgé-je face à sa logique défaillante.

Il a l'air d'avoir haussé les épaules, mais impossible à confirmer vu qu'il continue toujours de courir, mais pour aller où ? Là, devant nous se dresse une arche qui a été emmurée, sans doute pour consolider les frontières de la Cité de la Purge, mais pourquoi on ne ralentit pas ?

— Jack, le mur !

— Je sais !

Il sait ?! Mais on ne traverse pas les murs nous ! On n'est pas des Phantômes !

Je panique, je ralentis, mais il resserre ses doigts autour de mon poignet avant de s'élancer dans les airs. Sous ses pieds apparaissent des lumières et il bondit dessus, et moi aussi sans que je ne comprenne comment. Les Chtoniens n'ont pas d'emprise sur les magies des autres ; nous ne pouvons pas interférer avec l'egeiro d'un autre, seulement confronter la nôtre à l'autre, mais comment se fait-il que mes pieds peuvent toucher ces flammes ? Et sans se brûler ?

Sans m'en rendre compte, nous sommes de l'autre côté du mur, dans un environnement marécageux et Jack me tire derrière lui. Je le suis, hébétée par ce qui se passe : je suis peut-être jeune comme Chtonienne, mais tout le monde s'accordera pour dire que c'est impossible ce que j'ai vu.

— Jack...

— Hmm ?

Il ne me lance même pas un coup d'œil et il continue son avancée, dégageant les branches de son chemin avec un objet. Je louche immédiatement dessus.

— Mais d'où tu sors ça ?!

Là, il s'immobilise et il me lance un regard ennuyé qui me vexe. Le même regard qui m'a conduit à le détester au plus profond de moi.

— J'ai toujours des armes sur moi et je te présente Palomino.

— Ce n'est pas une arme, c'est un pied de biche, lui fis-je remarquer, un sourcil haussé.

Jack soupire et secoue la tête ; merde, il recommence son attitude de consterné et ça me plombe l'humeur que j'en oublie mon émoi de tantôt. J'ai l'impression d'être une girouette avec cet énergumène à proximité.

— Toi, tu manques cruellement d'insouciance.

— On ne survit pas avec de l'insouciance, répliqué-je dans un grognement.

— C'est encore drôle, ricane le maréchal-ferrant avant de poursuivre son chemin, s'enfonçant dans les marécages.

Je plisse des yeux, déchiré par la curiosité et l'envie de le faire trébucher. En même temps, je ne risque rien étant donné qu'il est devant moi et je ne crois pas qu'il soit l'un de ces Chtoniens avec des yeux derrière la tête.

— N'essaie pas de me faire tomber, sorcière.

Je me fige, mais lui, il ne s'est même pas retourné même s'il s'est également immobilisé.

— Mais comment tu...

Je me tais en le voyant sourire par-dessus son épaule ; merde, il m'a bien eu avec son coup de bluff. Je lève les mains en l'air et je lâche prise.

— Parfait, je te suis.

En espérant ne pas regretter ce choix. 

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