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23. Jeux d'eau

[edit du 11/11] plusieurs passages ont été modifié suite aux retours des lecteurs (merci SusyAndAbbySeirennoc et tous les autres !)

Mercredi 6 juillet 2016

Aujourd'hui, j'ai eu la HONTE DE MA VIE.

Le pire, c'est que c'est entièrement ma faute.

Ça s'est passé au garage de mon père. On était là pour aider à effacer le tag de la façade.

Il y avait Gabriel qui, avec la canicule qui nous accable en ce moment, avait vu un moyen de se rafraichir avec un tuyau d'arrosage. Léa aussi était là. Elle avait accepté à contrecœur, mais quand elle a su que Gab venait, elle a tout de suite eu l'air plus enthousiaste...

Enfin, bref, Gab et moi, on était dehors en « tenue règlementaire », c'est à dire de larges T-shirts blancs estampillés Renault et on avait commencé à frotter le mur avec une éponge. Léa, elle, prenait son temps pour se changer et ça s'est passé avant qu'elle ne nous rejoigne.

Moi, comme d'habitude, j'étais en mode complot et tout :

— Gab, quand même, t'es d'accord avec moi que, si j'ai eu de la Mozzarella dans mon casier de piscine, que le carton de Morrarella que Tony portait avait ce logo, et que maintenant, ce tag de visage aux serpents se retrouve sur le garage de mon père, ça veut bien dire que...

— La méduse, m'a coupé Gab.

— Quoi ?

— Ce dessin. C'est la méduse. L'une des trois gorgones. La divinité grecque qui pétrifie d'un seul regard ceux qui la regarde et qui a eu la tête coupée par Persée. Tu faisais quoi en cours d'histoire ? Des maths, ou bien ? Et puis, tu l'appelle « Tony », maintenant ? C'est nouveau ?

Je lui ai balancé mon éponge à la figure et il a éclaté de rire. Pour se venger, il a dirigé son tuyau d'arrosage vers moi. J'ai esquivé comme j'ai pu et j'ai récupéré mon propre tuyau pour me défendre. Mais au bout d'un moment, Gab a arrêté de riposter et s'est mis à tourner sur lui-même. Bref, il prenait une douche, tranquille. C'était même plus drôle si ça l'embêtait pas !



— Au fait, tu seras toujours privée de sortie le 14 ? il a demandé alors que je coupais l'eau.

— Non, je crois que je suis privé jusqu'à samedi.

J'avoue que cette interdiction ne change pas grand-chose à mes habitudes alors j'ai pas trop retenu les dates. Mais ça m'aurais grave soûlée si j'avais été privée de sortie le seul soir de l'année où j'ai un truc de prévu. Le feu d'artifice, c'est un peu notre rituel, avec Gab. Tous les ans, on y va ensemble pour voir les lumières et manger des frites.

— Tant mieux ! Je voulais y assister depuis la Bastille, pour changer un peu. On m'a dit que c'était sympa et qu'il y avait moins de monde qu'au parc.

La Bastille, c'est un vieux fort sur les hauteurs de la Grenoble offrant une vue imprenable sur toute la ville. On peut y accéder à pied ou par un téléphérique, les fameuses « bulles de Grenoble ».

— Pourquoi pas. Mais alors, on y monte à pied par le chemin d'entraînement sportif ! ai-je répondu, tout en sachant que le sport n'était pas trop son fort.

— Ah, mais je...

Mais il n'a jamais terminé sa phrase.

— Tu... ? j'ai demandé en levant la tête pour voir ce qui avait réussi l'exploit de le stopper en plein milieu d'une phrase.

C'était Léa qui sortait de l'atelier, tirant un Karchër derrière elle. Elle portait le même T-shirt corporate que nous, mais elle l'avait noué de telle manière que ça lui donnait l'impression de porter une brassière.

— J'ai ramené l'artillerie lourde ! a-t-elle lancé en nous gratifiant de son plus beau sourire.

C'est quand même injuste, la vie, parfois. C'est vrai quoi : pourquoi est-ce que ce truc informe lui allait si bien à elle, et pas à moi ? Enfin, c'est pas que j'ai envie de ressembler à une bimbo tout droit sortie d'un clip de R'nB. Mais bon, entre ça et le sac à patates, il devait bien y avoir une place intermédiaire pour moi, non ?

— Elle a quel âge, ta sœur, déjà ? m'a soufflé Gab.

J'ai plissé les yeux. Il n'allait pas s'y mettre lui aussi !

— Trop jeune pour toi ! j'ai rétorqué en croisant les bras.

Gab s'est tourné vers moi, le sourcil levé et, au coin des lèvres, le genre de petit sourire qu'il fait à chaque fois qu'il croit dire un truc intelligent. Mais il n'a rien eu le temps de dire parce que Léa a enclenché le Karchër en poussant un cri. Sous l'effet de la pression, son bras a été dévié et le jet d'eau a atteint le toit.

— Hey ! Fais attention avec ça, Léa ! C'est pas un jouet.

— Oh ça va, fait pas ta rabat-joie. On dirait maman !

Je lui ai pris le pistolet des mains.

— Attend ! Ça, c'est un nettoyeur haute pression HD 16-4 MX !

Là, j'ai compris que j'étais sur le point de perdre mon auditoire. Alors j'ai expliqué :

— À pleine puissance, ça peut projeter de l'eau avec une pression de cent quatre-vingt-dix bars.

Gabriel a eu l'air de comprendre, mais Léa ne captait toujours rien. J'ai fait alors une dernière tentative de vulgarisation :

— En gros, ça te troue le slip et ce qu'il y a derrière !

— Ah ouais ? Ben toi, t'as pas besoin de trou pour qu'on voie ton soutif, a répliqué ma sœur.

Et là, tous les regards se sont posés sur ma poitrine : celui de Léa, celui de Gab, le mien, et même celui de la vieille folle du quartier avec son chien qui passait par là au même moment (pourquoi il y a toujours un vieux qui passe dans les moments les plus improbables ? Serait-on envahi par les vieux à Grenoble ?!).

Bref, le MONDE ENTIER admirait mes sous-vêtements à travers mon t-shirt mouillé.

Je n'ai eu qu'une envie : m'enfouir à vingt mille lieues sous les mers.

J'ai croisé le regard de Gab qui avait l'air aussi surpris que moi et j'ai tourné les talons.

— C'est pas grave, hein, Alice ! Il est joli ton soutif Snoopy, c'est pas pire qu'un maillot. Et puis ça va, il n'y a pas grand-chose à voir. Non, mais revieeeeeens !! criait ma sœur pendant que je courrais vers l'atelier (ouais, c'est moins loin que vingt mille lieues. Et de toute façon, je sais même pas combien ça fait de kilomètres).

***

À l'intérieur, mon père était en discussion avec son employé et je n'ai pas osé les interrompre.

— Non, ça servirait à quoi ? disait mon père.

— J'sais pas patron. Mais là... ça va trop loin, répondait l'autre.

— Non... J'pense que c'est juste des p'tits malins qui s'croient tout permis. Qu'est-ce que tu veux qu'ils me fassent ?

— Bah la façade, déjà...

Là, j'ai dû faire un bruit parce que mon père m'a aperçue.

— Oh ? Alice ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je heu... peux avoir un autre T-shirt ? Noir, si possible.

— Noir ? Mais tu vas crever de chaud.

— Pas grave, Pa' !

Il m'a accompagné jusqu'au vestiaire et a farfouillé dans des cartons.

— T'as pas pris un maillot, sinon ? ça serait plus simple.

— Non, j'y ai pas pensé... J'étais là pour travailler, moi, pas pour m'amuser.

— Je vois... ça ne t'amuse plus trop de venir au garage, hein ?

Moi, j'étais là, toute mouillée, les bras croisés haut, et sûrement les yeux ouverts comme un merlan frit. Entre l'humiliation de tout à l'heure et la tournure que prenait la discussion, je me sentais... toute petite. Et, avant que j'aie eu le temps de répondre quoi que ce soit, mon père s'est retourné avec un t-shirt dans les mains.

— Tiens, attrape ça.

— Merci.

J'ai retenu mon père avant qu'il ne sorte du vestiaire.

— Heu... Dis Pa'... Est-ce que tu as des ennuis ?

— Quoi ? Quels ennuis ? J'ai pas d'ennuis, moi. Allez, change-toi vite. Elle va pas se nettoyer toute seule ma façade ! Ha ha !

Mon père a souri et la tension est descendue d'un cran. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de penser que, depuis l'affaire "voiture-coup de poing", comme l'appelle Gab, on ne se comprend plus très bien, mon père et moi...

***

Je me suis changée, j'ai bu un verre d'eau fraîche, rattaché deux fois mes lacets (qui n'étaient pas défaits) et feuilleté le catalogue des pièces de moto. Après ça, j'avais retrouvé assez de courage alors j'ai rempli deux verres d'eau et j'ai mis le nez dehors.

Léa était en train de passer le Karchër d'un côté, tandis que Gab frottait à l'éponge de l'autre. Malgré leurs efforts, le tag ne semblait pas vouloir disparaitre.

— J'ai rapporté de l'eau fraîche ! ai-je lancé d'un air le plus enjoué possible.

— Ha ! Ça c'est une super bonne idée, sister ! a fait Léa en se précipitant vers moi.

Gab a pris le second verre et m'a remercié d'un signe de tête.

— Ha ! Ça fait du bien, mais ça m'a donné faim !! a fait Léa.

— Ma mère m'a fait porter des parts de gâteau. Si tu veux, tu peux aller les chercher, elles sont dans mon sac à dos, a proposé Gab.

Fallait pas le lui dire deux fois ! Tel un monstre affamé, elle est partie au galop à la recherche des gâteaux. Pendant ce temps, j'ai pris une éponge et je me suis remise à frotter le mur. Gab a pris la sienne et s'est approché du mur, mais il n'était pas très concentré sur sa tâche.

— Je... suis vraiment navré pour tout à l'heure, a-t-il dit doucement.

— Oh, c'est rien... j'ai répondu tout frottant, frottant, frottant.

— Non, vraiment, j'ai pas été très malin sur ce coup-là. J'aurais dû réfléchir un peu.

— Laisse tomber, c'est ma faute. C'est moi qui ai commencé à te lancer l'éponge dessus. Et puis, c'est pas grave. Il n'y a que cette vieille qui m'a vu. Léa, c'est ma sœur, alors ça fait rien du tout. Et puis toi... Depuis le temps qu'on se connait, c'est un peu pareil ha ha !

— Tu sais... ça me touche vraiment ce que tu viens de me dire.

Il avait pris un ton si sérieux que j'ai tourné la tête pour le regarder. Il a posé la main sur son cœur avant de poursuivre et m'a regardé droit dans les yeux.

— Vraiment. J'ai toujours rêvé d'être... ta petite sœur ! Tu m'aurais appris à me maquiller, à me mettre du vernis. Tu m'aurais fait des couettes. Et... Ha, mais non, suis-je bête ! Tu sais pas même faire tout ça,toi ! Peut-être que tu peux être mon grand frère, alors ! Ha ouais, c'est bien ça, non ?

Là, je lui aurait bien rebalancé mon éponge à la figure. Mais bon, j'ai préféré ne pas donner dans le gag de répétition, alors je me suis contenté de secouer la tête et on a ri.

Après ça, Léa est revenue avec les parts de gâteau de la mère de Gab et on s'est assis par terre pour le manger. Il était juste MEGA TROP BON ! C'était un fondant bien juteux qui avait un petit goût de noisette. C'est peut-être le meilleur gâteau au chocolat que j'ai jamais mangé. (Ne le dites pas à ma mère, sinon, elle m'en fera plus !)


Mais, à un moment, j'ai avalé de travers et je me suis mise à tousser. Gab et Léa me regardaient comme si j'allais mourir devant eux. Quand j'ai enfin repris mon souffle, je me suis forcée à respirer comme un asthmatique.

— *KCHH* *KCHH* GABRIEL... *KCHH* JE SUIS... TON FRÈRE ! *KCHH*

Ça l'a fait tellement rire qu'il en a craché son gâteau. Il y avait des miettes partout.

— Sérieux ? Ça vous réussit pas de grandir, vous deux... s'est lamentée Léa.

Nous, ça nous a fait encore plus rire, mais elle, ça a du l'énerver de rien comprendre à notre private joke parce qu'elle s'est levée et est retournée dans l'atelier pour, soi-disant, profiter un peu de la clim.

Gab aussi a fini par se lever pour aller aux toilettes, et je me suis retrouvée seule à nettoyer le mur. Quelle bande de lâcheurs, je vous jure.

Du coup, tout en frottant, j'ai profité d'être seule pour repenser à la discussion que j'avais surprise entre mon père et son employé. Je me demandais de quoi ils avaient bien pu parler. Est-ce que mon père connaissait les personnes qui avaient saccagé sa façade ? Est-ce qu'il avait reçu des menaces ? Est-ce que cela pouvait avoir à faire avec mon histoire de mozzarella ? Et si ça avait un rapport avec la fameuse photo de Léa ? Peut-être qu'il y avait quelqu'un qui faisait chanter tout le monde ? Et au fait, est-ce qu'il ne restait pas une part de gâteau ?

Bref, je me posais toutes ces questions et bien d'autres encore lorsque les deux autres sont revenus.

— Alice ! Mais qu'est-ce que tu as fait ? s'est écriée Léa en arrivant.

— Quoi, qu'est-ce que je fais ? Je fais ce que tu devrais être en train de faire !

— Tu as utilisé le Karchër ? a demandé Gabriel.

— Non, pourquoi ?

Léa m'a regardé comme si j'étais une extra-terrestre et Gab semblait avoir une illumination.

— Faut que je demande quelque chose à ma mère, a fait Gab en sortant son téléphone.

— C'est quoi ton truc ? m'a demandé Léa en s'approchant du mur pour l'inspecter de près.

Moi, je comprenais pas de quoi elle parlait et ce qui leur arrivait. Mais quand je me suis un peu écartée, j'ai pu avoir une vision globale du tag. Et là, j'ai compris : en fait, excepté la petite zone que j'étais en train d'astiquer quand ils sont arrivés, il n'y avait quasiment plus de tag sur le mur et l'éponge dans ma main était en lambeaux.

***

Après vérification, la mère de Gab avait utilisé du Nutella dans son gâteau. Donc, même cuit, ce truc me fait de l'effet...

Enfin, la bonne nouvelle c'est que si je mange du Nutella quand je suis seule, je n'insulte ou n'agresse personne et, en plus, ça peut servir pour faire des tâches ménagères. Génial, non ?


=====

Bonjour !

Revoici enfin un vrai chapitre !! Et c'est probablement le plus long chapitre jusqu'à présent...
Qu'en avez-vous pensé ?

Est-ce que c'était intéressant ? 

Est-ce que c'était trop long ? Ennuyeux ? ça manquait de dynamisme ?

Est-ce que vous en avez marre qu'il ne se  passe vraiment rien dans cette histoire ? XD

Dites-moi tout !

Et puisqu'on en est à discuter de ce que vous pensez de cette histoire, j'aurais un petit service à vous demander, pour ceux qui en ont le temps et l'envie. Il y a quelque temps déjà, Nutella Girl a été inscrite dans le recueil Science-fiction du Grand-Grimoire (lien en commentaire). Le principe, c'est que les lecteurs peuvent aussi faire un commentaire là-bas pour dire ce qu'ils aiment ou pas et donner une note.

Bref, que ce soit ici ou là bas, n'hésitez pas à me donner votre avis ^_^

Et pour finir avec les pubs : avec vancesla, on organise un concours d'écriture sur le thème "Free your monster". Les inscriptions sont encore possible jusqu'au 30 novembre. Donc si ça vous inspire, n'hésitez pas ! :)

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