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N.1 - Partie 4

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23.00. Sandrine regarde les chiffres défiler. Sur le mur, les mêmes dossiers clignotent. Benton. Mais à quoi pensais-tu, Benton ? La femme n'y peux rien, elle ne pourra pas dormir cette nuit. Elle ne le pourra pas. Trop de questions sans réponse, trop d'interrogation sans fin. A côté de la porte, sa valise est déjà prête. Dans exactement 8 heures et 53 minutes, elle repartira, sans réponse. Si seulement les clopes existaient encore. Sandrine Hemeins s'en tirerait bien une avant le départ. Sur le panneau, une nouvelle lumière s'allume.

-Qui a-t-il, Ernest, décroche Hemeins.

Mais Ernest ne répond pas.

-Ernest. Je n'ai pas le visuel. Vous avez tourné en vocal ?

Mais l'homme reste silencieux. Dans le silence de sa chambre, Sandrine distingue enfin des sanglots de l'autre côté du fil.

-Ernest, qui pleure ?

-C'est Annie. Et... et aussi Louise. Pour le reste de l'équipe, et bien, ils sont partis.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? S'affole Sandrine.

-Les résultats sont arrivés. Vous devriez voir ça docteur.

Mais quoi que ce soit une bonne nouvelle, Sandrine Hemeins est toujours dérangée par l'étrange voix d'Ernest.

Lorsqu'elle arrive jusqu'à la salle de contrôle, Annie est inconsolable. Louise n'est pas mieux. La stoïque Louise. Ernest, les poings ancrés sur la table, ne bouge pas. Tous des scientifiques. Tous des pragmatiques, des imperturbables. Alors quoi ? Sandrine saisit elle-même le rapport sur le bureau. Personne n'a la force de lui tendre. Elle lit les pages, regarde les différents schémas, graphiques, les coupes des scanner, mais alors que toutes les données soit là, devant elle, rien ne connecte. Elle a la vérité en face, une série de chiffres et de tableaux qui ne mentent pas. Tout reste embrouillé dans son esprit. Rien ne veut aller à sa place. Tout est là. Elle a les pièces du puzzle dans son ensemble. Mais rien. C'est simple, Sandrine ne le croit pas. Ne la croit pas, cette vérité. Elle ne veut pas la voir. Dégoût. Dans l'horreur, Sandrine lâche le paquet de feuilles, qui vient s'étendre mollement sur le carrelage. Dans un autre coin de la pièce, un autre scientifique vomit.

Non. Non.

Non.

C'est un mensonge.

Sandrine n'est plus sûre de rien.

-Ernest.

Rien n'est vrai.

-Ernest !

-Que voulez-vous faire docteur.

Tout est faux.

Sandrine le sait. Ce qui est faux, ce n'est pas ce rapport. Mon Dieu. Benton. Quel genre de monstre es-tu ?

-Organise une rencontre, ajoute seulement Hemeins avant de partir.

On lui a demandé d'interroger le patient, elle le fera.

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1.06. Les voilà tous les deux dans une petite salle perdue dans le réseau d'entrepôts du complexe militaire.

-On joue aux évadés ? Tente N.1, en riant à peine de sa blague.

Tous les deux, assis sur des caisses, s'observent. Un adolescent. Sandrine Hemeins est ici pour interroger un adolescent, maintenant. Quand elle le regarde, elle se souvient de tout ce qu'il lui a dit.

- « Androïde ».Tu as dit qu'il y avait un « homme » dedans. Qui est l'homme à l'intérieur.

N.1 se fige. Puis sourit. Merci, docteur. Merci. J'ai attendu toute ma vie que quelqu'un me pose cette question.

N.1, tout à coup, perds toute son humanité. Il redevient l'androïde qu'il est. Androïde. Sandrine a bien envie de rire.

- Je suis N.1, androïde de première génération. Première série, Premier Prototype, code 0. Signé au nom d'Anedris. Conçu par Aleksander Benton.

« Le 6 juillet 2080, je suis accueilli comme sujet du programme Anedris. Je suis ce que vous appelé plus communément un cobaye humain, docteur. Le 7 juillet, je reçois ma première injection. La douleur, est atroce, mais on est obligé de s'y faire. On ne peut pas bouger de toute façon.

Le docteur Hemeins peut voir toute la froideur dans son regard. C'est comme si l'homme se protégeait derrière la machine. N.1. Une coquille à l'intérieur de laquelle un enfant souffre. Sandrine à envie de sortir.

-Le 21 juillet, je reçois ma quatorzième injection. Le produit est préparatoire. Il... conditionne le corps et le prépare à l'opération, en fait, il modifie toute la structure osseuse. L'os change totalement, depuis son code ADN. Une nouvelle séquence plus résistante, pour faire de la machine une arme indestructible. Mais en gardant les propriétés humaines de la croissance. N'est-ce pas fantastique ? L'inconvénient, c'est que souvent, les sujets meurent au cours du processus. Une étude a montré que, plus le sujet était jeune, plus il avait de chance de survivre. J'avais huit ans lorsque ça m'est arrivé. Mon groupe sanguin, mon code ADN, tout a changé. Intraçable. Lorsque Benton s'en ai rendu compte, ça l'a rendu fou de joie. Mais ce n'était que le début.

« Les opérations. C'est ce que vous avez pu lire dans le rapport docteur. Vous avez pu voir...à quel point, le travail était propre.

Ce devait être une vraie boucherie. Sandrine n'est pas déçue :

-Vous vous endormez, et lorsque vous vous réveillez, vous portez une cicatrice. Mon thorax était recouvert de tissus cicatrisants. Je me souviens encore de la croix qui montait vers chaque épaule, redescendait le loin de mon ventre. Cette même croix que porte...les corps que l'on dissèque. A chaque opération, ils enlèvent un organe, pour le remplacer par un autre. Lorsqu'ils ont changé tous les organes, ils s'attaquent aux muscles, puis à l'épiderme. Ils recouvrent tout, jusqu'à un résultat impeccable.

« Parfois, il y a des rejets, alors il faut recommencer. Moi, c'est mon bras qui ne voulait pas de moi.

Sandrine émet un hoquetement à cette mauvaise farce.

-Ne pleurez pas, docteur, ce n'est que le début.

« Je ne vous ai pas encore raconté comment ils nous parquent, docteur. Comment ils nous...conditionnent. Parce que, c'est ça, le plus douloureux.

« Le cerveau. C'est la seule chose qu'ils gardent chez nous. Le seul muscle qu'on nous laisse. On change tout. Les cheveux, la peau, les yeux, les nerfs, tout. Sauf le cerveau. Vous savez pourquoi docteur ? Parce que, c'est le sens même de toute l'opération. L'objectif final : un ordinateur avec la capacité du cerveau humain. Un homme avec la fiabilité d'une machine. Vous avez dû le voir, docteur. Mon cerveau. Enfin, ce qu'il en reste. On y a planté tellement de fils, on y a casé tellement de boîtes et de processeurs, que je doute qu'on puisse encore appeler cela un cerveau humain.

La femme plaque sa main contre sa bouche.

-Vous pouvez vomir, Sandrine. Pourquoi vous retenez vous ? Ce sera plus facile si vous vomissez maintenant.

Et c'est ce qu'elle fait. Elle rejette à l'extérieur toute cette bile qui l'étrangle. Elle doit tout rejeter. Elle veut sortir de ce cauchemar.

-Il a fallu ensuite préparer le cerveau pour qu'il devienne, plus malléable.

La voix de N.1, dans la semi-obscurité, est de plus en plus plate. Sans vie.

-Le rendre, plus docile. Effacer la mémoire, les russes y ont réfléchi longtemps. Mais c'est Benton qui a réussi le plus grand exploit dans ce domaine.

N.1 indique sa tempe de l'index.

-Juste là, un câble passe, juste...sous mon doigt. Et ce câble, docteur, envoie des ondes électriques dans mon cerveau, en continue. Au début, quand vous n'êtes pas habitué, ça bourdonne tellement fort, que vous avez...l'impression d'être déchiré de l'intérieur. Si le bourdonnement s'accentue, c'est que vous allez oublier. S'il disparait, c'est que vous êtes mort. Plus le bruit est fort, plus vous avez mal, plus on vous efface.

« Mais ce que Benton n'avait pas prévu, c'est que les injections n'ont pas changé que les os. Elles ont aussi modifié notre cerveau. Il s'auto-régénère. Ça a été une grande découverte, et Benton en était heureux, jusqu'à ce qu'il découvre, que, ce cerveau, en plus de réparer les dommages, entretenait les souvenirs.

« A partie de là, il a fallu instituer, un code. Un protocole. Des règles et des moyens pour détecter ces anomalies. Un moyen de contrôle plus total. Alors, Benton a pensé à un classement. De N.1 à N.33. Autrement dit, une compétition de celui qui sera le plus obéissant.

N.1 se met à rire. Avec froideur. Une grande fatigue perce dans ces yeux.

-Je les ai tous vu mourir, un à un. La première génération. Ils étaient tous comme moi. Ils avaient les mêmes souffrances, les mêmes peurs. Certains sont morts des effets secondaires, d'autres au combat. Et puis, il y a ceux qui tombaient en bas du classement.

Très vite, nous n'étions plus que treize à encore être en vie. Et puis, N.3 est morte. Et moi aussi. Moi aussi, je vais mourir, n'est-ce pas, docteur ?

Sandrine ne dit mot.

-Pourquoi les 5 Nations voudraient-elles d'un produit qui peut désobéir ?

N.1 sourit.

-Ça vous va, comme ça, docteur ?

Mais Sandrine ne sait quoi répondre.

-Je vous l'avais dit. Que vous ne seriez jamais prête.

-Et toi ? dit-elle enfin d'une voix étranglée.

-Moi non plus.

-Alors, pourquoi ?

-Je veux que vous vous souveniez de moi.

Sandrine sent les larmes dévaler ses joues. Elles font de même sur celles de l'androïde.

-Comment-tu t'appelles ?

-Alex.

-Je suis désolé, Alex.

-Je sais, docteur. Je sais tout ça. J'ai une dernière question, docteur. Regardez-moi. Je vous parais humain ?

Sandrine s'étrangle de nouveau. Incapable de parler. Sans voix. N.1 sourit. Puis lève soudain la tête.

-Ils arrivent, docteur. Sandrine essuie ces larmes encore une fois.

-Une dernière chose, il faut que vous sachiez, Sandrine Hemeins. Lorsque le laboratoire a été détruit. Ce n'était pas Benton. Celui qui a fait détruire le laboratoire, et les preuves sur Anedris, c'était votre mari.

Sur ces mots, les portes s'ouvrent sur le colonel.

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Docteur Sandrine Hemeins. 34 ans, diplômée de Solsoi, en droit et psychologie de l'homme. Doctorat en science de la coexistence de la machine avec l'homme. En voie de divorcement, une fille. Ne parlera jamais de son échange avec N.1.

Ce qu'elle ne dit pas non plus, c'est qu'à 7.27, confinée dans sa cabine, parcourant le dossier Benton pour la dernière fois, elle fait une autre découverte. Dans le livret de famille, elle lit le nom du fils d'Aleksander Benton. Sur la photo familiale, elle refait la connaissance d'Aleksander junior. Sandrine, après cette journée, ne pleurera plus jamais de sa vie.

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A 8.00, le docteur reprend son avion pour Solsoi.

Le 14 février 2085, un appel du docteur Julien Ernest lui annonce le démantèlement de la « machine ». Défectueuse. Dans la nuit qui suit, Sandrine Hemeins disparaît, ne laissant que sa démission.



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