"Dieu a donné une sœur aux souvenirs, et il l'a appelé espérance."

- Tu-tu as compris quoi ? Osa demander le noiraud, effrayé à l'idée que son correspondant peu bavard et en qui il pensait avoir confiance ne soit en réalité pas ce qu'il prétendait être.

- Hein ? Oh, je veux dire, j'avais remarqué certain éléments qui me faisaient dire que quelque chose n'allait pas chez Mei. Ton jeu est souple, tes muscles sont raides, je veux dire... On dirait le jeu d'un mec, ensuite ta voix change à certains moments, ton apparence féminine et tes gestes doux contrastent avec ton jeu, les veines apparentes sur tes poignets et même sur tes avant-bras, et même si elle est extrêmement peu voyante comme celle inexistante de Baekhyun, on peut voir ta pomme d'Adam lorsque ton col descend un peu lors d'un geste brusque ou quand tu te baisses.

Les deux restèrent bouche bée après le monologue de leur vis-à-vis qui n'avait jamais autant parlé en une fois et qui avait déjà tout remarqué.

- J'aurais pu croire que tu étais une fille très sportive et au corps se développant comme celui d'un gars, ou que tu était un garçon manqué. Mais maintenant que je connais la vérité... C'est vraiment plus clair dans mon esprit.

- Ne dis rien je t'en supplie !

Mei pleurait de peur et ses mains tremblaient, son secret n'en était plus un, et son corps la trahissait de plus en plus. Comment allait-elle faire ? C'était foutu. Fini. Tout le monde allait être au courant et on l'insulterait de trans qui profite des vestiaires des filles ou de la sympathie des garçons.

- Quoi ? Oh non ! Loin de moi l'idée de dévoiler ton secret à tout le monde. C'est juste plus concret dans mon esprit mais je pense que si tu t'habilles comme ça et que Baekhyun cherche une solution tout les soirs dans son lit, c'est qu'il y a une raison.

- Tu m'entends ?!

- Tu murmures à voix haute Baek. Fit le chinois, blasé, qui limite pouvait noter tout ce que le puppy racontait avant de dormir tant c'était clair.

- Mais-Mais, tu sais donc tout... Baekhyun était estomaqué de la perspicacité de son correspondant, mais ce dernier n'allait rien dévoiler, ça signifiait qu'on pouvait lui faire confiance ?

- Oui, vous pouvez me faire confiance. Reprit le chinois, observant son correspondant avec épuisement, ce dernier venait encore de parler à voix haute. Quel imbécile. Et je pourrais peut-être aider si possible, mais il faudrait me raconter depuis le début. Après, je comprends que tu te méfies de moi Mei, cela ne fait que deux semaines que l'on se connait, mais je connais Baekhyun depuis un an, et il m'a déjà confié des choses que je ne vous ai jamais dites.

- Chuuut !! Baekhyun se précipita vers Yixing pour lui mettre la main sur la bouche. En fait, c'est mieux quand ce dernier reste muet. Le noiraud soupira, pesant le pour et le contre, avant de relever la tête pour regarder sa meilleure amie qui tremblait de tout son corps, la pression étant trop élevée. Il a raison, je sais que Yixing n'est pas une balance, mais tu n'es pas obligé Mei, du moins si tu le souhaite, pas tout de suite.

Les deux garçons fixèrent l'adolescente pendant quelques secondes. Celle-ci reprenant son souffle et faisant marcher son cerveau à fond, jusqu'à ce que les rouages de ce dernier ne rouillent s'il le fallait. Elle aimait beaucoup le chinois, et bizarrement elle ne s'était jamais sentie hostile à sa présence ou gênée dès le départ de rester seul avec lui sur un banc ou en cours. Il y avait ce lien qui définissait une certaine sécurité avec lui, et intérieurement, l'adolescente sentait que Yixing était une personne de confiance.

- Je-Je... Je vais y réfléchir, je penses te le dire, si tu me promets ne pas le répéter. Seulement, ce soir ça fait beaucoup, j'espère que tu comprends.

- Oui pas de soucis, je comprends tout à fait. Et je te le promets, Mei. Puis, comme le dit si bien Baek, on trouvera une solution. Le correspondant lui sourit tendrement, tentant de la mettre à l'aise et ouvrit ses bras pour réconforter la jolie brune qui reprenait petit à petit un rythme cardiaque normal. Baekhyun s'immisça dans le câlin, ce qui fit rire les deux autres qui l'accueillirent avec joie.

Après ce petit moment de tendresse précédé d'un trop plein d'émotion, le portable de Mei se mit à vibrer, annonçant que sa mère partait du restaurant et qu'elle arriverait dans vingt minutes. Dans un sens, ce message soulageait l'esprit tourmenté de l'adolescente, qui se sentait épuisée de cette soirée.

Elle fit part de son SMS à ses deux amis et ils se redirigèrent vers le salon afin de rejoindre les autres et de dire au revoir pour Mei.

En arrivant dans la pièce, Baekhyun fut surpris de ne pas voir "son" géant. Il vit sa meilleure amie saluer leurs hyungs et Jongdae, après un baiser et un remerciement à son cousin, il l'accompagna jusqu'à l'entrée pour attendre devant la maison avec elle.

- Tu te sens bien ?

- Kai m'a demandé la même chose haha. Ricana-t-elle doucement. Oui, étrangement je vais bien. J'ai l'impression que cette soirée va changer le futur. C'est drôle non ? Elle ne le regardait pas directement, son visage était dirigé vers le ciel étoilé et le croissant de lune qui restait de la dernière.

- Ahh... Je suis soulagé. Je pense que l'on peut faire entièrement confiance à Yi'. C'est un bon gars. Et si tu penses qu'il y a un espoir, alors je le crois aussi.

Ils se sourirent, un regard plein de compassion fut attribué en direction de Mei, alors que celle-ci le remerciait de tout son coeur, montrant par ses pupilles légèrement dilatées que tout irait bien plus tard, grâce à lui.

Ce fut la voiture de sa mère se garant juste devant eux qui les sortit de leur contemplation. Ils se saluèrent avant que la jolie brune ne monte du côté passager et ne fasse un dernier signe à son meilleur ami. Ce dernier le lui rendit et se décida à remettre les pieds à la fête, un peu fatigué il demanda au chat du groupe où se trouvait Chanyeol.

- T'es sérieux ? Mais Baek... Il est partit juste après que tu lui ais mit un vent monumentale...

OK ! Tout irait mieux, mais pas tout de suite. Et merde ! Pensa très fort le noiraud, qu'avait-il encore fait ?!

*

Lorsque Mei était rentré chez elle, après avoir entendu sa mère piailler sur la vie extraordinaire de toutes ses copines, la seule chose que la jolie brune souhaitait, c'était dormir. Plus épuisant comme semaine, elle n'avait jamais connu. Entre les révisions pour ses bonnes notes, les entraînements, les matchs, les cours, l'aide qu'elle apportait à Baekhyun après les cours car celui-ci se déconcentrait beaucoup trop souvent pour pouvoir suivre correctement, et la fête, son cerveau allait subir un court-circuit, c'est sûr.

Elle enleva ses chaussures et se précipita dans la salle de bain. Enlevant son maquillage qui lui avait valu plusieurs compliments de la part de ses amis et d'autres invités, elle se brossa les dents et repartit dans sa chambre en disant bonne nuit à sa mère dans le couloir. Une fois son pyjama enfin enfilé, elle fit comme chaque soir, et celui-ci n'échappait pas à la règle malgré la fatigue, c'est-à-dire se regarder dans le miroir.

Ce n'était aucunement par narcissisme, mais elle pouvait s'observer, et imaginer, comment elle serait en tenue simple de vrai garçon et les cheveux courts.

Une larme coula, mais ne fut suivit d'aucune autre, comme si au fond d'elle, l'espoir renaissait un peu plus. D'abord grâce à Baekhyun, et maintenant Yixing, elle sentait qu'il était ouvert d'esprit et plein de bonté. L'adolescente croisait les doigts pour que ses deux amis aient raison.

Se retournant pour atteindre son fameux lit, le son d'un téléphone sur le mode vibreur la sortit de ses pensées. Elle le chercha dans la poche de son pantalon précédemment enlevé et regarda le nom qui s'affichait sur l'écran de verrouillage.

A vrai dire, il y avait trois noms.

Kai🖤 : Bonne nuit Mei. Tu me manque déjà ! 😘

Elle sourit et répondit de la même façon. Au fond, c'était la seule petite bonne nouvelle dans sa vie, même si la vérité blesserait, son coeur voulait profiter de cette amour partagé avant de tout avouer et de briser ce fil rouge qui les unissait.

Le deuxième message venait de son père, ça lui faisait toujours plaisir de recevoir une lettre ou un texto de ce dernier. Il n'était pas souvent là, mais lorsqu'il avait la permission de rentrer ou d'avoir des congés entre deux vols, c'était le plus beau moment de sa vie. Il restait avec elle, venait la chercher, il l'emmenait avec ses amis aux entraînements, ils regardaient des films et des matchs ensembles et il lui demandait si à l'école tout se passait bien, la ménageait des révisions supplémentaires en racontant à sa femme que leur fille était assez intelligente pour ne pas oublier sa journée de cours du jour au lendemain. En bref, la jolie brune avait hâte que celui-ci arrive.

Papa👨🏻‍✈️ : Le vol va bientôt commencer. Je devrais arriver pour le déjeuner. Bonne nuit ma chérie, hâte de te revoir ! J'espère que tu as progressz dans les choses que tu aimes et que tu ne t'es pas trop surmenée, on sait tout les deux comment est ta mère ! Gros bisous à tout à l'heure !

En voyant l'heure, elle savait que lui répondre ne servait à rien, c'est pour cela qu'elle passa au dernier SMS, qui avec surprise venait du correspondant de son meilleur ami.

Yixing🧧 : Baekhyun n'arrête pas de bouger dans tout les sens donc je n'ai pas encore pu lui dire. Mais si on doit commencer par quelque chose, c'est bien par ta nouvelle identité. Que dis-tu de Xiao LuHan ? Bonne nuit ;)

Xiao LuHan ? C'était très chinois mais Mei l'était tout autant... Pourquoi pas ?

- J'aime bien. Fit l'adolescente avec un doux sourire, heureuse que Yixing prenne son problème au sérieux. Il avait l'air de vouloir s'investir, sûrement car dans trois mois il devra repartir. Ce qui signifiait qu'ils n'avaient que peu de temps avant les épreuves et les grandes vacances.

C'est sur toutes ces questions que la jeune adolescente ferma les yeux, rêvant d'un avenir meilleur pour elle et ses amis.

*

Le lendemain, ce fut au pas de course que Mei aida sa mère à tout préparer pour le retour de son père. Ménage, cuisine et repassage furent les trois activités qu'elles se partagèrent, malgré une femme de ménage venant deux fois par semaine. Lorsque le son de la porte d'entrée se déverrouillant retentit dans le rez de chaussée, Mei sauta hors de la cuisine après avoir baissé le feu de sa préparation et couru dans les bras de son père.

Qu'elle ait un an ou bientôt quinze ans, cela ne changeait rien à leurs retrouvailles. C'était toujours sa petite fille chérie aux yeux de biches, aux joues rebondies et à la frange trop longue.

- Ma chérie ! Comment tu vas ?!

- Bien ! Tu dois avoir faim, j'ai préparé un Shuang Jiao Yu Tou comme mamie ! J'ai juste à dresser la table et finir de la préparer, puis on pourra manger !

- Super ! C'est peut-être le seul plat que tu sache faire mais il est délicieux !

- Hé ! Ne te moque pas ! Maman ne m'apprend jamais à faire la cuisine et je n'ai jamais le temps avec mes cours et - elle s'abaissa en mettant ses mains jointes devant sa bouche, comme pour lui faire une confidence- les entrainements de foot. Finit-elle avec un clin d'oeil complice.

- J'ai compris ne t'inquiète pas ! Encore heureux que ma mère soit là pour le coup ! Bon, la tienne est-

- Dans son bureau ! S'exclama Mei déjà retourné aux fourneaux.

Son père rigola et finit d'enlever ses chaussures avant de partir toquer à la porte du bureau de sa femme, qu'il ouvrit tout de suite après sans attendre de réponse.

- Coucou !

- Oh chéri tu es pile à l'heure ! On va passer à table. Je regardais juste mes mails en t'attendant. Dit-elle en se levant pour saluer son mari.

- Tu as laissé Mei faire la cuisine, c'est très gentil de ta part.

- Oui, elle a tellement bien travaillé ces derniers mois que je ne pouvais lui refuser de faire le plat de ta mère. Et tu verrais comme elle est sage, on ne peut lui dire non !

- C'est normal c'est ma fille !

- Ne te vente pas trop, elle a l'intelligence de sa mère et ton énergie, c'est tout.

L'adulte rigola à l'éternel modestie de sa femme et se dirigea vers la salle à manger en même temps que sa fille qui ramena le poisson sur cette dernière.

- Bon appétit !

Ce week-end, elle ne se préoccupera pas de ses problèmes et de son portable. Elle avait prévenu tout le monde, et avez bataillé avec deux cousins pour qu'on la laisse tranquille le temps que son père serait là. Qu'elle puisse profiter et oublier le temps d'un instant.

*

- Bonsoir monsieur Xi !

- Oh ! Baekhyun, comment vas-tu ! Dis-donc, mais tu as grandit ? Je n'y croyais plus ! Taquina le père de Mei qui fit bouder le noiraud qui se plaigna à son cousin qui tcheka l'adulte pour sa bonne blague.

Nous étions mercredi et Monsieur Xi avait emmené la troupe à l'entrainement, tout en découvrant le petit nouveau qu'était Yixing, et fut ravi d'entendre que le brun venait de Chine.

- De quel coin viens-tu ?

- Je viens du Sud, je suis à Guangdong.

- Guangdong ?! Ce n'est pas tout près effectivement. Mais, tu ne serais pas dans la meilleure école de foot du pays ? Je viens de Langfand, à côté de Beijing, donc plus au nord.

- Si, haha, je vois que Monsieur connait le Guangzhou Evergrande. Remarqua Yixing avec fierté.

- Si je connais ? J'en ai fait voyager des élèves chinois pour aller jusque là ! C'est vraiment une prestigieuse académie ! Mais il ne te reste qu'un an à faire si je ne me trompe pas ?

- Non c'est vrai, ce sera ma dernière année avant que les sélections d'autonme et de printemps n'arrivent pour les dernières années, notre futur se jouera là ! Des recruteurs de plusieurs académies vont y être et ce sera un honneur d'être sélectionné.

Il parlait avec une telle passion, une telle fierté que les poils de Mei s'hérissèrent dû au long frisson qui lui parcouru l'échine. Une école de foot ? C'est son rêve ! Mais même s'ils prennent les filles, et encore très peu puisque Yixing qualifie son collège comme un établissement pour garçon, sa mère ne la laissera jamais partir pour jouer là-bas et ne payera surement pas des études de foot.

- Allez les gosses ! Tout le monde sur le terrain !

Elle ne pu rêvasser plus longtemps, leur coach les appelant pour l'entraînement et Minho gueulant une douce phrase pour qu'ils avancent plus vite "Bougez vos culs ou je viens vous chercher !!", ce qui lui valu une tape sur le tête par l'entraineur qui lui demandait d'arrêter d'être aussi vulgaire.

C'est ainsi que Monsieur Xi, Yixing, Baekhyun et Jongdae regardèrent l'entrainement tout en discutant et gueulant à Jongin de se concentrer au lieu de mater sa meuf.

- Jongin et ma fille sont ensembles ? Demanda avec incrédulité l'adulte aux garçons à ses côtés.

Gloups général.

- Mais c'est super ! Ma fille est charmante, je peux comprendre la faiblesse de ton cousin, Baekhyun. Mais il ne doit pas négliger ses études. Si Mei a sa mère pour veiller à ce qu'elle fasse ses devoirs et plus, même trop... Aish. Il se gratta la tête en pensant aux exigeances de sa femme qu'il n'avait jamais pu atténuer. Mais sa fille avait tout de même su trouver un ami au cours de ces trois années, un ami qui a eu la chance de lui offrir une vie sociale et de lui apprendre les bases de sa passion, avant qu'elle ne demande pour le club à son père. Enfin, ce que je veux dire, c'est que Jongin ne doit rien lâcher sinon adieu la jolie brune, c'est compris ? Et attention à sa tête s'il lui fait du mal, cela va de soit.

Les trois adolescents furent soulagés du discours du père de leur amie, mais virent également que le système militaire à la maison commandé par leur directrice, dépassait l'adulte qui ne savait pas quoi faire. Cela les peina, mais ils savaient au fond que Mei remerciait en quelque sorte sa mère pour les connaissances acquises et ses notes qui lui vaudraient de bons lycées et universités plus tard. Mais un petit relâchement ne serait pas de refus, ce que lui offrait Monsieur Xi en rentrant de voyage.

Ils reprirent leur contemplation du mini-match qui se déroulait sous leurs yeux, et Baekhyun regarda Yixing qui venait de lui tapoter la cuisse.

- Regarde. Le chinois venait de lui chuchoter ce mot dans l'oreille afin que personne n'entendent et surtout pas les deux autres à leurs côtés.

S'exécutant, Baekhyun regarda le portable que son correspondant lui tendait pour voir l'application "notes" ouvertes et quatre cinq lignes écrites.

-Tu as vu le regard de Mei lorsque j'ai parlé de mon école ? Je suis sûr qu'elle s'y plairait. Mais vu le dragon qu'elle a à la maison et la vie qu'elle a dû lui tracer, de ce que tu m'as dit ça ne va pas être simple. Et son père n'est pas là assez souvent et ne contrôle pas assez sa femme pour la convaincre. Déjà qu'il lui cache ce club... Je pense avoir une idée, mais elle est assez complexe à réaliser et je ne serais pas là au moment crucial."

Baekhyun le regarda avec des étoiles dans les yeux. Son correspondant était-il l'ange envoyé par Dieu dont ils avaient tant rêvé ?!

Finalement Mei n'avait pas voulu répéter le problème de sa vie, et avait demandé à son meilleur ami de mettre Yixing dans la confidence quand ils seraient chez lui. Elle voulait profiter de la présence de son père et mettre fin à ses pensées troubles le temps que ce dernier serait à la maison.

Le chinois était choqué et dégouté de cette injustice tournant autour de la famille Xi. La directrice mentait depuis tout ce temps à tout le monde ?! C'était vraiment une histoire tirée par les cheveux, et à en devenir complètement chauve. Et lorsqu'il se rappela l'école dans laquelle il était et de la personne qui habitait à quelque kilomètre de celle-ci, ce fut une illumination dans son cerveau. Il avait peut-être trouvé la solution mais devait en premier lieu en discuter avec les personnes concernés. Si cela marchait... Mei ne serait plus Mei, vivrait sa vie comme elle l'entend et réaliserait sûrement son rêve ! Mais pour ça, il faudra faire des sacrifices...

- Tu as trouvé ?! Chuchota avec excitation le noiraud.

- Oui, mais ne te réjouis pas tout de suite. Il faut que je passe un coup de fil et qu'on en discute avec Mei. Ce n'est pas la plus simple des alternatives, mais sûrement la plus concrète. On en reparle ce soir.

- Hmm !

Mettant fin à leurs messes basses, ils regagnèrent le terrain pour donner des bouteilles d'eau à leurs amis, Jongin s'appuyant contre son cousin, faisant mine de mourir de soif et Mei remerciant Jongdae pour lui avoir gardé sa veste.

L'adolescente sourit à son meilleur ami qui lui rendit avec joie. Mais quelque chose dans son regard et dans son sourire montrait qu'il était perturbé par quelque chose. Seulement elle n'avait pas le temps de savoir quoi, car Minho et Kibum vinrent les chercher pour finir l'entraînements avec des étirements.

Ils retournèrent donc s'asseoir dans les gradins en attendant la fin et que les autres parents viennent chercher leurs enfants.

- Au fait, Baek.

Jongdae, qui était assit à sa droite, venait d'avoir un flash et se souvenait devoir poser la question à son ami.

- Hm ?

- Tu as des nouvelles de Chanyeol ?

- Non, pas depuis samedi.

- Apparement il est malade, c'est ce qu'il a dit à Jongin par message.

- Quoi ? Il a son numéro ?! Le noiraud allait s'étouffer tellement le choc fut puissant.

- Et bien on l'a tous. Attends... Tu ne l'as pas ?! Le chat failli faire une syncope. Le gars amoureux du géant n'avait pas le num de ce dernier ? Et ce yoda n'avait pas le numéro de ce chiot ? Mais ils faisaient vraiment les choses à l'envers !

- Non je ne l'ai pas... J'espère qu'il viendra demain, et qu'il ira mieux.

- Ouais on verra, et il faut que tu lui demande !

Les rougeurs sur ses joues trahirent ses pensées et ses deux amis ricanèrent à la vue de sa bouille toute tristoune et à la fois boudeuse.

*

Au final nous étions samedi et Chanyeol n'était pas venu de la semaine. Baekhyun s'inquiétait un peu mais son cousin le rassurait en disant que ce n'était qu'une vilaine grippe et que Lundi son amoureux serait là. Le noiraud avait crié que ce n'était pas le sien mais ses pommettes montraient tout le dévouement de son coeur à ce que le géant le devienne.

Mei était tranquillement sur la table de cuisine à faire son devoirs de littérature qui était simple en soi, écrire la suite d'une histoire au passé et au moyen-âge, la seule difficulté était que le devoir devait être cohérent avec le début donné en cours et qu'il soit bien rédigé avec autre chose que des pronoms personnels. Les moins littéraires avaient quelque peu râlé mais en soit ce n'était pas un travail au caractère très complexe, le professeur devait corriger plusieurs copies de contrôles continus et n'avait donc pas eu le temps de donner un exercice plus poussé. Ecrire une suite alternative à l'un des extrait du livre qu'il leur avait donné à lire pendant les dernières vacances avait été alors un choix simple mais réfléchi. Il pourra observer qui a vraiment lu son fabuleux bouquin.

Sa mère était dans son bureau, pour ne pas changer, et regardait des fichiers administratif tout en étant en appel vidéo avec le vice-directeur et les deux femmes s'occupant de la comptabilité du collège. En gros ça lui prendrait une bonne heure mais pas plus, ce genre de vérification allait assez vite.

De l'autre côté de la cuisine, dans la salle à manger, Mei regarda son père par dessus le plan de travail, qui assemblait avec minutie une maquette d'un avion furtif J-20 chinois, il en faisait la collection. Il achetait aussi les avions passager qu'il avait piloté dans sa vie. Une vitrine installée dans le salon nous laissait le plaisir de tous les observer, enfin pour ceux que cela intéressait. Mais Monsieur Xiao n'avait pas beaucoup d'autres amis, autre que ses collègues de travail, étrangers ou non. Il ne se souciait pas vraiment de sortir quand il était en congé, il préférait simplement passer du temps avec sa famille et les amis de sa fille. Oui les moments avec les garçons aux entraînements de sa fille lui plaisaient énormément, il changeait d'air et pouvait écouter la nouvelle génération parler, au moins il restait à jour sur l'actualité et les nouveaux termes qu'employaient les jeunes.

Il était le papa cool et sa mère le parent strict, son père ne laissait par contre aucun problème s'immiscer dans son travail ou dans sa vie familiale, quelqu'un ou quelque chose n'étant pas satisfait de son travail ou de celui de sa femme, il le remettait vite-fait à sa place. Comme son ancien professeur de stage, stage de pacotille soit-dit en passant vu qu'il le connaissait par coeur mais c'était obligatoire tout les deux ans, qui parlait longtemps et d'un ton arrogant, un vieux qui connaissait son travail mais clairement dépassé par la nouvelle technologie et rabaissant chacun de ses collègues pour une broutille. Cela n'allait sûrement pas passer avec lui et c'est ce qui était arrivé. Il avait remit le vieux à sa place en disant que la pause d'un pilote pouvait être plus longue selon la situation de l'autre pilote et du temps, mais ne dépassant pas les 25 minutes attribuées dans leur contrat.

Le vieux avait fermer son bec et s'était montré bizarrement calme jusqu'à la fin de la journée.

Mais Mei n'avait vu cette facette de lui que très rarement, le voyant surtout comme un grand enfant et une personne bienveillante.

Soudain son père lui demanda s'il pouvait lire son histoire, voulant tout de même vérifier les progrès de sa fille, la connaissant déjà mais étant à chaque fois ébloui par ses connaissances. C'était grâce à sa femme même s'il savait qu'il avait bien fait de lever la voix le jour où cette dernière avait souhaité qu'elle saute une classe. Mei n'avait déjà pas d'amis alors il ne voulait pas qu'elle ait de problème avec des plus vieux se sentant inférieurs à ses capacités ou en la traitant de bébé.

Les adolescents pouvaient être affreux de nos jours.

La jolie brune acquiesca et lui laissa sa place, pendant qu'elle se levait pour chercher à boire. Sa gorge appelait à l'aide tellement celle-ci s'était transformé en un désert sec et sans vie. Buvant avec plaisir son verre de jus de pomme, elle sentit son portable vibrer dans sa poche de jean.

Demandant la permission à son père de pouvoir monter dans sa chambre, celui-ci un peu déboussolé mais oubliant toujours que sa femme avait un peu trop éduqué sa fille par rapport à lui, il lui assura que oui et qu'elle n'avait plus besoin de lui demander.

Montant les escaliers et fermant la porte derrière elle, Mei ouvrit le sms qui venait ... Attention suspens !!!

De Park So-Dam ! Non clairement pas, si cette actrice la contactait un jour, l'adolescente ferait un arrêt cardiaque.

C'était simplement Baekhyun. Wow comme si c'était étonnant depuis le temps.

Bon admettons. Il pouvait avoir un problème ! Ou alors rien du tout.

Pourtant son message lui retourna l'estomac et elle dû s'assoir sur son lit pour encaisser la nouvelle.

Bae🥓 : Coucou Mei, dis-moi rapidement si on peut se voir, Yixing a eu la confirmation après trois jours de débat pour s'organiser un minimum, on ne t'en a pas encore parlé mais c'est le moment et c'est important. Si tu es disponible genre... Maintenant ? Ce serait le mieux. Chez moi évidemment, répond-moi vite s'il-te-plait !!

Il fallait qu'elle reprenne son souffle. Elle n'avait même pas remarqué l'avoir retenu depuis cinq minutes à relire et essayer de comprendre.

Ses deux amis avaient pauffiné un plan de leur côté ? Sans lui en parler avant ? Enfin, ils allaient le faire et devaient avoir une raison de ne pas l'avoir mise au courant avant. Comme le fait que lorque son père était en ville, l'adolescente ne voulait rien entendre sur son existence et vivre normalement sans en parler. Et puis Yixing avait eu une confirmation ? C'était le correspondant de son meilleur ami qui avait trouvé une solution ? Mais, comment ? Quelle solution ?!

Soudain la peur de l'inconnu et du futur lui fit tourner la tête. Prenant rapidement un médicaments contre la douleur, Mei essuya ses yeux avec la manche de son sweat.

Pleurait-elle de joie ou de peur ? Un peu des deux. Tous savaient que le seul moyen serait qu'elle parte de Séoul et change d'apparence pour devenir ce qu'elle aurait toujours dû être. Un garçon. Mais comment allait-elle faire avec sa carte d'identité ? Ses papiers ? Son passeport ? Ses bulletins ? Comment ferait-elle pour changer d'établissement sans tout ça ?! C'était impossible, à part résonner sa mère c'était infaisable. Et impensable, autant parler à un fou, et encore même lui la comprendrait mieux que le vicieux fantasme de sa mère qui obnubilait ses pensées et la vision de son enfant.

Plus qu'intriguée, elle demanda à son père qui avait finit de lire son récit, s'il pouvait l'emmener chez Baekhyun. Il lui demanda naturellement pourquoi et elle répondit, avec une gêne bien dissimulée, qu'il avait besoin d'aide avec son propre texte.

- Tu as tout finis de toutes façons ?

- Oui, je n'ai plus qu'à l'imprimer.

- Très bien on le fera ce soir quand ta mère ne sera plus en plein travail. Enregistre et mets tes chaussures, j'en profiterais pour faire une course. Tu veux que je viennes te chercher ?

- Je veux bien mais je ne sais pas quand cela se finira. Je peux t'envoyer un message ?

- Pas de soucis, on passera chercher un truc à manger, ta mère n'aura pas le temps, et j'ai la flemme. J'ai envie d'un bon burger pas toi ? Ta mère va râler mais au fond elle adore ça. Finit-il par dire, le tout accompagné d'un clin d'oeil complice.

- Ok super ! Je ne pense pas que ce sera long mais vers 18h30 ça t'irait ?

- Il est 15h48... Ouais pas de soucis, je laisse la voiture dehors si je finis avant dans tout les cas.

Ils acquiescèrent en même temps et Mei enregistra son travail sur l'ordinateur portable de son père avant de le mettre en veille.

Monsieur Xi laissa un mot à sa femme pour ne pas la déranger et ils montèrent tout les deux dans la voiture. L'homme faisait la conversation, sa fille ne répondant que brièvement. Elle avait prévenu son meilleur ami de son départ et celui-ci avait répondu qu'ils l'attendaient avec impatience.

Mais les mots de Baekhyun tournaient en rond dans sa tête. Etait-ce une bonne solution ? Un plan infaillible ? Ou serait-elle déçue de cette "solution" qui n'en était finalement pas une bonne, une infaisable.

La jolie brune lorgna en direction de son père. A chaque fois, l'envie de dire la vérité la démangeait fortement, elle détestait mentir à son père, un petit mensonge de rien du tout comme celui qu'elle venait de donner la faisait culpabiliser légèrement. Mais celui que sa mère l'obligeait à porter était mille fois pire. Ce poids sur ses épaules pesaient un peu plus chaque instant et elle avait peur de s'écrouler un jour ou l'autre.

Et si un jour son père apprenait que son adorable fille n'était et avait toujours été un adorable fils ?

Cette question la fit angoisser encore un peu plus. La barre de stress au dessus de sa personne, virait un peu plus chaque jour vers la zone rouge. Comme dans un jeu vidéo, mais la vraie vie ne lui laisserait aucune chance d'appuyer sur le bouton reset.

Une main passant devant ses yeux la fit sursauter avant de se rendre compte que la voiture était à l'arrêt. Elle remercia son père qui rigola de son inattention avec tendresse. L'adolescente descendit en saluant son père avant de faire face à la maison du noiraud.

Elle n'avait jamais eu peur d'y pénétrer, alors pourquoi ses jambes tremblaient d'apréhension aujourd'hui ? Mais son coeur vacilla un peu plus vers le bord du précipice quand la porte s'ouvrit sur son meilleur ami, le regard sombre, il lui sourit quand même en lui demandant de venir.

Un pas après l'autre, elle commença son ascension des marches jusqu'à la chambre de Baekhyun, disant bonjour à Yixing qui était sur la chaise de bureau, son téléphone dans les mains. Il la salua avant de venir droit au but.

- Assis-toi, il faut qu'on te parle. Ecoute bien, c'est vraiment important. Ce sera peut-être la seule option que tu auras pour ne plus souffrir.

A suivre