L'air frais de la nuit inondait l'extérieur de l'immense villa sur laquelle trônait un grand drapeau où voletaient les lettres "M.Q.G", enfermé dans une couronne brodée en dorée. De grandes baies vitrées entouraient la bâtisse, mis en valeur par la grande terrasse illuminée où six hommes échangeaient sur les préparatifs de la journée du lendemain. Une journée qui porterait le signe du deuil et pas n'importe lequel mais celui du numéro 2 d'un des clans les plus puissants de la région. Abattue la veille dans un guet-apens par le clan des Ricco pour une simple histoire de rivalité. La rixe sanglante avait eu raison de Diego, second du boss des Denalli depuis cinq années.

Les six hommes retournèrent à l'intérieur où il y avait foule autour du défunt. La veillée avec la " famille " allait s'étendre jusqu'au lendemain. Diego était un homme respecté et loyal envers ce qu'il appelait sa " famiglia ". Il avait rejoint les rangs du clan Denalli alors qu'il n'était âgé que de 18 ans. Sans famille avant cela, balloté de foyer en foyer, il avait trouvé un repaire chez les Denalli. Il avait su faire ses preuves et rapidement avait pu obtenir la distinction d'être le numéro 2 du clan. Ce statut faisait de lui l'un des seul dans le clan à connaitre l'identité de son patron, le numéro 1, qui pour des raisons de sécurité restait toujours dans l'anonymat. Les membres de la famiglia, recevait leurs instructions du boss uniquement via des sms et par le biais du numéro 2.

Ce qui planait dans tous les esprits actuellement c'était le remplacement de Diego. Un poste dont les avantages étaient tels qu'il attirait bon nombre de convoitise. Et comme on dit, le malheur des uns fait le bonheur des autres, car même si Diego était respecté au sein du clan, son décès faisait le bonheur des plus ambitieux pour reprendre son poste.

Une semaine plus tard, toute la famiglia recevait un sms du boss, informant du lancement de la campagne de recrutement du numéro 2. Des épreuves allaient être mise en place et tout le monde pouvait se présenter y compris des personnes extérieures à la famiglia, mais, ce genre d'emploi n'était bien évidemment pas relayé par les sites connus de recrutement. Tous se jouent uniquement par le bouche à oreille. Les deux conditions pour prétendre aux épreuves de sélections étaient de savoir manier une arme et de savoir combattre.

Deux jours plus tard, vingt-six candidats au total se tenaient devant le drapeau du quartier général. Quasiment tous des membres de la famiglia à l'exception de trois électrons libres. La première épreuve, consistait en un combat permettant en une seule épreuve d'éliminer la moitié des candidats. Parmi le lot de candidat seule une femme représentait la gente féminine, Mino. Malgré sa beauté de princesse des milles et une nuit, dans son combat contre un homme d'une vingtaine d'année, elle était impitoyable et d'une agilité redoutable. À croire que toute sa vie elle avait baignée dans les sports de combats. En moins d'une minute trente, elle avait mis KO un homme de quatre fois son gabarit, attirant sur elle des regards curieux des machos de la salle.

— Simple coup de chance...comment ne pas être troublée face à une beauté pareille ? bougonna Marco, un des membres de la famiglia.

— Ne soit pas si macho, Marco, un peu de féminité dans notre clan ne ferai pas de mal ! rétorqua Lukas, qui venait de sortir vainqueur de son combat.

Marco éclata d'un rire sarcastique.

— Une minette dans NOTRE clan ? Hors de question ! Si elle veut nous faire passer le temps au lit pourquoi pas, mais elle ne sera jamais second !

Lukas sourit mais n'insista pas devant les propos sexistes de son ami. Il dévisagea la jeune fille sans aucune gêne et quitta la pièce.

La salle des épreuves était remplis de caméras afin que le boss puisse suivre toutes les épreuves en direct. À présent, il ne restait plus que treize candidats pour l'épreuve suivante. Une épreuve de tir où seuls les 6 meilleurs resteraient en course. Les treize candidats étaient alignés dans la cour extérieure avec en face de chacun d'eux à trois mètres une cible représentant un homme en taille réelle.

— Au coup de feu, vous tirerez trois balles dans le mannequin devant vous. Les cibles vont être décalé par la suite à 5 mètres puis 8 mètres. Les 6 meilleurs d'entre vous poursuivrons les épreuves, annonça l'un des hommes du clan Denalli.

Mino, la belle jeune femme qui attirait tant de machisme se positionna devant sa cible. Elle n'était pas du tout stressée par cette épreuve car elle savait tirer. Au coup de feu annonçant le début de l'épreuve, elle planta deux balles pille dans le cœur du mannequin et la troisième en plein milieu de la tête, juste entre les deux yeux. Son voisin de tir ne cacha pas sa surprise et lâcha un petit " whow ".

— Hey bien jeune fille, on peut dire que vous savez tirer ! s'exclama Giulian, impressionné.

— Je ne rate jamais ma cible ! répondit-elle avec un sourire étincellent.

— On verra ça quand celle-ci sera à huit mètres de là !

Mino gloussa.

— Je pourrais même le faire les yeux bandés, jeune homme...

— Giulian, je m'appelle Giulian Costa.

— Enchanté Giulian, moi c'est Mino.

Le second coup de feu résonna et chacun reprirent position afin de tirer de nouveau sur la cible cette fois-ci placé à 5 mètres. Giulian était aussi un bon tireur et ses trois balles atterrirent dans le cœur de sa cible. Mino quant à elle n'avait pas déviée de trajectoire comme à trois mètres ses trois balles atteignirent avec précision leur cible. Et malgré ce que pouvez dire Giulian, même à 8 mètres elle avait atteint sa cible sous le regard épaté de ce dernier.

— Je saurais à l'avenir qu'il ne faut jamais que je me trouve devant votre ligne de mire quand vous aurez une arme en main.

Elle éclata d'un rire cristallin, faisant onduler ses longs cheveux bruns sur ses épaules. Après délibération, Mino, Giulian, Marco et trois autres hommes furent sélectionnés pour la suite des épreuves. Un homme de la famiglia s'approcha de Giulian et Mino.

— Vous n'êtes pas encore de la famiglia, mais étant donné que vous faites tous les deux parties des 6 meilleurs participants pour le rôle de second, vous intégrerez aujourd'hui le Quartier Général. Suivez-moi, je vais vous faire visiter les lieux... Pour les autres la prochaine étape aura lieu dans une semaine, vous recevrez plus d'information du boss par sms. Vous pouvez disposer.

L'homme fit un signe de la tête à Mino et Giulian pour leur demander de le suivre. Ils s'exécutèrent, et pénétrèrent dans l'immense villa du quartier général. Les lumières étaient tamisées et celle-ci grouillaient de monde. Les personnes étaient réparties au sein de la villa en petits clans au sein de la même famiglia. L'homme qui les escortait, leur fit traverser un long couloir où quelques cris étouffés ne laisser aucun doute sur ce qui était en train de se passer dans l'une des chambres débouchant sur ce couloir. Giulian gloussa en levant les yeux au ciel. L'homme poussa la porte d'une pièce à l'angle du couloir et les invita à entrer.

— Faites comme chez vous en attendant la fin des épreuves. Moi c'est Antho, bonne installation.

Antho s'apprêta à refermer la porte mais Mino l'interpella :

— Hum, on va devoir partager la même chambre ? s'étonna-t-elle.

Giulian gloussa de nouveau.

— Ça fait la caïd avec une arme mais ça a peur de partager un lit avec un homme ? se moqua Giulian.

— Il n'y a pas d'autre chambre de disponible Mademoiselle. La chambre de second qui se trouve à l'étage ne pourra être attribuée qu'à l'issue de la fin des sélections, précisa Antho.

Il referma la porte et elle reporta son attention sur un Giulian toujours hilare. Elle lui donna une tape sur le bras ce qui eut pour effet de le faire exploser de rire. Il leva les mains en l'air en signe de reddition en voyant le regard noir de Mino. Signe d'une vraie menace sous-jacente. 

Dans la chambre, il y avait un unique lit deux places trônant au milieu de cette pièce. Il n'y avait rien d'autre, aucune armoire, aucun meuble mais une salle de bain attenante à la chambre. Mino soupira et s'assit sur le lit en dégainant son portable. Celui-ci l'apprit qu'il était déjà 19h. Elle envoya un sms et rangea l'appareil. Giulian était assis sur le bord de la fenêtre, un regard de curiosité posé sur les faits et geste de Mino. Elle retira sa veste et il vit avec stupéfaction qu'elle avait une arme coincée dans l'encolure de son jean, au niveau du dos.

— Hum, tu ne voudrais pas laisser ce flingue en dehors de cette chambre ? Je ne sais pas si j'arriverai à dormir en sachant une telle menace planant au-dessus de moi.

Elle s'approcha de lui en souriant à son tour.

— Le mec à la grande gueule se démonte devant une fille armée ?

Il ouvrit la bouche choquée et elle éclata de rire. Elle rajusta son chemisier afin de dissimuler son arme et quitta la chambre.