J'avais hâte de voir ce film. Et j'avais aussi hâte de voir Chris à nouveau...

Le soir j'avais reçu un appel de Yanis. Ça fait longtemps que je ne lui avais pas parlé et ça m'avait terriblement manquée.

Yanis : Alors ça se passe comment à Los Angeles ?

Moi : C'est le rêve ! J'aime trop le travail de secrétaire que tante Claire m'a donné.

Yanis : Putain la chance ! Moi aussi j'vais venir au States alors.

Moi : T'oublies que t'as un fils à surveiller.

Yanis : Ah non mais il me soule Wesley, j'veux prendre l'air là.

Wesley c'est son fils, âgé de un an et demi. Je l'aime tellement ce petit, il est adorable et mignon comme pas possible. 

Moi : Il te rend la vie dure c'est ça ?

Yanis : Ouais ! Il est hyperactif et il fait jamais de sieste !

Moi : Comme toi lorsque t'avais son âge.

Yanis : Ah j'avoue.

Après une conversation d'une demi-heure, je suis allée me coucher. Yanis et moi s'entendons tellement bien maintenant, c'est incroyable. Mais une chose pourrait faire tout basculer s'il la découvre...

Le fait que je suis toujours amie avec Chris.

Il risque de péter un câble et de me bouder pour la vie, donc je ferais mieux de ne pas le mettre au courant. C'est vraiment dommage qu'il ne veuille pas changer de mentalité à propos de "Chris Brown".

Deux semaines plus tard

On était à quelques heures du réveillon du Noël et, retardataire comme je suis, j'arpentais le centre de commercial pour trouver des cadeaux convenables pour Shayna et Jordan.

Au final j'étais lassée de tourner en rond donc j'ai simplement acheté un kit de maquillage à Shayna. Pour Jordan, j'ai eu l'idée de lui prendre un maillot du Barca donc je suis entrée dans un magasin de foot.

Je venais tout juste de lui prendre un maillot lorsque quelqu'un m'a interpellé. C'était la fameuse de voix que je n'avais pas entendu depuis un mois, excepté au téléphone. Chris...

Moi : Chris qu'est-ce que tu fais ici ?

Chris : J'suis venu acheter un cadeau pour mon neveux. Et toi ?

Moi : Pareil pour le copain de ma soeur.

Chris : Ah !

On est passés aux caisses et on a ensuite quitté le magasin. Y'a des fois où Chris me fascine vraiment, comme lorsqu'il a sorti sa carte bancaire "Breezy" tout à l'heure. Même à mille kilomètres, on la voit tellement elle tape à l'œil.

Moi : Au fait il est quelle heure ?

Chris : Dix-neuf heures et vingt minutes.

Moi : C'est pas vrai ?!

Chris : Si pourquoi ?

Moi : Le dîner commence à vingt heures chez ma tante ! J'suis sûre que je vais arriver en retard vu que c'est loin d'ici !

Chris : Détends toi. Ta tante habite dans mon quartier donc j'vais te déposer à temps.

Moi : Ah merci Chris tu me sauves.

Chris : T'inquiète.

Comme d'habitude, le trajet a été riche en discussion. On parlait du tournage de Battle Of The Year et il ne faisait que se plaindre.

Chris : J'aime pas mon rôle.

Moi : Pourquoi ?

Chris : Parce que j'suis le mec méchant, égoïste et au sale caractère.

Moi : Comme par hasard.

Chris : C'est chiant. J'ai trop l'impression qu'on m'a donné ce rôle parce que c'est comme ça que les gens me voient.

Moi : C'est possible, mais retiens bien que ce n'est pas tout le monde qui te voit comme ça.

Chris : Comme ?

Moi : Ta famille, tes amis, tes fans et moi.

Chris : Mais toi c'est grave récent hein.

Moi : Ouais bon l'essentiel c'est d'avoir mûri d'esprit.

Chris : Pas faux.

Le trajet se déroulait parfaitement bien...Jusqu'à ce qu'on remarque qu'une voiture suspecte nous suivait.

Moi : C'est qui eux ?

Chris : J'sais pas mais faut qu'on les sème.

Moi : Ok mais ne va pas trop v-

J'ai pas eu le temps de finir ma phrase et il a accéléré à une vitesse époustouflante, ou plutôt terrifiante. J'avais tellement peur qu'on fasse un accident que j'en avais même perdu la parole.

Chris : Ils sont encore là ?!

Je m'étais retournée pour vérifier et j'avais vu que la voiture n'était plus à nos trousses. J'étais soulagée mais j'avais quand même un pressentiment.

Moi : Non on les a semés.

Chris : T'es sûre ?!

Moi : Oui donc ralentis !

Chris : Pas avant qu'on quitte ce coin.

J'avais beau le raisonner pour qu'il ralentisse, il ne m'écoutait pas. Il regardait constamment le rétroviseur pour voir si on était toujours traqués, et puis il a perdu toute l'attention qu'il avait sur la route.

Moi : REGARDE DEVANT TOI !

Il ne conduisait plus sur la bonne voie et un gros camion arrivait tout droit vers nous. On a crié comme des malades, surtout moi. J'ai jamais eu aussi peur de toute mon existence.

Heureusement que Chris a réussi à tourner au bon moment. Après c'était pas sans conséquence, puisqu'on a heurté un arbre.

J'ai regardé devant moi, avec un silence persistant. L'avant de la voiture était dans un état critique et l'arbre s'était légèrement déformé. Je réalisais pas qu'on était toujours en vie.

Chris : Léna t'as rien ?!

Moi : Oui...Et toi ?

Chris : Rien à signaler.

Subitement, une espèce de fumée a commencé à sortir du capot de la voiture. En se lançant un regard affolant, on a compris qu'il fallait qu'on sorte de la voiture au plus vite. Et c'est ce qu'on a fait.

En l'espace de quelques secondes, sa voiture avait déjà pris feu. J'étais sous le choc, mais pas autant que Chris.

Chris : PUTAIN MA LAMBORGHINI !

Moi : Calme toi Chris !

Chris : MAIS C'EST UN MILLION DE DOLLARS JETÉ PAR LA FENÊTRE MERDE !

Le désespoir me donnait les larmes aux yeux. Rien ne pouvait être pire que ça pour le réveillon de Noël. Je lui avais pourtant dit de ralentir, mais il ne m'a pas écouté.

Moi : Je t'avais dit de ralentir ! C'est entièrement de ta faute !

Chris : C'est bon on va trouver une solution !

Moi : Et quelle solution ?!

Chris : Eh déjà arrête de m'agresser ! Tu crois que moi j'suis pas énervé que ma Lambo ait pris feu ?!

Moi : Mais t'as des centaines de bolides comme ça ! Alors que Noël c'est seulement une fois par an Chris ! Tu comprends pas ça ?

Pendant quelques secondes, il m'a fixée silencieusement. Puis il m'a répondu, avec une voix calme.

Chris : On va réussir à sortir d'ici et tu l'auras ton Noël.

Moi : Et comment ?

Chris : J'vais voir si j'ai du réseau.

Moi : Ok.

Je me suis éloignée de lui pour aller voir de mon côté si je captais le réseau. J'avais besoin d'être seule parce que mon niveau de nervosité était à son maximum.

Chris : Eh Léna attends !

Moi : Non Chris, j'ai envie d'être seule.

Chris : Mais regarde devant toi !

J'étais tellement absorbée par mon téléphone que je me suis pris les pieds dans des branches d'armes, et je suis tombée par terre.

Chris : Ça va ?!

J'avais extrêmement mal à la jambe gauche et je n'arrivais même plus à la bouger. Malgré tout j'essayais de contenir ma douleur.

Moi : J'arrive plus à bouger ma jambe gauche...

Mon jean s'était même déchiré au niveau de mon genou tellement le choc a été brutal. Et le regard inquiétant de Chris ne me rassurait pas non plus.

Chris : Putain ! Monte sur mon dos.

Moi : Je suis vraiment obligée ?

Chris : À ton avis ?

J'en déduis que la réponse est oui. Et comme j'avais beaucoup trop mal pour faire la résistante, je suis montée sur son dos.

On marchait sans vraiment aller dans une direction précise. À vrai dire, on était abandonnés dans la forêt qui borde l'autoroute.

Moi : T'es sûr que je suis pas trop lourde pour toi ?

Chris : Au contraire t'es toute légère.

Moi : Vraiment ?

Chris : Bon t'as juste pris deux kilos mais ça passe.

Moi : Eh !

Chris : J'rigole, t'es parfaite comme ça.

Moi : Tu te fous encore de moi c'est ça ?

Chris : Non, j'le pense vraiment.

Moi : Merci, c'est gentil.

Chris : Et c'est la vérité.

Même dans les situations périlleuses, Chris sait toujours me redonner le sourire. Et c'est bien le seul garçon qui y arrive.

Moi : On va où ?

Chris : On sort de la forêt et Trey viendra nous chercher.

Moi : Ça va prendre du temps.

Chris : Non t'inquiète, il est vif ce mec.

Moi : J'espère.

On est sortis de la forêt et on est arrivés près d'une station service, après une dizaine de minutes. Trey est arrivé tellement vite qu'on aurait pu croire qu'il était déjà aux alentours.

Trey : Eh j'ai raté un épisode ?

Chris : Ouais elle a une entorse à la jambe.

Trey : Alors montez, on va à l'hôpital.

Je voulais pas aller à l'hôpital mais c'est pas comme si j'avais le choix. Ils ont parlé de ce qui s'est passé pendant tout le chemin, et Chris a beaucoup insisté sur le fait que sa voiture a brûlé.

Chris : Avec mon assurance ils sont obligés de me rembourser.

Trey : Ouais normalement.

Chris : Sérieux j'en reviens toujours pas. Ma Lambo a pris feu quoi.

Trey : T'inquiète, ça va aller.

Lorsqu'on est arrivés à l'hôpital, on m'a directement pris en charge. On m'avait mise dans une chambre et Chris était assis sur le lit, à côté de moi.

Chris : T'as encore mal ?

Moi : Juste un peu.

Chris : Ah, ouf.

Je ne savais pas quoi lui dire et lui non plus. Mais comme il a jamais la langue dans sa poche, il a fini par réengager la conversation.

Chris : J'voulais pas gâcher ton Noël. J'aurai dû t'écouter et ralentir, mais j'ai fait n'importe quoi. J'suis désolé.

Moi : Je te pardonne. Après tout c'était à moi de regarder où je mettais les pieds.

Chris : C'est notre faute à nous alors.

Moi : Exactement. Et j'ai une question.

Chris : Ouais ?

Moi : C'était qui les gars qui te suivaient ?

Chris : Aucune idée.

Moi : T'es sûr ?

Chris : Oui, j'les connais pas.

Moi : Bon si tu le dis.

Je savais pas s'il disait la vérité et ça m'était égal sur le moment. Ma jambe était beaucoup trop endolorie pour que je m'attarde sur des choses pareilles.

Je vous passe les deux heures passées à l'hôpital. J'avais effectivement une entorse à la jambe et on m'avait mis un plâtre. Puis Chris m'avait ramené jusque devant ma maison.

Chris : Encore désolé.

Moi : C'est oublié.

Chris : Sérieux ?

Moi : Oui, t'as pas à culpabiliser.

Il avait l'air beaucoup plus rassuré. Puis il s'est approché de moi et m'a fait un bisou sur le front. Je me sens protégée quand il fait ça, c'est inexplicable.

Chris : Dors bien.

Moi : Toi aussi.

Il m'a fixée quelques secondes puis il est parti, après que je sois rentrée à la maison. J'ai peut-être passé un Noël abominable, mais ça m'a rendu encore plus proche de Chris.

À suivre...

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