je veux t'oublier ;
toi, et ton sourire.
;;

Elle pleure.

Ses larmes coulent le long de ses pommettes laiteuses, malgré les nombreuses fois où elle essaie de les sécher avec sa manche.

Sa tête est baissée, cachant son doux visage anéanti. Et mon cœur se serre, inconsciemment, devant cette vue affligeante.

Elle pleure, seule.

Personne ne fait attention à sa frêle corpulence.
Ils passent devant elle, comme si elle est invisible, et que ses pleurs sont inaudibles.

Elle pleure seule, devant moi.

Son banc est à seulement quelques pas du mien.
Je suis à quelques pas d'elle, le cœur battant et les pensées en ébullition.

Je me lève.

Mon esprit me hurle de ne pas le faire, qu'elle n'a que ce qu'elle mérite, qu'à cause d'elle je n'ai pas pu être heureux pendant si longtemps, alors elle peut bien pleurer deux, trois larmes.

Je m'approche d'elle.

Faisant abstraction de tout l'univers qui nous entoure.
Ce qui importe, là, maintenant, c'est elle.

Elle relève délicatement sa tête vers moi.

Ses yeux vitreux, embués de larmes, rencontrent les miens, me tordant l'être tant cette vue est accablante.

Je m'assois à ses côtés.

Ses lèvres tremblent, et me contemplent tristement, cherchant un peu de compassion.

Et sans une seconde de plus, je l'enlace tendrement dans mes bras.