On c'est tous donné rendez-vous à côté d'un des cinema de la ville, pour arriver ensuite ensemble chez Gilou, le mec givré au point d'organisé une fete chez ses parents.

Timmy débarque d'abord chez moi, comme a son habitude.

Il n'a pas de bière, mais a réussi à choisir 3 bouteilles de vinasse, on se cotise et avant d'aller passer chercher ma petite amie, on passe acheter un pack de 24 de Kronenbourg... la moins chère. Il nous faut au moins deux bières par personne venant de notre groupe et quelques bouteilles d'alcool fort pour les assommer. On veut être sûr de tous les mettre au sol dès que minuit aura sonné, ce serait pas mal.

La nuit est déjà tombée quand on arrive au point de rendez-vous. On est les premiers.

On se grille un joint.

Domy finit par arriver, il trimbale maladroitement une fille sur sa mobilette de merde, une jolie brune, mince avec tout ce qu'il faut là où il faut : j'ai du mal à croire qu'elle soit nympho, elle a l'air gentille, elle est avenante et bavarde, elle nous dit qu'une copine a elle arriverat plus tard directement chez Gilou, elle a une bouteille de mauvais whisky, je la trouve surprenante, pas du tout l'image qu'on m'a dépeint

Domy n'a rien réussi à piquer à son père, je le savais, c'est toujours pareil.

— Je n'ai pas pu dire simplement Domy, il est coutumier du fait, mais Timy lui passe quelque chose et il lâche :

– J'ai un gramme de shit...

Super gros con, j'ai de la beu à plus savoir qu'en faire et tu ramenes un truc de clodo que je fumerais pour rien au monde, 1 gramme en plus, autant dire rien, c'est pas grave, le Gilou aura de la merde de clodo à fumer, je m'en fout tant que ce n'est pas moi.

Gros Porc arrive ensuite, il a 1 seule bouteille de whisky, ma tête fait des calculs vite faits et je pense que tout ça va juste juste mais on est encore bon.

Lui, il ne transporte personne, de toute façon, il est tellement gros que je ne vois pas comment il pourrait asseoir qui que ce soit sur le scooter que son père refuse de débrider et qui se traîne à 40 à l'heure quand il a le vent dans le dos.

Je me dis quand même que tout ce plan marche plutôt bien. Je déchante quand je vois Tony arrivé en scooter, il est à la bourre, déjà ça, je n'aime pas. Je suis hyper ponctuel, on a eu le temps de s'enfiler 2 joints et à présent, on s'allume une clope pour patienter. On a envie de boire, on a envie de se lâcher, on a envie de vivre.

Mes yeux se plissent, derrière lui sur le scooter, ce n'est pas la meuf du parking avec son doigt collé qu'il était censé amener, c'est Jason, un mec dont je me méfie comme la peste, il peut l'embrouiller, il est violent, bien plus vieux que nous, avec lui, ce n'est que des coups fourrés tout le temps, et pas des marrants, il a deux de QI, il est brutal et stupide... C'est un truand pas fiable, il m'aime bien, je me méfie tellement de lui, je ne comprends même pas pourquoi il s'est entiché de moi, mais malgré tous ses efforts, jamais je ne traine seul avec lui, Tony oui.

C'est avec lui que Tony a braqué le sac de la vieille à l'arraché en scooter, tellement con ces deux qu'ils sont allés me faire des chèques en bois pour acheter genre 10 montres de luxe en même temps dans la même boutique, pas les gonz, évidemment, y'en a un qui fini en tôle, le Tony était mineur, il a eu du bol, mais bon, il a quand même un casier à 15 ans...

Je rage intérieurement non seulement qu'il m'ait ramené l'autre casse berlle, mais en plus il débarque les mains dans les poches, pas un gramme de shit, pas une goutte d'alcool... Les mecs se prennent pour des VIP, ils n'ont besoin de rien ramener, ils vont se sucrer aux frais de la princesse.

Ça, c'est Tony putain, toujours à s'accoquiner avec les pires enculés et à toujours rajouter du freestyle sur des plans bien huilés, toujours à profiter sans jamais rien donner.

Il ne nous explique pas pourquoi il a ramené ce connard de cinglé et il n'explique pas non plus pourquoi ils ont les poches vides, et évidemment pas une gonzesse à l'horizon.

Mais il dit qu'Aurélie, la fille aux doigts et sa copine vont arriver par elles même, et no soucy, Jason a un plan pour tauper du speed et du shit plus tard dans la soirée.

J'aime pas, « plus tard dans la soirée », ça en général, c'est une excuse pour dire « jamais, mais invite moi quand même », mais je m'en fou, j'ai à fumer et à boire et j'ai une meuf, j'aime pas le style, c'est tout.

On se met en route, mon scooter trafiqué vibre joyeusement, il est comme moi, joyeux. Je suis entre les jambes d'une fille et j'ai un sac rempli de bière entre mes jambes à moi. Je souris, je sais que le sac ne va pas revenir vide... la fille non plus.

Timmy nous guide en tête de file, c'est lui qui connaît l'adresse et nous arrivons tout pétaradant devant une grande maison de ville d'un quartier cossu et calme. Ça peut le fric à 10 km à la ronde, c'est exactement ce que j'avais prévu. Je m'en frotterai les mains si je les avait pas sur le guidon...

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