[NNNB] Nuit noire et Nuit blanche 2
Hello,
Que ce chapitre est vieux, 2011 je crois, mais j'ai repris cette fanfic, pour une raison inconnue, je la mets donc à jour ici. :)
Bonne lecture !
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Chapitre 2 : Conséquences.
"Je dois vous éliminez vous et votre village, tous." Tous, tous, tous...
Ce mot résonnait dans sa tête alors qu'elle s'était recroquevillée au pied d'un arbre avec après couru durant ce qui lui avait paru être des heures. Effarée, elle ne disait mot, tendant l'oreille pour tenter de localiser son ennemi. En vain.
Deux branches au-dessus, Gaara l'observait en se délectant du spectacle, il pouvait sentir sa peur, ses muscles qui se contractaient, sa poitrine qui se soulevait et s'affaissait au rythme de sa respiration chaotique. Ce doux sentiment de puissance qui l'envahissait glissait dans ses veines, l'abreuvant doucement.
Un doute le saisit, devait-il la tuer maintenant ou se faire un petit plaisir en la gardant encore un peu en vie ?
D'un pas souple il sauta devant elle et l'observa, terrifiée. Elle posa les mains au sol et tenta de reculer, bien que caler contre le tronc d'un arbre, sans le quitter des yeux.
« Pitié, murmura t-elle, pitié laissez-moi partir. » Le ton suppliant de sa voix la rendait presque inaudible. Quelque chose dans son regard désespéré lui en rappela un autre et un visage familier à Gaara vint un moment superposer celui de la victime tel un fantôme du passé.
« Je ne commettrai pas deux fois la même erreur. » Dit -il alors que le sable se mouvait de manière dangereuse autour de lui. Il termina sa mission et rejoignit Kankurô qui adressait une prière aux récents défunts, leur souhaitant bonne route.
Le voyage de retour à Suna fut bien silencieux, à deux ils venaient d'éliminer tous les habitants d'un petit village paisible et sans histoires. Ce, juste pour montrer à Kumo qu'ils étaient vulnérables. Kankurô, bien qu'étant un ninja d'élite depuis plusieurs années, s'en trouvait particulièrement ébranlé. Pour la première fois de sa carrière, et la dernière l'espérait-il, il était responsable d'un massacre de civils. Se battre pour son village était une chose, tuer des innocents en était une autre. La guerre avait des aspects bien plus violents que les seules batailles inter-ninjas. Gaara par contre n'en était pas à son coup d'essai mais jamais Kankurô ne l'avait vu affecté par une quelconque mission. Au fil des années, leur relation s'était améliorée, elle était devenue fraternelle au sens original du terme, même si Gaara n'était pas vraiment loquace, Kankurô n'était plus sous la menace constante du sable et pouvait ainsi librement interagir avec son cadet sans craindre de perdre un bras ou même la vie.
Lorsqu'ils arrivèrent à la frontière du désert, l'aîné se décida à poser la question qui le taraudait depuis qu'ils étaient partis.
« Comment supportes-tu ta conscience ? J'ai l'impression que jamais je ne pourrais oublier ce jour, tous ces morts. » Son cadet le regarda brièvement et lorsque leurs regards se croisèrent, il vit de l'inquiétude, Kankurô attendait une vraie réponse de sa part.
« On vit avec, ils sont morts pour protéger le village. » Répondit-il, neutre. Cela déplut à Kankurô qui secoua la tête, véritablement insatisfait. Il s'arrêta net, en plein milieu du désert, suivi par Gaara qu'il regarda droit dans les yeux. Ils étaient au milieu de nulle part, loin de toute civilisation.
« Je ne te demande pas un extrait du manuel du parfait ninja d'élite ! Dit-il avec rage, je te demande comment on peut vivre avec cela sur la conscience ! J'ai tué des enfants, j'ai tué un bébé ce soir, un être tellement petit et innocent, il ne représentait aucune menace pour le village et je l'ai tué ! » Il y avait trop d'émotions pour qu'il reste stoïque, Gaara le laissa craquer, faire ressortir toute cette humanité qu'il enviait à son frère aîné. Kankurô prit plusieurs minutes pour reprendre ses esprits, sachant pertinemment qu'il n'existait pas de remède miracle à son problème. Les deux ninjas restèrent un long moment dans le désert qui les enveloppa de son silence, ici tout était paisible, ils pouvaient perdre leur âme dans cette immensité et s'adonner à une réflexion sans limite aucune. Gaara s'allongea sur le sable et regarda le ciel noir parsemé de diamants, les étoiles lui paraissaient se mouvoir pour former des images du passé, dessiner un visage qu'il reconnaîtrait entre tous.
Kankurô qui l'avait imité l'interrogea sur ce qu'il voyait.
« Un chacal dans la nuit. Répondit automatiquement son cadet, en esquissant un sourire à l'évocation d'un souvenir que lui seul possédait.
- Un chacal ? Pourquoi un chacal ?
- Pourquoi pas ? Répondit Gaara, bon allons-y. Ajouta t-il en se relevant, il nous reste encore du chemin et une tempête approche. Kankurô l'imita et prit d'une intuition, énonça.
- C'est le chacal la réponse non ?
- Évidemment. Conclua Gaara en s'élançant.
- Bon, reste à savoir à quoi correspond ce chacal maintenant. » Soupira Kankurô en rejoignant son frère.
Ils arrivèrent à Suna à l'aube, firent un rapide rapport oral au cinquième Kazekage et gagnèrent la demeure familiale, désertée par toute présence féminine, Temari étant en mission pour plusieurs semaines. Après une douche ils se
rejoignirent autour d'une tasse de thé dans la petite cuisine.
Kankurô mit l'eau à bouillir tandis que Gaara sortait les tasses. Ils attendirent dans le silence que le thé infuse et commencèrent à le savourer comme après chaque retour de mission. Plutôt du genre bavard, Kankurô commença à parler, de tout, de rien, n'attendant pas vraiment de réponse de son cadet. Il parla du temps, de la petite serveuse du salon de thé, de la couleur des murs, du nouveau copain de Temari, de l'ampoule grillée du couloir...
« Et là j'ai vu Naruto qui se transforma en poulet avec des épingles et...
- Quoi ? Demanda Gaara en sortant brusquement de sa rêverie.
- J'ai mangé des ramens au poulet avec Naruto il y a deux semaines chez son restaurant mince...
- Ichikaru.
- C'est ça, déclara Kankurô avec un sourire et un geste du bras droit, mais je te l'ai déjà dit quand je suis revenu.
- Certes, répondit Gaara, mais tu n'avais pas précisé que les ramens étaient au poulet, grave erreur... » Commenta t-il. Son aîné le dévisagea un instant, haussa un sourcil et sourit.
« Est-ce que tu viens de faire de l'humour ?
- Je spécifiais un manque de précision dans ton récit. Nota Gaara.
- Non, tu viens de faire de l'humour, répéta Kankurô, c'est bien, c'est un grand pas, je vais le noter dans mon journal : 'cher journal, aujourd'hui Gaara a fait de l'humour'.
- Tu n'en fais pas un peu trop, il m'arrive de faire de l'humour de temps en temps.
- Oui oui et je note consciencieusement toutes les blagues que tu fais. Ricana Kankurô. Je publierai mon recueil et tout le monde se l'arrachera, j'imagine déjà les hordes de fans à notre porte hurlant 'Gaara-sama !', toi les repoussant et moi les consolant de mon épaule charitable...
- Qu'as-tu mis dans ton thé ? »
Quelque chose de puissant apparemment puisque les deux hommes continuèrent à se taquiner durant un long moment avant de se rendre à l'évidence : ils étaient fatigués et partirent donc se reposer dans leurs chambres respectives.
Non loin de là, dans le palais du Kazekage, Junko Honjô, cinquième chef du village de Suna, relisait attentivement le rapport de ses espions infiltrés à Kiri arrivé dans la nuit. L'heure était grave, le village de l'eau servait de repaire aux restes de l'Akatsuki et toute la chaîne hiérarchique semblait corrompu, Junko en ignorait même si le Mizukage avait pour objectif les intérêts de son village. Seul point positif, ces derniers mois, le village de l'eau s'était replié sur lui-même, s'isolant de toute alliance. Néanmoins une attaque frontale n'était pas encore envisageable, surtout avec Kumo, forte de sa puissance nouvelle, qui avait une attitude de plus en plus agressive envers les autres villages cachés.
On frappa à la porte de son bureau, puis Kei, son assistant entra, suivi de Cho Miwako, le chef des services de contre-espionnage. Miwako l'informa que le prisonnier était prêt pour un entretien. Junko acquiesça, referma le rapport et suivi le ninja jusqu'aux sous-sols du palais. Il fut introduit dans une petite pièce où un homme était assis sur une chaise de métal, enlacé par de multiples liens ensorcelés et les yeux bandés. Junko s'assit en face de lui et l'observa : ses plaies avaient été pansées, il paraissait exténué mais dans une santé correcte. Cet ennemi leur avait donné beaucoup de fil à retordre, un trait de famille caractéristique à Konoha.
« Bien, commença le cinquième, vous avez beaucoup de choses à nous dire Uchiwa-san. »
Le jour se levait sur un petit village côtier à l'ouest du pays du vent, illuminant les habitations de ses rayons chauds. Il y avait déjà de l'animation dans les quelques commerces et des anciens déambulaient dans les petites rues pavées. Sur la terrasse de l'une des maisons donnant sur la plage, un enfant de cinq ans posait sa serviette sur l'une des chaises longues et retirait à la hâte ses vêtements tout en prenant soin de ne pas faire le moindre bruit. Une fois en maillot de bain, il recula jusqu'au mur de la demeure prit son élan et s'élança de la terrasse dans le but d'atterrir sur le sable fin. Il était en l'air lorsqu'une voix en provenance de la maison l'appela.
« Rei ! Tu n'as pas prié les ancêtres. » Le petit garçon atterrit pieds joints dans le sable, roula dedans et s'ébroua tel un chien avant de répondre.
« Mais maman ! Ils sont morts ! Je veux aller jouer !
- Après tes prières, répondit sa mère en apparaissant sur le seuil de la terrasse. Allez presse-toi petit chacal.
- Oui maman. »
Rei rentra, suivi par sa mère qui n'avait manqué de récupérer les affaires oubliés de l'enfant. Une prière express et il était de retour dehors, jouant avec le sable et d'autres garçonnets de son âge, avides tout comme lui de liberté et d'aventures...
Quelques jours plus tard, Kankurô n'avait toujours pas récupéré de sa mission au pays des nuages, il était constamment fatigué, un peu grognon. C'est pourquoi il ne fut pas enchanté de se voir confier une mission d'escorte au sein du pays du vent. Il devait accompagner un responsable d'une usine du nord avec des papiers « importants » au cours de son voyage jusqu'à une usine du sud, palpitant. Kankurô prévoyait de l'ennui, de l'ennui et... de l'ennui. Encore une poule mouillée qui avait peur de son ombre mais une entreprise assez prospère pour lui payer des ninjas. Il fit son paquetage et se mit en route avec Baki et son équipe de genins, en charge eux aussi de cette 'mission' de niveau limité.
Encore une belle journée en perspective...
Merci d'avoir lu ce chapitre.
Axel.
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