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Si j' étais un aigle..
Si j' étais un aigle, je volerais librement dans les plus belles prairies verdoyantes durant les saisons chaudes.
L' hiver, je passerais au dessus des plus hauts sommets de montagnes enneigées et déploierais mes ailes à côté d' étendues d' eau bleue marine figés par les tumultes de la saison des glaces.
Mais la tempête, parce qu' il y a toujours un élément perturbateur dévasterait tout sur son passage: les arbres se déracineraient et les quelques animaux malchanceux se trouvant dans les parages ne pourraient braver sa violence.
Elle menacerait aussi les bâtiments qui résisteraient avec difficulté à la sauvage attaque.
Le vent soufflerait avec puissance, ne poussant pourtant pas les atroces nuages noirs en pleine croissance dans le ciel, qui, participants à cette atroce peinture, plongeraient toutes les banlieues environnantes dans l' obscurité la plus totale qui soit.
C' est alors qu' une vague indomptable emporterait tout avec elle, laissant le littorale sans vie. Aucun habitant ne combattrait assez durement pour survivre, ainsi le jolie bout de terre se transformerait en ville fantôme.
Avant, je me sentais si intouchable, si invincible, comme l' aigle. Mais notre tempête à nous a dévasté le monde, lui enlevant l' étincelle, la minuscule étincelle d' espoir qui lui restait.
Je regardais dans ce si grand miroir sans pour autant y voir mon reflet. Étrange sensation que celle-ci.
En face de moi se trouvait un petit garçon apeuré, plus l' inscoussient jeune homme d' autrefois certes, mais un garçon brisé.
Comme totalement indifférent à la panique qui prenait possession de la salle, je continuais, détaillant la glace en m' attardant cette fois sur les enseignents. Ils tentaient tous de rendre le calme que l' on lui connaissait au grand gymnase. Mais en vain.
Les élèves couraient, pleuraient mais aussi s'embrassaient et au milieu de la pagaille, une fille. La fille. Le grand amour de mon frère. Cet esprit calme et sage qui l' appaisait du temps de son vivant ne semblait en cet instant plus que tristesse et désespoir.
Je ferma les yeux une dizaines de secondes lorsque je sentis la chaleur d' une main sur mon épaule. Je me retourna pour voir se dessiner les traits angéliques du visage de ma meilleure amie.
Sans un mot, le visage plus pâle qu' à l' accoutumée, elle pointa difficilement l' angle de la pièce avec son doigt. Cette vision tendit à me faire penser qu' elle puisait dans ses dernières forces pour ce geste, en réalité elle avait simplement du mal à s' avouer que son sort serait bien celui-ci, le même pour tout le monde également.
Lorsque mes yeux se posèrent dans le coin de la salle, je vis cet écran que je n' aurai pas pu oublier de toutes façons. - 6 minutes, 14 secondes c' est ce qu' il affichait. Enfin 13 secondes. 12... 11 maintenant... Quelle malheur, le temps ne s' arrêtera pas, mais notre existence se montrera plus éphémère.
Une fois ces longues minutes douloureuses écoulées, chaque personne présente ici s' éteindrait aussi délicatement qu' une fleur qui fane, mordu par la fin de la saison, asphyxiée par un puissant poison, qui libère ou enferme, régénère ou tue, et qui portent le nom de changement. Cet variation de la ligne droite et parfaite, on avait tendance à raconter, à raison peut- être, que notre région en était le berceau. Morbus sanguinis, j' ai nommé, '' le tueur d' humanité ".Sans un mot, le visage pâle elle pointa difficilement l' angle de la pièce avec son doigt. Comme si elle puisait dans ses dernières forces pour ce geste ou simplement avait du mal à s' avouer que son sort serait bien celui-ci.
Ainsi pour préserver le reste du monde de ce virus incurable, ils parlaient de nous exiler. Une solution plus facile se proposa alors à eux. Nous exterminer.
Depuis 2 mois personne ne pouvait quitter la ville. Nous ne savions pas ce qu' il adviendrait de nous mais à l' instant même où j' ai vu le lycée encerclé par des soldats, je su exactement comment tout cela allait se terminer.
Je sentis des bras m' entourer et ils me ramenèrent à la réalité. Wilo m' enlaçait et commençait à trembler. Non je t' en supplie, tu rends les choses plus difficiles, lui fis- je comprendre en ne la serrent pas dans mes bras en retour.
Nous ne nous détachâmes pas, mais Wilo relacha légèrement son étreinte pour poser sa tête contre mon épaule.
Je sentis celle- ci se mouiller et je compris immédiatement d' où venait cette soudaine humidité.
- Je ne veux pas mourir, me susurra mon amie à l' oreille.
Ma réaction fût immédiate, je l' obligea à s' écarter de moi et la regarda dans les yeux, mes deux mains posés fermement sur ses épaules. Sans pour autant en constater le résultat une fois de plus sur mon épaule, je voyais très bien ses sanglots.
Je pris sa main et la serra fort dans la mienne afin d' entraîner la petite brune dans un cercle d' élèves au milieu duquel se tenait un professeur.
- Ce qui attend notre belle planète terre, sourit douloureusement le grand homme, est bien pire que de mourir ici est maintenant. Et cela dans l' hypothèse qu' en s' échappant, ils ne vous tuent pas d' une manière encore plus féroce. Ceci est donc une décision collective, laissez vous emportez, pensez à diverses joyeusetés et.. Faites comme si tout allait bien ! S' exclama le jeune enseignant, les yeux brillants de larmes retenues.
Bien sûr il poursuivit avec ferveur son discours mais je resta bloqué ici, sur sa dernière phrase. Non tout n' allait pas bien et je refusais de m' en persuader.
Comme possédé par une nouvelle envie, je me tourna une nouvelle fois vers l' écran :
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