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Chapitre XXXXIII : Lie

Dire que cette annonce plomba l'ambiance serait un euphémisme. Pour être plus proche de la réalité, je pourrais dire qu'Eci venait d'accrocher des éléphants aux chandeliers et de refaire la décoration de la pièce à grands renforts d'haltères de trois cents kilos. Et encore, cela restait un euphémisme. Aussitôt que les mots avaient franchi ses lèvres, une tension agitée s'empara des invités. Puis, après quelques instants de panique et de conversations effrénées, des groupes commencèrent à se former par affinités. Grossièrement, je pus distinguer trois groupes. Le premier était celui des belliqueux. Ils étaient menacés et la meilleure défense, c'était l'attaque. Le deuxième était celui des prudents. Ils étaient bien gentils les sangs-chauds mais attaquer de front un démon possédant le surnom du "Stratège " en référence à ses exploits militaires ne leur semblait pas être une super idée. Enfin restait le troisième camp, se considérant sans doute comme les plus pragmatiques mais que je nommais affectueusement les "dégonflés". En effet, ces derniers étaient opposés à toute intervention et préféraient débuter cette fichue réunion, partant du principe que la partie armée de l'ACE arriverait à se débarrasser du problème toute seule. Évidemment tout ce petit monde avait raison et cherchait à le prouver à l'aide d'arguments fallacieux et cris offensés. L'absence de leader ne faisant qu'empirer la situation, un Faelan agacé décida de prendre la parole. Et pour être sûr que les invités allaient l'écouter, il eût le bon goût de trancher en deux le plus bruyant d'entre eux. Outré, le fae dû faire appel à un de ses amis pour maintenir son torse en place en haut de ses jambes.

— Et ne t'avise pas de te plaindre, Incarnat n'a que peu de patience, déclara le vampire en désignant explicitement son épée. Maintenant que j'ai attrapé votre attention, que des représentants de chaque opinion s'avance. Vite.

De nouveau un brouhaha et des disputes retentirent mais elles furent rapidement calmées par un flamboiement de l'épée de Faelan agacé. Les reflets du feu dansèrent le long du métal sans déformer la lame. Je déglutis, ne pouvant m'empêcher d'esquisser un mouvement de recul. Mon dos heurta Eci qui s'était rapprochée de moi pour éviter d'être prise dans les mouvements de foule. Face à ma réaction, elle pencha la tête sur le côté mais ne fit aucune remarque. Pendant mon court instant de frayeur, trois Immortels s'étaient détachés du groupe. Heureusement pour moi, j'en connaissais déjà deux. Zynidrael semblait être le porte-parole des belliqueux, Mi'tlal des dégonflés et une illustre inconnue aux yeux canins représentait les prudents. Une sommaire organisation fut rapidement effectuée, le demi-dragon se juchant en tête de table, là où était Maxen au début de la réunion, pour se distinguer et les portes-paroles restèrent levés tandis que les autres invités reprenaient place dans leur siège. Eci, n'ayant pas de place attribuée, subtilisa celle du demi-dragon et s'assit à ma droite.

— Vous avez trois minutes chacun pour exprimer votre point de vue, pas une de plus. Qui veut commencer ? proclama Faelan en dévisageant les trois représentants de ses yeux de jade. Dépêchez-vous, nous sommes en état d'urgence.

Mi'tlal ouvrit la bouche pour commencer à exposer son point de vue mais fut coupé dans son élan par l'ange.

— Je ne comprends pas pourquoi nous n'attaquerions pas directement les troupes ennemies. Après tout, l'ACE a été fondé pour défaire l'Empire Pandémoniaque te cela commence sérieusement à se faire attendre. Depuis que cette alliance a été crée, peu de choses ont évoluées. Pour une fois, nous avons la possibilité de frapper un grand coup en nous débarrassant du plus vieux et plus fidèle conseiller de l'actuel Renégat et enfin pouvoir avancer dans la lutte contre les dissidents.

L'inconnue aux yeux canins renifla, fit passer sa lourde cape de fourrure derrière elle puis répliqua.

— Cela se passerait ainsi dans une histoire pour enfant. Sauf que la réalité est plus compliqué. Dois-je vraiment rappeler que notre ennemi est surnommé le Stratège ? Qu'il est responsable à lui seul de la moitié des défaites de Pairidaēza face à l'Empire Pandémoniaque ? Et ne sortez pas l'argument "c'est parce qu'il a triché", la guerre se passe de règles. Il a réussi à gagner la bataille du Désert des Milles Larmes avec une armée six fois moins nombreuses et à peine entraînée ! Vous devriez être le premier à le prendre plus au sérieux.

Zynidrael se figea, visiblement offensé que l'on ait rappelé que l'armée angélique n'était pas toute puissante et avait elle aussi commis des erreurs. Alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole, ce fut Mi'tlal qui l'interrompit, lui rendant la monnaie de sa pièce. Quelqu'un d'innocent aurait pu dire que c'était une coïncidence mais je ne l'étais pas et affirmais donc que le sourire revanchard qui barrait son visage de reptile n'était pas anodin.

— Justement parce qu'il s'agit du Stratège, il nous faudrait prendre le temps d'élaborer une technique d'approche, envisager tous les plans possibles. De plus, rien nous dit qu'il ne s'agit pas d'une manœuvre destinée à nous déstabiliser. C'est pourquoi cette réunion doit continuer, indépendamment de cet imprévu. Cette fichue cérémonie était sensée nous servir d'excuse pour nous concerter sur la direction que doit prendre l'ACE et nous avons à peine fait deux réunions !

Je notais soigneusement l'information, n'ayant assisté qu'à une seule des deux réunions mentionnées. Ma curiosité légendaire entrant dans la danse, je me demandais bien ce qui avait pu être dit.

— De toute façon, il nous faudrait pouvoir trouver ces stèles d'atéléportation afin de ne serait-ce qu'espérer avoir une bataille équitable, ajouta la nahual canine. Sinon nous allons devoir faire face à un conflit déséquilibré puisque eux peuvent renouveler leurs forces. Si nous continuons de nous engager dans un conflit ouvert, briser ces stèles est une priorité ou au moins, faire en sorte que les démons ne puissent pas y avoir recours aussi.

— Roman, jamais là lorsqu'il est utile... grommela Faelan. Quelqu'un aurait-il des informations sur le roi des Faunes ? Il a disparu peu après le petit-déjeuner officiel du conseiller Dubein.

Cette question me fit sursauter. Oups...

Ecila remarqua de nouveau ma réaction et se pencha pour murmurer à mon oreille :

— Apparemment, il y a quelqu'un qui a des choses à se reprocher ici...

— L'inverse serait étonnant avec ce gratin de politiciens... Mais dis-moi, ça va bien entre Zynidrael et toi ?

La meilleure défense, c'était de décapiter votre adversaire avant qu'il ne puisse riposter. La nahual grimaça.

— Tu n'étais pas obligée.

Un sourire joueur courba mes lèvres.

— Qu'ai-je donc dit ? Je suis l'innocence incarnée, renchéris-je en battant des cils plus vite qu'un colibri ses ailes.

Eci changea de place dans son siège, passant une jambe par dessus l'accoudoir. C'était fou comme elle était incapable de rester immobile pendant plus de trente-deux secondes et demie. Voire trente-et-une.

— Oui, et c'est marrant mais c'est exactement ce que dit le condamné à mort à son bourreau, me répondit-elle bougonne.

— C'est aussi exactement ce que dit un innocent face à un juge, rétorquais-je du tact au tac. Nous pouvons continuer comme ça encore longtemps, cependant cela ne va beaucoup nous avancer.

La nahual était maintenant affalée sur le dossier, ses membres pendant dans le vide.

— Pourquoi voudrions-nous avancer ? Ce n'est pas comme si nous étions pressées.

Eh bien. Heureusement que c'était elle qui avait annoncé la nouvelle sinon je lui aurais directement pris un rendez-vous pour des prothèses auditives.

— Peut-être parce que nous sommes en train de jouer à "Un, Deux, Trois, Soleil !" avec une armée plus nombreuse et ayant plus de renfort ?

— Mais c'est rigolo de jouer à "Un, Deux, Trois, Soleil !", me déclara t-elle le plus sérieusement possible.

J'inspirais profondément.

— Dis-moi, quel est l'âge mental de ton chapeau ? Enfin, de la personne depuis laquelle tu l'as fait plus exactement.

Elle pencha la tête. Ce qui, dans sa position, revenait à mettre en contact  le sommet de son crâne avec le bout de ses pieds. Je me demandais si la nahual possédait une colonne vertébrale. Ou alors, elle était dotée d'une prothèse en plastique. C'était la seule explication pour permettre ses postures improbables. Quant à celle pouvant justifier la tenue de son chapeau sur sa tête, je la soupçonnais fortement d'être la dealeuse de pommes de Newton pour insulter la gravité ainsi.

— Il devait avoir... au minimum cinquante-deux ans, me répondit-elle après un instant de réflexion et trois nouvelles postures.

Je haussais mon sourcil fétiche. Eh bien, il avait subi une sacrée crise de la cinquantaine celui-là. Et à sa place, j'aurais intenter un procès à mon psy avec le peu de santé mentale me restant.

— ... ce qui pour un dragon équivaut à environ six ans en âge humain, acheva Eci.

Ah. Finalement, le psy était innocenté. Les parents par contre...

Le brouhaha de mes autres voisins me ramena à des préoccupations plus actuelles. Apparemment, les Immortels étaient en train d'échanger des informations pour retracer le chemin du roi des Faunes depuis ce fameux petit-déjeuner jusqu'à sa disparition. Il me fallait savoir pourquoi ils semblaient si important pour eux de le retrouver en plein conflit ouvert. Ce fut donc en toute innocence (encore et toujours) que je me retournais de nouveau vers la chapelieuse.

— Je suppose que tu n'aurais aucune idée de pourquoi le roi des Faunes est devenu un impératif à rechercher ? Après tout, tu n'as pas beaucoup d'influence ici...

— Arrête tout de suite, ce n'est pas parce que je porte le chapeau d'un esprit de six ans que je deviens forcément débile, m'interrompit Eci tout en jouant avec son accoudoir. L'ACE le recherchait plus ou moins activement sa disparition, si ce n'était pas un sujet prioritaire, c'est juste parce que cela lui arrive souvent de s'éclipser ainsi. Si nous n'étions pas dans cette situation, personne n'aurait débuté d'investigation. Cependant, au grand malheur de sa solitude, il est notre seul expert en stèles d'atéléportation, une branche plutôt rébarbative même pour les mages. Originellement, le roi avait commencé à inspecter les recoins de ce château avec l'aide d'un spécialiste fae, incarnée dans la médium. Eh mais c'est une bonne idée ! Si on la retrouve, on trouve le roi !

L'exclamation d'Eci attira des regards et des murmures approbateurs. Pas vraiment ce que je prévoyais. Tout l'inverse même. Il fallait vraiment que je trouve un bureau de SAV pour mon karma parce que là, ce n'était vraiment plus possible.

— Bon, voici ce que je propose, déclara le demi-dragon après que les chuchotements se soient tus. La réunion va tout de même devoir être interrompue, en dépit des inconvénients que cela nous apporte. Néanmoins, nous allons devoir nous diviser.

Des grognements résonnèrent, rapidement étouffé par un petit flamboiement de l'épée de Faelan.

— Siuapili Izel, vous serez en charge de l'arrière stratégique, dit-il avec un petit mouvement de tête vers l'inconnue aux yeux canins. Je sais que je vous en demande beaucoup, c'est pourquoi je vous adjoins son excellence tlatoaniMi'tlal pour vous seconder. Espérons qu'à vous deux vous arriverez à mettre sur pied un plan d'attaque malgré ce temps limité. Xšayārša Zynadrael, vous serez le commandant de l'infanterie tandis que les forces magiques seront sous la supervision de la comtesse Hoela. Quant à moi, je vais me lancer à la recherche du roi des faunes afin de pouvoir nous débarrasser de ces fichues stèles le plus vite possible. Un compte-rendu sera effectué dans très exactement deux heures ici même pour mettre en commun nos informations et faire évoluer notre stratégie en conséquence. Si jamais Maxen revient, il ne récupèrera son poste de chef que pendant le compte-rendu afin d'éviter des erreurs de communication. Si vous avez des questions, c'est maintenant.

Le silence lui répondit. C'était suffisamment rare pour être savouré.

— Très bien, si tout est clair alors à vos postes. Rompez.

Les invités se levèrent et se dissipèrent grâce à leur vitesse d'Immortel. Même Ecila en profita pour s'éclipser, ayant sans doute trouvé une activité incroyablement importante tels que le dénoyautage de cerises ou la confection de chaussettes en poil de centaure. Me décidant à obéir au fameux dicton recraché par les parents à leurs enfants turbulents depuis le jour des temps, je m'approchais de Faelan resté immobile à sa place. Entendant mes pas, il s'arracha à la contemplation du plateau de la table et me dévisagea avec un air interrogateur :

— Auxanne ? Que fais-tu encore là ?

La compréhension l'éclaira.

— Oh, c'est vrai que tu n'appartiens à aucun bataillon. Je pense qu'une unité de soutien aux fantassins serait ce qu'il y a de plus adapté à tes compétences. Il faut juste que tu en informes Zynidrael.

L'idée même d'être sous la supervision de l'ange arrogant m'inspirant des cauchemars, je dus casser ses espoirs.

— En fait, ce n'est pas pour ça que je voudrais te parler.

— Et pourquoi donc ? N'hésite pas mais s'il te plaît, dépêche toi. J'ai un roi à trouver.

Je grimaçais.

— Justement, à ce propos...

Le vampire s'immobilisa complétement.

— Comment ça, "à ce propos" ? demanda t-il avec une nuance de menace dans sa voix.

— Comment expliquer ça... Disons qu'après le petit-déjeuner, je suis malencontreusement tombée sur ta cible au détour d'un couloir, commençais-je en jouant avec le mécanisme de mon arbalète.

Faelan soupira d'un air las.

— Si c'était quelqu'un d'autre que toi, cela me rassurerait. Cela voudrait dire que j'aurais une piste solide pour débuter mes recherches. Mais, je ne sais pas pourquoi, dès que tu es concernée, cela part en vrille.

Outrée, j'ouvris la bouche pour protester. Puis la refermais aussitôt. Certes, il n'avait pas complétement tort mais ce n'était pas pour autant plus agréable à entendre.

— Ce n'est pas ma faute si je suis née avec une déficience de chance, grommelais-je.

Le demi-dragon me fit signe de me hâter. Soudainement timide, je détournais le regard.

— Eh bien, je l'aurais plus ou moins surpris en galante compagnie.

Cela n'arracha aucune émotion au vampire.

— Ce n'est pas surprenant pour un faune.

— Certes, sauf que la galante compagnie n'était pas consentante, répliquais-je aussitôt.

— Ah, fut la seule chose que Faelan arriva à répondre.

Désormais son visage exprimait un mélange de crainte et de résignation. Il ne savait pas ce que j'allais lui dévoiler, mais il savait déjà que ce serait catastrophique. Oh comme il me sous-estimait. Ce n'était pas une catastrophe que je lui annonçais. C'était le début d'un putain de cataclysme plus apocalyptique qu'une session de Just Dance bourré.

— Je l'ai donc interrompu. Violemment.

Le demi-dragon grimaça. Apparemment il avait vu assez de mes affrontements pour se faire une idée de ma définition de "violence".

— Je suppose que c'est le moment où je prépare mes condoléances pour la veuve ?

Je fus offensée par son sarcasme. Comment osait-il ! Si j'avais décidé de liquider Roman, jamais personne n'aurait soupçonné sa mort, voyons. Enfin, pas pendant les cinq premières années.

— Bien sûr que non ! Je ne l'ai pas tué, cela reste un roi, voyons, le rassurais-je.  Cela aurait causé trop de problèmes. Donc je l'ai enfermé dans un placard avec un stylet à moins d'un centimètre de son cœur pour le dissuader de s'échapper.

Si j'en croyais l'air consterné de Faelan, ma tentative de le rassurer venait de se jeter par la fenêtre. Du quarante-troisième étage. Avec vue sur le ravin d'une montagne. Oui, c'était un emplacement très spécifique.

— C'est sûr que le torturer à moitié pour ensuite le laisser se vider de son sang est beaucoup plus moral, me rétorqua t-il. Un jour, il faudra que tu m'expliques ton fonctionnement. Quoique, en fait non, je tiens à mes restes de santé mentale. As-tu fini ?

Je m'agitais, accrochant mon arbalète dans mon dos grâce à la lanière prévue pour et me préparais à détaler le plus vite possible. Non pas que cela fasse la moindre différence face à la colère d'un vampire.

— Oui.

Autant être brève dans mes réponses, cela m'éviterait peut-être de m'enfoncer. Quoique, au point où j'en étais... pouvais-je vraiment faire pire ? Une douzaine d'idées me passa à l'esprit. Oui, largement.

— Très bien, alors c'est mon tour, me déclara Faelan avec un ton menaçant et inconscient des plans machiavéliques ayant émergés dans mes pensées.

Tentant le tout pour le tout, je fis le signe de "temps mort" en formant un T avec mes deux mains. Le regard interrogateur de Faelan me rappela que je n'étais pas sur Terre.

— Je suppose que c'est le moment où tu t'énerves ? lui demandais-je.

— Plutôt oui.

— Je peux utiliser "Faute avouée, à moitié pardonnée" comme excuse ?

Je fis un grand sourire, essayant d'avoir l'air le plus mignonne possible. Peut-être que si j'essayais très fort, des oreilles de chat allaient pousser au sommet de mon crâne et me rendre tellement adorable que j'en deviendrais intouchable. Une sorte de chaton qui parle. Et avec une arbalète. Il suffisait de rajouter des lollis et cela ressemblait au début d'une vidéo japonaise.

— Non.

C'était un échec sur l'échelle de la "mignonnattitude". Je venais de passer en dessous de Gollum. Aïe. Cela faisait mal à l'égo. Mais pas autant que ce que pourrait m'infligeait un demi-dragon en colère.

— Et merde, lui accordais-je comme réponse avant de partir en courant.

... avant de percuter un Faelan passablement agacé ayant usé de sa vitesse vampirique pour me couper le chemin.

— Je propose qu'on la refasse mais avec toi attaché au mur, proposais-je en me frottant la tête. Afin d'assurer un peu d'égalité.

Le vampire leva les yeux à la fresque.

— Même ainsi, j'arriverais à te battre. Maintenant, tu vas arrêter tes gamineries et m'aider à retrouver ce conn... ce malotru. Car même si c'est un salop... un goujat, il nous est encore utile. Lorsque nous auront réussi à nous échapper de ce puta... fichu château, alors il sera jugé.

— Si il n'arrive pas à s'échapper avant, grommelais-je à mi-voix.

Le regard intransigeant du demi-dragon me fit comprendre qu'il aurait été sage pour moi de taire mes pensées. Dommage pour lui.

— Bon, tu vas me conduire à ce fameux placard et il n'y a plus qu'à espérer que les démons ne l'auront pas trouvé avant nous, tenta t-il d'optimiser. Où est-il exactement ?

— Tu vas rire...

Les yeux de Faelan faillirent sortir de leurs orbites.

— Quoi encore ?

— Je ne sais pas où il est

Le juron qui s'échappa de ses lèvres aurait de quoi faire rougir le plus dévergondé des débauchés.

— Toi, quand tu merdes, ce n'est pas à moitié.

Je lui fis les gros yeux.

— Fais attention à ton langage, bordel !

— Actuellement, c'est le moindre de mes soucis, me rétorqua t-il. Ou de nos soucis devrais-je dire.

Je reculais d'un pas pour mieux le dévisager.

— Si je te dis que je sais à peu près où il est, cela compense ?

Le demi-dragon soupira. Décidément, cela devenait une habitude pour lui.

— Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi...

Je lui tirais la langue. Visiblement, ce n'était pas la réponse qu'il attendait. Secouant sa tête de frustration, il me demanda :

— Où faut-il donc aller pour commencer ces recherches ?

— Dans le sous-sol.

— Et en plus, c'est loin... Bon, approche toi.

Je sautillais pour éviter sa main.

— Eh, tu fais quoi là ? Je n'ai pas signé pour ça !

Le visage de Faelan fut tordu par un sourire amusé.

— Tu ne penses tout de même pas que nous allons faire le chemin à ta vitesse de mortelle ? Tu vas t'accrocher à mon dos et je vais nous déplacer à vitesse vampirique. Cela nous fera gagner une quantité précieuse de temps.

— Euh... Je ne suis pas sûre que ce soit une excellente idée...

Ma réponse estomaqua le demi-dragon.

— La Ténébreuse, mercenaire sans âme et sans identité, assassinant selon son humeur et son compte en banque, ayant vaincu un roi fae aurait peur de grimper sur mon dos ?

Piquée dans ma fierté, je répliquais :

— Désolée mais je n'ai pas confiance en ta capacité à ne pas me faire tomber. Tu dois glisser avec toutes tes écailles...

Ma réponse le rendit hilare.

— La pauvre, elle a peur de se faire une bosse !

— Non, de me briser la nuque plutôt, rétorquais-je avec sécheresse.

Des éclats de rire brillants toujours dans ses yeux de jade, il s'approcha de moi.

— Je te promets, tu en sortiras indemne. Enfin, presque...

— Et ça se croit drôle en plus, marmonnais-je en obtempérant à sa demande.

Puis nous partîmes à toute vitesse. Dix minutes plus tard, trois étages plus bas, un bleu sur son épaule en plus et mes phalanges rougies d'avoir frappées, je le grondais.

— Ne mens pas, tu as fais exprès de raser les murs !

— Jamais, se défendit Faelan avec un sourire flottant sur ses lèvres.

Nous étions arrivés dans les sous-sols du château. Il y faisait aussi sombre que dans mon souvenir, je m'éloignais donc du vampire en grommelant, à moitié pour résister à l'envie de lui coller une deuxième beigne, et à moitié pour trouver les étranges roches magiques m'ayant éclairée lors de mon précédent passage.

— Que fais-tu ? me questionna le vampire, curieux et calmé de ses émotions.

— Je cherche quelque chose, concédais-je à lui répondre. Attends, tu vas voir...

— Ce ne serait pas ça, par hasard ?

Il appuya nonchalamment sur une pierre et aussitôt, le couloir s'éclaira de l'étrange lueur bleutée. Ébahie, je lui demandais comment il avait fait.

— Je suis un vampire, je te rappelle. L'obscurité n'est pas un problème pour moi, je suis nyctalope, déclara t-il négligemment en progressant dans le sous-sol en pierres taillées.

Certes. C'était une bonne raison.

— ... mais même avant ma vampirisation, continua t-il de me répondre en s'arrêtant à un embranchement, je pouvais partiellement voir dans le noir. Les dragons, tout comme les vampires, ont une sorte de vision infrarouge.

Je lui indiquais le chemin bifurquant vers la droite.

— En tant que demi-dragon, quelles sont exactement tes différences avec un dragon pur-sang ?

Mon interrogation l'amena à réfléchir tandis que nous arpentions tranquillement le sous-sol. J'avais oublié à quel point le basalte était apaisant après l'overdose de marbre des étages supérieurs.

— Ma croissance à été la même que celle d'un jeune dragon, commença t-il en rassemblant ses pensées. Ce qui signifie que je n'ai que très peu connu mon père. C'est ma mère qui s'est essentiellement occupée de mon éducation.

Effectuant un bref calcul mental à l'aide des informations révélées par Eci, j'en déduisis que lorsqu'il était âgé de deux siècles, Faelan avait à peine achevé sa croissance. Un poil perturbant. Ou plutôt, une écaille perturbante. Une batterie imaginaire ponctua ma plaisanterie mentale.

— Cependant, mes aptitudes sont loin d'être les mêmes. Je ne peux être sous ma forme dragonique que pendant un court laps de temps et cela me demande énormément d'énergie pour récupérer derrière. Pareillement, ma forme humanoïde est incomplète.

Je haussais un sourcil. Il était incomplet ? Eh bien, il cachait bien son jeu. Surprenant mon regard, le vampire se souvint que je n'étais pas une Immortelle.

— Non pas comme ça, précisa t-il avec un petit rictus tout en continuant d'avancer. Tous les dragons ont une forme dite "humanoïde" qui les font ressembler à des êtres humains recouverts d'écailles. Ma partie écailleuse n'est que partielle ce qui est visible lorsque mon charme vampirique est inactif.

La compréhension éclaira mon regard.

— C'est pour cela qu'après la bataille, j'apercevais tes écailles ! Ton énergie était consacrée à te régénérer après ta transformation et ton charisme vampirique était inactif ! m'écriais-je en évitant de peu de trébucher sur une pierre-lumière.

Faelan fronça ses sourcils, la lueur bleue accentuant ses traits dans la pénombre.

— Quelle bataille ? Tu dormais... Oh, tu parles de celle pendant la cérémonie ! Oui, effectivement. Habituellement le charme vampirique, servant à masquer nos imperfections physiques pour attirer nos proies, suffit à camoufler mes écailles errantes.

Les environs commençaient à me sembler familier, non pas que cela veuille dire grand chose. Ces sous-sols n'étaient qu'une compilation de dédales de granites entassés les uns sur les autres avec l'équivalent magique des LEDs pour en assurer l'éclairage sommaire. Cependant, le fait que Faelan levait fréquemment le nez semblait être un bon indice.

— Je sens des effluves de sang, déclara t-il et confirmant ainsi ma pensée. Nous allons dans la bonne direction.

Hâtant notre pas, je relançais tout de même la conversation.

— Quels sont tes autres points en commun avec la partie maternelle de ton arbre généalogique ?

— Comme les dragons, je ressens la pulsion de vouloir accumuler des trésors. Mais contrairement à eux, cela ne me rend pas plus puissant. De même, si j'ai une meilleure résistance au feu que la plupart des Immortels, elle a une limite, ce qui n'est pas le cas de mes confrères. Cependa—

Il se figea instantanément, guidé par un instinct presque reptilien. Je ne savais pas ce que Faelan avait détecté mais c'était suffisant pour le mettre en alerte. Et donc, par ricochet, pour me mettre en alerte aussi. Je décrochais mon arbalète de mon dos et la mis en joue.

— Une troupe de neuf... Non, douze démons, murmura le demi-dragon en rompant le silence. Ils semblent patrouiller dans les environs. Nous allons devoir trouver Roman puis l'extrader le plus discrètement possible si nous voulons éviter l'affrontement.

— Qu'est-ce qu'il nous assure qu'ils ne le veulent pas eux aussi ? demandais-je à mi-voix. Nous pourrions tenter de les surprendre pendant que nous possédons encore l'avantage.

Le vampire réfléchissait à cette éventualité.

— Cela risque d'être tendu mais jouable. Le mieux serait de les attirer dans une position avantageuse pour nous. Voici ce que je propose : nous continuons de nous rapprocher de la position du roi des faunes mais cette fois-ci, nous cherchons en priorité un lieu nous avantageant. Tu te posteras en hauteur et à l'aide ma vitesse vampirique, je vais les amener dans notre traquenard. Si nous n'arrivons pas à trouver de situation favorable, nous continuerons le premier plan, celui de l'extraction. Qu'en penses-tu ? T'en penses-tu capable ?

J'analysais sa proposition.

— Le mieux pour moi serait un espace suffisamment étroit pour les obliger à avancer un par un, ce serait le plus facile à défendre. J'avoue préférer me débarrasser de cette menace potentielle maintenant plutôt que tomber dessus à l'improviste.

Puisque nous étions d'accord sur la marche à suivre, nous reprîmes le même positionnement que quatre jours auparavant : Faelan ouvrait la marche en utilisant ses sens de vampire pour guetter l'avancée ennemie et moi avançant derrière lui, prête à décocher un carreau sur le premier démon venu. Nous couvrîmes une surface d'à peu près cent cinquante mètres avant de dénicher un emplacement pouvant convenir à notre embuscade. Il s'agissait d'un couloir étroit, se rétrécissant jusqu'à n'autorisant le passage que d'une personne à la fois. Cependant, il n'y avait pas de position me permettant de me jucher en hauteur, je dus donc me contenter d'une bifurcation. J'allais devoir être prudente car à chaque fois que je viserai, je serai vulnérable aux attaques ennemies. Après nous être assurés de la vraisemblance de notre plan, le vampire me fit signe de me cacher tandis qu'il s'élança à la poursuite de nos ennemis.

Laissée seule derrière un mur glacé, j'enchaînais inspirations et expirations lentes afin d'améliorer ma concentration. M'entraînant à positionner mon arbalète de façon à tirer à une hauteur approximative d'une tête, je restais néanmoins attentive au moindre frémissement de mon environnement. Le plus dur était d'arriver à faire abstraction du bruit de mon cœur mais mes contrats de mercenaire m'avaient fourni une expérience de terrain vitale. Une fois ces préparatifs effectués, il ne me restait plus qu'à attendre. Le silence régnait en maître, étouffant le moindre son rebelle à l'aide de ses murs en granit. Quant au temps, il s'étirait, les secondes devenant des heures et les heures des mois. Je n'étais plus un simple corps soumis à lui, je n'étais plus qu'un bloc de concentration tout entier dévoué à une volonté : tuer. Mon arbalète fidèle était un de mes organes, au même titre que ma main ou que mes yeux, dévouée à ma mission. Soudain, l'écho d'un pas résonna. D'abord simple murmure, il grandit peu à peu, se rapprochant, s'amplifiant. Puis il se fit fracas, un mugissement pour mes oreilles accoutumées au silence. Levant mon arbalète, je me mis en joue.

Puis Faelan apparut, tout en crocs déployés et épée au clair. Effectuant un dérapage contrôlé, il se réorienta vers ma position et s'aplatit à son tour derrière mon mur.

— Nous avons une minute avant leur arrivée, pas plus, murmura t-il. Il est temps pour toi d'invoquer tes ombres, la Ténébreuse.

Toujours plongée dans mon état de concentration aiguë, j'appelais à la part sombre vivant en moi, l'enjoignant de se réveiller. Je pouvais déjà goûter la sensation des ténèbres dansant le long de mon corps. Cependant, lorsque je jetai un coup d'œil à mon corps, je pus découvrir qu'il n'avait pas changé d'un iota. Fronçant les sourcils, je tentais de nouveau de réveiller ma forme de Ténébreuse tout en essayant d'enfouir au fond de mon esprit cette désagréable impression de déjà-vu. Mais cette tentative se solda par un nouvel échec.

— Alors ? Ça vient ? s'impatienta le vampire.

— Tu vas rire, lui répondis-je pince-sans-rire.

Malheureusement, je n'eus pas le temps de lui expliquer la situation. Car la tête d'un démon venait d'apparaître au détour d'un couloir. Et il n'avait pas l'air très content. C'était sans doute du à ses yeux injectés de sang. Peut-être aussi à sa hache de guerre dégainée. Ou alors aux crânes décorant sa tenue. Dommage que ce ne soit pas une nouvelle mode vestimentaire, j'aurais pu tenter de me rassurer.

Un jour, je l'attraperai ce connard de karma. Et pas pour l'inviter à manger des cookies.

________

Hey !

Vous allez bien ? J'espère en tout cas :D

Un joli nouveau chapitre tout beau de 5000 mots, à l'heure en plus, n'est-ce pas un miracle ? xD En tout cas, j'espère qu'il vous a plu ^.^. Quel a été votre moment préféré dedans ? Je suis curieuse de savoir car le début a été... fastidieux et je me demande si cela se ressent ^^"

Bref, nous abordons un nouveau tournant de l'histoire et désormais, tout va s'accélérer (on est JUSTE au 43ème chapitre x) ) jusqu'à la fin du tome I, normalement. Et oui les amis, nous approchons à grand pas de la conclusion d'Umbra ! Mais ne vous inquiétez pas (ou pas, peut-être que vous vous en fichez x)), bientôt la fin avec moi, cela signifie encore 100p supplémentaires facilement xD. De plus, j'ai déjà pas mal d'idée pour le tome II donc encore moins d'inquiétudes ;)

Bref, en espérant que ce nouveau chapitre vous aura plu et à la semaine prochaine,

Chocolat ♥

Kelewana

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