Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

48. Carottes et pommes de terre

Nox disparut de l'auberge pendant plusieurs jours, Aitsuki ne s'en inquiéta pas outre mesure, l'animal était coutumier du fait et elle avait bien d'autres soucis en tête. La nourriture venait à manquer à Théa. Les denrées locales étaient naturellement rares à cause du climat hostile du désert et les serres étaient en grande partie détruites. Les marchands ne s'aventuraient plus autant qu'avant jusqu'à la cité et les quelques courageux qui venaient remplir les étals de marchés survivants avaient gonflé leur prix au-delà du raisonnable.

Debout devant des cageots de pommes, la jeune femme contemplait, pensive, la petite pancarte annonçant que la pièce était à quatorze angles. Adieu la tarte qui lui empoisonnait les sens et l'esprit. Aitsuki ne savait plus que faire, les caisses de toutes les réserves de Rufus paieraient à peine l'entrée. La ligue clandestine ne comptait plus qu'une dizaine de membres à résidence, mais c'était encore trop. Heureusement que ces hommes buvaient plus qu'ils ne mangeaient, mais la situation était tout de même préoccupante.

Fatiguée de se promener au petit matin après une nuit à tenir le comptoir de la Chimère, la jeune femme frissonna dans sa cape brune qu'elle sera contre elle et reprit ses déambulations. Elle visitait ce marché pour la première fois, à la sortie du quartier ancien. Ses magasins habituels avaient fermé. Elle farfouilla encore un peu parmi les rayons odorants et colorés puis acta sa pauvreté et repartit. La jeune femme traversa le quartier ancien et admira les ornements gravés dans la roche.

Elle reconnut le nom de moult familles de Théa, leurs représentants étaient dignes de leurs ancêtres et tenaient de hauts postes dans la cité. Elle passa devant les portes de la demeure de Nox et les souvenirs de sa rencontre avec la matriarche lui revinrent en tête. Elle ne l'avait pas revue depuis quelques semaines, mais le mal-être lui collait à la peau. Pas chanceuse pour deux sous, une bourrasque chaude lui fit tourner les yeux et son regard crois a celui d'Akito, la grand-mère de Lux et Nox, qui discutait non loin avec deux autres femmes, drapées dans de longues et lourdes capes. Politesse et bienséance guidèrent les pas de la plus jeune vers les trois anciennes devant qui elle s'inclina avec respect. Akito l'introduisit à ses compagnes avec sa fierté et son arrogance habituelles. Aitsuki se découvrit diamant brut que la matriarche commençait à tailler.

— Aitsuki est une rose qui ne demande qu'à fleurir. Rufus, paix à son âme, qui était le mentor de mon petit fils Nox, l'a recueillie et prise sous son aile lorsqu'elle a quitté l'orphelinat. Je lui dois de prendre soin de sa protégée, expliqua-t-elle à ses amies.

Aitsuki sourit, incapable de faire autre chose sans risquer l'incident diplomatique, et patienta, attendant un mot ou un signe lui permettant de fuir. Malheureusement, il sembla que sa situation fut d'un quelconque intérêt pour les anciennes puisqu'elle se retrouva invitée à les suivre chez Akito pour un thé. Sur le court chemin qui les séparait de la maison, la plus ancienne des matriarches ne manqua pas de remarquer les maigres courses qu'Aitsuki avait pu faire.

— Ne cultivez-vous rien dans la serre familiale ?

Aitsuki lui répondit poliment que l'auberge était trop modeste pour avoir une serre. Elle se garda de préciser que connaissant Rufus aucune plante n'aurait pu survivre à la Chimère.

— La Chimère dites-vous ? Ah oui, je comprends. En effet le faubourg Clios, au nord, ne s'était pas pourvu en serres, une erreur si vous voulez mon avis. Les clans du Nord comptaient beaucoup trop sur leur développement commercial. Ils ont prospéré certes, et nous leur devons pour beaucoup l'agrément du temple, mais ils ont complètement négligé la possibilité des temps de crise comme aujourd'hui...

Si Aitsuki ne s'autorisa pas à l'interrompre, Akito n'eut pas les mêmes égards et la coupa tandis que les quatre femmes s'asseyaient autour d'une table dans l'un des luxueux salons où la plus jeune reconnut une lampe faite d'âme humaine.

— La chimère est dans les bas-fonds Lucrécia, Rufus faisait partie de l'un de nos plus anciens clans. Voyons, la gronda-t-elle gentiment. Tu te rappelles leurs déboires intergénérationnels. Ils n'ont jamais reconnu l'autorité féminine au sein de leur clan et c'est à peine s'ils écoutaient le conseil. Si la magie ne les avait pas touchés de sa grâce il y a longtemps que les matriarches les auraient chassés.

L'autre parut recevoir une petite décharge électrique tandis qu'elle se rappelait le clan de Refus.

— Certes ! Où avais-je la tête ? Mais donc mon enfant, dit-elle en se tournant vers Aitsuki. Votre demeure doit avoir une serre. Nous pouvons vous aider à la trouver et l'aménager si vous le souhaitez, ma bru a d'extraordinaires sortilèges de botanique, sa main est plus verte que l'herbe tendre des plaines de l'est.

Le cœur d'Aitsuki manqua quelques battements à l'idée que trois matriarches mettent les pieds à l'auberge qui regorgeait de zones interdites et de bibelots louches, sans compter le cellier où marinaient des cœurs de feu et où séchait la plus pure herbe arc-en-ciel. Mais Lucrécia n'écoutait personne et leur décrivait en détail les dernières réussites de sa bru avec des carottes.

Enfin, alors que la matriarche prenait une gorgée de thé, Aitsuki réussit à glisser un mot. L'auberge était encombrée et indigne de leur présence. La nécessité de l'enfouissement après la seconde attaque, et le peu de ressources qu'elle avait, l'avaient obligée à choisir ses priorités et ne pas embaucher d'aide.

— La soudaineté et la précision des attaques ainsi que notre manque d'informations, les clans déserteurs et au contraire ceux qui se mettent trop en avant m'ont rendue méfiante, confia-t-elle à ses aînées. Je préfère m'occuper moi-même des affaires de l'auberge. J'ai un devoir de protection envers Rufus et ses clients. Et puis, nous ne connaissons pas les coupables. Je serais effarée de faire appel malgré moi à un traître à Théa.

Elle avait débité plus de mensonges en cinq minutes qu'au cours des trois semaines précédentes, mais elle ne pouvait leur dire que la Chimère hébergeait une ligue clandestine, pitoyable, mais illégale, et qu'il y avait là-bas de quoi envoyer tout le monde au puits pour quelques centaines d'années.

La feinte sembla fonctionner puisque les anciennes acquiescèrent et dévièrent la conversation vers la crise que traversait la cité. Le sujet étant grave, Aitsuki fut invitée à partir, trop jeune pour ce genre de discussion aux dires des trois autres, mais non sans que son panier ne fût rempli de victuailles et que Lucrécia ne promette de lui faire livrer quelques rousses et sortilèges de sa bru.

Les bras chargés et avec pour mission de retrouver et réhabiliter sa serre, Aitsuki put enfin retourne à l'auberge où l'accueillit Grogne. Le mage tenait l'endroit en journée depuis la mort de ses comparses. Il n'avait pas le cœur ni la force de partir seul en mission. En se rendant ainsi utile, il permettait que la Chimère soit ouverte en continu ce qui amenait un peu de clientèle supplémentaire.

— Tu as cambriolé le marché leader ! s'exclama-t-il en la voyant déposer le lourd panier sur le comptoir.

— Presque, répondit Aitsuki avec un sourire. J'ai pillé les réserves du clan de Nox.

Grogne fut ébahi, sans voix. Il manqua de broyer le melon saisi dans le panier. Avec un sourire, la chef de ligue lui résuma sa rencontre avec les matriarches du quartier Ancien.

Le mage lâcha quelques exclamations de surprise au gré de son récit tandis qu'ils rangeaient les provisions dans le garde-manger, pièce que l'homme était autorisé à pénétrer. Grogne avait un accès restreint aux pièces et étages de la Chimère, la confiance d'Aitsuki était très limitée, mais cela ne dérangeait pas l'homme, habitué à la paranoïa de Rufus.

Lui-même possédait quelques caches dans le désert dont nul autre n'avait connaissance. Ses secrets ne seraient dévoilés qu'à sa mort, à son légataire, grâce au parchemin testamentaire ensorcelé conservé à la banque de Théa. Le temple recelait bien plus que le grand auditorium du conseil des femmes.

Grogne fut à moitié étonné lorsqu'Aitsuki lui annonça l'existence probable d'une serre dans l'auberge.

— Cette maison est très vieille, dit-il simplement. Les anciens vivaient en quasi autarcie, pratiquement toutes les demeures en avaient à l'époque.

— Je vais donc pouvoir te poser la question que je n'ai pas osé demander aux vénérables grands-mères : à quoi ressemblent les serres ?

Aucun bâtiment de Théa, et encore moins les logis creusés dans les falaises ne comportait les grandes baies vitrées qui composaient généralement les serres.

Grogne eut la délicatesse de ne pas rire, et lui indiqua de chercher les puits de lumière, naturels ou magiques. Les maisons atteignant le sommet des falaises comportaient des puits naturels et des serres dans les étages, mais il ne savait pas si la Chimère était aussi haute. Aitsuki confirma, elle n'avait pas exploré tout le bâtiment, Rufus étant expert en portes dérobées, mais elle pensait avoir visité le dernier étage et pas de pièce illuminée par le soleil.

— Alors il va falloir chercher dans les entrailles de la falaise.

La blonde grimaça, mais se résigna face à l'évidence. Elle allait encore tomber sur des squelettes dans des placards poussiéreux, autant d'hommes dont elle ne voulait pas connaître le nom, ni la cause de la mort, ni la raison du stockage du cadavre, et trouver des reliques et autres bibelots à l'état douteux et à la provenance louche.

— Je chercherai cette nuit, promit-elle à Grogne. Et je t'y ferai un accès.

— Ce sera pratique pour nous, acquiesça le mage. Certains membres connaissent deux trois combines pour récupérer des plantes utiles, quelques drogues et autres plants interdits.

— Il nous faut surtout des tomates et des framboises.

— Nous serons très attractifs si nous pouvons fournir de bons ingrédients pour potions et sortilèges.

— Il est plus important d'avoir à manger, trancha Aitsuki. Nous verrons en fonction de l'espace disponible, mais priorité aux pommes de terre !

Toutes ces aventures lui avaient ouvert l'appétit. Elle saisit une pomme verte et mordit dedans.


------------------

Hey ! 

Pour la première fois de mon histoire sur ce site, je teste la planification de chapitre. Et oui, j'ai fait deux chapitres en peu de temps. Cela m'arrive si rarement que j'en cherche encore l'explication. 

Bref, merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Axel. 


PS : si ce chapitre sort avant le 26/01/2024, je me suis plantée dans  la planification. 


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro