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43. L'invitation

Hello ! 

J'espère que vous allez bien ! Je suis heureuse de vous retrouver pour ce nouveau chapitre. 
Bonne lecture ! 

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Une nuit comme les autres déployait son manteau d'obscurité sur Théa. La cité des sables s'endormait, nichée dans ses falaises assombries tandis que l'auberge la Chimère s'éveillait. Les premiers habitués entrèrent et saluèrent la patronne, aussi souriante qu'à l'accoutumée. Elle portait une tunique blanche et un pantalon bleu foncé. L'ensemble datait un peu mais les temps étaient durs. La coquetterie n'y avait pas sa place. Quelques cœurs de feux follets, version légale du cœur de feu, faite avec des cœurs de dragondins, furent commandés et le tintement des angles résonna lorsqu'ils s'entrechoquèrent au creux de la main d'Aitsuki. Elle adorait ce son. Les hommes, un trio membre de la ligue clandestine depuis des années, burent un peu et trouvèrent le courage de demander de la lecture. La jeune femme vint s'asseoir auprès d'eux, sur une petite banquette collée au mur de roche, un petit livre noir entre les mains.

— Que pourrions-nous vous trouver aujourd'hui messieurs ? Une mission d'escorte à Sichore peut-être ?

— Non, refusa l'un d'eux en vidant sa chope d'une traite. Rien de pire que de devoir protéger un richou qui veut visiter les terres chimériques.

Aitsuki poursuivit sa lecture pendant de longues minutes : trafic de drogue, kidnapping, meurtre, vol... Les pires souhaits du monde étaient concentrés dans les livres noirs des ligues clandestines. Après discussions et débats, le trio opta pour un assassinat dans l'est. La raison de la commande importait peu, seul la récompense comptait. Aitsuki détestait que ses membres prennent de telles missions mais ils n'avaient plus d'autres alternatives depuis que Théa était sous boycott. Ses mages-guerriers oeuvraient avec force et discipline à redorer le blason de la cité des sables mais ils peinaient à réussir. Les chimères ayant attaqué la ville restaient hors de portée, et les commanditaires n'étaient toujours pas identifiés. Ce manque de résultats alimentait les critiques et les réserves. Peu de missions, légales ou non, arrivaient donc jusqu'à Théa. La jeune femme leur nota les informations relatives au travail qu'ils avaient choisi, non sans leur faire promettre d'éviter les bains de sang et de revenir vivants et entiers.

La porte de l'auberge s'ouvrit, Aitsuki abandonna donc le trio et s'en fut accueillir le visiteur. La surprise assombrit sa nuit, Lux venait de passer de passer le seuil de l'entrée. Deux rencontres en une journée... C'en était au moins une de trop. En bonne hôtesse elle l'invita cependant à gagner une petite alcôve. Deux tabourets recouverts de coussins y encadraient une minuscule table rectangulaire en bois usée par les années. Le mage-guerrier, grand sourire aux lèvres, lui demanda un cœur de feu.

— Je n'ai que du cœur de feu follet, lui répondit-elle avec une moue attristée. Les cœurs de dragons sont d'une rareté ! On n'en trouve pas au marché mais je t'assure que mes cœurs de dragondins sont excellents et que mon cœur de feu follet est d'une très grande qualité.

Il ne fallait pas que Lux ait l'idée d'aller derrière le comptoir où baignaient deux cœurs de dragons rapportés par son frère.

— Je me contenterai d'un feu follet, si tu te joins à moi.

Soit il était en quête d'informations, soit il la draguait, et aucune des perspectives n'était réjouissante. Aitsuki prétexta une soirée animée, malgré seulement deux tables, pour s'extirper de la situation, ce qui ne manqua pas d'amuser l'homme.

— T'effraierai-je ? Ou lutterais-tu contre de fieffés sentiments ?

— Ni l'un ni l'autre, répliqua-t-elle, j'ai cependant beaucoup à faire. L'auberge est petite mais regorge de tâches laissées en suspens. J'ai notamment le balai à passer. Mes clients ont tendance à ramener du sable et à en disperser un peu partout, c'est un vrai fléau.

Lux insista néanmoins et elle finit par capituler, plus vite elle céderait, plus vite il repartirait. Elle se glissa donc derrière le comptoir, prépara sa boisson, une pinte de feu follet, lui apporta et s'installa face à lui. Lux dégusta son verre tout en bavardant. Il causait de banalités plus ennuyeuses que les gargouillements d'un Grogne saoul. Il lui conta ses patrouilles dans le désert, sa traversée récente des terres de l'est, à la recherche d'un mage noir qui serait potentiellement derrière les attaques meurtrières qu'avait subies Théa.

— C'est un guerrier tu sais ? Un grand mage noir descendant d'une puissante lignée. Les mages noirs choisissent souvent entre deux vies : rejoindre une ligue clandestine ou pire, faire cavalier seul. Celui-là, Takumi, est un solitaire, il n'a confiance en personne et ne reste pas en place. Tu peux être certaine que si l'on entend parler de l'une de ses cachettes il n'y est plus, mais je me rends compte que tu le connais, acheva-t-il avec un petit air de victoire.

Elle avait tiqué à l'évocation du prénom. Un mage noir issu d'une grande lignée magique, avec ce nom, prononcé par un mage-guerrier qui savait que le seigneur d'Eos était venu ici... Il ne pouvait s'agir que du rival d'Hayate. La coïncidence était trop belle.

— J'ai connu un Takumi à l'orphelina. Il est parti alors que j'étais encore enfant. Il voulait apprendre la magie et a quitté la cité il y a des années.

Elle ne précisa pas qu'il était parti pour un monde meilleur après s'être jeté du haut du toit de l'orphelinat peu avant sa majorité, comme de nombreux orphelins avant lui. Lux ne parut pas convaincu mais il ne parvenait pas à déceler de trace de mensonge. Le feu follet qu'elle lui avait servi était bien chargé en alcool et coupé avec un peu de vrai cœur de feu, plus fort, pour en renforcer les effets. Le mage-guerrier en avait les sens troublés. Comme elle l'avait deviné, il ne buvait pas souvent.

— Celui dont je parle ne vient pas d'ici mais d'Eos. J'y étais encore hier afin de rencontrer leur seigneur mais on m'a dit qu'il était absent. Ne saurais-tu pas où il est ?

Aitsuki secoua la tête, bras croisés, et lui rappela qu'elle ne quittait pratiquement jamais l'auberge.

— Je n'ai jamais traversé le désert ni vu les terres d'Eos, tout là-bas m'est inconnu.

C'était vrai, Hayate n'y était pas, il dormait en haut dans une chambre et Aitsuki priait pour qu'il ne descende pas sans précaution.

— Tu m'en demandes trop Lux, je ne suis pas mage dans l'armée, je ne peux pas t'aider.

— Je le conçois aisément, lui accorda-t-il. Mais je pensais que mon frère aurait pu t'en parler. J'ai un message important à lui transmettre. Où est-il ?

— Ici.

Aitsuki tourna la tête, leva les yeux, et vit le mage-guerrier, dans son armure aussi noire que son humeur, les bras croisés, qui fusillait son aîné du regard. Ainé qui rit et l'invita à se joindre à eux mais le cadet n'était pas d'humeur.

— Quel est le message ?

— Voyons Nox, prends quelques instants et joins-toi à nous, lui proposa à nouveau Lux, railleur. Tu es de plus en plus prévisible mon frère, toujours fourré dans cette auberge. Je suis conscient que la compagnie y soit plus agréable depuis l'arrivée de la charmante Aitsuki mais tu devrais retourner chez toi de temps en temps.

— Quel est le message ? répéta Nox en séparant chaque mot.

— Je viens de te le donner, répéta joyeusement son frère en se levant. Tu devrais revenir à la demeure familiale de temps en temps, demain par exemple, à 16 heures, conformément à l'ordre de grand-mère. Elle t'ordonne également d'amener ta chef de clan, ajouta-t-il en désignant Aitsuki du menton. Je crois qu'elle est un peu jalouse.

Heureux d'avoir effectué sa mission, et encouragé dans son allégresse par l'alcool, Lux prit congé avec une frivole légèreté, chose qui n'échappa pas au plus jeune.

— Qu'as-tu mis dans son verre ? demanda-t-il à Aitsuki une fois Lux parti.

— Feu follet coupé au cœur de feu.

— Efficace.

Aitsuki nettoya la table et s'attendit à un interrogatoire mais il s'avéra que Nox avait écouté toute leur conversation dans l'ombre. Il avait senti l'arrivée de son aîné. Il la laissa à ses clients et partit vers la caserne, en quête d'une mission qui lui permettrait d'échapper à la convocation matriarcale. Il ne revint qu'à l'aube, alors qu'Aitsuki fermait l'auberge pour la journée et lui annonça d'une voix morne qu'il avait échoué. Ordre avait été donné de ne rien lui confier pouvant empêcher la tenue de cette réunion.

— J'ai rédigé des rapports toute la nuit. Le commandant de quart ne m'a pas lâché d'une semelle.

Elle compatit à son malheur et lui conta également une nuit tranquille. Hayate était reparti vers minuit, sans le vase qu'il avait tenté de récupérer, et avait promis de revenir prochainement.

— Cela ne m'étonne pas. Il doit s'occuper de ses mages-guerriers. Six cadavres à Terpas ce n'est pas rien.

La jeune femme acquiesça, le blond avait dit la même chose, pratiquement mot pour mot.

— J'ai fini, il ne me reste plus qu'à aller dormir et trouver le courage d'affronter ta grand-mère.

Elle s'endormit ce matin-là la boule au ventre. Il en fut de même lorsque Nox la tira du lit, peu avant l'heure fatidique. Elle n'avait pratiquement pas dormi.

— Déjà ?

Il confirma. Aitsuki se frotta les yeux et l'observa avec attention. Il était différent. Il portait un hakama noir, assorti d'un sabre et paraissait... propre, soigné. Elle sourit.

— C'est la première fois que je te vois porter autant d'attention à ta tenue. Elle te sied à ravir.

— Tu riras moins lorsque tu seras enfermée dans ton kimono.

Elle blêmit.

— Tu n'as pas de kimono.

Aitsuki secoua la tête. L'orphelinat n'en fournissait pas et elle avait offert ses deux yukatas avant de le quitter, à deux petites qui en appréciaient énormément les motifs floraux. L'élément le plus à propos de sa garde-robe était une tenue de deuil et jamais elle n'oserait la porter pour cette occasion.

— Que va donc pense ma matriarche ? ricana Nox. Et les autres femmes de ma famille ? La honte va s'abattre sur moi par ta faute.

Bien éveillée à présent, et paniquée, Aitsuki s'était levée et avait ouvert précipitamment la porte du petit meuble qui lui servait d'armoire. Elle fouilla et sortit tous les vêtements qu'elle possédait mais rien ne convenait. Qu'allait-elle bien pouvoir faire ? L'auberge n'hébergeait aucune femme à qui demander assistance.

— Je crois que nous n'avons plus qu'une solution... lui dit Nox.

— Trouver une très bonne excuse pour annuler ?

Il savoura l'instant, l'idée géniale qu'il venait d'avoir et l'aubaine qui s'offrait à lui.

— Nous allons devoir fouiller les cachettes de Rufus et t'y trouver un kimono ou une tenue qui conviendra.

Et pendant qu'elle chercherait ses chiffons, il aurait le loisir d'explorer les trésors qui jonchaient les sols des réserves de l'ancien mage-guerrier.

Cependant, Aistuki refusa tout net. Elle balaya l'idée d'un jet d'écharpe. Pourquoi Rufus possèderait-il des kimonos ? Elle n'écouta pas les raisons énumérées et poursuivit ses recherches. Pantalons, tuniques, robes, rien n'était convenable pour un rendez-vous officiel avec une matriarche de noble famille. Une tenue traditionnelle était nécessaire. Pendant qu'elle cherchait, elle entendait le mage-guerrier insister lourdement sur le poids des traditions et les relations instaurées entre les femmes de Théa. Un affront à sa grand-mère, très influente à Théa, ne saurait être toléré.

— Tu gères déjà un établissement louche, ta réputation au conseil ne doit pas être fameuse, je n'ose imaginer les répercussions si tu humilies ma grand-mère en la méprisant avec un pantalon troué.

Il enfonçait le clou petit à petit, et augmentait son inquiétude.

— Cela ne peut pas être si important, murmura Aitsuki, elle comprendra que je n'en possède pas. Elle saura que je n'ai pas d'ascendante pour me guider avec ces choses-là.

— L'orphelinat ne t'a appris la bienséance ?

Aitsuki soupira et, pensive, regarda l'étoffe qu'elle tenait entre ses mains. Il avait raison, elle ne pouvait insulter une matriarche avec une tenue négligée. Elle se releva.

— Très bien, prions pour que Rufus ait un kimono dans l'une des réserves. Allons chercher ensemble, mais tu m'aides et tu ne prends rien !

Il ne promit rien mais elle n'avait pas le temps d'insister. Elle s'avança vers la porte, dessina un cercle invisible avec ses doigts puis quelques symboles et posa la paume au centre avant d'ouvrir la porte. EN lieu et place du couloir s'étendait une vaste caverne baignée d'une douce lueur. Nox n'en crut pas ses yeux.

— Suis-moi, lui dit-elle en s'engouffrant de l'autre côté.

Immensité, tel était le terme. Un bric à brac d'une taille immesurable s'étalait dans une grotte tout aussi impressionnante.

— Je n'avais jamais vu celle-là, murmura Nox, les yeux perdus dans toute la zone.

— Je n'y viens pas souvent mais je pense que c'est ici que nous aurons le plus de chances de trouver quelque chose.

Quelque chose, des millions de choses, oui. Chaque recoin regorgeait de coffres, d'antiquités, de bibelots colorés, de tas d'angles, de bijoux étincelants. Il y avait à flanc de paroi un assortiment de bocaux en verres aux contenus étranges. Posés à côté, de petites statuettes brillaient faiblement. Leurs yeux, en pierres fines, semblaient suivre les deux visiteurs. Un amoncellement de rouleaux tendit les bras à Nox, le suppliant de venir les consulter mais Aitsuki l'entraîna vers une série de gros coffres en bois ouvragé.

— Je crois que c'est là.

Le plafond bleuté leur apportait suffisamment de lumière pour qu'ils puissent explorer les trésors que recelait l'endroit. Le mage-guerrier en bavait d'envie. Aitsuki extirpait mousselines, soieries et de nombreuses pièces de tissu colorées mais rien ne correspondait à ce qu'elle voulait. Enfin, sa recherche fut fructueuse, elle découvrit une boîte scellée par une petite cordelette qu'elle dénoua. A l'intérieur reposait un kimono de soie aux nuances rosées.

— Cela devrait faire l'affaire, dit-elle soulagée.

Et tandis qu'elle repliait soigneusement les autres étoffes et le remettait à leur place, Nox s'éclipsa. Elle ne le revit que plusieurs minutes plus tard un rouleau entre les mains, pièce qui disparut aussitôt entre les replis de sa tenue.

— Qu'as-tu pris ? Nox !

— Nous allons être en retard, sortons, répondit-il tranquillement.

— Nox, qu'as-tu volé ?

— J'ai emprunté un sort à Rufus. Je le rendrai.

— J'attends toujours ma carte, répliqua Aitsuki. Repose ça.

— Ca, comme tu dis, c'est un sortilège interdit par le conseil et l'alliance des ligues magiques dont Théa fait partie. Il est introuvable.

— Raison de plus pour ne pas y toucher, tu finiras au Puits avec ça.

Il ne voulut rien entendre, trop heureux de sa découverte. Ils repartirent donc avec leurs trouvailles et Aitsuki s'empressa ensuite de revêtir le magnifique vêtement. Le tissu était parfaitement taillé et retombait avec grâce le long de ses légères courbes. Habillée, elle entreprit ensuite de dresser sa chevelure blonde et fut finalement fin prête.

Un soleil radieux les baigna de ses rayons lorsqu'ils sortirent. Nox la mena dans l'un des plus anciens quartiers de la cité, tout aussi ravagé que les autres, vers la demeure de son auguste famille. Son clan était retourné dans son foyer originel, au creux de la falaise. A la différence des murs de la Chimère, la roche avait été sculptée, ciselée en des temps anciens, et ornementée. La richesse transpirait par les fenêtres aux vitraux colorés.

— Bienvenue en enfer, lui dit Nox. 


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Merci d'avoir ce chapitre ! 

Axel.

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