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3. Herbe ou herbes ?

                  

De l'air, il lui fallait à tout prix de l'air. La cagoule noire autour de sa tête l'empêchait non seulement de voir autour d'elle amis aussi de respirer. Aitsuki suffoquait et crut son heure venue. La journée avait pourtant bien débuté. La jeune femme s'était levée alors que le soleil atteignait son zénith et baignait Théa dans un océan d'or brûlant. Rien de particulier dans la Chimère, le bar avait fermé sans souci le matin même et Rufus avait achevé les dernières tâches seul. Tout était parfaitement normal lorsqu'elle était partie faire quelques courses. Et pourtant, alors qu'elle sortait d'une petite mercerie où elle avait acheté deux malheureux boutons afin de parfaire une tunique pour le moins banale, le trou noir. Une cagoule s'abattit sur elle et Aitsuki sentit deux mains l'empoigner sans ménagement. Elle voulut hurler mais son esprit ne fonctionnait plus, la dernière chose dont elle se souvint avant de perdre connaissance fut cette odeur amère imprégnée dans le tissu épais.

Le métal froid contrastait avec la chaleur de la pièce. Les membres ankylosés par l'immobilisme dû aux liens qui l'enserrait, Aitsuki tenta vainement de se calmer et d'analyser la situation. Il n'y avait pas grand-chose à comprendre à vrai dire, elle avait été kidnappée par un inconnu. Par contre les raisons qui l'avaient poussé à agir de la sorte lui étaient totalement inconnues. La jeune femme pria pour ne pas intégrer un réseau de prostitution. Cela ne collait pas vraiment avec son environnement, elle aurait dû être ligotée sur un lit, nue ou presque. Or elle était assise sur une chaise et de ce qu'elle sentait, entièrement habillée.

Une porte s'ouvrit et quelqu'un entra dans la pièce. La cagoule fut violemment enlevée et Aitsuki pour découvrir sa prison. C'était une petite pièce couleur sable sans fenêtre avec pour seuls meubles la chaise sur laquelle elle était assise, une chaise similaire et une table faite du même métal. L'adolescente vit un homme lui faire face et, à sa grande surprise, il y en avait un autre dans un recoin de la pièce. Elle n'a pas remarqué ni sentit sa présence auparavant. Aitsuki constata également avec horreur qu'elle connaissait ces hommes pour les avoir déjà vus à la Chimère.

—     Tu nous remets ? demanda l'individu patibulaire posté devant elle.

—     Vous étiez avec Nox, murmura Aitsuki.

—     Il n'a pas pu nous être très utile, nous espérons que tu seras plus coopérative.

Tout nier, elle devait tout nier en bloc pour assurer sa survie. Elle les avait entendus discuter mais ses connaissances sur le sujet s'arrêtaient là. Mais s'ils venaient à comprendre qu'elle avait eu des bribes de leur conversation elle était fichue.

—     Je ne vois pas comment je pourrais vous aider.

Une violente gifle fut sa réponse. Aitsuki tourna violemment la tête suite au choc et se mordit involontairement la lèvre. Du sang ainsi qu'un cri de douleur s'échappèrent de sa bouche alors qu'elle se mettait à pleurer à cause de la souffrance.

—     Ne te moque pas de nous, répliqua méchamment l'homme, nous connaissons la réputation de la Chimère.

—     Je ne vois pas de quoi vous parlez, répéta-t-elle, en larmes.

Une deuxième gifle suivit la première, tout aussi féroce. C'était pourtant la vérité, Aitsuki n'était dans le bar que depuis quelques semaines et malgré ses airs et ses clients louches elle ne trouvait rien à redire. C'était même un endroit accueillant, un lieu où les âmes perdues comme elle pouvaient trouver un peu de réconfort.

—     La Chimère est un haut lieu du trafic de drogue. Notre cousin a eu des ennuis avec, je veux le nom de son fournisseur.

La jeune femme, la bouche entachée par un peu de son sang le toisa du regard, fronça les sourcils et lui répéta en articulant le mieux possible qu'elle ne savait rien. Elle avait prononcé chaque mot en le regardant droit dans les yeux afin qu'il comprenne qu'elle disait la vérité. En réponse il lui détacha un bras et lui tordit violemment en arrière. Elle hurla encore et encore jusqu'à ce qu'il cesse.

—     Qui fournit les herbes arc-en-ciel ?!  Parle !

Mais Aitsuki continua d'hurler, le front posé sur la table de métal, son bras formant un angle bizarre avec le reste de son corps. Les craquements qu'elle entendait, provenant de ses os ne lui disaient rien qui vaille. Elle allait perdre son bras gauche. Quand enfin l'autre intima au premier de cesser, ce qu'il fit. Le mage-guerrier à la barbe bien fournie, vint s'asseoir sur l'autre chaise, face à elle, alors que son tortionnaire s'éloignait en pestant.

—     Ecoute gamine, on ne te veut aucun mal.

Chose étonnante Aitsuki avait un peu de mal à le croire. Elle lui rétorqua qu'ils allaient la tuer, chose qu'il réfuta tout net.

—     Le conseil nous a autorisés à t'arrêter dans le cadre de l'enquête sur un important trafic de drogue, nous avons réussi à trouver assez de preuves pour cela. Cependant, il se pencha vers elle avec un sourire, l'air paternaliste, je me doute bien que tu n'es pas une mauvaise fille. Tu n'as probablement même jamais vu d'herbes-arc-en-ciel de toute ta vie.

La jeune femme se remit à pleurer et rit en même temps, son corps se secoua au rythme de sa respiration saccadées. C'était nerveux, elle ne pouvait s'en empêcher. L'homme s'approcha en deux pas, tapa du poing sur la table, se pencha vers elle et lui hurla au visage.

—     Qu'est-ce qui te fait rire ?!

—     C'est quand même stupide comme nom, répondit Aitsuki, riant et pleurant à la fois, herbes arc-en-ciel, c'est marrant pour de la drogue...

Qui avait pu inventer un nom pareil ? L'homme repartit en hurlant de rage et le plus âgé, plus calme, reprit le relai.

—     Et encore, tu ne connais pas les autres, sourit le barbu avant de reprendre. Je vois bien que tu n'es pas impliquée, mon collègue ici présent a dépassé les bornes, je ne te demande pas de lui pardonner mais de le comprendre, notre cousin risque non seulement la prison mais aussi d'être exclu de notre clan car il a eu le malheur de toucher à cette horreur. Et comme il est incapable de donner le nom de son fournisseur il va écoper du maximum.

—     Ce n'est pas moi qui le fournit, je ne vends pas de drogue, je n'ai même jamais vu votre cousin et...

—     Je sais, je sais, la coupa-t-il en levant une main. Mais j'ai besoin que tu m'aides à sauver mon abruti de cousin, c'est un brave gars.

Aitsuki secoua la tête de droite à gauche, elle ne pouvait pas les aider même si elle le voulait. L'homme lui répondit que si, elle avait ce pouvoir.

—     Donne-nous Rufus.

Elle le regarda interloquée, il voulait qu'elle dénonce son ami ? En plus elle n'avait jamais vu Rufus vendre quoi que ce soit d'illégal, à part peut-être son cocktail du mort-vivant, atroce mélange des pires alcools de la ville. Elle refusa tout net.

—     Il te suffit de nous dire que tu l'as vu avec des herbes arc-en-ciel entre les mains. Nous nous chargerons du reste.

—     Jamais ! Rufus n'a jamais fait ça ! cria Aitsuki, c'est un homme bon et généreux !

—     Bien moins que tu ne le penses ! C'est tout sauf un gentil barman !

Il sortit un petit pot de terre cuite et en ôta le bouchon de liège devant elle avant d'en déposer le contenu sur la table. Un petit mélange de fines feuilles de toutes les couleurs fut ainsi étalé.

—     Les herbes arc-en-ciel sont un mélange de sept herbes. Combinées elles forment un puissant cocktail qui peut vite s'avérer nocif si mal dosé. Chaque herbe a sa couleur, d'où le nom de la drogue. Je vais te le demander une dernière fois, as-tu déjà vu Rufus avec ces herbes ?

Aitsuki répondit par la négative et l'autre revint vers elle, furieux.

***

Lorsqu'elle put enfin partir, il ne restait plus grand-chose d'elle. Chaque portion de son corps était couverte de bleus, voire de plaies ouvertes. C'était somme toute superficiel car rien n'était cassé et elle n'avait aucune lésion irréparable mais Aitsuki souffrait tout de même le martyr. Elle peinait à mettre un pied devant l'autre et devait être soutenue par les mages-guerriers qui la ramenaient à l'entrée principale du bâtiment. L'adolescente se laissait traîner, exténuée mais intègre. Ils n'avaient pas réussis à avoir ce qu'ils voulaient. Cela avait pour prix d'atroces souffrances mais Rufus était sauf, pour le moment. Elle remercia aussi le conseil d'avoir interdit son exécution, elle était sûre que les mages-guerriers ne l'avaient épargnée qu'à cause d'un ordre spécifique. Il restait encore des lois de protection des personnes dans cette maudite cité.

Au détour d'un couloir, le chemin du trio croisa celui de Nox qui était accompagné par un homme plus âgé mais avec qui il partageait certains traits physiques. Il s'agissait probablement d'un frère ou d'un cousin. Le mage-guerrier n'eut pas même un regard pour elle mais Aitsuki ne le quitta pas des yeux tant qu'elle put.

-          Tues-les ! hurla son esprit embrouillé par tous ces messages de douleur qui arrivaient des quatre coins de son corps.

Elle le répéta encore et encore, envahie par une fureur qu'elle n'avait jamais connue, elle avait tellement mal qu'elle n'arrivait plus à réfléchir. Nox disparut de son champ de vision et Aitsuki se retrouva rapidement dehors. Les deux mages-guerriers la lâchèrent sur le seuil de la porte et elle dut retourner à la Chimère à pied. Le trajet lui parut tellement long et éprouvant qu'elle crut ne jamais en voir le bout. Ses jambes ne la soutenaient qu'à moitié aussi elle avançait en prenant appui contre les murs.  Enfin l'entrée du bar miteux fut en vue, Aitsuki réussit à sourire et entra dans son refuge. Rufus écarquilla les yeux lorsqu'elle apparut devant lui puis il se précipita pour l'aider. Elle s'assit sur la première chaise vide qu'elle vit et gémit.

—     Par toutes les matriarches que t'est-il arrivé ?

Elle ne put répondre et éclata une nouvelle fois en sanglots, à ce rythme-là elle n'aurait bientôt plus une molécule d'eau dans le corps. Pleurer la faisait souffrir mais la soulageait également, le cauchemar était fini. Rufus partit et revint un peu plus tard avec des pansements et à boire : son horrible cocktail du mort-vivant.

—     Cela va t'aider, recette de vétéran.

—     Recette d'alcoolique oui, rétorqua la jeune.

—     Alors ? Qui t'as fait ça ?

Aitsuki lui raconta alors son kidnapping et son interrogatoire, elle n'insista pas trop sur les détails mais lui mentionna tout de même qu'elle avait souffert pour le protéger. Toutefois, Rufus ne s'intéressa qu'à un détail mineur.

—     Il a dit des herbes arc-en-ciel ou de l'herbe arc-en-ciel ?

Il se moquait d'elle, on l'avait torturée et lui chipotait à propos d'une histoire de singulier pluriel. Elle lui en fit la remarque et la réaction du vieil homme la surprit au plus haut point. Il réitéra sa question et insista sur le fait que ce détail était essentiel. Fatiguée et affaiblie, Aitsuki abandonna la discussion et monta se coucher. Elle ne redescendit que plusieurs heures après, au beau milieu de la nuit. Les bruits du bar l'avaient réveillée. Néanmoins elle prit un long moment pour elle afin de se détendre sous une bonne douche et dissimula au mieux ses cicatrices sous ses vêtements. Pour le visage elle ferait au mieux.

La nuit s'avéra aussi normale que les autres, à ceci près que Nox entra. Cela était étrange car il était venu peu de temps auparavant, le matin était encore loin et il était propre. Il portait toujours sa tenue de combat mais elle n'avait pas de traces de sang ni de boue ou bien de saleté. De plus il s'approcha directement du comptoir et attendit qu'Aitsuki se libère et s'approche de lui alors que Rufus discutait avec des clients. Elle s'avança jusqu'au mage et lui jeta un  regard de reproches, il l'avait complètement ignorée mais elle était sûre qu'il l'avait vue. Qu'il la dédaigne soit, elle n'était qu'une civile après tout, mais à cet instant elle avait prié tous les dieux pour un peu d'aide et le moindre geste de compassion eut été apprécié.

Nox tendit une main gantée de cuir vers son visage et lui tourna légèrement la tête afin de mieux observer l'hématome qui s'étendait de la base de son cou jusqu'à sa joue droite.

—     Ils ne t'ont pas ratée, constata-t-il simplement.

—     Qu'est-ce que je vous sers ?

Il lui indiqua une bouteille qu'elle s'en fut chercher puis revint avec un verre et le servit sans un regard. Elle se mordit la lèvre pour refouler toute cette colère qu'elle sentait monter contre lui et acheva de le servir. Il but la boisson d'une traite et en redemanda une autre.

—     Au fait comment vas-tu me payer ?

Aitsuki ne comprit pas la question et leva les yeux vers lui. Elle le sonda afin d'essayer d'entrevoir une réponse dans son regard sombre mais il n'y avait rien.

—     Je ne comprends pas.

—     J'ai exécuté la mission, une mission de rang S d'ailleurs, elle va te coûter une fortune, ajouta-t-il tout naturellement alors qu'en face Aitsuki était toujours perplexe.

Devant son air étonné, Nox constata avec déception qu'elle ne voyait toujours pas où il voulait en venir.

—     Tu m'as ordonné de les tuer, maintenant tu payes.

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