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19. Quête et requête

Tenir un bar revenait à vivre des centaines d'aventures sans bouger de chez soi. Les voyageurs de passage racontaient leurs exploits à qui voulaient bien les entendre et ne tarissaient pas d'anecdotes à propos de leurs dernières péripéties. Aitsuki connaissait à présent une bonne partie du monde de l'est sans jamais y avoir mis les pieds. Une révolte éclatait du côté d'Augès ? Aitsuki apprenait que le fils du chef de la police locale en avait profité pour développer un petit commerce de farine coupée. La cité de Nonnos interdisait la pêche au Squale ? Aitsuki pouvait vous lister les bateaux sous pavillon de Chora, une île voisine de celle de Nonnos, qui s'aventuraient sur les mers de leur voisin pour y faire un peu de contrebande.

Oui, tout le monde parlait au patron de La Chimère, et le patron, la patronne en l'occurrence, savait tout. Théa avait beau se situer à l'extrême ouest du monde humain dans un désert inhospitalier, toutes les informations lui parvenaient. Et si des représentants des onze royaumes de l'est faisaient le déplacement, c'était bien car Théa avait quelque chose de valeur à offrir en échange. Comme quatre autres cités, Théa était sur le front ouest, derniers bastions humains avant les royaumes chimériques. De l'autre côté c'était l'inconnu. Les légendes disaient que ces contrées lointaines regorgeaient de monts et merveilles mais trop peu en étaient revenus vivants pour le raconter.

Une partie des habitués de la Chimère s'y rendait régulièrement, mais ils n'allaient jamais bien loin. C'était dans ces zones obscures qu'était cultivée l'herbe arc-en-ciel, drogue préférée des habitants de l'est, souvent copiée, jamais égalée. Certains mages-guerriers y partaient en mission également, parfois. Les rumeurs murmuraient que certains héros de Théa y avaient vaincu des chimères et exploré les six régions connues, mais peut-être y en avait-il plus. Les quelques cartes de ces contrées étaient très recherchées, très précieuses, et très incomplètes.

— J'ai besoin d'une carte.

La nuit commençait à laisser place au jour, les clients s'étaient avérés nombreux et bruyants, Aitsuki n'avait qu'une envie : fermer le bar et aller se coucher.

— J'ai besoin d'une carte, répéta l'homme.

— Et moi j'ai besoin d'un massage, rétorqua la jeune femme fatiguée. C'est une auberge, on ne vend pas de carte.

L'homme mal rasé baragouina quelques mots doux, maugréant qu'il voulait parler à Rufus. Aitsuki soupira puis concentra son attention sur lui. Il paraissait aussi fatigué qu'elle, et beaucoup plus sale.

— D'où venez-vous ? lui demanda-t-elle.

— De bien trop loin, répondit-il, d'Augès.

Il était difficile de faire plus éloigné, Augès était la ville la plus à l'est du monde. La presqu'île avoisinait des glaciers qui s'écrasaient sur ses côtes dans un fracas que l'on disait assourdissant. Tout cela était bien différent des sables de Théa.

Aitsuki soupira, l'homme lui faisait pitié, elle voulut le questionner un peu plus mais il se braqua et redemanda à parler à Rufus.

— Je ne fais confiance qu'à Rufus, allez me le chercher.

— ll est absent, déclara Aitsuki après une longue inspiration, j'étais son assistante et j'ai repris les rênes de La Chimère en attendant son retour.

— Quand reviendra-t-il ?

— Le conseil de Théa l'a déclaré mort, déclara Aitsuki d'une voix que la répétition de l'information aux clients de passage avait rendue moins émotive.

L'homme haussa les épaules, aucune once de peine ne vint troubler son expression faciale. Il paraissait plus ennuyé qu'autre chose. Il dévisagea la jeune femme et fit une remarque en lien avec son âge. Que savait-elle de la vie et du monde, elle qui n'avait probablement jamais quitté ces murs.

Aitsuki ne s'en formalisa pas et, toujours pressée d'aller dormir, demanda à l'homme sa destination.

— C'est dans les terres chimériques, il me faut une carte.

— C'est toujours sur les terres chimériques, sinon tu achèterais une carte dans n'importe quel magasin de la cité.

— Je peux avoir ma carte maintenant ?

— Nous n'avons que trois cartes ici : la carte des boissons, la carte des plats et la carte des prestations hôtelières. Laquelle voulez-vous ?

Visiblement le client ne s'était attendu à cette réponse. Le rouge lui monta aux joues et, l'alcool ingurgité durant la soirée aidant, il s'énerva. Il vociféra qu'il avait besoin de cette carte et se mit à clamer à tous qu'il paierait une somme importante à qui lui fournirait une carte fiable de la région.

— Vous ne devriez pas crier monsieur, lui murmura Aitsuki, on pourrait vous entendre.

— Vous ne comprenez pas ! hurla l'homme j'ai besoin d'y aller, j'ai besoin de récupérer cette plante ! Mon fils va mourir !

La panique s'était emparée de lui aussi soudainement qu'un orage dans le désert. La plupart des clients avait levé la tête et observait la scène avec attention. Aitsuki essayait tant bien que mal de le faire baisser d'un ton, autant pour elle que pour sa sécurité à lui.

— Monsieur s'il vous plaît calmez-vous, sinon vous ne pourrez jamais revoir votre fils.

— Il me faut cette plante ! Personne ne veut m'en vendre mais je sais où elle pousse, donnez-moi juste une carte de la région. J'ai payé cher pour connaître l'emplacement de la plantation, il me manque juste la carte pour rejoindre le point de départ !

Le désespoir n'était jamais un bon allié, l'alcool non plus. L'homme donnait toutes ses informations à haute voix et criait à qui le voulait qu'il avait de l'argent.

— Grenouille ! hurla quelqu'un prêt de la porte.

Aussitôt tout le monde se tut. Aitsuki supplia l'homme de se taire, posa un verre qu'elle emplit rapidement d'oublietout et lui somma de l'avaler d'une traite. Comme espéré il ne connaissait pas cette boisson peu répandue et vida le gobelet de terre cuite d'un trait. Cela l'assomma à moitié et il s'affaissa sur l'un des sièges de bar alors que deux mages-guerriers en armure entrait dans l'établissement.

— Bonjour messieurs, fin de patrouille ? demanda joyeusement Aitsuki, à la fois inquiète et soulagée de les voir.

L'homme à présent inoffensif ressemblait quelques instants auparavant à une forte menace pour elle mais aussi pour lui. La moitié des clients du bar pourrait lui trancher la gorge à la minute où il mettrait un pied dehors.

— Simple contrôle de routine, déclara l'un des mages, rien à signaler ?

Les contrôles de routine étaient de plus en plus fréquents depuis l'attaque de la chimère. Aitsuki s'en passerait bien, c'était mauvais pour le commerce, surtout le sien.

— Justement vous tombez bien, je crois que ce monsieur n'a pas l'habitude de l'alcool. Auriez-vous l'obligeance de le raccompagner ? Je crois qu'il réside dans une auberge de la ville.

Elle se permit de fouiller les poches de son client et y trouva une clef ornée du symbole de l'un des établissements bon marché de Théa. Les soldats étaient réticents à accepter sa demande mais Aitsuki usa de son charme.

— C'est cela ou je serais obligée de le laisser dehors, à la merci des brigands, vous savez à quel point ce quartier est peu sûr, surtout pour un pauvre voyageur de passage, étranger à notre ville, pensez à notre réputation et...

— C'est bon on l'emmène, la coupa l'un des deux hommes. Le soleil va bientôt se lever, ajouta-t-il.

« Enfin », songea la jeune femme alors qu'ils emmenaient l'homme.

— A la caisse tout le monde ! On ferme ! s'écria Aitsuki.

Les clients se levèrent et vinrent chacun s'acquitter de leur dette ou seulement promettre qu'ils pairaient la prochaine fois, sous l'œil incendiaire d'une patronne qui leur promit de les empoisonner s'ils ne payaient pas la fois suivante. Patronne qui soupira de plus belle en voyant son dernier client s'approcher d'elle. Pourquoi ? Pourquoi ?

— Je ne t'ai même pas vu arriver, qu'est-ce que tu veux Nox ?

— Tu étais trop occupée avec le gars qui voulait une carte de Calliope.

— Comment sais-tu qu'il voulait aller dans cette région ?

— Il s'est répandu une maladie du côté d'Augès...

— Une sorte de peste je sais.

— Il paraît qu'une infusion d'herbe de Choramis soigne cette maladie, mais la zone est très accidentée et soumise aux éléments, l'herbe ne pousse que dans certains recoins abrités des vents. C'est faux d'ailleurs, un abruti a lancé cette rumeur pour se faire un peu d'argent et depuis c'est la débandade. On a démantelé plusieurs trafics de fausses herbes vendues une fortune aux familles des malades.

— Les hommes trouvent toujours un moyen de s'enrichir dans le malheur. Mais malheureusement, ou heureusement pour ce pauvre homme, je n'ai pas de cartes.

Nox la regarda et sourit.

— Quoi ? demanda-t-elle, grognon. Non... Ne me dis pas que tu veux une carte toi aussi.

— Je veux juste emprunter l'une de celles de Rufus. Je sais qu'il a parcouru les terres chimériques, et j'ai déjà vu ses cartes, prête-les moi.

— Demande au conseil de Théa de te fournir les siennes Nox.

— J'ai besoin d'aller dans certaines zones...

La jeune femme rit, Nox s'apprêtait-il à se rendre en terre interdite ?

— Ce n'est pas très légal tu sais ? Je ne vais tout de même pas te prêter des cartographies de lieux interdits, cela voudrait dire que quelqu'un s'y est rendu... Le prix à payer serait très élevé.

Nox s'y était attendu, ce maudit Rufus l'avait un peu trop bien formée à ses combines.

— Je te la rends, complétée.

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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Axel.  

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