Le Choc des Dimensions (4)
Ingo éclata de rire, se tenant le ventre à deux mains comme s'il ne pouvait plus s'arrêter.
Il était faux, nota Zelda ; aussi faux que ses prétendants.
« Décidément, tu n'arrêtes pas de me surprendre, nabot. D'abord, tu trouves le moyen de botter les fesses de mon patron, ensuite tu me demandes une monture avec des poches vides, et maintenant, tu me ramènes ta charmante petite princesse pour le cheval le plus froussard du ranch ! »
La « charmante petite princesse » n'eut pas du tout l'air d'apprécier l'appellation, car elle le foudroya littéralement du regard. Ingo se rembrunit aussitôt.
« Je ne veux pas d'embrouilles avec la famille royale, cela dit, et je te le cède sans problème. D'ailleurs, ça nous fera des vacances, j'en pouvais plus de ses hennissements à longueur de journée. J'en demande cent cinquante rubis. »
Zelda plissa les paupières. A voir sa réaction, Link pensa que le prix était beaucoup trop élevé, mais il n'avait aucune idée de la valeur d'un cheval ordinaire.
« Ce cheval est à peine adulte. Il en vaut cinquante, riposta-t-elle d'un ton glacial.
– A prendre ou à laisser. Cent cinquante rubis. C'est une reproductrice, que voulez-vous. »
L'argument était clairement minable. Même Malon secoua la tête, écœurée par l'attitude de son supérieur. La princesse n'eut d'autre choix que de céder, mais exigea, pour ce prix, qu'Epona soit apprêtée pour les grands voyages. Link put fourrer dans ses sacs de selle ce qu'il gardait sur lui, et se débarrasser du poids de ses armes – l'épée avait toutefois son fourreau à portée de sa main. Il enfourcha la jument, attendit que Zelda fût prête, et ils partirent en direction du lac Hylia.
A la mi-journée, ils firent halte près d'un des rares bosquets, mais ne mangèrent pas beaucoup. Pour Link, la présence de cette femme à ses côtés était humiliant et gênant à la fois. En ce qui concernait Zelda, elle ne savait simplement pas comment engager une conversation, de peur de paraître trop naïve ou peu digne d'intérêt. Puis le chevalier se décida à briser la glace.
« Comment est-ce ? l'interrogea-t-il.
– Quoi donc ?
– La vie au château. »
La jeune femme rentra ses doigts dans sa paume, manquant d'enfoncer ses ongles dans sa chair. Elle était sur le point de lancer une réponse cinglante, lorsqu'il ajouta :
« J'imagine bien que ce doit être lassant. Vous êtes seule face aux choix de votre père. »
Elle écarquilla les yeux, fascinée par cette déclaration. Ainsi, il comprenait, mais par quel miracle ? Peut-être était-il bien l'homme qu'elle cherchait après tout.
« Je t'ai dit d'éviter de me vouvoyer... marmonna-t-elle, mal à l'aise. Oui, la vie au château est morne, et je ne suis entourée que d'hypocrites, jusqu'à en devenir moi-même fausse.
– Vous ne l'êtes absolument pas. »
Il la fixait droit dans les yeux. Elle se sentit troublée par la spontanéité et la sincérité du chevalier, qui ne se démonta pas, interprétant mal sa réaction :
« Il va falloir que je m'habitue, désolé. Tutoyer une princesse, c'est indigne de mon rang.
– Oh, je t'en prie ! Nous avons le même âge. Nous aurions pu être de la même famille. Toutes ces manières m'épuisent, et crois-moi, tu ne me manqueras pas de respect. Nous avons la même quête maintenant, alors autant sympathiser, non ? »
Link inclina la tête, mais ne semblait pas convaincu.
« Je m'y habituerai », promit-il.
Zelda rit pour la première fois depuis longtemps, ce qui surprit autant son congénère qu'elle-même. Un rire doux, agréable, léger. La maladresse du chevalier l'attendrissait.
« J'ai dit quelque chose de drôle ? demanda-t-il.
– La manière dont tu l'as dit, expliqua-t-elle laconiquement. C'est la première fois que je trouve un homme qui ne se cache pas.
– Oh. »
Il ne savait pas trop comment le prendre ; se moquait-elle de lui ou bien lui faisait-il bonne impression ? Il n'aurait su déterminer exactement. Mais il préférait avoir sa présence à ses côtés plutôt que de subir les reproches sur son incompétence de Navi, quoi qu'elle fût d'une aide précieuse, à vrai dire. Il se leva soudainement et fit quelques pas en avant, ressentant le besoin de réfléchir seul face à lui-même et avec aussi, de préférence, la fée, qui était toujours de bon conseil après tout.
« Quelque chose ne va pas ? s'enquit Zelda.
– Je vais marcher un peu, si cela ne vous dérange pas. C'est l'affaire de quelques minutes ; ensuite nous pourrons repartir. »
La princesse ne trouva rien à répliquer. Link s'assit au sommet d'une bute, représentant un point vert à ses yeux. Elle le vit contempler le ciel couvert, rayé par le soleil qui tentait de percer la croûte gris ardoise.
Il ramena ses genoux contre son torse en les entourant de ses bras, dans une position de méditation. Navi se matérialisa bien vite à ses côtés, manquant de l'aveugler en passant devant sa ligne de vision.
« Toi, petit kokiri, tu as un problème.
– Oui. Non. Je ne sais pas. J'étais censé mener cette quête seul, et c'est suffisamment difficile comme ça. Et maintenant, je dois veiller sur quelqu'un. »
Les ailes du petit être vibrèrent, projetant des poussières lumineuses sur l'herbe rase.
« Mais qui te dit que c'est toi qui dois veiller sur elle uniquement ?
– Hm ?
– Ne te restitue pas toute la responsabilité. Elle t'a rejoint, et ne changera pas d'avis. Maintenant, vous devez veiller l'un sur l'autre et vous faire confiance. Si elle est là, ce n'est pas pour rien.
– Tu crois que c'est un signe ?
– Plutôt un heureux hasard. »
Link réfléchit gravement à la question. Il avait pris le problème à l'envers, et encore très égoïstement. Si Zelda avait fait ce choix, c'est parce qu'elle avait une force d'âme, une volonté propre, personne ne l'y avait forcée. Au contraire, tous les éléments la retenaient, la protégeaient. Et pourtant... elle s'était risquée à mourir avec lui. Elle n'avait pas tout abandonné par gaieté de cœur.
Entre-temps, les nuages s'étaient légèrement dispersés, et il remarqua que l'astre était descendu d'un cran. Zelda n'avait pas protesté, ne l'avait pas secoué. Elle avait attendu qu'il aille au bout de sa réflexion.
Le kokiri se releva, étirant ses jambes où s'agitaient quelques fourmis à force de rester dans la même position, puis rejoignit la princesse, qui ne broncha pas du temps précieux qu'il leur avait substitué.
« Merci », lui dit-il seulement.
Son interlocutrice sursauta, interloquée.
« Merci... ? répéta-t-elle.
– D'avoir fait tout ça. Je ne suis pas sûr de l'avoir mérité. En revanche, ce dont je suis certain, c'est que vous êtes sacrément courageuse. »
Il lui sourit, sourire à lequel elle répondit par une expression de profonde perplexité. Elle ne devait pas être habituée à ce qu'on lui parle de cette manière. Avait-il commis une imprudence ?
« Si je me suis mal exprimé... commença-t-il, inquiet à cette idée.
– Non, non. »
Ce fut tout.
Ils reprirent la chevauchée, attentifs à leur environnement. Zelda craignait le retour de Ganondorf, Link la venue de monstres à mesure que le crépuscule s'étendait, préparant le ciel à la venue des étoiles. Sa main droite restait prête à dégainer son épée. Il s'étonnait de constater à quel point le triomphe de sa première épreuve l'avait définitivement changé. Il se sentait plus alerte, et plus responsable.
Le paysage semblait se dérouler à l'infini. Link avait l'impression que, plus ils avançaient, plus la montagne reculait. Les arbres étaient clairsemés, à présent, jouxtant le territoire des Kokiri auquel il jeta un regard de biais nostalgique. Il songea à Saria, qui l'avait toujours soutenu jusqu'à présent et qu'il n'avait jamais su remercier comme elle l'aurait mérité.
Il se rendit alors compte que sa monture commençait à avoir la bave aux lèvres, et héla Zelda, qui s'arrêta.
« Epona est fatiguée. Je crois qu'on devrait s'arrêter là pour aujourd'hui. »
Son absence de protestation décontenançait Link, qui s'était habitué aux reproches et aux sermons. Même Navi ne riposta rien. Qu'est-ce qu'ils avaient tous, bon sang ?
Il remarqua alors une lueur triste dans le regard de la princesse, qui s'imprimait dans ses prunelles glacées. Regrettait-elle son choix ? Après avoir abreuvé Epona à un petit lac, il s'avança vers sa partenaire. Des pensées de toutes sortes se bousculaient dans sa tête. Et s'il ne parvenait pas à trouver les mots justes ? Le giflerait-elle ?
« Ce n'était pas un choix évident. »
Les sonorités graves de sa voix s'élevèrent vers les arbres silencieux. Zelda releva la tête, les mains jointes au niveau de la taille. Ses cheveux formaient une auréole dorée autour de son visage attentif.
« Je ne suis pas très doué pour ça, la prévint-il, se sentant tout à coup maladroit. J'ai aussi évolué dans un cadre complètement opposé au ti... au vôtre – désolé, pour l'instant ce n'est pas encore ça. J'ai toujours essuyé des moqueries, parfois je me suis battu, j'ai saigné, et maintenant je dois accomplir une quête complètement insensée avec une princesse. Je ne sais pas quel genre de chance me guide, mais honnêtement, elle m'effraie, j'attends le revers avec une certaine forme... d'appréhension. Je n'ai pas eu le choix, mais vous, vous l'avez encore, alors servez-vous-en. Si vous regrettez de m'avoir rejoint, rien ne vous retient plus longtemps, pas même moi. »
La jeune femme le considéra longuement, le sondant d'un air détaché et concerné. Ses lèvres remuèrent, puis elle riva les yeux au sol, et s'approcha de lui. Il constata alors à quel point sa beauté était lumineuse, même dans la tristesse, à quel point elle était expressive et ouverte. Une perle enfermée dans sa coquille, qui s'était enfuie et errait dans un océan dont elle ne saisissait pas les codes. Elle s'arrêta à quelques pas de lui, releva la tête. Link sentit son rythme cardiaque en prendre un coup. Il ne la connaissait pas, ses réactions étaient donc imprévisibles.
Contre toute attente, elle sourit. Un sourire certes dénué de joie, mais magnifique, rayonnant. Link s'en trouva ému jusqu'au tréfonds de son âme face à cette manifestation subite et exceptionnelle. Il n'en avait pas vu beaucoup des sourires comme ça.
« Non, je ne peux plus reculer. Mais, en un sens, cela me force à persévérer. Si j'abandonne sans même avoir couru le risque, à quoi se résumera ma vie ? Je serai enfermée plus encore dans mes appartements, peut-être ne reverrais-je jamais la lumière du soleil. »
Elle planta ses yeux dans les siens avec une expression résolue, qui se transmit aussi facilement qu'un courant magique.
« Je ne partirai pas. En aucun cas. Et si l'envie m'en prend, gifle-moi, d'accord ? »
La requête était déroutante, surtout dans ce contexte. Lui, oser lever la main sur une princesse ?
« Je ne peux pas...
– A partir de maintenant, nous menons cette aventure ensemble. Cela n'est pas discutable. Et je prends le premier tour de garde cette nuit.
– Mais...
– Non. Tu as eu ton lot d'émotions pour aujourd'hui. Moi, je n'ai jamais rien fichu de ma vie. »
Un peu comme moi, voulut-il rétorquer ; il n'en eut pas le courage. Elle l'en avait définitivement dissuadé.
« D'accord », concéda-t-il en soupirant de résignation.
Zelda avança une main aux traits presque parfaits, bras tendu.
« Alors, marché conclu. »
Amusé, Link la serra, solennel. Trop, d'ailleurs, car son interlocutrice eut un rire nerveux qui le contamina bientôt, et les arbres endormis eux-mêmes entendirent les échos d'une relation sincère qui se nouait.
Tard dans la nuit, un cri tira Link de son sommeil. Il crut d'abord que son esprit lui jouait un tour, mais le son effroyable de griffes qui raclaient la terre acheva de le réveiller. Tous ses sens en alerte, il saisit son épée et son bouclier, cherchant Zelda des yeux.
Elle n'était pas là.
Son baromètre de panique atteignit sa première aiguille, ce qui le paralysa momentanément. Il ne voyait absolument rien, rien d'autre que ne pouvait lui offrir l'éclat pâle et fantomatique de la lune complice. Sa vision s'étendait à quelques mètres devant lui, guère plus, et les étoiles étaient absentes. Il se força à reprendre sa respiration, lentement, puis un deuxième cri déchira les ténèbres.
« LINK ! »
La deuxième aiguille de panique sonna de furieux coups aux tympans du chevalier. Son sang ne fit qu'un tour et il s'élança vers la source du bruit, fendant les fourrés qui entravaient son avancée d'habiles coups d'épée, guidé par la lueur qui émanait de Navi. Il émergea alors dans une clairière baignée par les rayons lunaires, et aperçut distinctement, en face de lui, une forme sombre enserrer Zelda contre elle, comme un démon emprisonnerait un ange. La créature ne ressemblait à rien de commun. Ses deux bras tentaculaires et griffus n'offraient aucune porte de sortie ; tout son corps était noir, confondu dans les ombres de la nuit. Cette bête ne semblait même pas avoir de visage. La terreur glaça le sang du kokiri.
Il se remémora le don précieux de la grande fée au Mont, et de celle qu'il avait trouvée près du château d'Hyrule. Elle lui avait bien dit que, s'il était incapable d'user de la magie, il ne pourrait pas se servir du Feu de Din qu'il avait reçu. Maintenant... il le pouvait.
Mais comment ? Et qui pouvait lui assurer que cette magie serait efficace sur de telles créatures ? Son ennemi restait immobile comme pour le défier. S'il faisait du mal à Zelda ?
Soudain, l'immonde humanoïde relâcha sa proie et fondit sur Link, qui eut à peine le temps, dans un réflexe, d'esquiver par un saut périlleux arrière. Il verrouilla visuellement son ennemi et trancha dans la chair gluante une longue estafilade transversale, du haut du corps jusqu'à ce qui pouvait être la hanche gauche. La bête laissa s'échapper de ses crocs d'obsidienne un long râle de douleur, et se redressa de toute sa hauteur, atteignant l'épaule du chevalier. Il essuya plusieurs revers de son bouclier, mais n'échappa pas aux griffes terribles de la créature et fut propulsé contre le sol.
Il se releva, ignorant sa côte qui le lançait, et invoqua la magie dans son épée ; elle s'abattit avec un bruit tonitruant sur l'ennemi, déchiré par une lumière aveuglante. Il n'était pas sûr d'avoir saisi ce qu'il s'était passé, ni comment il avait pu invoquer de la... magie, mais plus rien n'avait de sens. Puis tout redevint noir et la créature disparut dans des gerbes poisseuses de liquide sombre. Plus loin, Zelda avait bandé son arc, prête à l'aider, mais en réalisant le fatal revers de son congénère, elle écarquilla les yeux. En quelques sauts gracieux, elle se matérialisait près de lui.
« Rien de cassé ? s'inquiéta-t-elle. Désolée, c'est de ma faute... je n'ai pas été assez attentive.
– Ça guérira. Plus de peur que de mal. »
Ce n'est qu'à ce moment précis où il nota ses tremblements. Affronter une créature de cette ampleur pour la première fois avait dû être une épreuve terrible pour elle. Il voulut l'enlacer pour la rassurer, mais craignit que le geste fût trop ambigu, et se contenta de poser une main réconfortante sur son épaule.
« Dors le reste de la nuit, lui conseilla-t-il alors qu'ils revenaient vers les chevaux. Je suis bien réveillé maintenant. »
Elle acquiesça en bâillant. Link se jucha en haut d'une branche d'arbre avec l'arc de Zelda. Quelques fois, de petites créatures noires émergeaient des fourrés en se balançant à la manière de singes miniatures. Le reste de sa veillée se déroula sans encombre.
Il réveilla la princesse aux premières lueurs de l'aube. Elle frotta ses yeux fatigués, se mit vite sur pieds cependant et ouvrit le chemin avec Majora.
Ils atteignirent la rivière Zora à midi. C'était le chemin le plus court et le plus sûr afin de pénétrer dans leur domaine. Et puis, cela évitait des heures de nage inutiles.
Soudain, un flash prit Link à la gorge, comme une main géante qui l'étranglait. Il se vit aux côtés de Zelda sur une île au-dessus de la terre, confondue dans les nuages, volant sur un oiseau disproportionné. Il entendit le rire éclatant de la princesse, il sentit une ivresse qu'il n'avait jamais connue, coincé entre deux portes temporelles, comme pris dans un étau dont il percevait à peine les contours. La faible réalité lui apprit qu'il tombait d'Epona. Puis la vision prit plus d'ampleur ; le soleil le frappait à la peau, le vent mugissait autour de lui, ébouriffant ses cheveux, se prenant dans ses vêtements.
Il tenta de rouler sur le côté, perdu entre deux réalités, et laissa son corps chuter dans le vide.
Il entendit le cri glaçant de Zelda, qui piqua avec son célestrier – d'où connaissait-il ce mot ? – vers lui, le rattrapant au vol. Il feignit l'évanouissement pour remettre de l'ordre dans ses idées. Il entendait la voix alarmée de sa partenaire, qui mettait une main sur son front et la retirait aussitôt. Link sentait son corps gagné par une fièvre d'une origine inconnue, mais son esprit demeurait curieusement clair. Il perçut le son diffus de sa voix :
« Je t'en prie, tiens bon, je te ramène à Célesbourg ! »
Ce que l'Arbre Mojo lui avait prédit lui revint curieusement en mémoire.
« Le Mal approchant
Excalibur répandant sa lumière
Attend du Héros que, lui aussi
Répande la sienne.
A la passion le Héros s'ouvrira
Quand sa quête spirituelle débutera.
Ô jeune homme plein de prouesses,
Retiens les enseignements
De la Déesse Hylia ! »
Qu'est-ce qui m'arrive ? se demanda-t-il. Il sentait son corps contre le plumage de l'oiseau ; puis Zelda lui saisit la main et la pressa, mêlant ses doigts aux siens.
Il venait de traverser les dimensions ...
Pourquoi ?
Qu'est-ce qui l'attendait, dans cette nouvelle réalité ?
Tout était à découvrir...
***
La situation ressemblait en tous points à une mauvaise blague. Après avoir chuté de son célestrier, il s'était tout bonnement retrouvé... par terre, au milieu d'une forêt sombre et hostile, aux côtés d'une femme qui ressemblait à Zelda.
Celle-ci était descendu de son cheval et s'était accroupie près de lui en le secouant, tandis qu'il émergeait des vapes troubles.
« Qui êtes-vous ? » lui avait-il jeté, complètement perdu, tandis qu'il se relevait en refusant son aide.
Elle l'avait dévisagé, croyant sans doute qu'il se moquait d'elle.
« Tu as perdu la mémoire juste en tombant par terre ?
– Non ! Je ne comprends pas : j'étais sur mon célestrier en train de...
– Sur ton quoi ? »
Il avait renoncé à lui expliquer.
« Ce n'est pas chez moi ici.
– Exact, avait-elle confirmé. Tu es un kokiri. Et tu dois sauver le monde, si tu t'en souviens toujours... avec moi.
– N'importe quoi ! »
Link avait senti une douleur désagréable lui vriller le crâne. Pourquoi avait-il eu l'impression d'être plus jeune ? Et pourquoi diable ces souvenirs étranges greffés dans sa mémoire ? Il ne les avait jamais vécus, et pourtant...
« Nous sommes... dans la plaine d'Hyrule, en avait-il déduit.
– C'est bien.
– Et vous êtes... la princesse Zelda.
– Eh bien voilà. On peut y retourner ? »
Embarrassé, il l'avait considérée quelques instants. Oui, elle lui ressemble, mais ce n'est pas la Zelda que je connais.
« Je crois que j'ai changé de dimension. »
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro