Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Le deuil d'Alden

Voilà une nouvelle que j'ai écrite pour le concours de Charis_Me. Elle a écrit une incroyable fanfiction Gardiens des Cités Perdues que je vous conseille vivement d'aller voir, et qui est vraiment géniale ! Attention, risque de spoil de sa fanfiction dans la suite du texte !

Ce texte, du point de vue d'Alden, raconte son deuil suite à la mort de Fitz. J'espère qu'il vous plaira !


Il m'a fallu du temps, beaucoup de temps, pour accepter sa mort. J'avais tant perdu, alors le décès de mon fils m'a achevé. Je me suis muré dans ma tristesse, j'ai ignoré la douleur de Della, la peine de Biana, pour ne penser qu'à moi. J'avais mal, tellement mal ! C'était comme vivre avec une pierre sur le coeur, en permanence. Lorsque j'étais heureux, même un fragment de seconde, ce rocher était là pour me rappeler ce que j'avais vu.

Les jours sont passés, se ressemblant, et je pleurais tout le temps. Il me semblait avoir en moi une quantité infinie de larmes, et je désespérais de retrouver un jour le goût de la vie.

Une nuit, je me réveillai en sursaut, après avoir fait, une fois de plus, un cauchemar. Le front en sueur, je sortis du lit que je partageais avec ma femme, pour aller m'asperger le visage d'eau froide. Dans le miroir de notre salle de bain de cristal, je ne vis pas Alden Vacker, mais un homme aux rides causées par la fatigue et le chagrin, aux yeux remplis d'une tristesse folle et au regard éteint. Ma dignité causée par mon rang, je l'avais perdue, et cela me fit comme un coup de poignard quand je m'en rendis compte.

Je ne réfléchis pas, et j'attrapais une sacoche de cuir, je fourrai dedans des vêtements pour une dizaine de jours, et tout ce qui me passa sous la main. Je pris une feuille dans mon bureau, ainsi qu'un stylo, et je griffonnai en hâte ces mots:

Chère Della,

Ma tendre épouse, n'aie crainte, je vais bien. Mais je dois partir, pour une durée indéfinie. J'en ai besoin, pour accepter la mort de notre fils adoré.

Bien à toi,

Alden, ton mari bien-aimé.

Pris d'une impulsion soudaine, je rajoutai une phrase, ne sachant pas trop ce qu'elle valait.

Tu n'as aucune raison de t'inquiéter.

Je jetai le morceau de papier sur ma table de nuit, et sortis de notre chambre, jetant un dernier regard au visage endormi de ma femme. Je m'en voulais de l'abandonner dans un moment si dur pour elle, mais c'était plus fort que moi, je devais partir.

Je quittai notre beau manoir en fermant doucement la porte derrière moi, avant de sortir mon éclaireur. Ne sachant pas trop quoi faire, je fermai les yeux et le tournai au hasard, laissant le destin faire. Quand je les rouvris, j'étais face à la mer.

Je me retrouvai sur une falaise battue par les vents, à plusieurs centaines de mètres au-dessus des flots déchaînés. Je frissonnai dans mon pyjama léger, mais ne voulant pas me changer maintenant, je me rapprochai du bord, et remarquai un sentier, quelques centaines de mètres plus bas. Aussitôt, un souvenir me revint, et me transporta quelques années en arrière, sur ce même à-pic. 

"-Papa, Maman, regardez la mer ! pépia une voix enfantine.

-Pousse-toi, Biana, tu m'empêches de voir, piailla une autre.

-Fitz, monte sur mes épaules, intervint un timbre plus adulte, d'un ton amusé.

Face à l'océan se trouvait deux enfants, et leurs parents debout à côté.

-Je regrette qu'Alvar ne soit pas là, soupira une très belle femme en rajustant son chapeau. C'est tellement beau...

-Moi, quand je serais grand, j'habiterais à côté de la mer ! lança le jeune garçon. Tu m'aideras à construire ma maison, dis Papa ? 

-Bien sûr, mon chéri, répondit l'homme. 

-Et si je tombe ? C'est très haut !

-Dans ce cas, je viendrais te chercher. Je serais toujours là pour toi, Fitz.

Toujours."

Le coeur brisé par ce que je venais de voir, je tombai à genoux face à l'océan et commençai à pleurer, mes sanglots venant seuls rompre le silence nocturne.

Je restai ainsi plusieurs heures, et mes larmes continuèrent à couler, inlassablement, sans que jamais elles ne tarissent. Lorsque le soleil pointa à l'horizon, dans ce paysage tragiquement beau, je me relevai péniblement, et, la culpabilité me dévorant les entrailles, je sautai, laissant une fois de plus le hasard choisir ma destination. 

J'atterris cette fois dans un paysage que je ne connaissais que trop bien, pour m'y être rendu de nombreuses fois et y avoir combattu les Invisibles: le Sanctuaire. Le magnifique ciel aux couleurs plus incroyables les unes que les autres dominait d'immenses plaines sans fin, mais je savais que ce n'était qu'une illusion. En voyant ce spectacle trop beau pour être vrai, je me souvins de la fois où j'avais emmené mon fils ici pour la première fois, et que je lui avais expliqué que le ciel était faux. Il était si déçu, et avait pleuré longtemps... Malgré-moi, le souvenir intense de cette journée revint occuper mon esprit:

"-Oh, regarde, il a avalé la grésilisse ! cria une voix heureuse.

-C'est normal, il adore ça, répondit un timbre plus grave, amusé. C'est comme si on te proposais des boumobeurres, tu ne refuserais pas, n'est-ce pas ?

-Mais comment de l'herbe peut avoir bon goût ?

-Je ne sais pas. Parfois, il est dur de comprendre les opinions des autres, mon grand, tu sais. Ils font des choses qu'on trouve insensées, alors qu'eux pensent la même chose de nous.

-Pourquoi tu en parles si sérieusement, Papa ? C'est juste de la nourriture !

-C'est pareil dans la vie, Fitz. Les choix que les autres font sont parfois incompréhensibles à nos yeux."

Comment pouvait-on, en pleine conscience de ses actes, déclencher une guerre ? Faire s'abattre une épidémie meurtrière sur le monde ? Détruire une ville et mettre en péril la vie de milliers de gens innocents ? 

Et surtout, comment pouvait-on tuer de sang-froid un adolescent ?


Des jours durant, j'ai erré ainsi, là où me portait mon éclaireur. Partout où j'allais, je revoyais Fitz, bébé, enfant, ou même adolescent. Je retrouvai son innocence dans les pétales d'une fleur, sa sagesse dans les milliers d'étoiles, son courage dans l'ombre d'un tigre, sa volonté dans le vent tumultueux, sa gentillesse dans la douceur de l'herbe... 

On m'avait dit un jour qu'on ne mesurait pleinement l'importance des choses que lorsqu'elles nous étaient enlevées

Je mesurais enfin à quel point c'était vrai.


Après une semaine à voyager aux quatre coins du monde, ma tristesse avait atteint son apogée. J'étais comme un zombie, je ne m'étais pas lavé depuis mon départ, ni changé, et je grignotais ce qui me passait sous la main. Le septième jour, je me réveillai aux aurores et, le dos courbaturé par ma nuit passé dans l'herbe, je me levais et, presque machinalement, sortis mon éclaireur. Je le tournai plusieurs fois et laissai la lumière m'emporter.

Je me trouvai transporté dans une rue sombre à la puanteur affreuse. Pris d'une quinte de toux, il me fallut un peu de temps pour reconnaître là où je me trouvai. Mais, lorsque je regardai autour de moi, je remarquai immédiatement la plaque ornée d'inscriptions, collée sur le portail d'une maison. 

William David Foster

Emma Iris Foster

Amy Rose Foster

Sophie Elizabeth Foster

La maison de Sophie.

Titubant, je m'approchai, et effleurai la plaque avec une main tremblante. C'était ici que tout avait commencé, quelques années auparavant. Je ne le savais pas encore, mais ce jour-là, lorsque Fitz avait rencontré la jeune blonde, cela avait signé son arrêt de mort.

Incapable de faire autrement, je m'assis sur un nain tombé au sol dans le jardin des voisins, et commençai à parler, pour me libérer de cette tristesse étouffante:

-Si seulement tu étais encore là, Fitz. Tu me manques à chaque instant, et pas une minute ne passe sans que je ne repenses à ta mort, et que les larmes ne se mettent à couler. J'ai l'impression de ne vivre qu'à moitié, et que plus jamais je ne pourrais être pleinement heureux en te sachant décédé. Je regrette tellement... J'aurais dû être là, j'aurais dû te protéger, me prendre la lame à ta place. J'aurais dû empêcher ça d'arriver. Tout est ma faute...

Soudain, quelque chose changea dans l'air. Quelque chose d'imperceptible, d'indescriptible, mais qui sembla changer le monde entier. 

Et, subitement, je compris qu'il était là. A côté de moi. Je me tournai pour le voir, mais il n'y avait rien face à moi. Du moins, je ne voyais rien. Mais je le sentais, près. Tout près.

Une vague de chaleur monta en moi, écrasant la muraille de tristesse qui m'empêchait de sourire depuis tant de jours. Elle me bouleversa au plus profond de mon être, écartant sur son passage toute trace de remord, de regret, de doute ou de peur. Je sentis mon coeur battre plus vite encore, et ma respiration s'accélérer, lorsque je compris enfin.

Il ne m'avait jamais abandonné. Tout ce temps où je le cherchai dans le monde entier, il était avec moi. Je ne l'avais pas vu, parce que le guettai parmi les morts.

Mais je savais désormais que dans mon coeur, il serait toujours vivant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro