Virtual Love 4 📽
Kirishima sonnait pour la onzième fois au moins à la porte d'entrée. Cette situation l'inquiètait autant qu'elle l'énervait.
Depuis quand Katsuki le laissait-il attendre sur la paillasson ?
- Hé ho ! Ka... Bakugo ! Ouvre cette putain d'porte !
Il donna un coup de pied rageur dans la porte et s'assit sur le seuil. Il composa le numéro du blond, qu'il n'arrivait pas à oublier.
Une sonnerie.
Deux sonneries.
Trois sonneries.
Quatre sonneries.
Cinq sonneries.
Répondeur.
《Bakugo à l'appareil, ouais ça va et toi ? Bah nan espèce d'abruti, j'suis pas dispo. Laisse moi pas de message je répondrais jamais.》
Le rouge fixa l'écran de son téléphone.
Il avait senti, soudainement, brutalement, que ce n'était pas normal.
Il pouvait arriver à Katsuki d'avoir la musique trop fort dans son casque et de ne pas entendre les coups à la porte.
Il pouvait arriver que Katsuki s'endorme et ai le sommeil trop lourd pour entendre les coups à la porte.
Il pouvait arriver un million de scénario empêchant Katsuki d'entendre les coups à la porte.
Mais jamais, au grand jamais, Kirishima n'avait entendu le répondeur de Katsuki, pour la simple raison que jamais, au grand jamais, Katsuki n'ai pas décroché dès les premières sonneries.
Depuis cinq ans, le contact "Tête d'ortie ❤" dans le téléphone du blond avait sa propre musique d'appel, une musique à laquelle le cendré répondait toujours. Même après leur séparation, Katsuki avait gardé la sonnerie.
Le visage du rouge se décomposa.
L'adrénaline s'empara de son corps, et il se jetta sur la porte d'entrée de tout son poids.
Il donna plusieurs coups d'épaule jusqu'à ce que le verrou casse, que les gonds se décrochent et que la porte tombe dans un grand fracas.
- KATSUKI ?!
Il n'y avait personne dans le salon.
Il courut à la cuisine. Personne.
Dans un état second, il s'empressa de vérifier dans la chambre, leur chambre. Personne.
La panique montait en lui.
Il sentait une présence malsaine tout autour de lui, comme une odeur persistante.
Quand il voulut entrer dans la salle de bain, la porte ne s'ouvrit pas.
- Katsuki ?
La poignée était bloquée. Le blond avait du la fermer.
Kirishima recula un peu, et sauta, comme une bête enragée, sur la porte.
Il était devenu indestructible.
Quand la porte céda enfin, ce fut lui qui sembla se détruire.
En face de lui, la baignoire débordante.
Une ombre dans l'eau trouble.
Il tomba à genou, s'approcha en tremblant, plongea sa main dans la baignoire pleine.
Il tâtonna à l'aveuglette, la vue brouillée par un voile imaginaire.
Ses oreilles sifflaient.
Il toucha enfin de la peau au fond de cette étendu minuscule d'eau grisâtre.
Un peau aussi froide et raide que du poulet surgelé.
La comparaison était abominable.
Il aggripa le corps, essayant de le redresser.
Ses bras le lâchèrent, il n'avait plus aucune force.
Il manqua de tomber à son tour dans la baignoire.
Giclant le sol déjà souillé, Kirishima réussi miraculeusement à tirer le blond de l'eau.
Un sanglot lui échappa.
Katsuki avait l'air plus mort qu'un cadavre.
Depuis quand était-il dans l'eau ?!
Il l'avait vu hier midi pour la dernière fois.
Dans un état second, il souleva Katsuki dans ses bras et prit une serviette au pendant. Il enroula le blond dedans et posa le corps emmailloté sur le carrelage glacé.
La tête lui tournait.
Il sortit son téléphone de sa poche et composa le 18.
Ses doigts tremblaient trop, il n'allait pas réussir.
- Oui, allô ?
- ...
- Allô ?
- I-il s'est noyé.
- Monsieur, pouvez-vous répétez plus clairement je vous prie ?
- Il s'est noyé.
- Qui s'est noyé ? Où vous trouvez-vous ?
- J'ai retrouvé mon... mari dans la baignoire. Il s'est noyé dans la baignoire.
Ses yeux ne quittaient pas le visage blanc du cendré.
Un visage de mort.
La dame des urgences lui assura qu'elle envoyait une ambulance immédiatement, et ne raccrocha pas jusqu'à ce que l'ambulance promise arrive.
Elle ne pouvait pas laisser ce jeune homme seul dans une telle situation.
Kirishima n'était qu'à moitié conscient que la femme lui parlait encore au bout du fil.
Il ne se rendit compte que les ambulanciers étaient entrés dans l'appartement seulement quand il mirent le blond sur un brancard, l'éloignant de sa vision.
Il se leva en tatonnant, émettant un gémissement de détresse, cherchant le brancard des yeux.
Un ambulancier le remarqua et le prit par les épaules, le guidant jusqu'au corps du blond.
Le reste fut flou, le rouge n'en avait que des souvenirs confus.
Des cris.
La sirène de l'ambulance.
Les coups réguliers qui résonnaient dans ses oreilles au rythme du massage cardiaque que subissait Bakugo.
Un filet d'eau qui sortit de la bouche du blond.
Dans le chaos du monde, Kirishima trouva la main froide de l'explosif.
Un pilier.
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