Lucie était une jeune sang-pur aussi douce que jolie. Hélas, à la mort de sa mère adorée, son père s'était remarié avec une mégère. Celle-ci avait deux filles, des cracmols, qui traitaient leur sœur comme une elfe de maison.

« Fait le ménage ! Range ma chambre ! Prépare-moi un goûter ! »

La jeune fille, trop gentille pour son propre bien, obtempérait. Elle travaillait avec les elfes de maison, sans relâche. Rapidement, elle se lia d'amitié avec eux. Le travail avait beau être dur, il n'était plus si ennuyant, car elle le faisait avec des amis.

Un jour, les deux cracmols furent invitées à un bal, organisé par une autre famille de sang-pur qui cherchait une fiancée correcte pour leur fils. Il s'agissait d'un vieil ami d'enfance de Lucie, avec qui elle avait perdu contact peu après avoir été attaquée par un loup-garou.

— Lucie, repasse nos plus belles robes ! ordonna la plus laide des deux cracmols.

— Pourrais-je venir avec vous ? demanda-t-elle, hésitante.

Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'était pas sortie. Elle manquait d'air frais et voulait tant revoir son ami d'enfance. Ses deux sœur ricanèrent en entendant sa demande.

— Regarde-toi, souillon ! Qui voudrait de toi à son bal ? Et puis, n'oublie pas que c'est la pleine lune, aujourd'hui !

Le cœur serré, Lucie resta seule à la maison. Elle continua d'aider ses amis les elfes de maison à nettoyer et faire le linge. Cela faisait bien des heures qu'elle travaillait, lorsqu'elle fut arrêtée par un cri.

— Ça suffit ! Gus n'est pas d'accord ! Mlle Lucie devrait aller danser avec son ami. Oh, oui, Gus vous le dit !

— Jaq est d'accord, argumenta un autre elfe. La jeune maîtresse devrait arrêter de nettoyer et commencer à danser !

Après leurs tirades, Jaq et Gus se précipitèrent sur le tisonnier, pour se punir d'avoir oser parler ainsi à leur jeune maîtresse. Lucie les arrêta, avant qu'ils ne se blessent en riant tristement. Elle leur expliqua que c'était impossible pour elle, d'y aller. Elle n'avait pas de robe et risquait de se transformer aussitôt que la lune serait levée.

Les elfes présent dans la cuisine commencèrent à échafauder un plan, pour aider leur maîtresse à aller au bal. Ils finirent par faire apparaître une splendide robe bleue, ainsi que des souliers de verre. Jaq et Gus firent venir une calèche, conduite par des sombrals, pour l'emmener au bal.

— La jeune maîtresse doit y aller, assura Jaq.

— Mais elle devra repartir avant minuit, sans quoi, elle se transformera devant tous, continua Gus

Lucie acquiesça, le cœur gonflé de bonheur. Elle se dépêcha d'enfiler sa robe, de tresser ses beaux cheveux dorés et de mettre ses chaussures, puis entra dans le carrosse. Elle salua les elfes de maisons, alors que les sombrals avaient déjà commencé à avancer.

Lorsque Lucie entra dans le manoir de son ami d'enfance, tout les regards étaient tournés vers elle. Elle pouvait entendre les murmures de tout un chacun, surpris par cette nouvelle venue qu'ils n'avaient jamais vu.

« Qui est-ce ? Qu'est-ce qu'elle est belle ! Quelqu'un sait-il à quelle famille elle appartient ? »

Elle fit un révérence devant chacun des nobles sang-pur, avant de se faufiler vers la piste de danse. Son ami d'enfance, intrigué par celle qui attirait tant l'attention, l'invita à danser. Ils se mirent à tourner, sans fin, perdu dans les yeux de l'autre. Chacun les regardait, chacun les jalousait. Lucie se sentit bien, pour la première fois depuis longtemps.

Sur le côté, elle vit ses sœurs, les cracmols. Personne n'acceptait de danser avec elle, dû à leur déficience en magie. Lucie eut un eu mal au cœur pour elle, mais ne réagit pas. Elle ne voulait pas arrêter de danser avec son prince. Elle ne s'aperçut même pas du temps qui défilait.

Lorsqu'elle entendit les premiers gong annonçant minuit, elle s'affola. Elle partit en courant, sans un mot pour son cavalier. L'un de ses souliers de verre resta sur l'une des marches de l'escalier, mais elle n'avait pas le temps de le récupérer. Elle continua de courir, jusque dans la foret.

L'ami d'enfance de Lucie, qui l'avait suivie hors de la salle de bal, retrouva le petit soulier de verre. Si petit, si joli. Il le ramassa et tourna la tête vers la foret, lorsqu'il entendit le hurlement d'un loup, dans la nuit. Ce qu'il ne savait as, c'est qu'il s'agissait de sa belle, pleurant au clair de lune.

Le lendemain, les serviteurs moldus de la famille de sang pur ayant organisé la réceptions sonnèrent à la porte du manoir de Lucie. La jeune fille, à nouveau en haillon, se précipita pour aller ouvrir. Sa belle-mère lui ordonna de les laisser, lorsqu'elle vit de qui il s'agissait. Lucie voulut protester, en vain.

Les serviteurs annoncèrent que chaque demoiselle devait essayer le soulier et que leur jeune maître épouserait celle à qui il appartenait. Les deux cracmols se précipitèrent sur les moldus pour essayer le soulier. Malheureusement, leur pied était trop grand, trop large. Leur mère essaya de lancer un sortilège informulé sur le soulier, mais celui-ci rebondit sur elle et elle commença à gonfler comme un ballon de baudruche.

Les deux sœur essayèrent de rattraper leur mère qui commençait à s'envoler, mais en vain. Les serviteurs demandèrent si quelqu'un était encore là, pour essayer le soulier. Lucie n'osa pas se montrer, mais un elfe la fit apparaître dans le salon, devant le serviteur. Celui-ci lui enfila le soulier. Ce dernier lui allait comme un gant !

Les deux anciens amis se marièrent, malgré que Lucie était un loups-garou. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. 

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Bon, vous l'avez deviné, il s'agit de Cendrillon version sorcier...