L'équipage de l'espadon patientait sur le navire guettant le soleil et la mer devant eux.

— C'est qu'une légende, répéta le vieux John pour la vingtième fois au moins.

— Non non tu vas voir, affirma Pete. Ça existe.

Le soleil lui ignorant ces commentaires poursuivait sa descente. Enfin le ciel prit cette couleur orangée du crépuscule. Et devant eux une île se matérialisa.

— On y va ! déclara le capitaine Lopez.

Et tout l'équipage navigua vers l'île enchantée. Ils abordèrent et y mirent pied avec excitation. L'endroit était splendide. Des fruits juteux à volonté une petite cascade enchantresse et une grotte remplie d'or.

— Chacun remplit un coffre, on repartagera ensuite !

Les pirates obéirent s'empressant de remplir les coffres puis ils retraversèrent la cascade.

— Capitaine, appela alors John.

L'interpellé sut ce que s'apprêtait à lui déclarer son plus ancien matelots. Il l'avait senti dès son premier pas sur l'île. Ils échangèrent un regard compréhensif.

— Tu restes.

— Oui. Cet endroit est un paradis et personne ici ne va chercher à me faire pendre. Je ne peux espérer mieux.

— Je te souhaite le meilleur vieux frère !

Chacun offrit une accolade au vieux pirate qui en avait tant vu et ils repartirent vers leur bateau le cœur lourd de cet abandon, le cœur léger de leur trésor.

À bord le capitaine se chargea de répartir équitablement la part de chacun et la distribua. La nuit tomba quand il eut fini et l'île disparut.

— Bien, allons-y ! dit le capitaine Lopez le cœur lourd.

Ils naviguèrent vers l'horizon, vers la liberté, chacun avec des projets différents en tête maintenant qu'ils étaient riches. Aucun n'impliquait plus une vie aussi dangereuse que la piraterie.