Pris dans les glaces
Narnia avait toujours était un pays enchanteur. Les créatures qui le peuplaient trouvaient qu'il y faisait bon vivre. Rien ne paraissait pouvoir troubler la paix. Les animaux qui vivaient là aimaient ses prairies vertes où l'on pouvait courir pendant des lieues, ses rivières au chant agréable et pleine de vie. Nul pays ne leur paraissait plus paradisiaque.
Malheureusement ça n'avait était qu'une joyeuse parenthèse. Jadis, la reine des glaces était arrivée. Sans qu'on sache ou comprenne comment et pourquoi elle avait pris le trône et depuis les prairies s'étaient couvertes de neige, la rivière s'était glacée, le pays tout entier était prisonnier de l'hiver, du froid et de la glace. Les cœurs mêmes de ses créatures paraissaient plus dures, plus froids. On vivait dans la peur, on espionnait ses voisins, surveillait les faits et gestes de chacun et surtout les siens de peur d'être dénoncé.
Mais ces bonnes âmes n'étaient pas encore de glace. L'espoir réchauffait les cœurs. On pensait à Aslan, on le priait et une chaleur se répandait en eux, paraissant momentanément faire fondre toute cette froideur. Et alors on se prenait à croire à la prophétie sur les eux filles d'Êve et deux fils d'Adam qui viendrait les libérer.
En attendant ce jour glorieux Narnia avait cessé d'être un lieu agréable. On ne voyait plus d'animaux parcourir ces terres. Désormais chacun restait blotti chez soi loin du froid, loin de la répression de la reine. La glace avait pris dans son étau ce pays autrefois magnifique.
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