Nous qui n'étions rien
Cette lettre s'adresse à vous tous qui avait fait de nous des parias.
Vous vouliez que nous n'existions pas. Vous refusez de reconnaitre notre existence. Au moment même où j'écris ses lignes nous sommes tous pourchassés, y compris les plus jeunes, pour être exécuté. Parce que selon vous nous n'aurions pas le droit de vivre.
Et pourtant nous sommes là !
Nous sommes là et nous n'avons pas demandé à l'être. Nous sommes là et nous sommes comme vous : nous aimons la vie. Nous aimons jouer ensemble, rire ensemble, s'embrasser, se blottir dans les bras de gens qu'on aime, chanter à tue-tête, danser frénétiquement sur une jolie mélodie. Nous avons un cœur qui souffre, qui aime, qui espère, qui a peur. Nous avons un cerveau qui réfléchit, qui rêve, qui parfois agit sans se poser de question. Nous avons un corps qui fonctionne plus ou moins bien, que parfois on fait souffrir, qui croit à chaque instant, qui se rappelle si souvent à nous.
Vous refusez de le reconnaître mais nous existons. Nous existons par votre faute. Ce sont es adultes qui nous ont engendrés. Eux qui ont choisi e nous donner la vie, nous donner un corps, un cœur, un cerveau. A aucun moment nous n'avons pas eu le choix. Nous ne sommes coupable d'aucun crime, car si vivre n'est pas un crime pour vous il ne devrait pas l'être pour nous.
Nous sommes trop nombreux sur cette planète ? Il fallait y penser avant. Agir avant. Nous ne sommes pas responsables alors pourquoi devrait-on payer pour vos manquements ? Nous sommes là. Si vous voulez supprimer des vies, commencez par les vôtres on verra si c'est aussi facile.
A partir d'aujourd'hui vous n'aurez plus le choix. Il faudra vivre avec nous. On en a assez de vivre caché dans l'obscurité. On veut nous aussi voir le monde. On veut nous aussi connaître la vraie vie, avoir une identité qu'on pourra brandir à tous, être reconnu comme légitime et vivant. Parce que c'est ce que nous sommes.
Peu nous importe que nous n'aurions jamais dû voir le jour, que notre existence soit interdit. Nous sommes là et c'est fini désormais de vivre dans la peur d'être découvert. Notre place est aussi ici. Ce monde est aussi le nôtre. Et il est temps qu'on le conquiert.
Tuez nous, d'autres naitrons aussi. Parce que vous êtes faible. Vous ne pouvez pas vous empêchez de procréer malgré l'interdiction. Alors cessez de lutter. C'est votre nature qui vous a poussé à nous engendrer. Embrassez-là et reconnaissez notre existence. Laissez nous enfin vivre en paix.
Nous ne sommes qu'amour, joie et espoir. Tout ce qu'on demande c'est de pouvoir mener une vie normale. Puisque vous nous avez amené à la vie autant qu'on la savoure jusqu'à la dernière goutte. Et si ce monde doit sombrer, nous sombrerons avec, mais qu'au moins nous ayons pu en profiter.
A partir de maintenant, malgré vos lois, malgré votre police, nous existons. Nous avons le droit d'exister et d'autres naitrons non plus dans la peur et l'ombre mais dans la joie et la lumière.
Je suis bientôt comme vous un adulte. Ma vie de crainte approche de sa fin. Mais c'est pour mes frères plus jeunes que j'écris ces lignes. Eux n'ont pas ce privilège. Eux ont peur. Eux ont encore de longues années avant d'avoir le droit d'exister.
C'est désormais fini. Nous avons décidé ensemble que nous étions aussi légitimes que vous. Vous êtes les égoïstes qui nous avaient donné la vie. Nous méritions de la vivre au même titre que vous. Et désormais rien ne nous en empêchera.
Nous sommes le futur de ce monde, son seul espoir. Car ce n'est pas les monstres que vous êtes, ceux qui ont exécutés durant toutes ces années des enfants ou eu l'audace d'en engendrer en sachant que c'était interdit nous condamnant à une vie de terreur qui ferez de cet planète un monde meilleur. Mais nous qui avons connu tant de moment difficile ne rêvons que de paix et de bonheur. Et c'est ce qu'on compte propager avec nous.
Signé : Nous qui n'étions rien.
Ce texte aurait û faire partie de mon Christmas Challenge 2019 mais par manque de temps n'a jamais était écrit. Comme j'aimais l'idée je l'ai gardé et la voilà aujourd'hui.
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