Les larmes du léviathan
Les yeux écarquillés Knout observait la mer sombre comme la nuit tandis que le vaisseau poursuivait sa descente dans les profondeurs de l'océan. Ses nouveaux collègues, sa mère, tous l'avaient prévenus que c'étaient impressionant.
— Dire qu'avant les hommes ne plongeaient même pas pour pêcher, il leur suffisait d'aller en surface ! lui dit un de ses compagons qui l'observaient. On est chanceux au fond... Presque.
Ce dernier mot avait été soufflé amèrement. Aucune personne vivant actuellement ne se considérait comme chanceuse de vivre à leur époque. La nature avait été tellement ravagée que trouver de la nourriture était particulièrement difficile. Respirer à l'air libre sans machine aussi. Tous enviaient leur ancêtre qui avaient la chance de vivre dans un monde bien plus florissant.
Certes ils ne descendaient pas pêcher dans les abysses mais ils n'avaient pas besoin de s'enfoncer toujours plus profondément pour se nourrir. En attendant leur lumière était l'unique chose qu'il apercevait, rien d'autre n'apparaissait par le hublot si ce n'est une eau noire comme de l'encre. Le radar commença à s'agiter.
— Il n'y a pas une mais deux créatures vivantes dans les parages, s'émerveilla leur capitaine.
Il se dirigea vers ses créatures. Même dans les abysses en rencontrer n'était pas à la portée de tous alors deux d'un coup.
— Tu nous portes chance le nouveau ! s'exclama une de ses collègues.
Knout rougit. Mais guettait l'approche des créatures avec enthousiasme. Personne n'en crut ses yeux.
— Ca alors !
Les deux créatures étaient monstrueuses, de longs serpents de mers à la gueule immense.
— Des Léviathan ! Un suffirait pour nourrir une ville entière durant un mois ! s'enthousiasmait-on autour de lui.
Le jeune homme de son côté était tétanisé de peur à la vue des immenses crocs. L'un des Léviathan se jeta alors sur eux, les crocs brandis vers eux. Le vaisseau en fut secoué. Un autre choc sur le côté manque d'envoyer valser leur bateau.
— Ils nous attaquent ! Chacun à son poste ! Dès qu'on en a un on déguerpit ! ordonna le capitaine.
Knout courut à sa cabine de tir, la main sur les manettes. Les créatures, leurs longues queues étaient s'abattaient sur son hublot lourdement. Il tentait de faire feu, mais aveuglé il n'était pas assez efficace. La lumière de sa cabine lui montrait néanmoins que l'eau noire se teintait de rouge. Les Léviathans poussaient également des hurlements qui ressemblaient à des complaintes. Le vaisseau également crissait sous les coups de dents et de queue.
— J'en ai une ! hurla son collègue.
— Barrons-nous ! décida le capitaine tandis que Knout revint vers la cabine principale.
Mais le léviathan survivant se jeta gueule ouverte sur eux avec fureur.
— Petit aide Saar a remonter et examiner la bête je nous sors de là !
Il partit dans les entrailles du vaisseau, au côté de sa collègue il observa ébahi le monstre énorme qu'ils remontèrent. Mais inanimée, sans vie, elle paraissait pathétique.
— Voilà qui va nous rapporter gros ! sourit la pêcheuse.
Une nouvelle turbulence manqua de les faire tomber ils regagnèrent la cabine de pilotage.
— Elle est parfaite ! On peut y aller capitaine !
— Je viens de lancer une flèche tranquillisante à celui-ci. Il devrait rester calme le temps qu'on remonte.
Knout le vit en effet, immobile, ses yeux fixés sur eux. Le vaisseau se recula et alors il jura qu'il aperçut des larmes en couler tandis qu'ils les observaient, impuissant, remonter sa compagne.
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