Elles en avaient assez.

De simples objets entre les mains de leur époux.

Une collection de poupées humaine toutes plus belles les unes que les autres.

Comme si leur valeur ne valait que dans leur beauté.

Une multitude qu'on avait tenté de monter les unes contre les autres, qu'on avait persuadé que les autres étaient des rivales et non des sœurs qui partageaient leurs tourments.

Car chacune étaient enfermées ensemble dans le luxe du palais.

Comme si les plus belles parures pouvaient valoir plus que la liberté de se balader.

Elles n'étaient qu'exhiber par leur mari une après l'autre comme un énième bien dont les voisins étaient jaloux.

Veillée le reste du temps par des eunuques qui ne pouvaient les corrompre.

Ce que tous ces gens avaient oubliés c'est qu'elles étaient nombreuses.

C'est qu'elles vivaient chacune les même tourments.

Que rien ne peut éteindre leur désir de liberté.

Qu'ensemble elles sont bien plus fortes qu'eux.

Que leur moment de gloire est venu.

C'est main dans la main qu'elles affrontent et se libèrent des eunuques.

Et telle une seule femme elles marchent vers la chambre de leur royal époux.

Il voulait les enfermer.

Il voulait les soumettre.

Il voulait les contraindre au silence et à l'oubli.

Ce furent lui qu'elles enfermèrent au fond d'une geôle, qu'il goûte à son tour la perte de liberté.

Quand à toutes ces femmes enfin maîtresse d'elle-même elles dansèrent ensemble durant des heures savourant leur victoire.

Puis elles se glissèrent dans les rues de la ville et goûtèrent le plaisir de déambuler dans la foule.

Certaines continuèrent leur chemin.

D'autres rentrèrent dans leur famille.

Mais la plupart retournèrent au palais, prirent le pouvoir pour se battre pour ceux qui comme elles avaient trop longtemps étaient silenciés.