Le dragon danseur
— S'il te plait raconte l'histoire du dragon danseur ! demanda le petit Kamad ce soir-là au conteur.
Assis près du feu il observa le visage des villageois où il s'était arrêté ce soir-là. Tous hochèrent la tête avec enthousiasme. Il se lança donc, espérant apporter un peu d'espoir à ce village au temps aride depuis trop longtemps.
— Ah le dragon danseur ! C'est aussi une de mes histoires préférés ! s'exclama-t-il en se penchant vers l'enfant.
Le petit garçon s'était placé juste devant lui, écoutant toutes ses histoires les yeux brillants et la bouche écarquillée de bonheur.
— Le dragon danseur est un immense dragon de cinquante lise qui parcourt le ciel. Il se ballade au quatre coin du monde à une vitesse faramineuse et personne ne le voit parce qu'il se fond avec la couleur du ciel.
— Comme les petits lézards là qui prennent la couleur de la terre sur laquelle ils marchent ?
— Tout à fait ! Comme les grabon. Tu peux parfois apercevoir des nuages dans le ciel qui ne sont que le produit de son expiration. Certains pensent que dans leur forme on peut lire l'avenir mais cela je laisse les prêtres en débattre. Ce que je sais moi c'est que ce dragon là il aime par-dessus tout une chose.... Danser.
Un grand sourire se creusa sur le visage du petit Kamad à ces mots.
— Il aime tellement ça qu'il le fait encore et encore. Il danse dans le ciel, tourbillonne sur lui-même, heureux et insouciant. Il n'a aucune idée de l'importance de sa danse pour nous, il ne sait pas ce qu'elle nous apporte. Et pourtant c'est un don si précieux qu'il nous offre. Car vois-tu quand il danse il fait tomber la pluie. Les près deviennent verts et fleurissent là où il danse. Les arbres bourgeonnent et nous offrent des fruits dans les terres où il est passé. Sa danse est un bienfait dont on ne peut se passer. Car malheureusement il est le seul à nous apporter la pluie.
— Alors il faudrait qu'il ne s'arrête jamais ?
— Non bien sûr. Ce dragon là a beau être fort et grand, il est comme toi, quand il danse beaucoup il est fatigué. Alors il se repose, quelques jours, quelques semaines, parfois plus encore. Pendant ces jours-là il ne pleut plus, plus rien ne pousse, la terre devient sèche et nous avons faim si nous n'avons pas de provision.
— Mais il se réveille toujours non ? s'inquiéta le garçonnet.
Il observa les visages fatigués, émaciés des villageois, tous accrochés à ces lèvres. Tout ce qu'ils voulaient savoir c'est qu'un jour il pleuvrait de nouveau, bientôt de préférence.
— Il se réveille toujours et avec lui revient la pluie. Avec la pluie revient les récoltes et de quoi boire. Les hommes peuvent alors de nouveau vivre heureux.
— Il ne peut pas mourir non ? supplia l'enfant.
Levant son visage vers le ciel si sec depuis si longtemps le conteur ne savait que répondre. Il semblait qu'il ne pleuvrait plus jamais ici tant ils attendaient depuis si longtemps.
— Je l'espère.
— Et comment on le réveil ? Comment on le pousse à danser ?
— Oh c'est très simple ! Danse et chante ! Si ta voix parvint jusqu'à lui il se réveillera et tes pieds en frappant encore et encore la terre provoque une bourrasque elle lui donnera envie de danser.
— Alors je vais danser ! dit Kamad en se levant. Et chanter aussi. Peut-être que le dragon danseur dansera de nouveau pour nous ainsi.
La mère du petit ébouriffa ses cheveux, le conteur lui-même attendri l'observa faire, sourire aux lèvres. Ce fut une nuit festive malgré leur manque d'eau et de nourriture, tous vinrent rejoindre le garçonnet qui chantait et dansait. Y croyaient-ils au fond tous ces adultes ? Sans doute que non. Mais désespérés et portés par l'enthousiasme de Kamad ils le rejoignirent, le cœur plein d'espoir. Le conteur lui-même se mêla à eux. Puis tous rejoignirent leurs couches petit à petit.
Le conteur fut réveillé par un choc sur son ventre. Kamad lui avait bondit dessus.
— Viens ! Il faut que tu vois ça ! Ca a marché.
Le conteur se leva, encore tout ensommeillé, sorti de sa cabane et écarquilla les yeux de stupeur. Il pleuvait. Pas juste de fines gouttelettes mais bien une grosse averse. Kamad courut sous la pluie en riant, dansant sous les trombes d'eau avec d'autres villageois euphoriques.
Le conteur était heureux pour eux, mais il ne pouvait que penser que lui devrait prendre la route vers un autre village sous cette pluie. De tous les temps c'est celui qu'il aimait le moins.
— Reste encore un jour si tu le veux ! lui dit le chef du village en arrivant à ses côtés. Ton histoire nous a porté chance apparemment. Tu l'as bien mérité. Tu nous a ramené le dragon danseur.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro