La folie d'Hercule
Il n'était plus un homme mais une bête. Il ne ressentait plus que rage. Il ne reconnaissait plus rien. Tuer c'est tout ce qu'il voulait.
Détruire. Tout briser. Massacrer.
Consumer cette vie dans les flammes et se noyait dedans.
Et ces gamins qui geignaient à ses oreilles. Il en attrapa un qui braillait, qui se tortillait. Bientôt ils ne diraient plus rien. Bientôt ils ne seraient plus rien. C'étaient ses ennemis. Dans leur veine coulait le sang qu'il haïssait par-dessus tout.
S'esclaffant il le jeta dans le feu. Des cris résonnèrent partout autour de lui. C'était assourdissant. Il fallait les faire taire. Les réduire en cendre.
Riant et hurlant il attrapa un autre enfant. Une silhouette alors l'agrippa. Comme si quiconque pouvait lutter contre sa force. Il était Hercule. Il la repoussa sans effort. Mais l'idiote ne s'arrêta pas là. Elle s'accrocha à sa ceinture, suppliant, pleurant. Un coup de coude dans la mâchoire la fit taire momentanément. Assez pour jeter l'enfant dans le feu.
Il y en avait d'autres. Il le savait. Il le sentait. Il ne les entendait plus, ne les voyait plus. Juste les pleures de la femme. Envoyant valser les meubles d'un coup de pieds ou de poings à leur recherche il en trouva un sous une table. De sa poigne il en agrippa un qui hurla à le rendre sourd. La femme se redressa alors et se place devant le bûcher et lui hurlait dessus. Elle commençait à l'énerver. Il la poussa dans les flammes et y jeta le troisième enfant.
Il défonça la porte d'une autre pièce, puis le meuble qui se trouvait dedans et y trouva deux garnements enlacés. Il les jeta eux aussi dans les flammes. Un tenta de s'enfuir en courant vers la porte. Il la ceintura avant de le jeter au cœur des flammes. Un coup de pieds dans un lit qui vola et il attrapa le septième qui se consuma avec les autres. Enfin le dernier, tremblant, suppliant était recroquevillait dans un coin. Il le jeta dans le grand bûcher comme les autres. Puis quand les cris se turent la folie passa. Ses yeux virent alors ce qu'il avait réellement fait.
La maison qu'il venait de détruire c'était la sienne. Mais surtout les huit enfants qui se consumaient dans les flammes c'était les siens. Ses petits. Pas ceux d'un quelconque ennemi. Et Megara, sa douce Megara, sa tendre épouse brûlait avec eux.
Il tomba à genou en hurlant de douleur. Qu'avait-il fait ? Que lui avait-il pris ? Il regarda ses mains avec horreur, avec terreur. Il n'était pas un homme. Il n'était qu'un monstre. Une force brute qui venait d'assassiner sa famille. Il ne comprenait pas. Dans son cœur il n'y avait toujours eu que de l'amour pour eux. L'ivresse ne venait pas obscurcir son jugement. Alors comment en était-il arrivé là ? Pourquoi avait-il pu faire un acte aussi odieux ?
À son tour il se recroquevilla sur lui-même et pleura. Quel étrange spectacle que cette montagne de muscle se tenant ainsi comme un nourrisson. Il se sentait si désespéré. L'horreur de ce qu'il avait fait le saisit à la gorge. Il se dégoûtait. Il se haïssait. Tremblant il hurla en souhaitant que la mort vienne le cueillir. Tout plutôt que de vivre en ayant conscience de ce qu'il avait fait. La mort voilà la réponse. Il se jetterait lui aussi dans les flammes. Il payerait ainsi pour ses crimes et n'aurait plus à en supporter le goût si amer.
Il se leva déterminé. Il tuerait le monstre.
— Non ! l'arrêta une voix. Si tu veux purifier ton cœur et ton âme la solution se trouve à Athènes.
Observant les flammes, dans la gorge une boule de colère envers lui, envers le monde, envers les dieux. Voulait-il vraiment se purifier ? N'était-ce pas plus simple de mourir et d'en finir une bonne fois pour toute ?
Il se détourna, la rage au cœur. D'abord il essayerait cette autre solution. Un jour peut-être s'immergerait-il dans les flammes pour rejoindre ses enfants et son épouse mais d'abord il essayerait.
Le cœur lourd de ce qu'il avait fait il se mit en chemin. Prêt à en découdre avec l'épreuve qui l'attendait. Parce qu'il était Hercule. Il n'était pas un homme mais une bête.
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