Gamme 02 : Cerner les personnages partie 4
Le personnage est confronté à un problème très fort, urgent, menaçant ce qu'il est. Lister 5 à 10 réactions possibles du personnage par rapport à ses souvenirs, son identité et ses secrets. Sélectionner les 2/3 options les plus probables et écrire 1500/3000 mots en développant ces 3 options.
J'ai donc réussi à faire 2009 mots. Comme on a peu d'indication sur comment faire cette partie là, j'ai choisi e faire 3 textes différents (un pour chaque réaction) où mon personnage est confronté au même problème (prise en plein cambriolage lui faisant courir le risque de finir en prison) et d'en changer à chaque fois le contexte pour pas que ce soit trop ennuyant pour moi. Voilà la résultat ;
Ce bâtiment était un labyrinthe, songea Simiane. Elle aurait dû s'en douter quand en y débarquant elle avait eu un temps d'arrêt devant l'immensité du bâtiment. Est-ce qu'on avait besoin de construire quelque chose d'aussi grand et luxueux pour faire la classe ? Dans ses anciens orphelinats on n'avait pas besoin de ça pour faire cours. Évidemment les privilégiés on leur donnait ce genre d'établissement quant aux pauvres orphelins on leur laissait des bâtiments délabrés dans lesquels ils mourraient par paquet à la moindre épidémie.
Elle serra les dents et continua d'avancer d'un bon pas dans les couloirs. Ouvrant son livre elle consultant le plan qu'elle y avait glissé avec le dessin représentant l'objet de sa présence ici. Elle ne paraissait plus loin de son objectif mais jamais elle n'avait pensé prendre autant de temps pour faire son trajet. Cela compliquait ses plans, elle avait tout prévu en se basant sur un horaire qu'elle ne suivrait pas. Un groupe de garçon la passa en soulevant leurs couvres chefs. Elle se retint de tirer sur son jupon qui était l'unique raison de l'attention que lui porter les hommes. Quand elle portait un pantalon ils ne remarquaient même pas son existence.
Enfin la porte de la bonne salle se dressait sur sa droite. Elle croisa un garçon blond au sourire malicieux et une fois qu'il la dépassa elle entra.
Dans la pièce il y avait beaucoup de bocaux contenant des organes. Elle épousseta son épaule, faisant le geste qui selon les bonnes sœurs chassait le mauvais-œil. C'était assez impressionnant, terrifiant même. Il fallait agir vite, ne pas s'attarder outre mesure dans cette endroit lugubre Elle ouvrit son livre pour tenter de trouver quelque chose qui rendait l'objet de sa venue distinguable. Longeant l'étagère des bocaux elle découvrit qu'en effet la plupart n'abritait qu'un organe, un cœur, des poumons, un cerveau, sauf celui qu'elle recherchait apparemment.
En effet elle le vit sur un présentoir, mis en valeur par une plaque en or et un bocal sculpté comme sur le dessin qu'elle en avait. Elle s'en saisit et le mit au fond de sa besace.
Elle sortit de la pièce et tomba sur un vieux professeur qui y rentrait. Prétendant n'avoir rien fait de mal ou de suspect elle rejoignit un garçon seul, espérant que le fait de porter une jupe cette fois l'avantagerait.
— Je suis désolée de te déranger, dit-il d'une voix douce en souriant, saurais-tu m'indiquer la salle du professeur Bernard ?
— Oui bien sûr je peux t'y conduire, répondit le garçon. Tu es nouvelle ici ?
Feintant la timidité elle hocha la tête.
— Eh vous ! Arrêtez-vous ! tonna une voix dans leur dos.
Ils échangèrent un regard surpris et se retournèrent pour voir qui était ainsi invectivé.
— Oui vous, confirma le professeur qu'elle venait de croiser quand ils se retournèrent en les indiquant.
Simiane avait bien sûre espéré passer inaperçue mais n'était pas stupide et s'attendait aussi à ce que le professeur ait remarqué la disparition. Dommage qu'il l'ait vu tout de suite néanmoins.
— Il y a un souci professeur Lefebvre ? interrogea son compagnon.
— C'est à la jeune fille que je veux parler.
Adoptant un air d'incompréhension elle se tourna vers le garçon qui paraissait intrigué. Néanmoins il lui fit un sourire rassurant :
— N'ayez crainte je suis sûr que le Professeur Lefebvre n'a pas de mauvaises intention envers vous. Il n'est pas des plus polis mais est juste.
Simiane garda la tête baissée.
— Jeune fille je vais appeler la police et vous allez finir en prison.
— Je ne comprends pas.
Il était hors de question qu'elle finisse en prison. Là-bas il n'y aurait plus aucune escapade en extérieur, plus aucun moyen d'être elle-même, libre.
— Vous avez volez les précieux organes d'Adrien Lecomte ! Je ne peux laisser passer ça.
Elle ne se laisserait pas enfermer. Sous aucun prétexte. Elle joua alors l'indignation, comme celle qui habitait son cœur :
— Vous m'accusez de voler ? Et des organes qui plus est ? Moi une jeune fille de bonnes mœurs ferait quelque chose d'aussi peu recommandable ? Comment osez-vous ternir ainsi mon honneur ?
— Je vous ai vu sortir du laboratoire où il était contenu mademoiselle. Ce n'est pas la peine de jouer les effarouchés, avec moi vos jeux ne prennent pas.
— Je m'étais égarés professeur. Je connais mal l'université encore, mon camarade pourra vous le confirmer je cherchais mon chemin et j'ai croisé d'autres étudiants auparavant qui pourront témoigner m'avoir vu perdu dans les couloirs puisque je leur ai demandé mon chemin.
— Elle dit vrai professeur, confirma le jeune homme qui avait voulu lui servir de guide.
— Et comment pourrais-je savoir que cette pièce m'était interdite alors que j'ai vu un étudiant en sortir juste avant moi ? ajouta-t-elle.
Simiane avait appris une chose de tous ses méfaits à l'orphelinat, si ce dernier était constaté il fallait un coupable. Alors la meilleure manière de s'en sortir c'était en désigner un plus crédible qu'elle.
— Un autre étudiant vous dites ?
Elle décrivit le blondinet au sourire malicieux avec suffisamment de détail pour le rendre reconnaissable mais pas trop pour ne pas la rendre suspecte. Il n'y avait que les gens entrainés comme eux qui apprenaient à faire attention à tous les détails.
— Cela ressemble à la description du jeune Landy, ce serait bien son genre de voler aussi.
La chance était de son côté. Le professeur l'observa un moment.
— Votre nom jeune fille ?
— Adeliza Pennypacker. Vous pourrez me retrouver facilement si vos soupçons se portent à nouveau sur moi mais j'aimerais pouvoir assister à mes cours si cela ne vous dérange pas.
— Je comptais l'amener au cours du professeur Bernard, ajouta son camarade.
Un silence, un examen. Elle joua le malaise.
— Faite, dit le professeur. Je viendrez-vous chercher jeune fille si vous m'avez mentit. Avce la police.
Elle reprit son chemin le cœur plus léger. D'ici là elle serait loin et le nom qu'elle avait utilisé n'existait nulle part que dans la liste des élèves de cette université. Qu'il la retrouve. Elle s'installa tout de même dans la salle de cours pour ne pas paraitre trop suspecte, au fond de la salle, mais sortirait avant la fin du cours et regagnerait la liberté de l'extérieur.
**
— Attention c'est fragile ! s'alarma le fébrile petit homme qui veillait tandis que les ouvriers s'activaient.
Simiane en tenue d'ouvrier, grimée en homme, se glissa dans le palais à cette occasion. Elle ramassa du matériel et le rangea dans un chariot imitant les autres ouvriers.
Une fois que sa présence leur fut devenue habituel elle monta dans les échafaudages avec prudence. Elle s'était cassé la jambe un jour à cause d'une mauvaise chute et ce n'était pas le moment. Néanmoins l'habitude lui permettait de progresser rapidement, donnant l'impression aux autres ouvriers que c'était une habituée des chantiers de rénovation. Au cinquième étage elle s'engouffra à l'intérieur. La suite n'était pas compliquée. Tout droit pendant trois salles au luxe indécent. Est-ce que rénover un palais où on n'habitait pas pouvait être plus important pour cet homme que les pauvres enfants qui mourraient dans la rue ou les orphelinats ?
Après les trois salles il fallait tourner à droite jusqu'à tomber sur une salle ronde. Elle avança d'un pas assurée et en effet fini par trouver la salle ronde, elle trouva cela très amusant qu'il n'y ait pas un angle, pas un coin, juste des courbes. Mais elle ne pouvait s'attarder et passa par la porte verte comme lui avait précisé les consignes. Elle tomba dans une petite pièce intime et trouva le tableau qu'elle devait récupérer. Elle ne comprenait pas ce que ces riches voyaient de si spécial dans ces toiles. La dernière fois qu'elle avait volé une peinture ça avait été un portrait de femme. Cela à la limite elle pouvait comprendre si on était attaché à la personne. Il y en a eu des gens qui ont compté pour elle à une époque, de qui elle aurait aimé avoir un portrait à contempler de temps à autre pour se les rappeler désormais qu'ils n'étaient plus là. Mais ici la peinture, un triptique, représentait une scène religieuse. Et en plus une scène bien sombre de châtiments pour les âmes damnés.
Simiane se signa par superstition. Était-ce ce qui lui arriverait après sa mort ? Elle n'était pas vraiment une âme pure. Son métier consistait à mentir et voler, elle vivait dans le pêché avec des hommes, elle ne connaissait pas l'honnêteté. Il lui semblait d'u coup entendre la voix de père Ibrahim lui faire la morale comme dans son enfance. Elle ne s'était jamais posé ces questions avant. Elle n'allait pas se les poser maintenant. Avait-elle eu le choix de toute façon. Alors elle chassa ses sombres pensées et se saisit du triptyque et l'emballa précautionneusement. Avec son butin en main elle repartit en sens inverse.
Elle tomba malheureusement sur un vigile.
— Voleur ! Appelez la police ! cria-t-il à des collègues.
Non ! Hors e question qu'elle se fasse arrêter pour vol. Elle finirait en prison. Elle qui ne vivait que pour être libre. Alors elle posa son butin à terre délicatement.
— C'est bien, apprécia le garde.
Et elle lui envoya son poing dans la figure, visant le creux de la mâchoire. Puis elle frappa du talon son entrejambe. Il se plia en deux et elle envoya son genou dans son nez. Cela devrait suffire à le neutraliser. Elle récupéra se peinture et courut.
Des pas se firent entendre derrière elle. Elle rejoignit les échafaudages. Glissa la peinture dans son dos et l'attacha avant de grimper. Ils s'attendaient sans doute à la voir descendre mais elle se savait plus à l'aise que la majorité des gens sur les toits. On tenta e tirer sa jambe elle envoya un coup e pied dans le visage du coupable. Avec difficultés ils tentèrent de la rattraper. À chaque étage elle creusait son écart avec ses poursuivants. Parvenue au toit elle courut et sauta au toit suivant sans hésitation. Passant de toit en toit avec facilité elle redescendit quand elle se jugea hors de vue pour eux. Victorieuse.
***
Simiane détestait le couvent. Tout lui rappelait l'orphelinat et des mauvais souvenirs qu'elle avait voulu reléguer au fin fond de son esprit. Et pourtant elle n'était là que depuis quelques heures. Il lui fallait donc agir au plus vite. Elle savait quelle novice avait le collier de gemmes qu'on l'avait envoyé voler. Une petite blonde du nom de Carmelle qu'un coup de vent semblait pouvoir balayer. Il lui suffisait de créer une distraction et prendre le butin. Pourtant il y avait cette sœur au regard dur, sœur Adamira qui semblait toujours l'avoir à l'œil. C'était usant.
Elle se porta volontaire pour faire la vaisselle avec Brunissende la jeune fille avec qui sa proie s'était lié d'amitié. Son plan se déroulait comme prévu. La petite était loquace et Simiane se montrait aussi amicale qu'elle pouvait l'être. En résultat de quoi elle fut invitée :
— Sœur Blanche venez avec moi chercher mon amie et rejoignez-nous pour notre balade du soir, proposa-t-elle à la fin des corvées.
— Je vous remercie, je suis honorée de votre proposition et vous rejoins avec grand plaisir, accorda Simiane.
La cellule de la novice était simple, le regard de Simiane trouva le coffre à bijou immédiatement. Elle se plaça à côté de Brunissende, frôla son bras et cette dernière perdit connaissance.
— Bruni ? s'enquit Carmelle en se penchant sur elle.
— Restez là je vais chercher de l'aide !
Simiane courut jusqu'au réfectoire où la plupart des religieuses se trouvait et expliqua avec un soupçon de panique et d'urgence dans la voix :
— La novice Brunissende a perdu connaissance ! Il nous faut de l'aide.
Plusieurs religieuses accoururent vers la jeune fille, ont sœur Adamira. Pendant que toute était penché sur la jeune fille, inquiète, Simiane 'une main discrète ouvrit la boite à bijou et y récupéra le collier qu'elle glissa dans une poche de sa robe. Elle sentit le regard dur de la religieuse pesé sur elle mais aucun mot ne fut dit.
Bunissende se releva, sonnée. On l'aida à se lever et la guida jusqu'au réfectoire prendre des forces. Simiane voulut leur emboiter le pas mais la voix de sœur Adamira la freina :
— Attendez sœur Blanche !
La gorge serrée la voleuse se retourna.
— Oui ma sœur ?
— J'ai vu ce que vous avez fait.
— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
— Oh que si. Et la police sera très heureuse de l'entendre. La prison fera du bien à votre âme. J'ai toute suite vu qu'elle était rongée par le mal. Vous vous repentirez là-bas.
C'était hors de question ! Elle n'irait pas en prison. La panique saisit Simiane qui sans réfléchir se mit à courir. Loin. Fuyant ce funeste sort. Courant vers la liberté.
— Vous n'échapperez pas à votre destin sœur Blanche !
Oh que si qu'elles essayent de la rattraper ces religieuses qui ne connaissait rien de la liberté ! Aucune ne savait courir comme elle, aucune ne savait sauter comme elle, aucune ne pourrait l'attraper.
Elle courut encore et encore. Jusqu'à que son souffle s'épuise. Jusqu'à être loin de ce châtiment que lui promettait sœur Adamira. Jusqu'à que ces sombres souvenirs soient retournées aux contrées inexplorées de son esprit.
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