Anicet se leva pour aller au tableau faire l'exercice de mathématique provoquant un sourire mièvre sur le visage de Yuna. Il était si beau avec ses cheveux couleur chocolat et son sourire sincère.

Pendant qu'il écrivait de sa si jolie écriture elle se prit à l'imaginer lui écrire un mot doux qu'il lui passerait en classe.

Non pas en classe ce ne serait pas assez discret. Il l'écrirait en classe, dans un cours ennuyeux comme celui-ci et le glisserait dans son casier.

Non pas dans le casier elle le partageait avec Laura et elle pourrait croire que c'était pour elle, et elle ne pourrait que lui dire qu'elle l'aimait aussi après tout c'était Anicet. Et lui se sentirait coincé évidemment, gentil comme il l'était et intimidé il ne serait pas capable de rétablir la vérité. Et lui et elle aurait le cœur brisé tandis que Laura rayonnerait.

Alors il le glisserait en douce dans un de ces livres. Elle le découvrirait chez elle quand elle attaquerait ses devoirs. Elle lirait une magnifique déclaration d'amour digne des meilleurs poèmes. Elle pouvait déjà l'imaginer :

« Ma belle Yuna,

Tous les jours je te vois et mon cœur s'emballe. Tu es si belle, si gentille, si merveilleuse que tu ne peux laisser quiconque indifférent. Surtout moi. Tu hante mes pensées chaque jour et chaque nuit je te rejoins dans mes rêves. Yuna je t'aime follement, je voudrais passer le restant de mes jours avec toi. J'espère que tu m'aimes aussi, car mon plus grand rêve est de faire ton bonheur et de passer ma vie main dans la main avec toi.

Je t'en prie Yuna dis-moi que toi aussi tu m'aimes. »

Oui ce serait une lettre parfaite. Et son cœur en battrait à mille à l'heure. Elle répondrait par une lettre aussi belle que spirituelle qui le rendrait tout aussi heureux. Il lui sourirait en la lisant et la prendrait dans ses bras et l'embrasserait fougueusement devant tout le collège.

Ce serait un baiser parfait ! Et ensuite il se promènerait main dans la main, provoquant des regards jaloux des autres filles bien sûr. Et après les cours ils se promèneraient dans le parc, toujours main dans la main, en se disant des mots d'amour et s'arrêterait régulièrement pour s'embrasser ou se perdre dans les yeux l'un de l'autre. Dans le bus ils s'assiéraient côté à côté et elle se blottirait dans ses bras et il lui chuchoterait mille mots doux.

Et il ne se quitterait jamais. Quelques années après ils se marieraient, elle dans une robe de mariée digne d'une princesse, leurs mères pleurant à chaude larmes...

— Yuna !

A l'appel de son professeur elle leva les yeux et rougit de honte.

— On n'est pas ici pour rêvasser ! Va résoudre le prochain exercice.

La tête basse elle se leva pour rejoindre le tableau, passant devant Anicet au sourire si craquant.

Ce texte aurait dû faire partie de mon calendrier de l'avent 2019 que je n'ai pas eu le temps de finir.