PARIS- Suzanne
Lorsque les cloches sonnèrent huit heures, Suzanne se réveilla.
Nue sous son drap rêche, elle avait un peu froid. Alors elle se leva, elle qui aimait d'ordinaire rester au lit quelques temps pour lire, se divertir comme on le pouvait, seule et avec peu de choses à sa disposition.
En ouvrant la fenêtre, elle sentit l'odeur du pain frais. Alors la jeune femme, toujours nue, se décida à s'habiller pour descendre s'acheter de quoi déjeuner.
Elle enfila une robe à pois, faite d'une matière proche du satin. Celle ci épousait parfaitement ses formes et collait à sa peau. La jeune femme noua une ceinture autour de sa taille, pour souligner encore plus les atouts de son corps.
Craignant le froid, elle se para malgré tout d'un large châle en simulacre de fourrure blanche et d'un petit chapeau.
Enfin, elle sortit dans la rue.
Le fin tissu la protégeait mal du froid, mais elle n'en avait que faire. Suzanne aimait mettre en avant son corps, et le couvrait le moins possible.
Elle se savait jeune, belle et séduisante. Et cela lui plaisait.
A son arrivée à la boulangerie, elle fit la queue derrière d'autres clients. Devant elle, une mère avec ses deux enfants qui étaient incapables de se décider entre un croissant et une autre viennoiserie.
Un courant d'air fit se soulever la robe de la jeune femme. Un nouveau client venait d'entrer.
C'était un jeune garçon, à peine entré dans l'adolescence comme en témoignait une petite barbe clairsemée. Suzanne lui donnait 15 ans, 16 tout au plus.
Malgré son jeune âge, il était séduisant, pensa-t-elle.
Il était grand, un peu maigrichon et visiblement timide et apeuré. Mais il avait une mâchoire carrée, des traits droits. Il ferait un bel homme, si seulement il mangeait à sa faim et se musclait un peu, se dit elle.
Mais ses yeux, bon Dieu, ses yeux. Ils étaient d'un gris saisissant. Son regard vous envoutait, et oscillait entre le bleu, le vert... Non, ils étaient bien gris.
D'un gris tel que...
Le jeune homme la surprit en train de le fixer, et Suzanne, pas vraiment embarrassée, s'avança pour enfin acheter son croissant.
Le garçon en revanche était devenu rouge pivoine.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro