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Le Ruban Rouge


Toutes les boutiques étaient fermées. Désespéré, je roulais sur la route. Soudain, je vis une boutique allumée qui semblait encore ouverte. Maintenant très heureux, je sautai de la voiture et courus jusqu'à l'entrée. En ouvrant la porte, un petit carillon sonna.

Je me baladais dans les rayons quand il me sembla sentir un regard se poser sur moi. Je me retournai. Il n'y avait personne. Personne, hormis cette poupée.

Elle avait de longs cheveux roux, qui étaient retenus par un ruban rouge. Sa peau, pâle comme du lait, luisait à la faible lueur qui éclairait le magasin. Ses yeux, verts comme de l'herbe fraîchement coupée, avaient l'air de me fixer.

Elle m'effrayait déjà, mais ma main la prit malgré moi. Sentant que je n'avais pas le choix, je me dirigeai vers la caisse. Je tapai sur la sonnette et un homme apparut. Il était vieux, d'une cinquantaine d'années peut-être, et ses cheveux semblaient s'être fait la malle depuis belle lurette.

« Que vient faire un jeune homme comme vous dans un endroit pareil ?

Je posai la poupée sur le comptoir.

- Acheter ceci.

Le vendeur fit un bond en arrière, terrorisé.

- La... La malédiction ! Vous êtes maudit !

Je soupirai, exaspéré.

- Monsieur, ce n'est pas Halloween.

- Vous êtes maudit !

- Combien ?

- Maudit !

Levant les yeux au ciel, je fouillai dans ma poche et posai sur le comptoir un billet de 20€.

- Bonne soirée monsieur.

- Maudit ! »

Je sortis rapidement de ce magasin exaspérant, et jetai la poupée sur le siège arrière de ma voiture. Installé à ma place, j'appuyai sur la pédale et roulai jusqu'à chez moi.

J'avais déjà fait une dizaine de mètres lorsqu'il me sembla sentir une présence. Je jetai un œil à mon rétroviseur, mais il n'y avait aucune voiture derrière moi. Sentant l'inquiétude monter en moi, je continuai cependant ma route.

Arrivé chez moi, je fus accueilli par une tempête blonde qui se jeta dans mes bras. Tendant à ma fille la poupée dont j'avais la pressante envie de me débarrasser, je lui dis :

« Joyeux anniversaire Jeanne ! 

- Merci papa ! »

Elle serra dans ses bras menus sa toute nouvelle poupée, et murmura d'une voix enfantine « Je vais l'appeler Anastasia.»

Lorsque ma tendre fille l'eut montrée à sa mère, il fut l'heure pour tout le monde d'aller se coucher.

Je fermai les yeux et m'endormis aussitôt.

Il faisait toujours nuit lorsque je me réveillai. Soudain, un frisson me parcourut le dos. Je me retournai. La fenêtre était ouverte. Ne l'avais-je pas fermée le soir même ? Je me précipitai pour rabattre les battants, lorsque j'eus l'impression d'entendre des pas. Je tendis l'oreille. Il me semblait qu'ils venaient d'en haut, pourtant notre maison n'avait à ma connaissance ni étage ni grenier.

Essayant de chasser mon inquiétude, je me recouchai. D'un coup, une silhouette sembla se dessiner sur le mur. Je sursautai, puis, mon inquiétude grandissant, je tentai de l'oublier et de m'endormir.

Je ne m'endormis pas. Mes yeux n'avaient cessé de fixer aléatoirement le mur, la fenêtre et le plafond. Tremblant, livide, je ne cessai de m'enfouir sous les draps. Il me semblait entendre des voix, des rires, et des silhouettes qui hantaient mes pensées. Dès que mes yeux se fermaient, une vague de peur m'envahissait, et je croyais sentir une présence.

Il devait être environ cinq heures du matin lorsque je pus enfin somnoler. Malheureusement ce soulagement ne dura pas longtemps. Il fallait aller au travail, et ma journée devait commencer.

Contrairement à d'habitude, aucun sourire ne se vit sur mes lèvres, ce jour-là. Et mes pensées ne faisaient que de se raccrocher à ce sentiment de peur que j'avais malgré moi ressenti toute la nuit. Ce calvaire allait-il recommencer cette nuit ? Arriverai-je à reprendre un sommeil normal ? Était-ce mon cerveau qui divaguait ou mes illusions étaient-elles réelles ?

Mes questions restèrent sans réponses le reste de la journée. Pourtant cette nuit-là, je sus désormais que ça recommençait. Et mes jambes qui tremblaient, mes dents qui claquaient, mes yeux qui ne cessaient de voir des choses sans aucun sens faillirent me faire perdre la tête.

Il me semblait devenir fou. Les rares moments où je parvenais à m'endormir étaient parsemés de cauchemars et de vision étranges. Je revivais ce moment dans le magasin, où ma main avait pris cette poupée, où cette « présence » s'était manifestée. Et mes oreilles qui bourdonnaient à chaque fois que cette poupée était devant moi.

Et cet enfer ne fit qu'augmenter le soir où ma Jeanne demanda de dormir avec nous. Anastasia dans ses bras, elle se glissa entre moi et ma femme. Elles s'endormirent bien vite, mais mes yeux fixaient la poupée. Ses yeux verts fixaient le plafond. Et mes appréhensions ne firent qu'augmenter lorsque l'impression d'entendre des pas se renouvela. Je regardai le plafond, puis mon regard retourna à la poupée de porcelaine. Je ratai un battement de cœur. Ses yeux n'étaient plus fixés sur le plafond, mais sur moi !

Je tentai de m'enfouir dans mes couvertures, tel un enfant ayant peur du noir, mais mes « hallucinations » prirent le dessus. Et cette nuit fut aussi blanche qu'un nuage de farine.

Des cernes se cachaient entre mes rides. Ma femme s'inquiétait pour moi, ainsi que mon entourage. Me croyant devenir fou, je ne leur dis mot. Mon expression vide ne me quittait plus, à présent, et mes paupières semblaient s'être encrées du visage de la poupée.

Bien que je n'arrivât toujours pas à clore mes paupières, je m'étais habitué à cette peur quotidienne. Ce sentiment de désespoir semblait être devenu un vieil ami, un vieil ennemi.

Je réussis enfin à dormir quelques dizaines de minutes, une nuit. C'est pourtant un cri strident qui me réveilla, suivit suivi par des sanglots. Me précipitant dans la chambre de Jeanne, je la trouvai en pleurs dans ses draps, murmurant les trois mots que j'attendais depuis tant de temps :

« Anastasia a disparu, Anastasia a disparu... »

Je faillis sauter au plafond. Pendant que ma femme prenait sa fille dans ses bras pour la consoler, je courus regarder sous les draps, entre les oreillers, dans les armoires. Je ne trouvai rien et me tournai vers ma famille, tentant tant bien que mal de dissimuler mon sourire.

Enfin ! Enfin ! Finies, les nuits blanches ! Finis, les frissons !

Elle était partie. Mon calvaire était terminé.

Après de longs câlins et quelques paquets de mouchoirs, je partis finalement au travail, radieux. Installé dans ma voiture, je souris et mis la radio au volume maximum. La journée commençait très très bien.

°°°

« Chérie, je suis rentré !

- Mon amour, ça va ?

- Oui. Écoute ce qu'il s'est passé au boulot aujourd'hui. Il y a eu un accident de voiture près du parc des Forains. L'homme, un certain Charles Doyennes, quelque chose comme ça. Il était déjà mort à notre arrivée.

La femme mit sa main devant sa bouche.

- Quelle horreur !

- Je sais, ma mie. Mais je ne t'ai pas raconté le plus étrange. La voiture était complètement détruite, mais c'était au beau milieu de la route et aucune autre voiture n'était endommagée.

- C'était un délit de fuite ?

- Non, je ne pense pas. Un tel accident aurait détruit les deux voitures, et ni l'une ni l'autre n'aurait été en état de démarrer. L'homme, le Charles, avait l'air terrifié, comme s'il aurait avait vu un fantôme.

- Jacques, il fout les chocottes, ton métier de pompier.

- Au fait, ma mie, voilà pour toi. Je l'ai trouvé dans la voiture, et je me suis dit que ça te fera plaisir d'avoir enfin quelque chose pour t'attacher les cheveux. »

Et, tout sourire, l'homme sortit de sa poche un joli ruban rouge.

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