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C'était les cupcakes, Madeleine

Alors évidemment, je n'y avais pas vraiment cru, et j'avais surtout bien rit en lisant sur le petit panneau qu'il ne fallait "Pas mettre vos mains sur la vitre, ça effraie les cupcakes". L'idée des petites pâtisseries tremblantes sous leur barrière de protection transparente m'amusa tant qu'à vrai dire, dès que le vendeur eût le dos tourné pour s'occuper d'une cliente qui voulait des muffins plutôt que des cupcakes (après tout, on ne mélange pas les torchons et les serviettes, mais je dis ça, je ne dis rien), je me fis tout un malin plaisir que de bien plaquer, là, comme un monstre cruel, mes mimines en plein sous leurs yeux effarés. Car, si les cupcakes pouvait ressentir la peur, le fait qu'ils soient dotés de vision ne m'apparaissait pas si fantaisiste. Si ? Et pour ce qu'ils ont eu peur ! Oulah ! Il faut vous imaginer que ces petits, ils ont sauté, mais vraiment, comme sur des ressorts ! Ça alors ! Des cupcakes sauteurs ! Moi qui m'étais absentée du cirque pour mon unique jour de congé, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que cela pourrait faire un numéro du tonnerre. Imaginez l'affiche : "Les Incroyables Cupcakes Sauteurs ! Un numéro unique au monde ! Seulement au Cirque des Araignées Anxieuses ! Cinq pièces l'entrée pour les adultes de plus de vingt ans, trois pour les enfants de moins de seize ans, gratuit pour les plus de dix mois, une pour les moins de dix ans, déconseillé au delà de quatre-vingt quinze ans et en dessous de quatre-vingt quinze jours d'existence, demandez au guichet pour plus d'informations". Comme ça ferait bien !

 J'ai pensé, tout en regardant ces cupcakes, qu'il faudrait que j'en cause sérieusement à la directrice, au hasard ou elle pourrait être intéressée, elle qui recherche toujours des nouveautés sensationnelles et extravagantes pour monter ses spectacles. Alors des gâteaux qui bondissent ! Qui sait, si Mrs Vermillion (Gigi Denise Daniella Vermillion, la directrice de son état et de son nom complet) venait à dire oui, alors ce serait une tâche qu'elle pourrait confier au dompteur que de faire se représenter ces cupcakes ! Il dompte des araignées et des rats en tant normal, je suis moi-même une Araignée. Tout comme cette terrible Jacqueline, cette impossible Kitty, et cette redoutable Laurinda. Bien sûr, sur la piste, nous prenons de tout autre noms, mais là n'est pas le sujet. Sauf que moi voyez-vous, plutôt que d'araigniser, je bondis. Un peu comme ces cupcakes.

J'avais donc là mes mains, pour ainsi dire bien collées sur la vitre où il ne faut "pas mettre vos mains, ça effraie les cupcakes", à les observer d'un petit regard sadique, prêt à dire quelque chose du style : "Je vais vous acheter ! Et je vais vous traîner jusqu'au Cirque ! Le dresseur va vous dresser, et vous deviendrez de bons petits cupcakes bien dociles ! Vous bondirez pour le public tout les soir, et, après chaque représentation, on vous enfermera sous une cloche transparente pour que vous ne vous échappiez pas ! Mouahaha !" 

"Mademoiselle !" Ah ! Ce charmant vendeur. "Le panneau sur la vitre n'est pas là juste pour faire joli !" grinça-t-il. Je retire mes mains avec un sourire amusé. 

"Bonjour ! J'aimerai vous prendre...

-Des cupcakes, je présume...? Si je puis me permettre, nous avons en ce moment une réduction sur les muffins. Pour le prix d'un seul de ces tout petits cupcakes, vous avez trois bon gros muffins ! Alors ? Intéressant, non ? 

-En fait je voudrais...

-Touts les parfums que vous voulez, en effet ! Alors, qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Nous avons les classiques : vanille, pépites de chocolat, miel, myrtille, caramel...

-Plutôt...

-Les moins classique : guimauve, barbe-à-papa, maïs soufflé, vin sucré aux épices...

-Des...

-Les franchement moins classiques mais-que-tout-de-même-vous-devriez-goûter-parce-que-on-ne-sait-jamais-vous-pourriez-aimer-et-il-faut-de-temps-en-temps-sortir-de-ses-habitudes-pour-découvrir-de-nouvelles-choses-et-que-sinon-ce-sera-un-tout-petit-peu-de-votre-faute-si-ce-soir-ils-finissent-à-la-poubelle-contrairement-aux-autres : oeil à la cannelle, coeur humain caramélisé, dents de rats aux amandes, pattes d'araignées au sirop d'érable...

-Cupcakes.

-Ne... Vos mains, s'il vous plaît ! Bon, bon, puisque vous insistez... Quels parfums, madame ?

-J'en prendrais un de chaque parfum.

-Un de... Mais madame ! Songez que vous allez faire des orphelins ! 

-Je vous demande pardon ?

-Si vous me demandez par exemple, de prendre seulement un seul cupcake au citron parmi tous ceux de l'étalage, il va donc finir tout seul, sans sa famille !

-Mais il n'a pas de famille ! 

-Je vous demande pardon ?

-Il y a précisément un seul cupcake pour chaque parfum proposé, ne le voyez-vous pas ? Je vous en demande un de chaque parfum, donc, je vous les demande tous. 

-Vous faîtes donc un génocide...

-Oh, pauvres petits choux !

-Ce sont des cupcakes. Et vous leur faîtes peur.

-Oui, oui, c'est terrible ! Je suis si cruelle ! Maintenant, voici vos sous, et donnez-les moi pronto, oui ?"

Je revenais au Cirque des Araignées Anxieuses de Mrs Gigi Denise Daniella Vermillion les bras chargés d'une grande cloche transparente sous laquelle s'agitaient nerveusement une dizaine de petits cupcakes tremblotants. Je considérais tout en marchant qu'il serait peut-être bien de les montrer à la patronne avant d'entreprendre quelque autre démarche, mais je dois dire que mon impatience était plus forte que ma raison, surtout au moment où là tout à coup quel hasard ! Voilà que je croise en rentrant dans la tente qui conduit au chapiteau...

"Harvey ! Mon grand dompteur !

-Madeleine, ma petite indomptable !" Et, fièrement, je lui exposais ma trouvaille, suivie de mon idée quand au prochain numéro dans lequel il pourrait lui-même avoir un rôle clé "A condition que les cupcakes soient dociles..." comme il l'avait souligné en se grattant le menton d'un air dubitatif. Il s'en allait répéter avec les autres Araignées en me promettant d'y réfléchir lorsque je me saisis à nouveau de la grande cloche (que j'avais prélablement posée au sol pour que Harvey puisse mieux les examiner) pour l'emmener vers ma roulotte. Je m'amusais d'ailleurs comme une enfant à bien parcourir de tous mes dix longs doigts fins le verre transparent, voyant bien que cela affolait les cupcakes comme jamais; eux qui s'étaient dès lors regroupés en un tas sucré dans un coin pour trembloter tous ensembles. Des cupcakes qui tremblent ! Mais bien sûr ! Et là l'araignée, elle met le popcorn dans le sachet en papier ! Hrm. Donc...

Personne ou presque ne s'entraînait sur la piste aujourd'hui, pour cause que nous étions lundi, et lundi était notre jour de congé à presque tous, sauf à Harvey le dompteur, parce qu'il n'aimait pas être en congé, et Mrs Vermillion, qui, bien qu'elle n'avait de cesse de s'en plaindre, n'arrivait jamais à se libérer un seul jour de congé. Harvey n'allait pas tarder à revenir avec ses Araignées, et je me suis dit que cela pourrait être amusant que de le regarder s'entraîner. Après tout, il exigeait toujours que personne d'autre que lui et ses ses Araignées ne soit sur la piste lorce qu'il répétait (d'ordinaire, nous nous partagions tous le terrain, chacun avec son petit coin de prédilection), ce qui était parfaitement compréhensible au vu de l'exigence de ces êtres... Je m'installa dans les gradins, ni trop en haut ni trop en bas, et posa la cloche à cupcakes près de moi en attendant Harvey. 

Il ne tarda guère : bientôt vinrent les Araignées, les fameuses sur lesquelles repose à vrai dire la renommée et le nom de notre Cirque. Harvey n'était pas venu sans son fouet, et alors commença la répétition. Mes Araignées étaient vraiment intenables aujourd'hui : terribles, impossibles, redoutables, indomptables ! Ah ! On ne les dressent pas pour rien ! Moi de mon côté, je regardais avec attention, car je trouvais Harvey plutôt chou lorsqu'il dressait ses bestioles comme il avait essayé d'en dresser d'autres, et j'avais hâte qu'il accepte d'en faire de même avec les cupcakes. C'est Mrs Vermillion qui serait agréablement surprise ! Tandis que la répétition se poursuivait, je regrettais de ne pas m'être servie un peu du pop-corn d'hier qui traînait dans la machine ou de ne pas avoir chipé une pomme d'amour au stand de confiseries encore vide, car mon estomac me rapellait de plus en plus violemment au fur et à mesure que les minutes s'étiraient, que je n'avais pas mangé depuis un moment déjà. Instinctivement, puisqu'ils étaient là, je souleva légèrement la cloche sans déloger mon regard de la piste, et me saisit du premier cupcake qui passa sous ma main pour le porter avidemment à mes dents. 

C'était un très bon cupcake : une base à la vanille avec un fourrage à la confiture d'une sorte de fruit que je n'ai pas su identifier, et un glaçage au parfum de ce qui devait être de la fraise. Je le finis en pas moins de quatre bouchées, et, comme ce petit en-cas venait d'attiser ma faim grandissante, ma main passa une seconde fois sous la cloche. C'était donc un très bon second cupcake : une base à la vanille avec un fourrage à la pâte d'une sorte de noix que je n'ai su identifier, et un glaçage au parfum de ce qui devait être de la noisette. Et comme j'avais toujours faim, cronch cronch cronch à ma bouche le troisième, puis le quatrième cupcake, et, finalement, cronch cronch cronch à ma bouche tous les cupcakes. C'étaient vraiment de très bons cupcakes : tous d'une base à la vanille avec un fourrage à la confiture ou à la pâte d'une sorte de fruit ou de noix que je ne su identifier, et un glaçage au parfum de ce qui devait être...tout ce que j'ai mangé, je suppose. Puis, repue, j'ai continué de regarder Harvey répéter. Et les Araignées aujourd'hui furent particulièrement tenaces, même sous la menace du long fouet de cuir... Harvey s'est énervé, et ses cris auraient du me bercer comme ils l'ont si souvent fait. Pourtant, j'entendais dès à présent d'autres voix que celles de Harvey, ou des Araignées, ou même de la mienne, et j'avoue que cela me perturba quelque peu... ...Surtout lorsque je constata que de drôles de petits murmures s'échappaient dès lors de mon estomac ! Préoccupée, et pensant que je devais faire une indigestion de sucre, et de confiture, et de crème, je quitta finalement les gradins d'un pas chancelant pour me diriger au plus vite vers ma roulotte. Dans mon élan j'emportais la cloche vide avec moi. 

Mais quelle scie que ces maux de ventre ! Moi qui aurait tant voulu observer plus longuement Harvey et les Araignées ! L'état de ces curieux gargouillements borborygmiques m'inquiétait de plus en plus au moment ou enfin je pénétra dans ce que je peux modestement appeler 'chez moi'. Mais curieusement, au moment où j'y posa pieds, pensant me diriger vers le lavabo, les grondements cessèrent brusquement, et je n'eus plus du tout mal. Étrange, oui, ça l'était. D'autant que, pendant ce temps, les cupcakes étaient quant à eux ni plus ni moins que réapparus dans la cloche, comme si de rien n'était ! Ne les avais-je pas mangé ? Ne les ai-je mangés ? Oh ! A tout les coups, je devais avoir, là tout à l'heure dans les gradins, si faim que pour me débarasser de cette dernière, je ne m'étais ni plus ni moins qu'imaginée rassasiée de cupcakes, en me convaincant de tous les avoir mangés ! Et ces maux (mots ?) d'estomac, ce n'était en fait pas l'indigestion qui m'attaquait, mais bien la famine qui me rongeait encore plus ! Je suppose que le fait de trotter un peu jusqu'à chez moi aurait un temps diminué cette dernière, et, décidant que l'on m'aurait une fois mais pas deux non mais sans blague, pour la première fois, oui, première, ma main passa ainsi non pas sur la cloche mais en dessous, la souleva légèrement. Et, en quelques secondes, cronch cronch cronch le cupcake. Mais alors quel goût étrange que celui dans ma bouche ! Il m'avait pourtant semblé lors de ma précédente dégustation (imaginaire cela va s'en dire, mais dont les sensations étaient tout de même particulièrement réalistes !) avoir reconnu des goûts de vanille, de fruits et de noix, de crème, des textures spongieuses et moelleuse, pourtant... Je déglutis ma première bouchée avec difficulté, tant j'avais l'impression que c'était davantage de petites billes écharpées que de bouillie de gâteau qui se glissait doucement le long de mon tendre oesophage, et porta alors une main à mon cou, et un oeil à mon en-cas. 

J'étais surprise. Surprise, car j'ignorais que l'on faisait de nos jours des cupcakes fourrés de dents ! C'étaient des dents très dures : assez longues et fort pointues, pourtant avec un bon goût d'amande, et j'en conclus qu'il pourrait difficilement, selon ces faits, s'agir de dents de rat. Les dents de rat n'ont pas le goût d'amande ! Et je comprenais désormais un peu mieux les picotements dans mon estomac... J'étais surprise, cela ne se doute pas. Ainsi dans cette surprise, je lâcha instinctivement la pâtisserie morbide, laquelle se mit à convulser au sol comme un être en proie aux plus horribles souffrances, et tenta de péniblement rouler sur le plancher sans y parvenir. Un effet de la gravité sans aucun doute. Ma caravane a une roue moins bien fichue que les autres qu'Harvey m'a promis de réparer un jour. Seulement voilà, il ne l'a pas encore fait : il est très occupé avec ses chères Araignées, les autres, sans jamais avoir plus d'une minute pour sa Madeleine... 

Peut-être que les dents étaient tout simplement des amandes très, très croquantes. Cela ne me paraissait pas improbable, et pourtant mes idées se remplissaient d'improbabilités en tout genre à observer la cloche et les cupcakes restant, qui maintenant gigotaient comme des petits forcenés partout où ils le pouvaient, se poussant et se bousculant allègrement au passage. Mais qu'ils sont mignons ! Non, vraiment, après m'être débarassé là tout de suite de mon doute, je m'en irais insister une nouvelle fois auprès d'Harvey. On ne pouvait pas passer à côté de quelque chose comme ça, et les Araignées n'auraient qu'à attendre pour une fois ! Ces sales petites privilégiées ! Dans cette idée que de me débarasser, justement, de mon doute, vite ma main passa sous la cloche gigotante, saisit un autre cupcake (n'est-ce pas un frisson sucré qui parcourut ma main ?), et cronch cronch cronch

Je devais alors être débarassée de mon doute. Et pourtant, je doutais, beaucoup si ce n'est encore plus, une fois non pas deux, non pas trois, mais bien tous les cupcakes a nouveau avalés en quelques bouchés seulement. Je m'attendais à un mal de ventre, mais je n'eus rien ! Plutôt, je commençais à douter et angoisser, prise dans la pensée que, même déchiquetés sous mes dents, les miettes des gâteaux se mettraient peut-être au bondir, et à s'agiter, et à sauter la gigue là, juste là, dans ma poche stomachale ! Pour sûr, c'était très ennuyeux. Mais une voix familière, brusquement me tira de mes angoisses et mes appréhensions lorsque j'entendis passer près de ma roulotte un tonitruant : "Les Araignées se sont échappées !" Quoi donc ? "Les Araignées se sont échappées !" Les Araignées se sont échappées ! "Les Araignées se sont échappées !" Mais... Mais il faut les rattraper ! "Rattrapez-les !" Il ne faut pas les laisser s'enfuir ! "Ne les laissez pas s'enfuir !" Aussi vite que le sang fit à peine un tour dans mon corps, car bien décidée à aider Harvey (cette voix, c'était bien celle d'Harvey, pas de doute), je me précipita dehors en saisissant à la volée la cloche, vide à nouveau, car je ne douta pas un seul instant que, pour capturer des araignées, ç'aurait été très utile.

Il se mit en peu de temps à régner une panique éclatante au sein du Cirque. Si les Araignées s'étaient échappées, que serait le Cirque des Araignées Anxieuses sinon un bête attroupement de tentes et de rigolos comme il y en a partout ailleurs ? Hors de question de les laisser une seconde de plus en liberté ! 
J'entendais à la voix de stentor d'Harvey qu'il s'était dirigé vers les cages où l'on garde les rats. Mrs Vermillion (même si elle préfère qu'on l'apelle simplement Gigi, ou Gigi D, ou Gigi D. D, ou Gigi D. D. V, rarement Gigi Denise Daniella Vermillion, et plus rarement encore Mrs Vermillion) tenait à ce que nous ayons ici deux numéros sensationnels : ceux avec les Araignées, et ceux avec les rats. D'après elle, son établissement avait même été à cela de se nommer "Le Cirque des Rats Réticents", mais, comme "Les Araignées Anxieuses" sonnait plus exotique d'après elle, nous en arrivâmes là où nous arrivâmes. Le contraire aurait d'ailleurs été très perturbant : que nous arrivâmes ailleurs que là où nous en arrivâmes, je veux dire... Je décida de suivre Harvey. Les autres, ils se dispersèrent ailleurs.

Je courrais aussi vite que possible vers les cages, de très grandes cages, pour de très grands rats, comme nous avons tout autant de très grandes cages pour de très grandes Araignées, et je commençais alors à penser que peut-être ma cloche ne serait pas assez grande... J'y jetta un bref coup d'oeil en pleine course : non, plus de trace de cupcakes sinon des miettes. Je les avaient tous bien cronch cronch cronchés !
Pourtant, c'est une fois arrivée devant les cages vides (les rats auraient-ils emboîté le pas aux Araignées ?) qu'à nouveau ces curieux maux d'estomacs me saisirent, et de manière plus violente encore que précédemment. N'appercevant toujours pas Harvey malgré sa voix rugissante que l'on devait entendre à des kilomètres et des kilomètres, je m'arrêta et souffla, le coeur battant la chamade et mon pauvre ventre en feu. C'était comme si des balles rebondissantes s'amusaient à faire du trampoline à l'intérieur ! Je fais moi-même du trampoline, c'est mon numéro. Une fois, je me suis élancée si haut que je suis allée m'encastrer contre la toile servant de toit au chapiteau, avec une violence telle que j'en fus propulsée contre le trampoline, et à nouveau contre le toit, et ainsi de suite pendant plusieurs minutes, si bien qu' à la fin de tout ça j'ai fini avec les os en guimauve. Rebondir, cela peut donc être très dangereux. Pour ce qu'en savent les cupcakes !
La douleur me paralysait, me coupait les pattes et la respiration. J'en vins à m'écraser par terre, suffocante et haletante, ne faisant que maintenant le lien que, oh bon sang ! Peut-être les cupcakes étaient empoisonnés ! Ou pire : peut-être les cupcakes étaient bel et bien vivants, et je les avaient dévorés sous cet état ! Mais quelle horreur ! Mais, quelle drôle de dernière hypothèse tout de même ! Des cupcakes vivants, allons ! Et pourquoi pas des araignées dociles ! Le panneau devant la vitrine de la pâtisserie me revint subitement en tête, et là, j'eus encore plus mal au ventre. Moi qui voulait juste les effrayer, pas méchamment, simplement pour rire, voilà que je m'étais bizarrement retrouvée à les avaler les uns après les autres, et dès lors, je crois que je le regrette bien !

Je me relevais malgré la douleur, la cloche toujours entre mes mains, et m'approcha davantage des cages. Dans aucune je ne vis quoi que ce soit, sinon de la litière et des restes de repas : entre autre, des miettes de cupcakes chez les Araignées, et des petits bouts de muffins chez les rats. Ce sont des êtres très exigeants, qui, à condition d'être bien dociles avec Harvey, et Mrs Vermillion (je devrais dire Gigi ou elle va se vexer...), et les spectateurs, insistent très fermement pour être nourris, au moins une fois par jour, de cupcakes chez les unes, et de muffins chez les autres. C'est bien pour cela que je me rendis d'ailleurs à la pâtisserie. Tout le monde au Cirque se relayait pour cela, et moi, il avait bien évidemment fallu que ça tombe sur mon seul jour de congé ! C'est alors qu'un doute non pas, mais bien une angoisse, une sorte d'anxiété me saisit alors toute entière : zut, et zut, et zut ! J'avais mangé les cupcakes des Araignées, et dans mon estomac, évidemment que ces derniers se vengeaient ! Voilà pourquoi ils tremblaient tant sous leur petite cloche ! Voilà pourquoi ils avaient peur ! Voilà pourquoi le vendeur m'avait averti, et distraite avec ses histoires de muffins ! J'aurais du céder aux muffins et non au cupcakes, car à n'en pas douter, les rats, eux, bien que vexés en apprenant la nouvelle, ne s'en seraient probablement pas échappés de leur cage ! Et si les Araignées couraient non pas vers la liberté, loin du Cirque et de Harvey et de Mrs...de Gigi, mais plutôt...vers moi ? 

Jacqueline ! Kitty ! Laurinda ! Madeleine ! (Madeleine...?) Là toutes pattes sur moi, et sur mon ventre, scritch scritch scritch les vêtements; cronch cronch cronch mon estomac plein de cupcakes ! Que j'ai mal ! Que j'ai mal ! Que j'ai mal au ventre ! Elles me déchirent ! Elles me dévorent ! Elles me tuent ! Je me déchire ! Je me dévore ! Je me tue ! Je m'évanouis ! Jacqueline ! Kitty ! Laurinda ! Madeleine ! Où est donc Harvey ? Mon Dieu ! Tout ça, c'était à cause des cupcakes !

Bien sûr. Ç'aurait été bête d'en douter. Aussi sûrement qu'à mon réveil me faisaient face une cohorte de cupcakes bondissant narquoisement sous leur cloche de verre, je me retrouvais moi aussi, à nouveau dans une cage... 

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