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Pizza-Amour-Amitié

— Alors, tu as trouvé beaucoup de thym aujourd'hui? me questionne Eva.

— Ca va. C'était pas mon meilleur jour, mais pas le pire non plus, répondis je en lui montrant ma récolte: un kilo de Thym, morts, mais du thym quand même. 

— Cool. On va pouvoir le revendre cher à Solio! 

— J'espère, j'ai passé toute ma journée à courir pour trouver cette foutue plante! Ecoute, chuchotai je en me penchant vers elle, pour que personne ne nous entende. J'ai trouvé un super spot de thym. Il y en avait au moins pour dix kilos, de quoi nous permettre de payer notre liberté. J'ai pas tout pris, pour ne pas attirer l'attention des autres, mais ce soir on prend le reste, on paye Solio, et on se casse d'ici! 

Le visage d'Eva s'illumine au fur et à mesure que je lui raconte ma découverte. Je la retiens de sauter de joie, tout en mettant mon doigt sur la bouche. 

— Ne le dis à personne, tu m'entends? Personne. Sinon, ils nous voleraient tout. 

Eva acquiesce et tente de prendre un air grave, sans succès On voit toujours ses yeux pétillants de joie, et la légère fossette au coin de ses lèvres.

— Ca fera l'affaire, capitulai je en repartant vers notre tente, plantée devant un immeuble envahi par le lierre. 

Quand j'entre dans celle ci, l'odeur de rance me prend tout de suite au nez. Je ne sais pas d'où vient cette odeur, sinon qu'elle était déjà là avant notre arrivée au camp. Je m'assois, et nettoie mon couteau; des brins de thym y sont collés. 

Ma tâche effectuée, je plonge ma main dans le petit trou que j'ai creusé juste sous mon oreiller. Je soupire de soulagement: mes économies y sont toujours, maigre réconfort dans cette vie si fade.

Je vois la silhouette bondissante d'Eva avant que celle ci n'entre. 

— Suzy, Suzy, on mange pizzas ce soir! me crie elle, surexcitée. Elle me saute au cou, et je l'enlace.

— Super! fis je en me relevant, Eva dans les bras.

Dehors, le soleil se couche, inondant notre camp d'une belle lumière dorée. Une douce chaleur caresse ma peau halée par l'astre rayonnant. Et, très vite, le calme m'envahit. J'ai toujours adoré ce moment de la journée, celui où le temps semble s'arrêter, parfait milieu du jour et de la nuit.

Eva toujours blottie dans mes bras, je me dirige vers le centre du camp, où un immense feu se consume.  Solio tourne autour, dispersant l'odeur de thym dans l'air à renfort de grands gestes.

Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Quand va-t-il donc arrêter de vénérer le feu? Pour moi, les flammes sont juste synonyme de chaleur et de dangerosité, rien d'autre. Pour Solio, Hécate, déesse de la magie, s'est réincarnée dans le feu après la Grande Tempête. N'importe quoi. Parfois, je me demande s'il fume le thym, en ajoutant d'autres herbes.

Après avoir posé Eva au sol et lui avoir sommé de ne pas bouger, je m'approche de Solio à grandes enjambées, et lui prends l'épaule.

— Solio, j'ai de quoi payer.

— Ah bon? Alors donne moi, Suzy. Je t'ai sauvé la vie, tu sais... Ca mérite bien quelque chose en contrepartie... Je ne vois pas pourquoi tu veux partir. On est bien, ici! Protégés par une grille des Mutants, et des Humains.

— Eh bien moi, je veux partir. Laisse moi chercher ce qu'il faut, et je te paye.

— Va, ma gazelle.

— Je ne suis pas ta gazelle! l'attaquai je, tout en lui faisant un doigt d'honneur.

Je cours comme je n'ai jamais couru, les larmes aux yeux. Alors c'est réel. Je vais quitter cette prison, qui me retient depuis si longtemps. 

Les herbes fouettent mes jambes, et mon chignon se défait. Mes cheveux bruns volent au vent, libres.

Avec un dérapage plus ou moins contrôlé, je descends le long de la butte, sors mon couteau et fauche le thym à toute vitesse, si bien que mon couteau dérape, et m'entaille la main. Je serre les dents, et reprends ma course, vers Solio, cette fois. 

— Je... te vends ce thym, dis je tout en me plantant devant notre Prophète. Ce dernier prend un air mi- satisfait mi- supérieur, avant de prendre la précieuse plante.

— Je veux mon argent, ordonnai je, le regard dur.

— Oui, bien sûr, attend moi ici, je vais le chercher. 

Puis il repart vers son immense tente, installée à quelques mètres du feu. Elle est ornée draps de toutes les couleurs, ainsi que de bijoux dont la valeur doit équivaloir à celle du thym aujourd'hui. Dernière nous, le gens chantent: c'est l'heure du sacrifice. Je me retourne, en retenant un soupir d'exaspération. Quand se rendront ils compte que Solio les berne?

On joue du tambour, de la flûte, et une femme chante. Yana. Une jeune femme, ses longs cheveux bruns flottant dans la brise, captant des reflets du soleil. Ses yeux bleus pétillent, et des fossettes apparaissent au coin de ses lèvres. Son corps est recouvert d'une fine tunique, qui lui arrive jusqu'aux genoux. 

Solio me sort de ma contemplation en m'agitant la liasse de billets sous les yeux. 

Je les lui arrache, et sors de ma besace en cuir les autres billets.

Je refait les comptes sous le regard médusé de Solio. Je vois ses yeux s'arrondir au fur et à mesure que le nombre augmente, jusqu'à arriver aux cent mille euros demandés par le Prophète.

— Tiens. Laisse moi partir, maintenant.

— Mais... je...

— Cinquante mille pour moi, cinquante mille pour ma sœur, affirmai je en montrant Eva du regard. Tout y est. 

— Je... je vais t'ouvrir la barrière, balbutie t il , tout en reculant, comme s'il me craignait. Je suis contente d'avoir ce pouvoir sur lui, après des années à le craindre.

Eva dans les bras, je suis le Prophète dans la vallée, pour enfin arriver à l'immense porte en métal grillagé.

Solio sort une clé de la poche de sa tunique, puis l'introduit dans le cadenas de la porte  de mon salut. 

Le doux cliquetis du cadenas s'ouvrant me paraît être le plus joli son du monde, plus beau encore que le chant des cigales à la nuit tombante l'été. 

Le jeune homme ouvre la porte, et fait un signe du bras m'encourageant à sortir.

— Puisse le feu te protéger, prononce t il sombrement, la tête levée vers le soleil couchant. 

— Oui oui, c'est ça, répondis je en traversant d'un pas rapide la frontière, comme si la porte pouvait se refermer à tout moment, m'enfermant dans cette prison dorée. 

Solio referme la porte après avoir vérifié qu'Eva et moi étions bien de l'autre côté. Le Monde Sauvage, comme l'appelait notre Prophète. 

Je reste quelques secondes à fixer le grillage, béate. Sur le territoire de Solio, les fougères et mauvaises herbes s'agitent doucement au gré de la brise. 

Je me retourne enfin, m'arrache à ce lieu maudit, et contemple mon chez moi.

Une immense vallée de ruines, recouverte d'herbes. Quelquefois, des murs sont encore debout, mais la plupart sont écroulés au sol, vaincus par le temps et le manque d'entretien.

Je marche quelque heures, mon sac sur le dos, et Eva dans mes bras. Cette dernière s'est assoupie, et sa tête repose à présent sur mes épaules. Ma main droite la porte, tandis que ma main gauche tient fermement un couteau. Je sais que, désormais, nous ne serons plus en sécurité nulle part. Je ne pourrais pas lâcher d'un oeil la bouille d'Eva, sous peine de la voir tuée par un Mutant, où enlevée par une tribu.

Les jambes et la gorge en feu, je décide de m'installer contre un mur pour la nuit. Je pose Eva sur mes genoux, puis sort ma gourde. L'eau coule dans ma gorge, la rafraîchit, et apaise ma soif. Enfin réhydratée, je peux observer les environs. C'est la règle d'or, selon ma mère, avant que celle ci ne meure, tuée par un Mutant: toujours connaître parfaitement là où nous sommes. Cela nous offre un avantage considérable sur les possibles adversaire, en plus de nous garantir des cachettes.

A ma gauche, se trouve un mur en plus mauvais état que celui contre lequel mon dos est appuyé. Du lierre le recouvre entièrement, comme sur toutes les autres ruines. En face de moi, ce qui aurait pu être une entrée, auparavant. Et, enfin, à ma droite, un autre mur, plutôt bien conservé. Des restes de peinture blanche subsistent même. 

Ma veillée commence alors. J'ai perdu l'habitude de rester toute une nuit les yeux grands ouverts, avec la sensation d'être épiée en permanence. Mon corps entier me hurle de fermer les yeux, mais je résiste. Les combats contre moi-même, je connais très bien. Et je sais que nous sommes plus résistants que nous le pensons.

Je me retiens de hurler de joie quand l'aube pointe le bout de son nez: en effet, les Mutants chassent de nuit et se reposent le jour, tapis dans des crevasses. Mais, maintenant, je dois craindre l'attaque possible d'une tribu: si je suis sur le territoire de l'une d'elle, Eva et moi sommes mortes.

Je pose délicatement ma petite sœur sur le sol dur, puis m'étire, réveillant ainsi mes muscles endoloris. 

— Suzy... On est où? fait Eva, se frottant les yeux, car pas tout à fait réveillée. 

— On est dans le Monde Sauvage, ma grande, fait je en lui embrassant le haut du crâne. Maintenant que les mutants ne rôdent plus, on vas pouvoir aller chasser! Et après, je me reposerai un peu. Compris?

— Compris! affirme Eva, la bouche étirée en un large sourire. Du haut de ses six ans, elle ne comprend pas tout de suite que, maintenant, la vie sera rude, avec pas toujours quelque chose à manger, et la menace constante des Mutants et des tribus. Plusieurs fois, allongée dans la tente, j'ai pensé à rejoindre d'autres gens, pour se sentir en sécurité, pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Mais je veux être libre. Je sais que les tribus sont justes des groupes formés de gens se connaissant à peine. Il n'y a aucune amitié possible. Et, si c'est pour rester coincée toute ma vie avec des personnes que je ne peux pas blairer, je préfère vivre seule avec Eva. Souvent, des souvenirs ressurgissent tout droit du passé: moi, riant avec plusieurs personnes. Avant la catastrophe. Mon père, couvert de sang. Pendant la catastrophe. Ma mère, me suppliant de l'achever. Après la catastrophe. Je me souviens aussi de mon premier amour, un garçon que j'avais rencontré avant la fin du monde. Il était timide, et réservé. On passait beaucoup de temps à rire de tout et de rien. Je nageais en plein bonheur. Et puis, la libération de créatures mutantes d'un laboratoire anglais a tout gâché. Finie, la belle histoire d'amour. Finies, les sorties au cinéma avec les amies. Finies, les soirées pizzas avec les parents et Eva. 

Rien qu'en pensant à tout cela, les larmes me montent aux yeux. Je les sens arriver, traitresses, preuves incontestables de mon mal-être. 

Alors, je me lève, prend mon couteau et sors. Eva trottine gaiement derrière moi, le bruit de ses bottines claquant contre le sol dur brisant le silence du matin. 

Une fois que j'estime être assez éloignée de notre camp, je me tapis derrière un amas de rocher, le couteau en main, et attend. Eva est allongée derrière moi, guettant elle aussi la moindre trace d'un animal quelconque. 

Après dix minutes, je sens la petite main d'Eva tapoter mon dos. Je me tourne lentement vers elle, et aperçois un renard à quelques mètres, le nez enfoncé dans les graviers et les mauvaises herbes.

Je salive à l'idée de ce copieux repas. En rampant, je m'approche de lui et l'abat d'un coup de couteau dans le dos. Le renard meurt sur le coup, son corps soudain inerte s'affaissant sur le sol comme une poupée de chiffon.

Je le ramasse, le met sur mon dos et repart vers la maison en ruines. 

Quand nous rentrons, le soleil est déjà haut dans le ciel, nous brûlant de sa chaleur d'été. Le sol en pierre est bien entendu lui aussi bouillant, et je ne peux retenir un cri lorsque mes jambes nues entrent en contact avec le sol. 

Malgré la chaleur ambiante, je décide de faire un feu. 

Cela fait à présent une heure que le feu crépite et que le renard cuit. Malgré notre emplacement — à l'ombre, dos au mur —, Eva et moi suons à grosses gouttes. Je lève les yeux vers le ciel bleu. Le soleil m'éblouit, alors je plisse les yeux.

Ce ciel m'apparaît comme une promesse d'avenir, comme s'il me disait "ne t'inquiète pas, ça vas aller". Et, malgré tout ce que j'ai traversé, j'y crois.


Saluuuuut! Vous allez bien? Je suis désolée que cette nouvelle ait mis tant de temps à sortir, j'avais juste une ENORME panne d'inspiration XD. Et là elle est venue subitement, et j'ai crée tout un univers. Bref, j'ai adoré écrire cette nouvelle et je pense que ça se ressent dans le nombre de mots XD. 

J'espère qu'elle vous a plu!


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