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Vagues à l'âme

La camionnette est secouée par les cahots de la route sablonneuse. A droite du chemin, d'énormes chênes lièges sont couverts de mousses tandis qu'à gauche, les pins semblent toucher le ciel. A leurs pieds, les fougères ont poussé et tapissent le sol. La lumière du mois de mai peine à traverser les nuages autant que les couches épaisses de feuilles verts jaunes, donnant ainsi à l'atmosphère un éclairage vert pomme. Je me perds dans l'observation de ce paysage magnifique alors que notre chargement bringuebale à l'arrière de la camionnette.

Nous arrivons dans une clairière de pins et Julian arrête le van aux abords d'une vieille table de pique nique. Sans un mot, nous descendons, faisons claquer les portières. Curieuse, je m'engage sur un sentier qui zigzague entre les fougères, attirée par un bruit que semble porter le vent. Un ronronnement qui me ramène à mon enfance.

Les aiguilles de pins craquent dans mon dos, Julian m'a suivi sans un mot. D'une pression légère sur l'épaule, il m'invite à avancer. Les arbres sont plus espacés de ce coté-ci de la clairière et j'aperçois enfin pourquoi Julian m'a amené ici.

" L'océan ?
- Le même qu'en Floride, à sept mille kilomètres près. "

Ébahie, je ne réagis pas avant de me jeter dans ses bras pour le remercier d'un baiser sur la joue. Surpris, il s'écarte et attrape mon poignet avant que je ne descende la dune.

" Tu veux jouer dans les vagues un peu ?
- Julian ! Tu rigoles j'espère ! Il fait dix-sept degrés ! Même à Jupiter quand j'avais dix ans, je me baignais pas  !
- Qui a dit se baigner ? Viens voir. "

Sans un mot, je le laisse m'entraîner, me souvenant des étés en Floride, des après-midi sur la plage, des hivers à surfer. J'ai appris à marcher au bord des vagues. Nous retournons jusqu'à la clairière où sa camionnette est arrêtée mais il me tire vers l'arrière de celle-ci.

" J'ai retrouvé ça chez mon père, ça te tente ? "

Abasourdie, je regarde le chargement puis Julian.

" T'as vraiment trouvé deux planches de surf dans ton garage ?
- Il y avait celle de ma demie-sœur aussi, ça te dis alors ? "

Sans réfléchir, je grimpe à l'arrière de la camionnette pour observer les planches. Elles sont un peu vieillottes certes mais ça fera largement l'affaire. Dans un coin, j'aperçois un cabas à moitié vidé sur le sol.

" T'as trouvé des combinaisons ? Je m'exclame.
- Je pense que ça t'ira et puis par dix-sept degrés tu vas être frigorifiée sans non ?"

Il rigole puis descend de la camionnette en lançant :

" Change-toi, je t'attends. "

Alors que je l'entends s'éloigner, je passe mes doigts sur mes lèvres souriant lentement. J'enfile la combinaison tout en me plongeant dans mes souvenirs américains. Quand petite, nous descendions jusqu'à Miami prendre l'avion pour aller voir mes cousins. C'est sur le pacifique que j'ai appris à surfer mais c'est chez moi, à Jupiter que j'ai appris à aimer les vagues. Je songe en remontant la fermeture dans mon dos. Cette combinaison a du surfer un grand nombre de vagues car la ficelle qui sert à remonter la fermeture éclair dans mon dos me reste entre les doigts. 

Depuis que je suis arrivée en France, je ne me suis jamais vraiment rapprochée de l'océan, enfin, jusqu'à Julian. Alors que je renfile mes baskets, ce dernier s'approche pour se changer à son tour. Il enlève son tee-shirt et le lance dans un coin, faisant se contracter ses muscles. Je détourne les yeux en sentant mon visage chauffer.

Le vent souffle à travers les arbres amenant des effluves marines qui me transportent. Malgré la basse température, j'ai l'impression d'être de retour sur le sable chaud de Floride. J'avance jusqu'au bord de la dune pour profiter de ce spectacle. Au loin, les vagues se cassent laissant sur leurs passages des graviers et débris de coquillages. A l'horizon, les rouleaux se forment comme venus directement d'Amérique.

" Adélaïde ! "

C'est Julian qui me tire de ma contemplation du paysage. Je le rejoins, en sautillant à travers la clairière.

" J'ai perdu la ficelle, tu peux m'aider please. "

Je souris à son imitation d'accent américain et l'aide à remonter sa fermeture dans son dos, tachant de ne pas détailler ses omoplates. Tachant toujours. Il attrape et enfile son sac à dos kaki avant de demander :

" Ready ?
- Ton accent anglais est pitoyable, t'es au courant ? " Je réponds en descendant de la camionnette.

Nous éclatons de rire et vidons notre chargement. Les planches sont appuyées sur le flan du van comme au bord des rochers de Floride. D'un geste rapide, je glisse mes vêtements dans mon sac à dos, mon téléphone et la ficelle dans la petite poche avant de l'enfiler.

L'océan semble gronder comme s'il me rappelait après tout ce temps. D'un regard, nous nous comprenons, il attrape, l'avant des planches tandis que je me dirige vers l'arrière de celles-ci. D'un geste réflexe venu de mon adolescence, je cale une planche sous chacun de mes bras et Julian en fait de même.

Nous nous mettons en route et descendons paisiblement la dune, sans un mot. J'observe les arbres disparaître dans mon dos alors que l'océan s'approche. La plage est presque déserte, quelques marcheurs seulement longent la grève. Les eaux grondent lorsque nous nous en approchons.

Le sable fin crisse sous mes baskets puis laisse sa place au sable dur et humide que la marée a accompagné de coquillages en descendant. C'est ici que s'arrête Julian. Il récupère la planche la plus abîmée pour la planter dans le sol. Précautionneusement, j'appuie l'autre contre la première et dépose mon sac bordeaux. 

Mes yeux se plongent dans le gris de l'eau et je me laisse enivrer par cette sensation. Comme de retour chez moi mais sans vraiment y être. Une vague de mélancolie s'empare de moi alors que le rouleau qui s'est fracassé sur le sable quelques instants plus tôt vient caresser mes orteils.

" Adélaïde ! Je me retourne et effectue les trois mètres qui me sépare de lui, tiens un tortillon, il paraît que ça porte bonheur.
- Merci. " 

J'observe le coquillage qu'il me tend. Comme un fossile, il s'enroule autour de lui-même et finit par s'aplatir. Touchée, je le glisse dans la petite poche de mon sac. Je récupère par la même occasion la ficelle qui m'était restée dans les doigts tout à l'heure pour relever mes longs cheveux blonds et les tresser.

Perdue dans mes pensées, je ne vois pas l'ombre s'approcher de moi et c'est quand il est en face de moi, qu'il dépose quelque chose de froid sur mon nez.

" Hey ! Julian ! Je m'exclame surprise, qu'est-ce que ...
- Tu vas attraper des coups de soleil, t'as pas trop l'habitude je crois, répond-il avec un clin d'œil.
- J'ai vécu à Jupiter en Floride ho ! J'enchaîne vexée. Le soleil ça me connait !
- Rappelle-moi depuis combien de temps tu n'as pas vu l'océan Adélaïde ? "

Blessée, je me retourne, sans un mot, j'attrape le pot de crème solaire et en étale une grosse quantité sur mes joues avant de le lancer sur son sac. Je laisse mes yeux se perdre dans l'océan tout en réfléchissant à ce que vient de dire Julian.

On ne devient pas fille unique à vingt ans, ni orpheline à vingt-et-un. Lorsque j'ai compris qu'elle ne reviendrait pas, j'ai préféré quitter une ville où tout me ramenait à elle pour une solitude dans laquelle rien ne me rappelait ceux que j'avais laissé sur l'autre continent. Rien sauf l'Océan.

" Cinq ans. " 

Je souffle dans un murmure surement emporté par le vent. Pendant que mon esprit divaguait, Julian s'est approché, sa voix rauque me fait frissonner lorsqu'il me chuchote à l'oreille.

" Excuse-moi Adélaïde. " 

Il a cette façon de prononcer mon prénom que personne d'autre n'a. Ni vraiment à l'américaine, ni exactement à la française. Émoustillée mais déterminée, je l'excuse d'un haussement d'épaules avant de m'emparer de la planche qu'il m'a prêté pour m'approcher des vagues. Sa présence dans mon dos me confirme qu'il a fait comme moi et qu'il m'a suivi.

" Je ne te fais pas l'affront de te proposer mon aide ? Si ? Rit-il en s'approchant.
- Je pense que ça ira, merci. Je réponds en l'éclaboussant.
- Hé ! "

Je rigole à mon tour, tout en me dirigeant vers ma droite, là où les vagues semblent se former. Sans un mot, je m'avance vers l'horizon, puis m'allonge sur ma planche pour attendre la vague adéquate.

Une fois debout, j'ai l'impression de revivre, comme s'il m'avait manqué quelque chose pendant ces cinq longues années. Le surf fait parti de ma vie, comme mes parents, mes cousins que j'ai lâchement abandonné en m'envolant vers l'Europe. L'Océan fait parti de moi, comme ma sœur que je n'ai pourtant jamais cherchée après sa fugue.
J'ai besoin de l'eau comme d'eux tous pour être heureuse et ce n'est que maintenant, perchée sur cette vielle planche que je m'en rends compte.

Une vague me désarçonne et je bascule dans l'eau la tête la première.
Malgré la combinaison, l'eau froide pique ma peau comme un millier de petites aiguilles.
J'ai l'impression que mes poumons brûlent en se remplissant d'eau. La vague qui m'a faite tomber semble m'entraîner vers des profondeurs abyssales. Pourtant la lumière reparaît presque aussi vite qu'elle semblait avoir disparue.

Alors que je papillonne des yeux, quelqu'un me parle. La voix est rocailleuse mais a l'air paniquée, je ne comprends pas ce qu'elle raconte, comme si elle parlait dans une autre langue.

Quand ma vue s'est habituée à la nouvelle luminosité, je discerne Julian au près de moi, je recrache le sel qui emplit ma bouche puis éclate de rire. 
Evidemment qu'il parle une langue étrangère, Julian a toujours parlé français. Comme je ne réponds pas, toujours prise dans mon délire, il tente quelques mots en anglais.

" Adélaïde, Are you okay ? "

Alors que j'étais sur le point de me calmer, mon fou rire reprend de plus belle. Entre son accent français et son expression d'incompréhension face à ma crise de rire, des larmes perlent au coin de mes yeux.

J'arrive à articuler un " oui " tout en me redressant sur les coudes. Enfin, une fois calmée, j'attrape la main qu'il me tend pour me relever. La planche toujours accrochée à ma cheville, réflexe que j'ai acquis quand j'ai appris à surfer. Ses yeux noisettes me scrutent sûrement à la recherche d'une quelconque blessure. Quand il semble rassuré sur mon état, il pose sa planche plus loin et lance : 

" Tu m'expliques pourquoi tu ris ?
- Plus tard maybe. 
- Hum oui. On va arrêter la planche non ?
- Moi oui, mais toi continues non ? Je lui propose.
- Pas sans toi Adélaïde. " 

Je souris mais refuse poliment. Je ne supportais déjà pas de partager ma planche adolescente avec ma sœur alors pas de nouvelles expériences. Refaire du surf était suffisant pour aujourd'hui. Nous retournons là où nous avons laissé nos sacs et plantons les planches dans le sol pour les faire sécher.

Julian me tend une serviette que j'attrape avec un sourire. Je m'essuie le visage et lui rend mais il décline d'un haussement d'épaules. Il préfère passer une de ses main dans ses cheveux pour les ébouriffer. Je frissonne quand une bourrasque ramène les mèches qui se sont échappées de ma natte sur mon visage. Julian l'a remarqué, il se rapproche de moi et pose ses mains sur mes épaules. Gênée, je ramène ce qui reste de ma tresse sur ma poitrine, autant pour occuper mes mains que pour lui laisser de l'espace dans mon dos. 

J'ai l'impression qu'il met une éternité à faire descendre cette fermeture éclair le long de ma colonne vertébrale. Quand je sens que la combinaison ne me serre plus autant, je quitte les manches, essuie mes bras et enfile rapidement un sweat, car le vent du mois de mai est beaucoup trop frais pour rester en brassière. Ses yeux noisettes m'étudient et je me retourne vers l'océan quand je sens mon visage chauffer. Il ne me laisse pas le temps de voir une vague se former puis venir se casser presqu'à nos pieds, qu'il me demande aussi de l'aide :

" Tu peux ... "

Il ne finit pas sa phrase mais lentement je le contourne pour me placer dans son dos. Doucement, je fais descendre la fermeture et j'observe ses épaules puis ses reins apparaître. Ses cheveux noirs scintillent à la lumière, à cause de l'eau et du sel qui s'y sont déposés et les gouttelettes dégoulinent jusque dans sa nuque. Elles roulent le long de sa colonne vertébrale. Je détourne le regard, rougissante, j'en suis certaine, quand je me rends compte de ce que j'observais.

De nouveau, mon regard se porte vers les vagues et l'océan mais il est très vite accaparé par Julian. Il a, comme moi, défait les manches de sa combinaison et, est à présent torse nu. Je le détaille du coin de l'œil alors qu'il s'assoit dans le sable. Ses cheveux ont commencé à sécher mais quelques gouttes persistent à dévaler son torse. Ses yeux fixent l'horizon et ses lèvres sont tordues en un demi sourire qui rehausse ses pommettes.

Je m'assois à ses côté tout en l'observant toujours. Il a posé ses bras derrière lui, faisant se contracter ses pectoraux qu'il me laisse le loisir d'observer un peu plus encore quand il jette sa tête en arrière. Je ne cherche pas à réprimer le sourire qui se forme sur mes lèvres en le voyant dans cette position lascive. Finalement, il se redresse et en silence, nous regardons le ballet incessant des vagues.

Quand le soleil décide de se cacher pour de bon derrière les nuages, Julian se relève en annonçant :

" On y va ?
- Oui, je réponds, si tu veux. "

J'accroche mes baskets à mon sac à dos grâce aux lacets afin de profiter encore un peu du sable fin entre les orteils. Ce geste me rappelle une fois de plus mon adolescence à Jupiter et c'est en souriant avec nostalgie que je me remet aussi sur mes pieds et enfile mon sac à dos. Il fait de même puis attrape les planches après avoir remis ses chaussures. Comme pour descendre la dune, j'attrape l'arrière des planches et cale mon pas sur le sien.

Alors que nous nous rapprochons de la clairière, il demande : 

" Adélaïde ! Tu m'expliques pourquoi quand tu te fais secouer par une vague tu es morte de rire ?
- J'ai rien compris Julian, je souris. Je suis vivante puisque je suis là.
- Non mais tout à l'heure !
- Oui et bien ?
- La vague t'as faite tomber, t'as disparu dans l'eau. Pourquoi tu riais après ? 
- Ha ! Je m'exclame en comprenant enfin, tu vas trouver ça idiot.
- Mais non ! Dis moi.
- Quand je surfais, je pensais à la Floride, et quand tu m'as parlé après ma chute, je comprenais pas ce que tu me disais.
- C'est-à-dire ? Renchérit-il perplexe.
- J'avais l'impression que tu parlais un langue étrangère, mais c'est logique en fait, puisque tu parlais français. Et après, ton accent m'a juste fait rire c'est tout. "

Il éclate de d'un rire grave et je souris une fois encore. Dans le silence retombé, seulement troublé par le ronronnement lointain des vagues et le crissement du sable sous nos pieds, nous atteignons enfin notre but.

La camionnette est là, au milieu de la clairière, près de la table de pique-nique. Nous déposons nos bagages à côté d'elle et nous nous dévisageons durant un instant. Mes yeux se posent sur un grand chêne derrière lui tandis qu'il range la première des deux planches. Je m'éloigne de lui pour me rapprocher de ce vieil arbre.

De là-bas, j'espère avoir avoir une vue sur la plage. Les aiguilles mortes des pins piquent mes plantes de pieds mais je remettrai mes baskets plus tard, au pied de ce grand chêne surement. Les manches de ma combinaison claquent sur mes cuisses et, enfin, j'arrive. La vue est à la hauteur de mes espérances.

Je pose mon sac à dos sur le tapis de mousse que l'ombre du gigantesque arbre a permis de faire pousser et attrape mon téléphone. Ce paysage restera gravé dans ma mémoire mais j'ai besoin d'une photo pour mon retour aux Etats-Unis. Une fois la photo prise, je range mon téléphone, à sa place, dans la petite poche de mon sac à dos bordeaux et défait les chaussures de celui-ci. Je les renfile et contemple ce lieu magique.

Caché derrière les nuages, le soleil retombe vers l'horizon et j'apprécie ce spectacle, une épaule appuyée nonchalamment contre le tronc de l'arbre. Perdue dans cette contemplation, je n'entends pas vraiment Julian arriver. C'est quand je sens ses doigts dans mes cheveux que je sursaute.

Sans un mot, il défait ma tresse et repose mes cheveux sur mon dos. Lentement, je me retourne et pose mon dos contre le tronc de l'arbre. Face à lui, je le détaille. Il est toujours torse nu et je remarque un dessin sur sa hanche à moitié cachée par sa combinaison de surf. Intriguée, je lève les yeux sur son visage. Ses cheveux sont secs maintenant et retombent sur son front en mèches éparses. Je me surprends à me demander s'ils sont aussi doux qu'ils n'y paraissent.

Mes pupilles plongent dans les siennes, leurs couleurs noisettes semblent foncer. Peut-être est-ce le soleil qui disparaît ou les arbres qui projettent leurs ombres sur son visage mais ses cheveux paraissent eux aussi plus sombres.

Assez embarrassée, j'attrape du bout des doigts la ficelle qu'il a encore dans la main et l'enroule autour de mes propres doigts.

" Merci Julian, je souffle d'une voix rauque, pour l'après midi, le surf, tout.
- C'était avec plaisir Adélaïde. "

J'ai l'impression de manquer d'air, je ne sais pas si c'est le compliment ou le fait qu'il se soit rapproché de moi, me collant ainsi un peu plus à l'écorce de l'arbre. Je perçois les battements de mon cœur jusque dans le bout de mes doigts alors qu'il effleure ma joue d'une main.

De l'autre, il accroche la ficelle que je fixe depuis qu'il s'est rapproché. Ne voulant pas la lâcher, ma main suit la sienne et il finit par attraper mon poignet. Surprise, je lève immédiatement le visage vers lui mais le voir si près de moi me trouble.

" Ju ... "

Toujours avec un calme apparent, il approche son visage si près du mien que je sens son souffle dans mon cou. Incertaine, je comble la courte distance entre nos lèvres, ma main toujours dans la sienne. Les frissons me prennent quand sa bouche touche la mienne.

Comme au ralentis, je me recule après quelques instants. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle qu'il est de nouveau près de moi. Je l'invite, alors, d'un clignement de paupières, à poser de nouveau ses lèvres tout contre ma bouche.
Mes doigts glissent entre les siens et il ramène nos mains entrelacées au dessus de ma tête. Je réprime un sourire contre lui et glisse ma main libre dans ses cheveux.

Aucune de mes après midi de planche aux Etats-Unis s'étaient terminées de cette manière, je songe pendant qu'il rapproche mon corps du sien en glissant son bras sur mes reins.

Haletants, nous finissons par nous écarter sans jamais délier nos doigts. La nuit est tombée maintenant et l'obscurité est autant due aux branches des arbres qu'au soleil qui s'est dirigé de l'autre côté de l'océan. Nous reprenons notre souffle en silence, main dans la main. Enfin, après un long moment, sans un mot, nous nous dirigeons vers la camionnette non sans avoir terminé de ranger toutes nos affaires.

Bercée par les cahots de la route sablonneuse et la fatigue de mes émotions diverses de l'après-midi, je m'endors la tête contre la vitre, un énième sourire aux lèvres.

© ✓ictoire
mai 2021

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