Allongée contre son corps, j'émerge doucement en me remémorant la soirée d'hier. Les dix-huit ans de Thom', une soirée unique, et une nuit tout autant. Je ne souhaite pas bouger. Je ne veux pas le réveiller car je me sens bien, apaisée par la respiration de mon copain.
Un peu d'alcool et beaucoup de bonne humeur pour son passage à l'âge adulte. En définitive ne le voilà plus le seul enfant dans notre cercle.
Beaucoup de musique et quelques pas de danse. Un rock endiablé avec Tanguy, ma robe rouge volant comme les ailes d'un ange. Une petite salsa avec Eva où nos habits se mélangent en un tourbillon de couleurs et un slow amoureux, désireux lorsque ses bras ont enlacé ma taille collant ma tenue à mon corps avec Clément. Comme un prélude d'une nuit magique.

Je décide de poser ma tête contre son torse nu et d'écouter son cœur battre pour moi en attendant qu'il se réveille. Cette nuit était si belle à ses cotés.
Repenser à ses doigts dans mes cheveux et à ses lèvres contre mon cou me fait rougir. A cinq heures, lorsque nous avons décidé d'arrêter définitivement la musique, je n'avais qu'une envie ; poser ma tête contre son bras et m'envoler au près de Morphée. Clément n'avait pas tout à fait la même envie et au final ce n'était pas pour me déplaire.
J'en rougie encore, nos baisers endiablés, ses mains chatouilleuses, baladeuses contre mes côtes, et ses "je t'aime" murmurés au creux de mon oreille.
Je sens Clément bouger sous moi, lentement, il sort à son tour des brumes de notre courte nuit. Je veux rester dans cet état de plénitude avant de retrouver l'euphorie des dix-huit ans de Thomas. Juste un instant ou deux, mais mon vœu n'a pas été exaucé.

La porte s'ouvre, s'entrebâille et j'entends notre hôte chuchoter

« Debout les amoureux, le petit-déjeuné est prêt. »

Lentement, je me redresse. Une fois assise, je me frotte les yeux quand d'un bras, Clément m'attrape par la taille pour me ramener vers lui et me saluer d'un chaste baiser. Je le repousse en rigolant et me lève. Je connais cette chambre par cœur, j'y ai passé des après-midis à regarder des séries. Alors une fois debout, je décide d'aller repousser quelque peu les volets afin d'y voir plus clair.

Clément grogne, surement à cause de la lumière. Je referme la porte avant de me jeter sur le lit pour l'embrasser. Ses mains glissent sous mon tee-shirt pour lentement caresser mon dos. Je me laisse aller mais réussi à garder un semblant de lucidité pour lui murmurer :

« Mon amour ... Il faut se lever vient ... »

A regret, je m'écarte de son étreinte pour chercher un short au fond de mon sac. Lui aussi s'habille lorsque je me rend compte que mon short est resté sur la machine à laver, chez moi. Je ne peux décemment pas sortir comme ça. Même pour un petit-déjeuné après un soirée. Même chez mon meilleur ami. Mon tee-shirt n'est pas assez long et ma lingerie beaucoup trop sexy. Pas de sweat non plus.

Quelques instants, je regarde Clément enfiler son tee-shirt ; ses muscles se contractent et je détourne les yeux rougissante pour les poser sur sa chemise d'hier soir.

« Mon amour?
- Oui ma puce?
- Tu peux me prêter ta chemise s'il te plait.
- Pourquoi faire?
- Je crois que j'ai oublié mon short. »

Je souris gênée avant de m'asseoir en tailleur sur le lit. Clément me détaille du regard souriant lui-aussi.

« Et alors ? Viens déjeuner comme ça, on s'en fiche !
- Tu rigoles j'espère !
- Non ma puce, tu me répètes assez souvent qu'avec tes années de basket tu n'as plus pudeur...
- Mais Clément ! C'est complètement différent ! Je réponds outrée. Déjà le basket c'est avec les filles là il y a des garçons qui nous attendent.
- Puce, tu connais Thomas depuis plus de dix ans me dis pas qu'il ne t'as jamais vu en sous vêtements.
- Si mais là c'est pas pareil Clem' ! Tu peux pas comprendre ! Mon tee-shirt est trop court et ...
- Ma chemise est pas beaucoup plus longue si tu veux mon avis mon amour.
- Clément, s'il te plait ... »

Je m'apprête à abandonner quand j'aperçois mon reflet dans le petit miroir au dessus du lit. Je m'arrête net et passe ma main dans mon cou sur la marque que m'a laissé mon amoureux cette nuit. Un dernier argument me vient à l'esprit lorsqu'il m'enlace et me murmure à l'oreille.

« C'est parce que je t'aime Caroline. »

Je me recule doucement de lui et de ses bras pourtant si confortables. Thomas va vraiment nous attendre.

« Clément ?
- Ma linette ? »

Je souris à ce surnom avant de lui expliquer ce qui me tracasse le plus.

« Je ne veux pas qu'Arnaud me voit habillée comme ça.
- Pourquoi? Tu es magnifique comme ça.
- Je ... J'ai peur qu'il s'imagine des choses qui ne se sont pas passées, je souffle.
- Tu crois qu'il s'imaginera rien s'il te voit arriver avec ma chemise Linette ?
- Mais Clément ! Tu comprends pas ! Arnaud c'est mon ex ! Il ne me parle pas, à peine il me dit bonjour ! Je ne veux pas qu'il me voit dans cette tenue aujourd'hui !
- Parce qu'il t'as déjà vu comme ça ?
- C'est pas la question ! Je ne veux pas c'est tout !
- Caroline? Est-ce qu'Arnaud t'as déjà vu avec cette lingerie ?
- ... Non. Je te promet, mais passe moi ta chemise ! Je ne veux pas que ça commence ! »

Je réponds buttée. La jalousie est vraiment son point faible je songe en souriant lorsqu'il me tend enfin sa chemise. Je me tourne dos à lui pour enlever mon tee-shirt et enfiler sa chemise bleu marine lorsque je l'entends me demander d'un air espiègle.

« D'ailleurs il vient d'où cet ensemble ? »

Je sens mon visage chauffer en entendant sa question et je détaille quelques instants mes sous-vêtements. Une culotte rouge toute de dentelles et un soutient-gorge assorti où les bretelles se croisent et se recroisent dans mon dos.

« C'est Mina qui me l'a offert pour mes dix-huit ans, je murmure.
- Elle a eu raison Linette il te va très bien, tu es sublime. »

Mes joues chauffent un dernière fois lorsque je me retourne pour accrocher les derniers boutons. Clément s'approche et déboutonne celui du haut et tire sur le bas de sa chemise, faisant apparaître la naissance de mes seins, en me murmurant à l'oreille :

« Sinon autant que tu gardes ton tee-shirt. »

Il se recule me fait un clin d'œil puis me prend dans ses bras et m'embrasse. Automatiquement mes mains se glissent dans ses cheveux bruns comme elles l'ont fait toute cette nuit. Nous nous reculons à bout de souffle et Clément annonce :

« Viens manger, j'ai faim  ...
- J'arrive, je vous rejoins, je passe juste aux toilettes d'abord ... Tu les préviens que j'ai juste oublié mon short s'il te plait. »

Je réponds un sourire aux lèvres avant qu'elles ne s'écrasent contre les siennes.

« Merci. »

© ✓ictoire
juillet 2019

□ Le Clément de cette histoire est complètement différent de celui de l'histoire précédente ! □