Cette scène n'était pas que l'exécution d'une simple personne, c'était aussi une scène qui nous ramenait à la réalité, que dans ce nouveau monde, dans ce que l'on appelle Nouvelle Ere, nous, les hommes, ne sommes pas tout puissant.

Devant notre faiblesse, personne ne savait quoi faire hormis le fait de s'enfuir devant une telle adversité. Etions-nous pathétique ? Certaines personnes auraient fait face à plus grand que soit, plus fort que soi, mais de simples esprits comme nous, y serions-nous arrivés ? La réponse était évidente.

Personne ne voulait se dresser devant cette créature à la carrure imposante, personne ne voulait connaitre le même sort que ce pauvre mari, pas même moi !? En réalité je ne savais pas grand-chose de ce que je voulais réellement mais une chose était sûr, c'est que je ne voulais pas que qui que ce soit subisse la même chose. Alors je décidai de passer à l'action ne serait-ce qu'une fois, un peu de courage, pour que si je meurs maintenant, même avec énormément de regrets, je ne puisse pas m'en vouloir pour ces derniers instants.

« Eh ! Par ici ! » J'avais fait le choix d'essayer d'aider le maximum de personnes, même si cela paraissait peu faisable. Je faisais entrer dans mon appartement, les personnes qui venait d'en haut et ceux de mon étage. Un petit soulagement me vint quand je me dis qu'on n'était pas beaucoup dans l'immeuble donc cela réduisait le nombre de victime, et m'allégeait la conscience, de plus le feu n'était pas encore présent dans mon appartement. Je pensais réussir par mon action, mais je m'étais trop focaliser sur ce qui allait, et pas assez sur ce qui n'allait pas.

A ce moment je me rendis compte que le feu avait décimé pas moins de 4 personnes ; elles étaient au sol, calcinées, sans vie. En voyant cela, une énorme tristesse me rongea le cœur, cela me faisait mal de penser à leurs douleurs, cela me faisait mal de ressentir la douleur que leurs proches subiraient, cela me faisait mal de savoir que j'étais impuissant face à cette situation.

Deux autres personnes étaient prises dans le feu, elles avaient la moitié de leur corps dépouillés par le feu, qu'est-ce que je pouvais faire ? C'était beaucoup trop pour moi, les larmes commençaient à couler. Ils agonisaient, et moi, je ne pouvais rien faire. Je me sentais plus que pathétique.

A l'extrémité du couloir à côté des escaliers, les victimes s'enchainaient. Le désespoir qui animait ces derniers procurait à l'orc un plaisir inexplicable. Sans les compter, on pouvait sans surprises comprendre qu'il avait fauché plus d'une dizaine de personnes, et je ne pouvais rien faire. Cela était d'autant plus frustrant que j'entendais les cris et les pleurs de chacun ; les larmes qui coulaient à flot, je ne savais pas comment m'arrêter, pourtant il fallait que je me ressaisisse, mais comment ? Avec le feu, tout le monde s'était réuni au deuxième étage car à chaque étage, les escaliers n'étaient pas situer au même endroit, je ne sais pas si c'était une chance ou non dans notre situation.

Tout le monde courait dans tous les sens, et peu de personnes venaient à moi, peut-être que mes larmes les avaient fait fuir dans un moment pareil. Certains regagnaient leur appartement, d'autres montaient aux étages supérieurs, certains forcer même les portes des voisins, alors que moi je leur ouvrais la mienne sans broncher, je devais vraiment avoir une tête à faire peur.

L'orc se rapprocher de plus en plus, j'avais fait tout mon possible pour recueillir le maximum de personnes possible, mais plus aucune ne se dirigeait en ma direction, il était temps de fermer la porte.

Bien que l'on n'était tous conscient de notre situation, arriver dans un lieu hors de la vue de celui qui nous prenait en chasse mais également hors de la vue de ces flammes ravageurs nous procurait un sentiment de soulagement.

Sentiment qui se dissipa quand j'eu fini d'expliquer mon plan.