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Échouer à s'aimer


- Justin, réveille-toi, vite !

L'homme, encore vaseux, regarde son réveil. Comment-ça quatre heures quarante ? pense-t-il. Tout est éteint mais la panique le prend à la gorge. Non, pas ce soir, pas déjà... Une vibration emplit la maison. Elle ferme les stores ?

- Tu fais quoi, Clémence ? crie-t-il au loin.

Soudain quelque chose éclate, comme un coup de foudre lointain, et les murs de la maison tremblent. Mais le bruit mécanique reprend bientôt le dessus.

Toujours aucune réponse, puis il l'entend arriver quelques secondes plus tard. Elle court vers lui le doigt sur la bouche.

- Chut, t'es con ou quoi ? Fais aucun bruit, et ouvre pas les volets je viens de tous les fermer. Habille-toi et rejoins-moi à la cave.

- Attends, Clem, il faut que je te parle.

Elle se retourne, il voit ses cheveux roux enlacer son cou. Ses traits se crispent, il sert les poings mais il reprend son contrôle.

- On s'est endormi sans avoir fini notre discussion d'hier. Donne moi une réponse finale, s'il te plait.

Elle le fixe droit, sans révéler la moindre émotion.

- T'es chiant, arrête avec ça.

Et elle se retourne et court vers le sous-sol. Quelque chose se refroidit en lui.

- Il y a vraiment plus aucun espoir... murmure-t-il.

Doucement, avec la démarche d'un condamné, il sort de sa chambre, traverse le couloir et atteint la cuisine. Sans hésiter, le cœur gelé, il appuie sur l'interrupteur. Il imagine dehors le jardin s'illuminer, la piscine briller.

*

- Tu faisais quoi ?

A peine finit-il de descendre l'échelle qu'il se sent déjà agressé.

- Je prenais mon temps, ça va.

Il l'évite du regard, s'assoit sur le canapé poussiéreux et commence à jouer avec ses doigts.

- Super, tu vas recommencer à me faire la gueule ? T'es un enfant, c'est pas possible.

- Écoute, tu veux pas répondre à une simple question depuis hier soir, je trouve ça suspect, c'est tout.

- Et toi tu veux pas répondre à la mienne. Pourquoi tu penses que je t'ai trompé, hein ?

- Mais j'ai tellement de raison ! T'as un nouveau travail, t'es rentrée tard au moins trois ou quatre fois sans vouloir m'expliquer pourquoi, et tu m'agresses tout le temps. Pour moi c'est juste logique, t'as décidé que c'était la fin de notre couple mais tu veux pas l'assumer.

Comme pour conclure sa phrase, le son d'une explosion au loin résonne dans la pièce sombre. D'autres, plus petites, la suivent.

- Ça se rapproche... fait-elle.

- Sérieux, c'est tout ce que t'as à répondre ?

- Mais non mais quoi, fait-elle avec un regard dur. Tu veux que je te dise que non, tout va bien dans notre couple et que tu te fais des idées ?

Il ne bouge pas. Il sent que quelque chose vient de se passer. La situation vient de changer, pense-t-il.

- Non, c'est pas ce que je veux.

- Quoi, tu te rétractes, maintenant ? Tu veux plus savoir ?

- Si...

- Ben non, le couple va pas, il va pas du tout. Et oui je suis allée voir ailleurs. T'en penses quoi ?

Certains moments comme celui-ci, pourtant ressassés maintes fois, dans son lit, dans les transports, aux toilettes, nous surprennent par leur violence. Il s'y était préparé mais se retrouve à court, la gorge sèche.

- J'en pense quoi ? ... Que je le savais, c'est tout.

Il hésite, cherche ses mots, le regard fuyant.

- Je savais que ça arriverait depuis longtemps, même.

- Mais pourquoi t'as rien fait, pourquoi tu m'as pas invitée au restaurant, pourquoi on est pas sortis un peu, merde ?

Brusquement, avec des mouvements précipités, il retire son haut de pyjama, puis le bas, et désigne d'un mouvement large son corps, de haut en bas.

- Pour ça.

Les larmes aux yeux, elle le dévisage. Lui, sans ses lunettes, n'y voit pas grand-chose et la pense insensible.

- Comment-ça « pour ça » ?

- Comment toi tu pourrais aimer un ventre avec autant de graisse, tous ces poils mous, mon double menton.

- Mais je les aime...

Elle est coupée par une déflagration proche de la maison suivie de crépitements, mais ne réagit pas. Il entend Clémence renifler et la voit essuyer des larmes. Il voudrait aller la consoler mais ne bouge pas, trop gêné par son corps ingrat étendu là, devant elle, comme dans un musée des horreurs.

- J'ai pas cherché mieux que toi, Justin, je te cherchais toi.

Plutôt que de répondre, il fait une grimace, son visage est de plus en plus difforme. Il n'aime pas du tout, mais alors pas du tout ce qui est en train de se passer.

- Enfin, reprend-elle, je sais que ça veut rien dire, mais c'est vraiment toi que je cherchais. Quand j'ai vu quelqu'un d'autre, j'ai pas vu ça une seconde comme un trahison envers toi...

- C'était plutôt un symptôme d'une maladie qui touchait notre couple ?

Elle relève les yeux droit sur lui, et murmure un « oui » fébrile entre ses sanglots. Des remords lui agrippent la gorge mais c'est trop tard, il n'y peut plus rien.

- J'ai vraiment merdé, j'ai vraiment merdé...

- Hein ? Moi aussi, mais on peut repartir de zéro ensemble... Toi tu apprendras à avoir confiance en toi, et moi je me rattraperai autant que je pourrai. Une fois que tout le bazar dans le pays sera fini, on pourra vivre comme avant, réouvrir l'épicerie de ta grand-mère, non ?

Un sifflement aigu transperce les murs et atteint leurs oreilles. Leurs sang se glace.

- Non, tout ça c'est plus possible. J'ai laissé le jardin allumé.

En entendant le bruit s'amplifier, il court vers elle et la prend dans ses bras. Elle est glacée, immobile. Elle garde ses bras le long du corps. Ses lèvres seulement se mettent à remuer :

- Tu as fait quoi ? ... Pourquoi ? ...

Elle tourne la tête vers lui. Le bruit devient assourdissant.

- Tu nous as tué.

- Je croyais que tu m'aimais plus, je voulais me...

Le bruit aigu a débordé, il a dévoré toute la pièce. La petite bombe en métal, lâchée depuis un avion loin au-dessus d'eux, a transpercé le toit et quelques autres couches avant de toucher une surface un peu plus dure. Elle a relâché des énergies longtemps retenues, et un souffle de feu et de débris a tout pulvérisé, les petits cadres photos, les meubles, le couple dans les bras l'un de l'autre et la maison entière.

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