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Douce image

Tout le monde a la même excitation que moi. Malgré la nuit déjà tombée je me mets à courir en appelant Tim :

- Viens on rejoint Léa !

Il crie de plus belle et je l'entends qui me rattrape, derrière moi. On court dans le lit de la rivière sèche. Dans la pente sableuse, on fait des bonds jusqu'aux étoiles. Je sais que derrière les autres rigolent de nous voir comme deux enfants.

- - - -

Tout est calme. Après notre longue course, on s'est arrêtés comme convenu au croisement du cours d'eau. On a retiré nos pulls, nos ventres gargouillent. Ils sont où, bon sang ? On attend en silence l'arrivée du reste du groupe. Les lampes frontales se rapprochent doucement.

Notre guide fait la tête. C'est la première fois que je le vois ému d'une quelconque manière. Et il confirme les doutes que l'on exprimait plus tôt avec mon ami :

- C'est pas normal, ils devraient être là.

Venant de l'aventurier, c'est un terrible présage. Quelque chose se refroidit en moi, et la nature conquise, les hautes falaises environnantes, semblent tout à coup hostiles.

Il sort son ordinateur et ouvre les cartes satellites. Il marmonne :

- Le groupe d'Émilia a pris le vallon... Ils sont passés par le plateau... Non, il y a pas de risques qu'ils aient eu de problèmes...

Il sort un petit Talkie-Walkie, contacte le groupe égaré.

- Émilia, vous me recevez ? ... Surien ? ... Salame ? ...

Je m'éloigne pour me calmer. L'eau tiède monte jusqu'à mes chevilles. Les yeux fermés, j'essaie de calmer le tremblement de mes mains. Ça va aller, t'es avec un aventurier... Mais y réfléchir ne fait finalement qu'augmenter ma panique.

Merde, l'autre groupe était avec les porteurs, ils ont toute la nourriture, tous nos sacs... et donc nos tentes, nos duvets... Je me retourne et retrouve l'expression dure du guide. Il calcule tous les risques et sait sûrement déjà ce qu'on va devoir faire, mais ne le dit pas... Et ça m'inquiète encore un peu plus.

- Qu'est-ce qu'on fait, Stan ?

Il ne me regarde pas.

- Stan, on les attend ici ou on va les chercher ?

- On va autre part, je pense que je sais où ils sont.

Tout le monde pousse un soupir de soulagement, il s'en rend compte et corrige son affirmation.

- C'est pas la porte d'à côté. J'ai parlé au pisteur ce matin, je lui ai montré la carte du coin et on s'est mis d'accord pour se retrouver à Ampassimaïke. Mais dix kilomètres plus haut, si on remonte la rivière dans laquelle on est, il y a un endroit qui ressemble à ici. Une rivière asséchée rejoint le cours d'eau depuis l'Ouest là-bas aussi. Il a pu croire que c'était là-bas.

- Mais comment ils ont pu inverser ? demande Tim. C'est super loin d'ici.

- Ampassimaïke veut dire lit de rivière asséché chez les malgaches de cette région, et ils veulent pas donner de noms plus élaborés que ça. Alors on se retrouve dans ces situations merdiques.

Il se retourne et toise le paysage alentour.

- Bon, on y va, on en a pour deux heures alors traînez pas.

- - - -

On est rentrés rapidement entre deux larges falaises, qui depuis ne font que grandir. Le bruit de nos pas dans l'eau résonne longtemps, mêlé à l'écho de nos chuchotements. L'heure qui vient de s'écouler m'a achevé les jambes. La journée de marche et la course folle de tout à l'heure leur avait suffi.

Avec la fatigue je ne me réchauffe plus et je tremble, trempé d'éclaboussures. Soudain une voix s'élève du groupe. Effrayé de son avenir incertain, mon camarade a dû penser à la dernière femme qu'il a aimée et aime certainement toujours, et s'est mis à chanter Petite Marie, de Francis Cabrel.

Sa voix fracture mon cœur et le répare. Silencieux au possible, je ne marche plus, je rampe presque, et la musique langoureuse m'élève.

Ce garçon perdu dans l'inconnu de Madagascar chante tendrement pour une fille laissée à des milliers de kilomètres. Il ne semble pas regretter son départ, ni en être fier, c'est plus que ça. Il pourrait être en train de mourir qu'il chanterait avec la même douceur. Celui qui n'a jamais eu d'amour, de visage adoré, ne survit pas face au danger.

Il chante une musique pour une autre car prononcer un nom aurait été trop vulgaire, aurait personnalisé la chose. Il chante simplement à la femme aimée, il chante sa beauté et le luxe qu'il a de la connaître. C'est cela. La simple présence de son image en lui le fait exister et il remercie sa salvatrice.

La musique finit. Plus personne ne parle. Les cœurs lourds avancent désormais avec une puissance, une inertie inarrêtable. S'ils ne sont pas là-bas nous continuerons, nous marcherons des jours sans manger s'il le faut.

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