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Chapitre 11 - Ce qui est juste (partie 2)

« Ce n'est pas possible, protesté-je, incrédule. Comment on peut renoncer à ce point ?

— On renonce vite quand on n'a plus de raison de se battre », murmure Lya.

Je la dévisage, surprise. Je crois qu'elle n'a pas ouvert la bouche depuis notre arrivée. Assise entre Marc et Ererakinalc, les yeux dans le vague, elle réalise trop tard qu'elle a parlé à voix haute. Mon frère ne peut retenir un rictus moqueur, auquel elle ne prête pas attention.

« Qu'est-ce que tu voulais dire, Lya ? demandé-je, gênée.

— Bonne question », renchérit Marc entre ses dents.

Elle semble se passionner pour la contemplation du rideau de douche crasseux d'Ererakinalc, mais finit par nous répondre d'une voix un peu hésitante, sans nous regarder :

« Je voulais dire que... j'ai vu l'esprit d'Amylokirlia. Tu l'as entendue toi-même, Iris... "Bien sûr que je ne suis pas heureuse. Qui l'est, ici ?" Il n'y a que ça dans sa tête. »

Lya lève les yeux et les plante dans ceux d'Ererakinalc.

« Elle a voulu changer les choses, n'est-ce pas ? Elle y croyait au début ?

— Il y a eu... une période, oui, admet le vieil homme d'un ton prudent. Mais Az est doué pour briser l'espoir. Pour faire croire qu'il n'y a pas de solution, qu'il vaut mieux se résigner.

— C'est ce qu'il y a en elle, je crois, murmure ma sœur, le regard à nouveau fixé sur le rideau de douche. L'idée qu'elle ne peut pas changer l'essence d'Az. Juste... l'améliorer. »

Pensive, je me remémore ses paroles lorsqu'elle tentait de me forcer à ouvrir sa pièce. « Ce qui se trouve à l'intérieur, quoi que ce soit, a le pouvoir de changer la face du monde. Et la face du monde azan a besoin d'être changée. » Cela ne ressemble pas à de la résignation pour moi... Mais je crois comprendre ce qu'elle veut dire. En-dehors de son taux d'empathie probablement négatif, de son dédain pour la vie de ses propres enfants et de son empressement à recourir à la torture psychique pour parvenir à ses fins, Amylokirlia est cynique et désabusée. Elle ne croit pas être réellement capable de changer les choses, malgré tout ce qu'elle affirme.

« Il est probable que tous les Azans, à un moment ou à un autre, aient envie de révolte, poursuit Ererakinalc d'un air absent. Mais la plupart se croient si seuls qu'ils pensent que c'est impossible. Ils finissent par se persuader que leur vœu est irrationnel, irréalisable, et se forcent à aimer ce système jusqu'à ce qu'ils croient véritablement que c'est le seul viable. Ils repensent à leur période de révolte en se disant qu'ils étaient stupides et craignent pour le restant de leur vie que quelqu'un découvre ce à quoi ils ont osé penser.

— Ou bien ils intègrent la Ligue », relativise Aeltylimleb avec un optimisme moqueur.

Elle s'adosse au mur et nous étudie avec attention.

« Avez-vous d'autres questions ?

— Comment parlez-vous français ? questionne abruptement Amyltariaea.

— Ton grand-père a insisté pour que les membres de la Ligue connaissent une ou plusieurs langues terriennes. Cela m'a fascinée. Autre chose ?

— Oui, interviens-je. Pourquoi vous avez pris la place de l'avocate ? Pourquoi vous nous avez aidés, en fait ? On n'a rien à voir avec la Ligue. »

Elle penche la tête, semblant considérer mes questions.

« Tu as plus de liens avec la Ligue que tu ne le penses, dit-elle finalement. Mais c'est Ererakinalc qui m'a demandé de vous aider. Juste après que vous avez atterri, il s'est précipité dans nos quartiers et m'a informée que vous risquiez d'être capturées par l'armée. »

Je jette un regard étonné au vieil homme.

« Mais vous aviez l'air de lui en vouloir, après le procès...

— C'était le cas. Je ne pensais pas qu'elle chercherait à s'immiscer dans nos affaires.

— Tes affaires sont les nôtres, Ererakinalc ! s'enflamme-t-elle à nouveau. Tu ne peux pas exiger de moi que je te soutienne sans fournir aucune explication, ça ne marchera plus !

— Ça n'aura plus à marcher », riposte-t-il tranquillement.

Le regard d'Aeltylimleb se durcit, mais il l'ignore.

« Tout ça ne nous dit pas pourquoi tu as choisi de nous aider, protesté-je.

— J'ai la faiblesse de lui faire confiance, soupire-t-elle, toujours furieuse.

— Ce n'est pas la seule raison, murmure Tomas. Ne mentez pas. »

Sa voix est calme, dénuée de toute accusation, mais son regard brun ne la lâche pas. Elle croise les bras et l'observe en retour, mal à l'aise.

« C'est vrai, avoue-t-elle après un silence inconfortable. Je ne vous ai pas aidés sans raison.

— Alors ? m'impatienté-je après quelques secondes pendant lesquelles elle nous fixe sans un mot, semblant hésiter à poursuivre. Qu'est-ce que vous espériez ?

— Nous avons... besoin de vous. » Elle pose sur moi un regard intense. « De toi. »

Je recule, effrayée malgré moi, gênée par la fixité de ses yeux. À côté de moi, Tomas pose discrètement une main sur mon genou. Calme-toi. Tu n'as pas de raison d'avoir peur.

« De moi ? » répété-je, même si une part de mon cerveau croit déjà connaître la réponse.

Aeltylimleb plonge la main dans sa poche, marmonne quelques mots dans sa barbe et en tire une feuille roulée en boule. Ererakinalc lui jette un regard alarmé.

« Transportes-tu réellement cela sur toi ? Tu es folle.

— Si tu avais été présent à la dernière réunion, réplique-t-elle d'un ton froid, tu saurais que nous avons mis au point un système qui permet de dissimuler efficacement ce genre de document. Lilienthala et moi avons uni nos F. P. des Objets. Personne ne les verra. »

Elle déplie la feuille et la tient devant elle pour que nous puissions la lire. Je sens le regard de Lya sur moi, insistant, un peu effrayé. Je connais les mots qui y sont inscrits.


Prophétie n° 5 278 009

Date : 158 ap. Az

Auteure : (« Sophine lane Jytrrakj »)

Fiabilité : 56,9%

Interprétation possible : //


En-dessous est écrit le texte du poème gravé dans la prison de Lya. Je le lis avec attention, espérant me diluer dans les mots, m'empêcher de réfléchir à ce qu'ils impliquent. Puis mes yeux remontent vers le haut de la feuille, je relis la légende et mon souffle se bloque.

Sophine lane Jytrrakj...

Alors c'était elle. La Lémure. Voilà pourquoi elle s'intéressait tant à cette prophétie : elle en est l'auteure. Et voilà peut-être pourquoi elle m'a appelée. Sentait-elle, d'une manière ou d'une autre, que l'objet de sa prédiction s'approchait ?

Je suis en train d'y croire.

Un frisson secoue mon échine. Je pense à ce texte comme s'il s'agissait d'une véritable prophétie. Comme s'il était possible de prédire l'avenir. Ça n'a aucun sens. Pourtant, à un moment donné entre la fois où Amylokirlia me l'a montrée et l'instant présent, j'ai changé d'avis, j'ai commencé à croire. Je suis intimement persuadée que ce texte est vrai, d'une manière ou d'une autre ; persuadée d'une façon que je ne saurais expliquer. Je le sais comme je savais quel itinéraire suivre lorsque Lya, Ererakinalc et moi voulions rejoindre les autres dans la pièce secrète. Je le sais bien que je ne comprenne même pas la véritable signification de ce texte. Cela n'a aucun sens, pourtant cette certitude demeure, ancrée en moi, inflexible.

Je le sais.

« C'est pour ce tissu de conneries que vous avez besoin d'Iris ? »

Il y a de la peur dans la voix de mon frère. De la moquerie aussi, de l'incrédulité, mais juste sous la surface, l'angoisse. Aeltylimleb m'observe avec une telle certitude qu'il est impossible de penser à une blague. Elle y croit. Au point de mettre sa Ligue en danger pour cela ; au point de risquer la vie de ses combattants pour nous libérer ; au point d'usurper l'identité d'une avocate et de se jeter dans la gueule du loup pour nous sauver. Je comprends qu'on puisse trouver cela terrifiant.

« "Conneries" ? répète Aeltylimleb, fronçant les sourcils. Qu'est-ce que cela signifie ?

— Vous n'avez pas de gros mots ici ? m'écrié-je, jetant un regard stupéfait à Amyltariaea.

— Cela t'étonne-t-il vraiment ? réplique-t-elle, détachant ses yeux de la feuille.

— Ça ne devrait pas, je sais... »

Elle retourne à sa contemplation de la « prophétie », scrutant le texte avec attention. Elle n'a pas l'air de ne pas y croire. À vrai dire, elle ne semble pas vraiment étonnée.

« "Conneries" veut dire "stupidités", informé-je Aeltylimleb. Mais... Sur Az, ce genre de truc est... crédible ? Je veux dire, ça n'a pas de sens. On ne peut pas prédire l'avenir.

— C'est vrai. Mais on peut le deviner.

— Je saisis pas trop la nuance. »

Elle semble réprimer un soupir, puis pose la feuille sur l'accoudoir du canapé, à côté de Tomas, et croise à nouveau les bras.

« Il t'est sûrement déjà arrivé de repérer un motif récurrent dans le passé, et d'en déduire une information sur l'avenir, me trompé-je ?

— Euh... Du genre "tiens, c'est marrant, dans toutes les tragédies chiantes qu'on étudie en français les prophéties finissent mal, et si on oubliait celle-ci" ?

— ... Par exemple. Les prophètes n'ont que la capacité de le faire à plus grande échelle, avec moins d'indices. Ils repèrent inconsciemment des signaux – je ne saurais pas t'en dire plus – et parviennent à deviner ce qui va se produire, sous forme d'intuitions souvent obscures, mais parfois éclairantes. Et j'ai l'impression que cette prophétie appartient à la deuxième catégorie.

— Avec cinquante-six pourcents de fiabilité ? » relève Marc d'un air sceptique.

À nouveau, Aeltylimleb retient un soupir.

« Une prophétie, par nature, n'est pas très fiable. Beaucoup ont pris des rêves ou des hallucinations sans importance pour des présages. Par rapport à la moyenne de fiabilité, cinquante-six pourcents constitue un bon score. Notre interprétation est probablement juste.

— Notre interprétation ? » Il pointe du doigt la ligne Interprétation possible, laissée vide. « Écrite à l'encre invisible par précaution, je suppose ?

— À l'encre invisible ? s'étonne-t-elle. Nous n'utilisons pas cela. Mais la case "Interprétation possible" est réservée à l'auteur de la prophétie, et Zylnarylnaz n'en a pas fourni.

— Pratique... marmonne-t-il, hostile. Et votre interprétation, du coup, c'est quoi ?

— Explique-leur, lance-t-elle, agacée, à Ererakinalc. Tout vient de toi, après tout. »

Le vieil homme semble contrarié.

« Mon interprétation est, pour faire court parce que nous n'avons plus le temps, qu'Iris est désignée par cette prophétie et qu'elle devrait être en mesure d'ouvrir la pièce aux secrets. Pièce dans laquelle est caché quelque chose, je ne sais pas quoi même si j'ai des suppositions, qui aurait le pouvoir d'influencer sur le monde azan tout entier. Ainsi viendra la fin... Quand on sait que Zylnarylnaz était justement opposée à Sloman, cette ligne semble limpide.

— Et Amylokirlia dans tout ça ? Pourquoi elle voudrait modifier le monde azan, si elle a perdu espoir ou je sais pas quoi ? Vous vous contredisez !

— Elle ne veut pas de grand chambardement, c'est tout ce que j'ai dit. Amylokirlia n'est pas satisfaite du système actuel, c'est justement... peu importe. Elle espère tout de même un changement, mais elle s'est résignée à l'existence durable d'Az. »

Marc fronce les sourcils, l'air toujours peu convaincu.

« Ainsi viendra la fin, ça n'a pas l'air d'annoncer un "petit" changement.

— Amylokirlia est pragmatique. La façon dont elle agit vis-à-vis de cette prophétie peut induire en erreur, mais s'il reste en elle un peu de l'adolescente qu'elle était, elle ne se reposera pas sur une simple prophétie pour amener les améliorations qu'elle espère. Tout ce qu'elle attend de cette "pièce secrète", c'est qu'elle lui permette d'accéder au pouvoir, pour créer elle-même ce changement. »

Aeltylimleb acquiesce et fait un pas en avant. Elle s'assied sur l'accoudoir du canapé, juste en face de moi, et plonge son regard dans le mien.

« Je sais que vous devez partir, murmure-t-elle, mais il faut que tu m'écoutes.

— Aeltylimleb... veut protester Ererakinalc.

— Laisse-moi finir. Tu me dois bien ça. »

Il soupire sans cacher sa frustration, mais ne proteste pas davantage. Elle reporte son attention sur moi.

« Il y a une part de toi qui sais que tout cela est vrai.

— Non, je ne suis pas stupide à ce point », dis-je en la regardant dans les yeux.

Mais je ne sais pas mentir, aucun doute là-dessus. Elle secoue la tête en souriant.

« Pense à Az. Ne veux-tu pas faire quelque chose ? Tu as eu le temps de voir l'injustice dont nous faisons preuve, n'est-ce pas ? Cette fille avec laquelle tu as fui, Vingt-Sept...

— Comment vous savez ?

— Tu as parlé d'elle, tout à l'heure. Et j'ai demandé à Lya de m'expliquer. »

Je jette un regard à ma sœur, qui se contente d'un haussement d'épaules. À côté d'elle, Ererakinalc tapote du pied sur le sol, les yeux fixés sur la montre à son poignet.

« Tu sais ce qu'ils lui ont fait, Iris. Tu as le pouvoir de changer cela.

— Vous mentez, protesté-je, la gorge nouée malgré moi. Ou vous vous trompez.

— Je ne me trompe pas. Tu peux nous aider. Tu peux faire en sorte que ce qui est arrivé à Vingt-Sept ne se reproduise pas. Tu peux réparer le mal qu'Az a fait à ta sœur. Toutes les cruautés dont tu as été témoin depuis que tu es arrivée ici, tu peux les réparer.

— Arrêtez...

— Cela ne tient qu'à toi. Tu en es capable, Iris. »

Je ne réponds pas. Je sens des larmes perler à mes cils et couler le long de mon nez. Je ne veux pas l'écouter. Elle essaie juste de me forcer à me sentir coupable, responsable...

Je la déteste, je déteste ses mots. Je les déteste d'autant plus qu'ils me parlent. J'ai peur, je veux revoir ma famille et ma meilleure amie, je veux savoir que je suis en sécurité, que Lya est là avec moi, que Marc ne risque plus rien, je veux juste être chez moi et pourtant... Pourtant, ses mots caressent mes oreilles, ses mots veulent que je les entende. Ils réveillent quelque chose enfoui en moi, profondément, quelque chose que j'ai passé ma vie à essayer d'oublier. Une insécurité.

Tu n'as rien à prouver, tu sais ?

Et pourtant si. J'ai tant de choses à me prouver à moi-même et les mots de cette femme les font remonter à la surface. Je veux me prouver que je suis capable de changer les choses et que j'ai la force de respecter mes convictions. Je veux me prouver que je ne suis pas une mauvaise personne, malgré mon égoïsme, malgré la peur qui me ronge les entrailles. Je veux me prouver que je ne suis pas juste Iris, la fille sans histoire qui a perdu sa mère et tient si peu d'elle qu'elle s'invente des ressemblances. Je veux me prouver que je ne suis pas une sœur affreuse, même si j'éprouve tous ces sentiments ambigus pour Lya, même si je n'ai pas remarqué que Marc se détestait pour la mort de Maman.

« Tu n'es pas impuissante, Iris », ajoute-t-elle, trop près de moi.

Son souffle chaud caresse mes lèvres.

« Tu peux agir. Tu en as la force et les capacités. Je sais que...

— Arrêtez ! »

Le visage de Marc est contracté par la rage. Aeltylimleb se tourne vers lui avec un sourire.

« N'es-tu pas d'accord ? Ne penses-tu pas que ta sœur...

— Arrêtez d'essayer de la convaincre comme ça, insiste-t-il d'une voix blanche. C'est pathétique de jouer sur l'affectif. Ça montre juste que vous n'avez pas d'argument.

— Je ne fais qu'énoncer une vérité, se défend-elle. Iris en est capable.

— Vous essayez de la faire se sentir coupable ! Iris, ne l'écoute pas. »

Ses paroles me soulagent et m'agacent à la fois. Me pense-t-il incapable de me défendre seule ? Manipulable à ce point ? Je n'allais pas céder. J'étais juste perturbée.

« Ça ne sert à rien, dis-je d'un ton ferme, ignorant mon frère. Je ne vous suivrai pas. »

Cette fois, elle s'autorise à soupirer.

« Je m'en doutais... Vous devez y aller, maintenant. Les protections ne tiendront plus très longtemps et il faut encore que je puisse m'échapper. Prenez le vélo et sortez... Ererakinalc, veux-tu que nous emportions certains documents ?

— Vous abandonnez vite, observe Marc d'un air méfiant ; elle soupire à nouveau.

— Je cède mais je n'abandonne pas, rectifie-t-elle. Ererakinalc ? »

Le vieil homme hésite. Je lui montre ceux que j'ai déjà entassés dans le vélo. Il pince les lèvres, réfléchit quelques secondes puis en sélectionne quelques autres pour Aeltylimleb.

Amyltariaea s'empare du guidon du dahilazrdja et ouvre la porte de la cabane.

« On ne risque pas d'être exposés ? s'inquiète mon frère.

— Mes protections entourent la cabane, le rassure Ererakinalc, il suffit que nous ne nous éloignions pas trop. Aeltylimleb, il faudra que tu partes avant que nous décollions, sans quoi nous révèlerons ta position. Êtes-vous prêts ? »

Nous acquiesçons. Je n'arrive pas à croire que nous le faisons, qu'enfin nous pouvons partir, mais je suis les autres à l'intérieur du dahilazrdja. Aeltylimleb nous observe d'un air un peu triste, mais elle se force à sourire et me glisse un papier dans la main.

« Vous pourrez ainsi nous contacter, si vous changez d'avis ou si vous avez besoin de nous, murmure-t-elle. Et... » Elle baisse la voix. « Nous croyons en toi, Iris.

— Je...

— Un jour, tu devras faire un choix. »

Elle s'éloigne au pas de course. Le dahilazrdja commence à vibrer sous nos pieds ; à travers la vitre qui nous sépare du conducteur, j'aperçois le visage tendu d'Amyltariaea et je me surprends à craindre qu'un problème technique de dernière minute nous empêche de décoller. Je regarde le désert à travers le hublot. La silhouette d'Aeltylimleb rétrécit jusqu'à n'être plus qu'un point jaune sur le sable rouge. D'autres points se dirigent vers nous, des points gris qui deviennent des humains, des soldats...

« Ils arrivent, décolle ! » paniqué-je en me tournant vers Amyltariaea.

Les vibrations s'accentuent. La respiration précipitée de la conductrice rythme les battements de mon cœur. Nous retenons tous notre souffle, observant les soldats se rapprocher...

Puis le véhicule s'élève. Nous partons. Je fixe le sol qui s'éloigne, incrédule. Nous quittons Alora. Nous quittons cette planète de fous.

« Ils ne vont pas nous poursuivre ?

— Ils vont essayer... Mais après les premières centaines de kilomètres, ça ne sera plus rentable pour eux. »

Je ne détache pas mon regard du hublot. J'observe Aritam rapetisser, j'aperçois d'autres villes identiques, séparées par le rouge du désert. Elles deviennent de plus en plus petites. Des continents se dessinent ensuite, îlots de terre rouge sur un fond d'eau grise. Puis Alora se tient tout entière sous mes yeux, avant d'être rejointe par d'autres planètes identiques, tout autour du soleil vert.

Az finit par se perdre dans l'espace immense.

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