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Chapitre 1 - Je déteste le tourisme (partie 2)

« Soldat Niaisissima, H-B-26, se présente notre accompagnateur devant une femme en uniforme gris. Voici les deux contrevenantes dont je t'ai parlé. »

La femme lève la tête de son ordinateur et nous détaille froidement, sans cligner des yeux, de la même manière qu'elle observait son écran.

« Sergente ? la relance le soldat.

— Conduis-les en salle d'interrogatoire, lui enjoint-elle sans nous lâcher du regard. Je m'occuperai d'elles quand j'aurai fini ce rapport. »

Je tente de ne pas frémir. Amyltariaea n'en mène pas large non plus. Un soldat passe alors la tête par une porte. Il est très fin, comme un crayon acéré. Impression renforcée par son menton pointu, ses cheveux noirs séparés par une raie bien nette et son regard perçant.

« Si tu as trop de travail, sergente, je peux me charger de l'interrogatoire, offre-t-il en nous fixant d'un air agacé. Ces contrevenantes vont seulement te faire perdre ton temps.

— La procédure l'interdit, conteste la sergente en secouant la tête, je dois le faire moi-même.

— Es-tu sûre qu'il n'existe aucune possibilité de déroger à la règle ? Nous sommes en état d'urgence... » insiste-t-il en s'avançant vers nous.

Je n'aime pas la façon dont il nous regarde, un mélange de méfiance et de mépris qui n'annonce rien de bon. Est-ce que la torture est autorisée, sur Az ? Je crois que je préfère ignorer la réponse.

« C'est vrai, reconnaît-elle en se tournant vers un écran à côté d'elle, il y a peut-être une loi de ce genre. L'article 25-20 du Code militaire est-il sujet à dérogation ? réclame-t-elle pour l'écran.

Dérogations exceptionnelles, article 6-3, annonce une voix sans timbre, aussi présente que si la personne qui l'émet se tenait dans la pièce. Liste des articles du Code militaire sujets à dérogation... Article 20-25, établissant l'obligation qu'un interrogatoire soit assuré par un sergent, un colonel ou un général, peut être sujet à dérogation lorsque l'état d'urgence est déclaré dans la zone concernée. Les suspects peuvent, dans ce cas et seulement dans celui-ci, être interrogés par un soldat. En revanche, un civil n'a aucunement le droit de mener...

— Soldat Drylkkratga, interrompt la sergente, tu peux te charger de cet interrogatoire. »

Le soldat qui nous a accompagnées rejoint son poste de garde devant les portes de la ville. Drylkkratga nous conduit dans une petite salle meublée d'un bureau et une chaise, sur laquelle il s'assied. Je m'apprête à y pénétrer, mais il m'arrête d'un geste péremptoire.

« Reste ici, tu seras interrogée après elle. Je verrai ainsi si vos deux témoignages se recoupent. »

Amyltariaea se retourne pour m'adresser un sourire rassurant. La porte se referme sans que personne ne l'ait touchée, et j'attends, debout face à la sergente qui fixe l'écran de son ordinateur avec attention, donnant parfois des instructions à mi-voix à l'intelligence artificielle. Pas une fois elle ne lève les yeux sur moi, pourtant j'ai l'impression que son attention ne me quitte pas, qu'elle est à l'affût du moindre de mes gestes.

La porte s'ouvre après une quinzaine de minutes. Amyltariaea sort de la pièce. Le soldat nous observe, attentif à la moindre parole, alors elle ne me dit rien. Drylkkratga me fait signe d'entrer. Il s'installe derrière un ordinateur et je prends place sur une chaise métallique inconfortable. Les murs sont noirs ; bien qu'une ampoule pendue au plafond dispense sa lumière à la pièce, celle-ci reste sombre.

« Comment t'appelles-tu ?

— Amyltciutrb, je réponds précipitamment, après avoir réprimé le Moi, c'est Iris qui me montait aux lèvres.

— Quel est ton âge ?

— Je suis à la fin de l'année des huit ans. »

Je me souviens brusquement des paroles d'Amyltariaea. Elle m'a dit de prétendre que nous étions liées, et si je me souviens bien, les enfants liés sont dans le même groupe d'âge... Et j'ai l'air clairement plus jeune qu'Amyltariaea. L'âge qu'elle m'a attribué ne correspond pas du tout au mien, et ils risquent de le remarquer...

« Quelle est ton adresse complète ?

— Mon nom devrait te l'indiquer, observé-je d'un ton neutre, le temps de me remémorer ce qu'Amyltariaea m'a fait réciter. Je viens d'Alora, Moray, Yenne, Lavrtv... »

Je marque un temps d'arrêt après chaque nom afin de me souvenir du suivant, et de ne pas me tromper dans la prononciation. Si le fait de parler alorais facilite un peu les choses, articuler correctement les suites de trois ou quatre consonnes demeure difficile. Le soldat ne relève pas ces hésitations, peut-être parce qu'elles lui permettent de vérifier que mon adresse correspond à mon nom.

« Comment s'appelle la fille avec qui tu étais ?

— Amyltciulea ? Nous sommes liées, je ne sais pas si elle...

— Elle me l'a dit. Elle a donc un an de plus que toi ? »

Une goutte de sueur descend dans mon dos. Il sait. Il sait que je ne viens pas d'ici, et il me teste. Amyltariaea a parlé de groupe d'âge, mais est-ce qu'un groupe d'âge peut s'étaler sur deux années ? Je tente de maîtriser ma respiration. Non, une année azane correspond à un peu moins de deux ans terriens. Amyltariaea ne peut pas avoir presque dix ans ici, ce serait trop vieux.

« Bien sûr que non, récrié-je en veillant à garder un ton poli, nous avons le même âge. Nous sommes liées. »

murmure quelque chose à son ordinateur. Je crois discerner entre autres le mot insolence.

Merde ! Il faut vraiment que je me fasse toujours remarquer ?

« Alors, poursuit-il d'un ton différent de sa voix formelle, un ton plus doucereux, du genre je t'ai coincée !, comment se fait-il que tu sembles plutôt être au début de l'année des huit ans, voire à la fin des sept ? As-tu rapetissé ?

— Je...

— Tu sais que c'est impossible, n'est-ce pas ? Tu as beau être vendeuse de vêtements, siffle-t-il avec mépris, tu as appris en biologie que le corps humain ne régresse pas ? » Il se penche vers moi et me fixe droit dans les yeux. Ses pupilles noires me semblent vides. « Tu as appris de plus que les embryons sont sélectionnés pour que les futurs humains aient la taille voulue ? La taille idéale, en somme. Es-tu une erreur génétique ?

— Nnnon... » J'hésite. Que faire ? Une idée me vient, bancale certes, mais c'est la seule que j'aie en réserve. « J'ai fait un arrêt de croissance à la fin de mes sept ans, on ne sait pas pourquoi, mais j'ai cessé de grandir, débité-je à toute vitesse.

— Quel dommage, commente-t-il sans compassion. Une erreur génétique, donc.

— Non !

— Je dois bien constater que si. Mais ce n'est pas de mon ressort. Que faisait Amyltciulea dans ce tas de vêtements ? »

La question me prend par surprise, comme un coup sournois asséné par derrière. Je bafouille avant de me reprendre.

« C'était un pari, persisté-je avec résolution, nous voulions évaluer ses compétences de Veilleuse.

— De qui est venue l'idée ?

— C'est elle qui l'a eue, mais...

— T'a-t-elle forcée ? »

Il m'observe avec un air sérieux, attendant ma réponse. Les mots se bloquent dans ma gorge ; soudain, j'hésite. Si je lui réponds oui, que se passera-t-il ? Va-t-il me relâcher ? Cela me permettrait au moins de rejoindre Marc, et...

Non, c'est idiot. Et quoi ? Je me retrouverai seule avec mon frère, bloquée sur une planète inconnue. Nous n'aurons aucune chance. De toute façon, je ne peux pas faire ça à Amyltariaea. Elle défie sa mère pour nous, elle renie tout ce qu'elle a connu... Non. Je ne peux pas.

« Elle ne m'a pas forcée. J'étais d'accord.

— Bien. Comment s'appelle ton enseignante, Amyltciutrb ? »

Mon enseignante... celle qui est censée m'apprendre à vendre des vêtements ? Amyltariaea avait prononcé son nom – Amyraecb, quelque chose comme ça. C'est beaucoup trop court... mais peut-être qu'il y a des lettres qui se répètent ? Le r, il me semble... Le soldat Drylkkratga me détaille, mon absence de réaction accentuant sa méfiance.

« Amyrraecb, je tente.

— Trop court, claironne-t-il comme il s'exclamerait Per-duuuu !

— Je sais. J'ai du mal à prononcer les lettres qui se répètent. C'est embêtant, mais je m'entraîne. »

Il me dévisage d'un air un peu sceptique, mais change de sujet :

« Où sont tes lunettes ? »

Je me retiens difficilement de hausser les sourcils. Est-ce si surprenant de ne pas en avoir ? Les Azans sont-ils tous myopes ? Le souvenir d'Amyltariaea brisant les siennes avant de se cacher dans la remorque surgit dans ma mémoire et j'affirme :

« Elles ont été cassées dans le désert. »

Le mensonge est presque naturel, désormais.

« Quelle est ta F. C. ? »

Mon sang se glace dans mes veines. Pas si naturel, non. Je n'ai pas de F. C. Si j'en choisis une au hasard, comment ferai-je s'il exige une démonstration ?

OK. Est-ce qu'il y a un moyen qu'il n'exige pas de démonstration ?

Je mordille l'intérieur de ma joue. Je me trouve face à un militaire, quelqu'un qui détient sûrement quelques secrets qu'il ne veut pas que je connaisse. Il ne me donnera pas le droit de fouiller dans sa tête, si ? Le soldat m'observe, je n'ai pas le temps de réfléchir...

« J'ai une F. C. des Pensées, déclaré-je avec conviction.

— Eh bien, vérifions. » Le soldat se tourne vers l'écran à côté de lui. « Amyltciutrb.

Amyltciutrb, articule distinctement la voix de l'ordinateur, âge : huit ans, vingt mois et vingt-et-un jours. Couleur des cheveux : roux. F. C. : Pensées. Fille de Jahgjhfrtfb et d'Azertyuiopa. Frère : Amyltciutra, douze ans, vingt mois et vingt-et-un jours. Métier : vendeuse de vêtements, stade : apprentie, enseignante : Amyrrraeccb. Liée avec : Amyltciulea.

— Il me semble que c'est correct, me concède le soldat – cela ne semble pas l'enchanter. Va ouvrir la porte. »

Je réprime un soupir de soulagement. C'est fini. Je ne suis plus seule. Tout va bien, enfin, tout va mal, mais un peu moins mal qu'avant.

Amyltariaea se tient debout face à la porte, immobile. Pendant un instant, je pense qu'elle va me sauter au cou, et je me dis que je pourrais bien faire pareil. Non, je n'aurais pas pu la trahir... Mais elle se contente d'entrer tranquillement dans la pièce et vient se planter derrière le bureau de Drylkkratga, le regard vide. J'imite son expression, veillant à ne trahir aucune émotion.

« Bien, Amyltciutrb, Amyltciulea, je vais faire vite, vous nous avez fait perdre assez de temps. Confirmez-vous que vous êtes liées, que vous êtes dans l'année des huit ans et que vous vivez à Crilay ? »

Nous acquiesçons.

« Avez-vous compris en quoi votre geste menaçait la sécurité d'Az ? »

Une nouvelle fois, nous hochons la tête.

« Que retirez-vous de cette infraction ?

— Que nous devons suivre les lois dans toutes les circonstances, répond Amyltariaea sans hésiter. Et que l'enseignement de nos professeurs doit suffire à notre éducation.

— Exactement. Le commissariat de votre quartier sera averti de cette infraction. »

Le soldat se tourne vers moi.

« Je devrai de plus transmettre des informations à ton sujet, ajoute-t-il d'un ton guindé. Tu n'aurais jamais dû être envoyée... »

Il se raidit, son regard se durcit.

« Tu n'aurais jamais dû naître, assène-t-il. Je ne comprends pas comment une telle erreur a pu être commise. »

Je ne l'interroge pas sur son hésitation, pas plus que je ne lui demande de quoi il se mêle. Je n'ose pas prononcer un mot. Va-t-il vraiment nous laisser partir ? Cela me semble si incroyable...

« À vrai dire, je crains que cette erreur ne soit vite réparée », cingle une voix dans notre dos.

Nous nous retournons d'un bloc.

Requin est le premier mot qui me vient à l'esprit pour décrire l'homme qui se tient dans l'encadrement de la porte. Les épaules carrées, la tête haute, les cheveux roux soigneusement coiffés, la bouche pincée, le regard bleu glacé, mais surtout cette expression, indifférente, insensible, comme si le reste du monde n'était rien. Il nous dévisage, Amyltariaea et moi, avec un mélange saisissant de cruauté et d'indifférence. Si c'est un requin, nous sommes deux poissons, parmi une multitude d'autres, à quelques mètres de ses dents.

Même le soldat qui nous interroge semble effrayé. Il se lève précipitamment de sa chaise pour l'offrir au visiteur, qui ne daigne pas s'assoir et se plante devant nous.

« Bonjour, nous salue-t-il avec une courtoisie froide, je suis le colonel Kyralljklob. » Il se tait un moment, pensif, puis un sourire étire ses lèvres minces. « Je crains que cet... incident ait attiré sur vous une attention dont l'erreur génétique aurait pu se passer. »

Son calme me glace jusqu'aux os. L'erreur génétique.

« Que veux-tu dire ? questionne Drylkkratga d'une voix un peu tremblante.

— Il n'est pas raisonnable, pendant un état d'urgence, de relâcher deux contrevenantes, encore moins une erreur génétique non détectée. L'heure n'est pas à la souplesse. Il faudra qu'elles passent devant le tribunal.

— Le tribunal ? Avec toutes les arrestations qui risquent de se produire, nous serons en sous-effectif, je ne sais pas si...

— En priorité », assène le colonel Kyralljklob pour toute réponse.

Le soldat blêmit, mais n'ose pas discuter l'ordre.

« Et tu ferais bien de réserver une place en cellule. J'ai peu de doutes sur l'issue du procès. »

J'échange un regard avec Amyltariaea. Ses paroles sont si terrifiantes qu'elles ne me semblent même pas réelles. Comment les choses ont-elles pu basculer aussi vite ? Une place. Une seule. Est-ce qu'ils comptent nous faire partager une cellule, ou... ? J'entends encore Drylkkratga affirmer que je n'aurais jamais dû naître, et le colonel répliquer que l'erreur serait bientôt corrigée.

Que veulent-ils me faire ?

« Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer ça ? » protesté-je trop vivement.

Kyralljklob baisse son regard d'acier vers moi. Je le fixe en retour, luttant pour cacher ma terreur.

« Il se pourrait que certains éléments viennent alourdir vos charges, réplique-t-il tranquillement.

— Certains éléments ? » répète Amyltariaea d'une voix blanche.

Elle ne m'a jamais semblé aussi terrifiée. Ses yeux noirs écarquillés sont rivés sur Kyralljklob, qui ignore sa question.

« Comment ça, certains éléments ? insisté-je donc. Nous n'avons rien fait !

— Nous avons nos informateurs, et vous avez été vues dans une situation assez incriminante. »

Mon cœur plonge dans ma poitrine. Et s'ils avaient vu son vélo atterrir ? Mais à quoi bon toute cette mascarade, dans ce cas ? Le soldat observe son colonel d'un air interrogateur ; Kyralljklob lui fait signe de sortir et il s'exécute.

« Quels informateurs ? s'enquiert Amyltariaea.

— Il a déclaré se nommer Ererakinalc. »

Elle secoue doucement la tête.

« C'est absurde, dit-elle avec assurance. Je ne pense pas que son témoignage vaille quelque chose... On m'a toujours ordonné de ne pas m'approcher de lui. Il se décrit lui-même comme un grand scientifique et sa dernière "découverte" est qu'il serait possible de survivre au gaz du désert. Non, vous devriez vous méfier de lui. »

Kyralljklob l'écoute d'un air amusé.

« Je vois, lâche-t-il simplement. Eh bien, nous verrons... »

Je n'ai pas le temps d'analyser sa réponse. Quatre soldats entrent aussitôt. Leurs silhouettes massives en encadrent une cinquième, bien plus frêle. Elle semble appartenir à un homme, mais ça pourrait aussi bien être celle d'un enfant. Celle de Marc, par exemple. Je ne vois pas dans quelle situation incriminante nous pourrions avoir été vues, en-dehors de l'atterrissage. Dès que les soldats lâchent leur prisonnier, il s'effondre au sol. Je sens mon sang bouillir dans mes veines. Ceux qui ont fait subir cela à mon petit frère doivent payer.

Le visage du prisonnier est atrocement tuméfié lorsqu'il lève la tête vers nous. Un haut-le-cœur me saisit mais, en même temps, le soulagement m'envahit. Ce n'est pas mon frère.

« Il a résisté », lâche froidement un soldat en passant un doigt fin sur sa longue moustache noire.

J'ai envie de hurler ; je ne parviens qu'à observer l'homme, horrifiée. Ses longs cheveux blancs sont striés de rouge. Son sang s'infiltre dans les rides qui courent sur la peau de son visage.

Amyltariaea hoquette, ses yeux écarquillés rivés sur le vieillard.

« Ererakinalc ? souffle-t-elle, si bas que le colonel Kyralljklob ne l'entend pas. Que fais-tu ici ? »

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