Je le regarde et attends de voir apparaître une lueur de moqueries dans ses yeux si profonds. 

Mais rien, rien ne vient. Il est comme à l'affut de tout signe de ma part. Mais, je ne bouge pas, je ne peux pas. 

Fais moi tomber amoureux de toi.

Cette phrase monopolise mes pensées, jusqu'à bloquer mon système nerveux, qui ne réagit plus.

Cette phrase, peut paraître égoïste. Demander à quelqu'un de le faire tomber amoureux est égoïste.

Mais cette phrase, sa phrase, pour moi, sonne majoritairement comme un appel. Un appel de détresse que je ne peux ignorer.

C'est pour cela, qu'en voyant ses sourcils se froncés, son regard se renfermer, emportant toute sa clarté dans un autre monde. Comme j'ai certainement emporté son espoir.

Qu'en le voyant se lever, mon système nerveux se remet partiellement en marche, me permettant d'articuler un petit:

"C'est d'accord".

A peine audible.

Il l'a pourtant bien entendu, puisqu'il se retourne vers moi:

"Tu n'en as pas envie, c'est pas grave, je trouverai bien quelqu'un d'autre. Dépêche-toi, où tu seras obligée de rentrer chez toi à pieds."

Je ne l'avais jamais vu ainsi, aussi froid. 

Ah si! Quand il a appris qui était mon frère, il s'est transformé en une vraie armoire en glace, une très belle armoire de glace. Battant les records mondiaux de froideur.

Il est déjà dehors, lorsque mes jambes répondent enfin à mon appel et décident de se lever et de la suivre. 

Désolée, aujourd'hui, et pour la première fois de ma vie, je ne débarrasserai pas mon plateau. Désolée Mr Mc Donald. J'espère que tu m'aimeras toujours, parce que notre histoire est loin d'être finie. Je peux t'en assurer.

Je le retrouve finalement dehors, adossé à Pétunia. Il semble crispé, sa mâchoire est aussi contracté, qu'une femme qui serait sur le point d'accoucher.

"-Je t'ai dis que c'est d'accord. J'insiste.

-Je sais aussi que tu me l'as dit, uniquement, et seulement parce que je te faisais de la peine. Mais c'est bon t'inquiètes, oublie, oublie cette histoire de liste, oublie moi. Je n'ai pas besoin de toute ta pitié. Il fait énervé."

Je rêve, est-ce réellement d'arriver? Sommes-nous entrain de nous prendre le bec, sur le trottoir, en face du Mc Do, sous le regard attentif de Pétunia et de quelques passants?

"-Donc, pour toi, j'aurais mis ma relation avec mon frère, ma vie, en péril pour une question de pitié? J'aurais décidé t'aider à accomplir tes envies, par pitié? J'ai pitié des chiens qui sont à la SPA, mais ce n'est pas pour autant que je les accueille tous chez moi. 

-Peut-être, mais je ne te crois pas, tu ne veux pas réellement être avec moi! Qui le voudrait? Regarde même ma mère m'a abandonné"

Je n'en crois pas mes oreilles. Est-il dans ma tête, dans mon cœur pour se permettre de dire ça?

Il ne sait pas à quel point est-ce que je le trouve beau.

Il ne sait pas que depuis que je l'ai rencontré, mes émotions sont démultipliées, comme elles le seraient pour une femme enceinte. Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas enceinte!

Il n'a pas conscience que j'ai toujours envie d'être plus proche de lui, comme s'il était l'aimant, et moi, le vulgaire morceau de fer.

Il ne sais pas à quel point j'aimerais être avec lui.

C'est pour cela, que je me décide à prendre une grande respiration, me dirige vers Kyle, et, plaque, sans qu'il n'ai le temps de réagir, mes lèvres sur les siennes.

Alors oui, je m'excuse au près de mon frère, il m'a toujours dit que les filles ne doivent pas faire le premier pas. Selon lui, ça ferait fuir les garçons. 

Mais techniquement, je n'ai pas fait le premier pas, puisque Kyle m'a initialement demandé, de le faire tomber amoureux de moi. 

Ses lèvres, sont chaudes et douces. Il manque juste un infime détail. Ce baiser n'est pas réciproque. Il ne me le rend pas.

Je m'apprête à me détacher de lui, quand je sens des mains, ses mains, m'entourer la taille et me rapprocher de lui.

Il m'embrasse, d'un baiser, doux et affectueux, mais aussi sauvage et chaud. Et il m'embrase.

Ce baiser, notre premier baiser, est sincère. Une foule indescriptible de sentiments m'envahit, et, mon ventre grouille. Ce n'est pas à cause de la faim, je peux vous l'assurer.

Nous nous séparons, malheureusement, par manque crucial d'oxygène. 

"Je te crois, fait-il finalement en me souriant."

Ses yeux retrouvent cette lueur que j'aime tant et mon cœur bat plus fort dans ma poitrine.

"Alors, ça y-est tu es amoureux? On peut cocher la case?

Il rigole et passe sa main dans ses cheveux sombres.

-Non, pas encore, mais ça ne saurait tarder, qui sait? Je sais que c'est toi... fait-il en m'embrassant chastement sur les lèvres.

-C'est nous, je rajoute. Comment on doit s'appeler maintenant, mon lapinou d'amour, chouchou, ...?

-Merci d'avoir cassé tout le moment romantique, hein!

-Je ne sais pas si tu l'a remarqué, mais le cadre n'est pas l'un des plus romantiques."

Il scrute les environs, comme pour observer la véracité de ma théorie et un léger rictus s'échappe de ses lèvres.

"Tu as raison, mais, en même temps, ce n'est pas moi qui ai choisit le lieu de rendez-vous, réplique-t-il.

-Mais, ça c'est parce que ce n'était pas censé être un rendez-vous, nous devions aller partager un McDo entres amis. J'essaye de me défendre. Et puis ce n'est pas vraiment un premier rendez-vous! C'est à toi de me dire, où et quand, aura lieu notre premier rendez-vous!

-J'ai déjà ma petite idée là-dessus. Mais chaque choses en son temps. Laisse-moi déjà te ramener à ton frère, en un seul morceau. Il se fait tard et demain il y a cours.

-Il vaudrait mieux pour toi! Luke commence à t'apprécier, se serait dommage de tout gâcher, surtout maintenant. Je rigole."

Nous entrons dans Pétunia, direction chez moi.

Sur le chemin, nous discutons, de tout et de rien. J'aime beaucoup ça, discuter avec lui, tout à l'air si naturel et normal, presque évident entre nous. 

Mais nous réfléchissons également, à la manière dont nous annonceront notre relation à nos amis. Par amis, j'entends bien évidemment, Alex, le meilleur ami de Kyle et Roxy. Pour ce qui est du cas de Taïs, je verrai après, pour le moment je suis comblée, et, ça c'est génial.

"Tu es sûr que tu n'as jamais eu de copine? Je veux dire, avant moi?

-Pourquoi tu dis-ça? Fait-il avec de grand yeux.

-Uhm... Je ne sais pas, je me disais que pour quelqu'un qui n'as jamais eu de copine, tu embrassais très bien. Je rougis en finissant ma phrase.

-Merci toi aussi tu embrasses pas trop mal. Mais pourquoi tu dis que je n'ai jamais eu de copine?

-T'en as eu? Je sursaute.

-Oui, au collège, il me regarde et j'évite du mieux possible son regard, j'en ai eu plusieurs. J'étais un vrai tombeur... il marque une légère pause et sourit tristement, avant.

-Ohh... Et donc tu es déjà tomber amoureux enfaite?

-Non, je ne suis encore jamais tombé amoureux, j'étais trop jeune pour penser à ça et toi?

Je respire enfin.

-Pareil, je souris. Uhm.. Ne te méprends surtout pas mais... Tu as déjà fait, il arque un sourcil, mais si tu sais... j'essaye d'articuler

-Fais quoi? Il pose ses yeux sur moi, je suis rouge cramoisie. Il a compris, il ouvre les yeux de surprise. Ohh, ça non, je n'en ai pas vraiment eu l'occasion, si tu vois ce que je veux dire, et toi?"

Pourquoi j'ai amené ce sujet sur la table moi? Faudrait que j'apprenne à trier tout ce qui sort de ma bouche, moi. 

Je suis extrêmement gênée et mal à l'aise. J'aurais aimé disparaître, loin, très loin.

On arrive devant ma maison et il se gare, il attend une réponse.

J'observe rapidement ma maison, et une déception me prend le cœur quand je remarque que mes parents ne sont pas encore rentrés. Il est 23h. Mais, j'ai l'habitude.

"Moi non plus, j'accouche enfin.

-Tu sais... Je sais que tu est jeune, plus jeune que moi, en tous cas.  Je ne te presserai pas, j'attendrai le temps qu'il faudra, que tu sois prête.

-Merci beaucoup." Je souris, plus ça va plus je me dis que j'ai énormément de chance d'être tombée sur lui.

Il me raccompagne, jusqu'à la porte d'entrée. Quel gentleman.

"On se voit demain! Fait-il en me souriant légèrement.

-Oui! 

Je me retourne et appuie sur la poignée de la porte.

-Tu n'aurais pas l'impression d'oublier quelque chose toi?" Dit-il en me tenant le bras, le regard plein d'envie.

Je me retourne, passe mes bras autour de son cou et l'embrasse chastement, à plusieurs reprises.

En entrant, je me dirige directement vers la chambre de Luke et le trouve affalé sur son lit.

"Alors? Comment ça s'est passé ma petite? Me demande Luke.

-C'était génial, je fais en chantonnant et tournant sur moi-même.

-C'est moi, où vous êtes passés au stade supérieur?"

Je sors toutes mes dents et il me prend dans ses bras musclés et rassurants.

"Donc uhm... Vu que les parents ne sont pas très souvent là pour t'en parler... Je pense que c'est mon rôle de grand frère de le faire. Je sais que tu es toujours vierge, donc si tu as besoin de conseils au lit...

Je le coupe.

-Tu es vraiment en train de me parler de ça? On sort à peine ensemble.

-Il s'y connaît lui, au moins?

-Non. Je fais en détournant le regard.

-Tu veux dire, qu'il est encore puceau? Il paraît surpris et légèrement moqueur.

-On se demande, à cause de qui."

Je fais en quittant sa chambre, passablement vexée et vais me coucher.

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Hey! Vous allez bien?

Ce chapitre vous a plus? n'hésitez pas à me donner vos avis!

Le bisous, le bisous! aha!

Je m'excuse, mais, il n'y aura pas de chapitre demain, vendredi, sauf en cas de miracle.

On se retrouve très rapidement, samedi, pour de nouvelles aventures!

Bisous! :*

Noémie.